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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec : Pour en finir avec Jules Verlingue...

La bave du crapaud n'empêche pas la caravane de passer !
Horst Frank,
Les Tontons flingueurs (1963),
Michel Audiard

Mon père, Fernand Deleporte, hors le fait d'avoir un physique "à la Gabin"...

Avait un humour digne des "Tontons Flingueurs".

Il m'a souvent dit :

"En cas de crise, les cons sont encore plus cons".

Je repense aussi au chef des coursiers de L'Express...

A qui alors que je lui confiais mon angoisse pour un papier en retard...

À une époque - avant Internet - où la rédaction dépendait totalement de nos coursiers-motos...

Qui a décoché :

"T'en fais pas… Quand on va à la chasse aux cons, on ne revient jamais bredouille"...

Deux philosophes, isn't it !

Indispensables dans l'affaire Seznec aujourd'hui.

Aujourd'hui...

On va causer Verlingue….

Jules Verlingue de Quimper.

Des célèbres faïenceries Henriot.

Hesdigneul. Recensement 1901.

Jules Eugène Joseph Verlingue est né le 19 novembre 1879 à Hesdigneul-les-Boulogne dans le Pas-de-Calais...

Le 28 juin 1919, il est à Quimper.

Le 19 décembre 1904, il épouse, à Boulogne-sur-Mer, Alice, Philomène, Marie Jomin. 

 

Progrès du Finistère du 21 avril 1917.

Le 27 avril 1927 à Quimper, alors qu'il a 47 ans, il épouse une Vendéenne de 31 ans, Valérie Jeanne Louise Prudence Roy : 

 

Jules Verlingue sur Wikipédia :

En Décembre 1913 l'incendie de certains bâtiments de la faïencerie Jules Verlingue à Boulogne sur mer, met cette entreprise en grande difficulté et Jules Verlingue doit s'associer avec son banquier: Henri DELCOURT. En Juillet 1914, Jules Verlingue se porte acquéreur de la faiencerie HB à Quimper, mais il est mobilisé peu de temps après et confie l'entreprise à Henri Delcourt. La guerre et le décès de Guy De La Hubaudière, propriétaire de la faïencerie de Quimper (1) retardent la vente qui ne sera effective qu'en 1917, année où Jules Verlingue quittera Boulogne. Le banquier Henri Delcourt continue à aider Jules Verlingue à réaliser ses projets. Une Société sous commandite d'actions Manufacture de la Grande Maison HB, J. Verlingue et Cie, au capital de 90 000 F. est créée. Henri fait entrer son frère Léon avocat à Versailles, dans le capital. En 1918 Jules Verlingue vend à son associé Henri Delcourt ses parts dans la société de Boulogne-sur-Mer et, parallèlement, Henri Delcourt vend à Jules Verlingue ses actions dans celle de Quimper. Il se retrouve donc seul à la tête de cette faïencerie, mais il continuera à exploiter les modèles créés par J Verlingue. De nombreux échanges persisteront entre les deux faienceries... N'oublions pas que son frère Léon est actionnaire de celle de Quimper. Ses statuettes et les décors bretons de cette époque sont dans le plus pur style des créations de Quimper. Il relancera la signature Liane, qui comme Odetta en 1922 à Quimper, est en rapport avec la rivière qui passe à proximité. Henri Delcourt fera appel à des artistes ( Jacques Adenet, Louis Sue, Sibylle May artiste anglaise qui exerça en France entre les deux guerres) qui lui ouvriront le marché parisien et en particulier Primavera (Le Printemps) et La Maitrise (Galeries Lafayette) Il développera les créations, devenant l'un des grands noms du style Arts Déco tant dans le domaine de la faïence que de la porcelaine qu'il développa a partir des années 20. La signature HD avec l'ancre est manuscrite sur les faïences et craquelés et plaquée au tampon sur les porcelaines. Ayant atteint la soixantaine, il cède la faïencerie en 1932 mais celle ci disparaîtra en 1935...

Mais, pas les objets produits, passés aujourd'hui au rang d'oeuves, assez bien cotés dans les salles de ventes.

 

(1) Cette faïencerie, est dans la même famille depuis 1707, et est à cette époque la plus renomée de Quimper. A la mort de sa mère, Guy De La Hubaudière est astreint à une succession rendu difficile par les investissements très importants de sa mère. Il doit sous traiter avec Jules Verlingue... Ce qui explique une certaine ressemblance entre la production de Boulogne et celle de Quimper.

