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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec Investigation : le seul vrai crime de Traou-Nez

"Je sais que je ne sais rien.'

Socrate

 

 

Cette piste de Traou Nez, montée de toutes pièces par les esprits enfiévrés de Maurice Privat et du juge Hervé, aurait un peu tendance à me porter aux nerfs.

Lire sur ce blog : L'affaire Seznec et les imaginatifs de Charles Chassé

Alors laissons cette piste de diversion de côté,

et abordons un vrai crime, qui, lui, n'a pas fait les unes des journaux.

 

Commençons d'abord par un étrange fait que l'on ne trouve pas relaté en beaucoup d'endroits, mais que j'ai trouvé dans le livre de Daniel Le Petitcorps "Seznec en quête de vérité" en page 47 :

Guillaume Seznec à Plourivo en 1949

"Ainsi on apprend que Guillaume Seznec, de retour du bagne, se serait rendu en 1949 à Plourivo pour donner des nouvelles et apporter un paquet de café à la famille d'un bagnard originaire du village. Guillaume Seznec était à cette date accompagné de l'ancien juge Hervé chez qui il aurait séjourné à Guingamp. Au cours de la visite, leur voiture tomba en panne et c'est un cultivateur, Joseph Josse qui les aida à rejoindre le garage du coin. M. Labbé, maire de Plourivo à l'époque, ainsi que le secrétaire de mairie, M. Albert Guyot les avait d'ailleurs vus. Mme Rivoal, la veuve de Samuel, née Lucienne Le Goff, âgée de 36 ans, mère de trois enfants, demeurant désormais au lieu-dit La Croix-Sinquin en Scaër et qui a trouvé un emploi au pensionnat St-Alain confirmera la visite de Seznec au manoir.

Celui-ci, dira-t-elle en substance, était accompagné d'une personne que je ne connaissais pas. Il ne nous avait pas posé de questions.

Je me rappelle qu'il avait examiné la porte de la grange attenante à la maison et qui était troué de plusieurs impacts de balles.

C'était environ trois mois avant la mort brutale et étrange de Samuel Rivaol (novembre 1949), à l'hôpital de St-Brieuc où il avait été transporté sans connaissance.

De là à échaffauder une hypothèsequi voudrait que Guillaume Seznec soit revenu à cette époque pour transférer de la région de Dreux ou de Houdan la dépouille de Quémeneur, il y a un pas que certains n'hésitent pas à franchir."

Il vient donner des nouvelles à qui Seznec ?

Et on ne peut pas s'acheter de café dans les environs ?

Quelle bande de branques !

Dès que le juge Hervé est mêlé à quelque histoire ça sent le mensonge, la carabistouille, voire même pire....

 

Mais revenons à Samuel Rivoal...

En 1942, le propriétaire de Traou-Nez qui s'appelle aussi Samuel Rivoal, y installe en qualité de locataire son neveau, Samuel Rivoal.

Et toujours chez Daniel Le Petitcorps en page 43 : 

"Samuel Rivoal, un champion de lutte bretonne doux et serviable

C'est ce titre qu'utilise le journaliste pour qualifier cet homme de 32 ans, grand amateur et champion de lutte bretonne, très estimé dans la région aux dires de M. Lagadec, maire de Plourivo.

Samuel Rivoal junior tenait la ferme de Traou-Nez avec son épouse. Il était âgé de 32 ans ; il succédait à Jean Tanguy, cultivateur au Danot, en Plourivo.

Jean Tanguy a choisi le silence. Aux questions des journalistes qui l'interrogent, il répond qu'il ne sait rien, mais il ne manque pas d'évoquer les efforts du juge Hervé pour tenter d'obtenir la révision, et dont il fut témoin, vingt ans auparavant. Les journalistes le questionnent au sujet de la dalle de Traou-Nez, mais il ne répond pas.

Au sujet de la mort de Samuel il se montre plus loquace. Il dit qu'il le connaissait bien, non seulement parce qu'il lui succéda, mais parce qu'il était son cousin par alliance. Jean Tanguy l'aimait bien et ne peut s'empêcher d'évoquer la mort mystérieuse de Samuel (ndlr faudrait savoir il cause ou il cause pas ?)

"Samuel Rivoal fut trouvé dans un état comateux, dans un jardinet, sur la nationale 786, au lieu-dit "Halte-là", prés du carrefour de Lanloup. A cette époque, il n'était plus locataire de Traou-Nez, qu'il avait quitté en 1947, à la St-Michel, pour exploiter une petite ferme près de Kerlou, en Plouézec.

En novembre 1949, un dimanche, Samuel Rivoal quitte sa femme pour aller acheter des pommes de terre dans la région de Plouha (ndlr ça me rappelle quelqu'un et la foutue gare de Plouaret). Il fera le voyage à bicyclette. Dans la soirée de cette journée, il sera vu au "Dernier Sou", café proche de Plouha. Puis dans la nuit, vers 3 heures du matin, la tenancière du café "Halte-là", en Lanloup, entendra frapper à sa porte. Comme il est tard, elle n'ouvrira pas. Mais, au matin, elle remarquera contre sa porte une bicyclette, dont la chaîne a sauté, mais on ignore ce qu'est devenu Rivoal. Celui-ci ne sera retrouvé que le mardi matin à l'aube, dans un jardin, sans connaissance.

