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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec. De quel voyage avec de Jaegher parle-t-on ?

"Au moindre coup de Trafalgar
C'est l'amitié qui prenait l'quart
C'est elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Qu'leurs bras lancaient des S.O.S.
On aurait dit les sémaphores
Les copains d'abord."
Georges Brassens

De quel voyage avec de Jaegher parle-t-on ?

Ce que dit M. de Jaegher, ami de l’accusé

 Pendant que la perquisition se poursuivait chez Mme Seznec, je suis allé voir un ancien ami de M. Seznec, M, de Jaegher, qui demeure au lieudit Les Capucins, et fit d’assez nombreuses affaires avec le propriétaire de la scierie. Les premières paroles de M. de Jaegher, qui ne connaissait pas encore la décision prise par la justice à l’égard de Sez[ne]c, furent pour me faire l’éloge de cet homme, d’après lui d’une loyauté parfaite et de plus incapable de faire le moindre mal.
 — Par contre, ajoute M. de Jaegher, Seznec m’avait souvent parlé des 4.000 dollars qu’il possédait. Il attendait pour les vendre, m’avait-il dit, que le taux du change ait encore monté.  »
 Comme j’apprends alors à mon interlocuteur l’arrestation de Seznec, accusé d’assassinat et de faux, il pousse des exclamations et s’écrie  :
 — Jamais je ne me serais douté d’une chose pareille, car Seznec est riche.  »

Le Petit Journal, 1er juillet 1923

Il est toujours resté fidèle à Guillaume Seznec (in Ouest-Eclair 2 juillet 1923) :

"Un témoin qui doit être intéressant

Morlaix, 1er juillet. - Il est un témoignage sur la personnalité de Seznec, qui peut être fort intéressant. L'inculpé qui, comme on sait, brassait des affaires nombreuses et très diverses, était en relations constantes, intimes même, avec un courtier en charbon, de Morlaix, M. de Jaegher, dont l'existence assez mouvementée et la grande activité, sont connues de tous les habitants. M. de Jaegher, qui s'occupait de poteaux de mines était, répétons-le, très lié avec Seznec. On les voyait souvent ensemble, s'entretenant longuement et discrètement, comme il convient quand on traite des affaires communes.

Or, M. de Jaegher paraît fort surpris de la tournure que prennent les évènements. Ignorant sans doute les contradictions qui ont été relevées dans les dépositions de l'inculpé, il persiste à se porter garant de l'honorabilité parfaite et de la loyauté de Seznec. Il le considère comme un homme riche, dont le capital atteint aux environs de 500.000 francs. Comme on le voit, M. de Jaegher n'est d'accord ni avec les bruits qui courent sur la solvabilité du prévenu, ni avec les faits connus aujourd'hui, par l'habile et active instruction de l'affaire.

Par contre, il est parfaitement d'accord avec Mme Seznec qui, nous l'avons dit, affirme l'innocence de son mari.

Sur la question des dollars que possédait Seznec, M. de Jaegher, très au courant, on le voit, des questions pécuniaires qui touchent son ami, s'explique avec une netteté affirmative.

"Seznec m'avait souvent parlé, dit-il, de 4 000 dollars qu'il possédait. Il attendait, pour les vendre, que le taux de change ait encore monté.

Peut-être M. de Jaegher pourrait-il faire, sur les confidences qu'il échangeait avec le prévenu, des déclarations qui permettraient à l'instruction, de recueillir, sur certains faits, quelque lumière utile ?"

..........................................................

" Le 24 mai 1922, il porte plainte pour abus de confiance auprès du procureur de la République de Morlaix pour un impayé de 72 302 francs. Cette plainte fera l'objet d'un non lieu en juillet à cause de la liquidation judiciaire qui affecte les biens du courtier maritime. Quéméneur dans une lettre du 30 mars 1923, précise "j'ai subi une perte de 64 862 francs à cause de la faillite de Jaegher.""

In Rouz page 132.

in Bernez Rouz en page 133 :

"Les deux hommes sont en procès en 1922 pour une somme conséquente. Le dossier d'instruction garde trace d'une reconnaissance de dettes de 24 000 francs datée du 27 janvier 1921, d'un courrier du 28 janvier 1922 où Quéméneur se plaint d'être obligé de régler ses comptes avec Querné, qui exploite les bois de Traou Nez, alors que de Jaegher est absent (1). Le 24 mai 1922, il porte plainte pour abus de confiance auprès du procureur de la République de Morlaix pour un impayé de 72.302 francs. Cette plainte fera l'objet d'un non lieu en juillet, à cause de la liquidation judiciaire qui affecte les biens du courtier maritime. Quéméneur dans une lettre du 30 mars 1923, précise "j'ai subi une perte de 64.862 francs à cause de la faillite de Jaegher".

 

"Le compte rendu de la chambre des mises en accusation comporte cette affirmation "Il n'avait pas d'ennemis". Ce litige avec de Jaegher pouvait faire penser que Quéméneur n'avait pas que des amis. Ceci se savait sur la place de Morlaix et ce courtier mauvais payeur est désigné sans être cité dans L'Ouest-Eclair dès le 28 juin 1923. "M. Quéméneur qui brassait des affaires importantes, n'était pas toujours payé régulièrement. Un de ses courtiers qui faisait le trafic des poteaux de mines se montrait assez souvent récalcitrant et des traites de 10 000 et de 15 000 francs restaient longtemps impayées". La justice s'occupe de ce point particulièrement délicat, conclut le journaliste. Pourtant aucune enquête ne permet d'en savoir plus sur les affaires que brasse de Jaegher."

 

(1) Je ne suis pas d'accord sur ce point avec Bernez Rouz.

Même si Bernez a effectué un travail remarquable, comme tout humain, il est faillible.

Souvenez-vous des critiques à son égard de SaintOp/Seznek sur le forum de Marilyse Lebranchu...

 

In le rapport Camard :

On trouve également trace de cette enquête dans la minute d'un rapport paraissant datée du 30 août 1926, conservé au dossier du Parquet de Quimper, où il est écrit :

"Le sieur de JAEGHER, personnage notoirement taré à Morlaix, a tenté de faire planer des soupçons sur un sieur KERNE son ancien employé qui l'aurait supplanté dans la représentation d'une maison de commerce de Paris."

...................................................

Parle-t-on là du voyage à Saint-Brieuc que nos deux zigs, Seznec et de Jaegher, devaient effectuer le 4 juin 1923 pour rencontrer leurs avocats respectifs dans le litige qui les opposaient à Me Croissant (?)

Vous savez bien, ce voyage qui a été retardé par l'arrivée inopinée de Jenny Quémeneur à Traon ar Velin....

DPB 6 octobre 1923

En octobre 1923, les deux potes sont en fait défendus par un seul et même avocat : Me Bienvenue.

Ouest-Éclair 12 octobre 1923
 

Ce malheureux Guillaume était un procédurier enferré dans des tracas judiciaires à n'en plus finir...

Et c'est certain que cela a pesé lourd lors de son procès !!!

 

Liliane Langellier

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