Ouest-Eclair du 8 décembre 1922

La Céramique 1923

Jules Verlingue est mort le 20 août 1946 à Bénodet.

Que sait-on exactement sur Jules Verlingue dans l'affaire Seznec ???

Ouest-Eclair du 2 novembre 1924

"M. Verlingue, le sympathique industriel de Quimper, rapporte qu'il fut en rapport avec M. Quemeneur pour des marchés de bois et pour l'achat de sa "Cadillac".

M. Verlingue - Le conseiller général de Sizun me proposa sa propriété de Plourivo pour 150.000 francs et ne voulut pas descendre plus bas que 125.000.

"M. Verlingue pensait bien faire une déposition très courte, mais il ne comptait pas sur les questions du Président et de Me Kahn. Il donne, durant vingt minutes, de nombreuses précisions."

Dommage que l'on ne puisse pas avoir accès aux vingt minutes de déposition !

C'est Bernez Rouz qui est le seul auteur Seznec à en parler :

En pages 19/20 :

"Quéméneur est aussi fournisseur de bois de chauffe de la grande maison HB à Quimper plus connue sous le nom de faïencerie Henriot. Jules Verlingue, le directeur, lui adresse le 13 avril 1923 un premier chèque de 4.800 Francs suivi le 15 mai d'un second chèque de 14.560 Francs."

En pages 34/35 :

"Le 23 avril, Pierre Quéméneur profite de la session du Conseil général à Quimper pour déjeuner avec l'industriel Jules Verlingue, propriétaire des faïenceries Henriot. Il propose à Jules Verlingue d'acheter la Cadillac de Seznec qu'il garde en gage, ce que celui-ci, fin connaisseur d'automobiles refuse, mais il offre aussi de vendre la propriété de Traou Nez. Le 18 mai, Verlingue se désiste "Je suis très occupé ces jours-ci et… ne peux pas vous donner un rendez-vous pour aller voir votre propriété."

En pages 50/51 :

"En avril 1923, pendant la session du Conseil général à Quimper, Quéméneur propose à Jules Verlingue de lui acheter une Cadillac, probablement celle que Seznec avait laissée en garantie. Il en demandait 20.000 Francs, Verlingue lui en proposa 15.000. Dans une lettre du 18 mai 1923, Jules Verlingue écrit à Pierre Quéméneur : "Je pense que vous aurez beaucoup de mal à vous débarrasser de votre Cadillac à moins que vous la donniez à très bas prix." Mais dans sa déposition du 16 janvier 1924, Jules Verlingue nous apporte une précision intéressante : "Il [Pierre Quéméneur] m'offrit en vente une voiture Cadillac. Elle allait à une grande vitesse et il avait fait le voyage de Paris en très peu de temps en compagnie d'un type de Morlaix. Cette auto se trouvait à Landerneau." On doit en conclure que nos deux comparses avaient déjà pratiqué la route de Paris ensemble et qu'ils n'allaient pas au rendez-vous du 26 mai en terre inconnue."

En page 64 :

"Il [Pierre Quéméneur] touche cependant des créances ce jour-là : 4.800 francs d'un avocat de Saint-Brieuc et 14.800 francs de l'industriel Verlingue pour une livraison de fagots."

En page 159 :

"Verlingue indique également qu'il ne mettrait pas plus de 15.000 francs dans cette voiture."

 

Chez notre brocanteur qui mène l'enquête (français et orthographe à revoir, merci) :

Où il est, comme dhab, "fort probable"...

que le voyage ait eu lieu avant que Turrou ne s'embarque pour les States en mars...

 

Bernez Rouz, dans ses dernières louanges "ferventes" au broc, écrit : 

"J’ai vu avec plaisir que tu avais repris le témoignage de Verlingue qui à ma grande surprise n’a pas fait l’objet d’investigations supplémentaires à savoir le voyage à Paris en Février-Avril de Quéméneur.

Ce voyage préparatoire de l’affaire me semble capital parce qu’il pourrait coïncider avec la présence de Turrou à Paris."

 

Qui ose parler là d'un voyage en février-avril de Pierre Quéméneur à Paris ???

Qui ???

Et avec le gars Seznec, en plus ???

Y aurait-il de nouveaux documents non encore exploités qui pourraient nous le prouver ????