Jean Tanguy, qui a été alerté, est sur les lieux. Il remarque que le sol est couvert de rosée ; par contre, fait étrange, les vêtements de son cousin sont parfaitement secs. Rivoal est aussitôt transporté à l'hôpital de St-Brieuc, où il meurt dans la soirée. Il n'a pu faire aucune déclaration.

La gendarmerie, puis la police judiciaire mènent une enquête. Elle ne donne aucun résultat.  Le crime, s'il existe, est demeuré impuni. 

M.François André, (son ami marchand de bestiaux), déclarera : "Rivoal était champion de Bretagne de lutte bretonne ; si on l'a tué il a fallu se mettre à plusieurs".

Pourquoi aurait-on tué Rivoal ?

"Chercher le mobile du crime, c'est dit-on faire dix pas vers l'assassin, mais ce n'est pas avec l'aide des habitants de Plourivo qu'on pourra faire autant de chemin.La plus grande discrétion entoure ce second drame, dont on sait qu'il n'est pas sans rapport avec celui de Traou-Nez. On nous a en effet déclaré que Rivoal avait certainement connaissance de l'existence d'une dalle au manoir de Traou-Nez.

Mieux encore : dès le début de son installation au manoir, il aurait tenté de la manipuler avec un ami Paimpolais dont on tait le nom ; mais qui vit toujours ; la dalle schisteuse, d'un poids considérable, ne pouvant être aisément remuée, aurait été laissée à sa place. 

Pourquoi Rivoal voulait-il soulever la dalle ? Il ignorait parfaitement le secret qu'elle recelait et que Seznec vient de révéler (ndlr on est dans la période troublée des recherches après le fameux "rêve de Guillaume Seznec") Il désirait tout simplement la transporter à quelques mètres de là pour en faire une pierre de lavoir." (Le Télégramme n° 2796 du 4/11/1953).

Dans le pays nombreux sont ceux qui déclarent connaître l'existence de la dalle. Les plus vieux affirment même qu'autrefois elle servait à franchir le ruisseau qui coule de la fontaine située en amont avant de se jeter dans le Trieux. 

On murmure au sujet de Rivoal qu'il aurait eu connaissance d'autres évènements et qu'il arait payé de sa vie son indiscrétion. On dit aussi que les recherches entreprises jusqu'ici ne sont pas sérieuses On a bien fouillé quelques mètres carrés puis plus rien. D'ailleurs les policiers de Paris et leurs collègues de Rennes sont repartis."

 

Si, si, Me Denis Langlois en a parlé aussi....

Dans son premier ouvrage en page 286 : 

"La gendarmerie ouvrit une enquête. Rivoal avait, semble-t-il, été tué d'un coup de bâton derrière le crâne. Chose étrange, alors que le sol éait mouillé, ses vêtements étaient parfaitement secs. Quelqu'un avait donc transporté son corps. Mais pourquoi avoir tué cet homme apparemment sans histoire ? 

- Parce qu'il avait découvert la dalle de Traou-Nez ! affirmait aujourd'hui un habitant du hameau de Penhoat, près de Plourivo.

- Mais comment le sais-tu ? 

Un silence.

- J'étais avec lui. Sa femme lui avait demandé de trouver une pierre pour remplacer celle du lavoir qui était fendue. Nous avons cherché dans le lit du ruisseau qui coule vers le Trieux, pas très loin de l'endroit désigné par Seznec, et nous avons trouvé une dalle de schiste bleu. On a essayé de la soulever. Impossible. Il aurait fallu être quatre...

- Et pourquoi n'en as-tu jamais parlé ?

Une lueur d'épouvante est passée dans ses yeux.

- Pour finir comme Rivoal ? Si on l'a assassiné, c'est justement parce qu'il en avait parlé 

Le lendemain, deux inspecteurs de la police de Rennes étaient là. Ils fouinèrent dans le village et n'eurent aucun mal à apprendre l'identité du mystérieux témoin : Eugène Chauvin, un marin de quarante-et-un ans au visage rond et au béret vissé sur la tête. Il avait travaillé de 1944 à 1947 chez Rivoal lorsque celui-ci exploitait le domaine de Traou-Nez. Après bien des réticences, il reconnut qu'il avait effectivement découvert avec Rivoal en 1946 un ein glaz (une pierre bleue en breton) mais qu'il ne pouvait bien sûr pas affirmer que le corps de Quemeneur se trouvait dessous.

Les deux policiers se rendirent sur les lieux. Mme Blanchardon, la locataire, les supplia :

- Trouvez-le. Il faut absolument délivrer le pays de ce cadavre ! Moi, je commence à avoir peur.

Les inspecteurs jetèrent un vague coup d'oeil vers le ruisseau et repartirent. 