Ou est-ce juste de la mousse de bave pour ne rien dire ???

On avait déjà un conte du Père l'Oie sur les bras…

Maintenant si Rouz, en compagnie de toute sa ferveur, pense aller parcourir les abbayes bretonnes pour dispenser la bonne parole…

Je lui cède volontiers la place.

Je ne suis pas jalouse...

Mais, alors, pas du tout.

Je viens de re-parcourir vite fait l'ouvrage du Texan…

Si tu enlèves ses pages à la louange des fouilles, celles qui nous racontent l'A.R.A et celles sur Leon George Turrou, le fameux espion du F.B.I....

Il ne nous reste…

Rien !

Et ce pauvre Verlingue, qui occupe en tout et pour tout 6 lignes chez le futur prix Nobel de littérature, n'a, pour le coup, strictement rien à voir à l'affaire #nonmais

 

Liliane Langellier,

avec l'aimable concours de Thierry Lefebvre.

 

P.S. Et puis, même si le marketing n'était encore qu'un balbutiement avec Claude Hopkins, en 1923...

Quand tu voulais vendre un objet quelqu'il soit...

Tu ne le dépréciais pas, bien au contraire, tu le vantais au potentiel acheteur.

Quémeneur n'allait pas dire à Verlingue "J'ai une voiture pourrie à vendre. Elle est au garage depuis des mois...."

Alors, il va raconter que la bagnole allait à grande vitesse, et, que, pour preuve, elle venait de faire le trajet Morlaix/Paris/Morlaix en un rien de temps.

Manque de pot, même s'il est riche, le Verlingue est tout sauf un pigeon et, en plus, il s'y connaît en bagnoles anciennes : ""Je pense que vous aurez beaucoup de mal à vous débarrasser de votre Cadillac à moins que vous la donniez à très bas prix."

C'est pas de la finesse qu'il faut pour comprendre tout ça...

C'est juste du bon sens.

 

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T
Excellent raisonnement en P.S. !<br /> À la limite, c'est Seznec qui aurait pu faire l'aller-retour Morlaix-Paris avec Quémener en octobre 1922 pour lui montrer qu'elle valait bien les 15000 fr qu'il sollicitait en prêt... <br /> Octobre 1922, c'est un mois avant l'annonce Bollon.
Répondre
M
Bonjour, chère Liliane.<br /> <br /> Le "type de Morlaix" dont parlait Verlingue était certainement Seznec. Seulement, il est incroyable que Bernez Rouz s'autorise à situer le voyage évoqué en février-avril sur la base de... rien du tout. Avant le 23 avril, c'est certain, mais c'est tout. Quant à Bertrand Vilain, il affirme que c'était (juste) avant le retour de Turrou aux États-Unis en mars, parce qu'il croit tellement à sa théorie farfelue qu'il veut absolument que tout concorde, mais il n'a lui non plus aucun élément pour appuyer cette affirmation.<br /> <br /> Tous deux oublient que la voiture "était en dépôt de garantie depuis le 25 octobre 1922", comme Bernez Rouz le saurait s'il lisait son propre livre, que je viens de citer. Ce voyage à Paris, il a très probablement eu lieu avant cette date, quand Seznec en était l'unique propriétaire. Rien n'indique que la voiture ait bougé du garage Jestin entre le 25 octobre 1922 et le 23 mai 1923.
Répondre
M
"Nous devions livrer une automobile Cadillac, qu'il avait vendue 30.000 francs, à Paris. Mais la voiture était chez moi depuis bien longtemps, et comme elle n'avait pas roulé, les pneus étaient très secs." Guillaume Seznec dans "La Dépêche de Brest" du 25 juin 1923.<br /> <br /> Il a probablement dit "chez moi" pour éviter la honte que représentait la véritable histoire.
M
En effet, Thierry. J'aurais même dû dire : tout indique que la voiture n'a pas bougé. Et leurs ennuis lors du voyage de mai 1923 en sont probablement la conséquence, à commencer par les pneus desséchés.<br /> <br /> https://www.allopneus.com/conseils-pneus/auto/entretien-pneus/le-caoutchouc-se-craquele.php
T
Rouz page 80 : " Comme elle n'a pas roulé depuis longtemps, Guillaume Seznec fait une demande de déplacement auprès du receveur buraliste de Landerneau..."