- On ne peut pas rester comme ça ! s'écria M. Kernonet, l'instituteur. Commençons les fouilles nous-mêmes. 

Pour donner un côté officiel à l'opération, on alla chercher deux médecins de Paimpol, les docteurs Fauvel et Blancho, qui avaient une propriété à Plourivo, et on entama les recherches. 

A trois mètres en-dessous du lavoir, au milieu de la vase, près d'un pommier, on réussit à dégager plusieurs gros cailloux et, miracle, la pierre bleue apparut. Elle avait 40 centimètres de large et était profondément enfoncée dans la terre. Impossible de la faire bouger d'un millimètre, même avec une barre à mine. La nuit tombait, on en resta là.

Dans un autre coin de la propriété, près de la maison, deux radiesthésistes, grâce à leurs pendules, avaient mis à jour une autre dalle de 80 centimètres de large. L'un d'eux passa facilement sa main sous la pierre, mais terrifié la retira aussitôt."

 

Ecrire cela le jour de la mort de Christopher Lee. Qui me fila mes premières trouilles en Dracula.

Le Bon Dieu a de l'humour, non ?

J'aurais pu titrer "avoir la dalle en pente"...

Ou "Min glaz a Traou-Nez"

Mais je me dis juste que tout le monde s'en est foutu de la mort de ce pauvre Samuel Rivoal.

Ils ont préféré les délires du grand-père.

Car, là encore, la presse avait raqué sec.

Et en voulait pour son argent.

C'est pas juste, mais c'est toujours et c'est encore ainsi, "Le Roi Pognon" a toujours dirigé le monde....

 

Liliane Langellier

 

Pièce Jointe :  

Le rêve de Guillaume

Après son accident, Seznec, hospitalisé, fin novembre 1953  a un rêve qui va faire du bruit dans Landerneau

(cf Livre de Denis Langlois en page 379) :

 "- Cette nuit, savez-vous ce qui m'est arrivé ? J'ai vu Marie, ma fille qui est morte. Elle avait sa robe blanche de carmélite et ses longs cheveux noirs... Elle m'a pris par la main et m'a conduit à Plourivo, dans la propriété de Quemeneur,... Elle m'a montré sa tombe. Il a été tué de deux balles dans la tête. On l'a enterré sous une fontaine, derrière la maison, sur la gauche, en descendant vers la rivière... Il n'y a que trente centimètres de terre à gratter, puis on trouve une énorme dalle et le corps et dessous, au milieu de l'eau... Il est bien conservé. Il faut trois hommes pour soulever la pierre... Allez-y, on saura que je suis innocent...

Dès le lendemain, le commissaire principal Gillard a débarqué dans la chambre.

- Voici le plan de Plourivo. Indiquez-moi où se trouve la tombe de Quemeneur.

- Mais je n'ai rien dit, as-tu bredouillé, seulement rêvé.

- Allons donc, une infirmière nous a rapporté vos paroles et votre fille Jeanne est en route pour la Bretagne :

- Tu t'es donc éxécuté et d'un doigt tremblant tu as désigné un point sur le plan.

- Là, derrière la maison, sur la gauche, pas très loin d'un talus, il y a la fontaine. Vous marchez une dizaine de mètres vers la rivière et vous trouvez un fossé. Le corps est là sous un grosse dalle d'ardoise. C'est ma fille Marie qui me l'a montré. Il a été tué dans la grange. On l'a transporté avec une brouette. Il est même tombé dans un caniveau...."

 

Déclaration de Francis Bolloch

(en page 160 du livre de Me Yves-Frédéric Jaffré) :

"C'était le dernier dimanche de mai 1923, je passais en auto avenue de la Gare à Guingamp, lorsque j'ai recontré un homme qui m'a demandé de le conduire à Traou-Nez en Plourivo. Bien que n'étant pas loueur d'autos, j'ai accepté. Une autre personne se trouvait dans ma voiture. Le voyageur s'installa sur le siège avant, près de moi et chemin faisant me parla d'un tas de choses. Je le trouvais loquace. Quéméneur paraît-il l'était beaucoup lors de sa disparition. Je me rappelle parfaitement l'avoir entendu me dire qu'il se rendait à Traou-Nez afin d'y donner des ordres pour qu'on n'y coupât plus d'arbres. J'en ai conclu que c'était lui le propriétaire. Mon impression devint certitude lorsqu'à Traou-Nez il me donna des détails sur la propriété et sur les ressources qu'on en retirait. Il me précisa notamment le nombre d'hectares de terres labourables dépendant de Traou-Nez. 

Ma course réglée, mon client improvisé est demeuré au manoir où, à notre arrivée, il n'y avait personne, ce qui ne le préoccupait pas puisqu'il ne m'en a rien dit. Je suis donc reparti avec l'autre personne qui m'accompagnait non sans avoir fait une agréable promenade sous bois. Il faisait déjà beau et nous avons cherché des champignons. C'est la seule fois où je me suis rendu à Traou-Nez, propriété de Quéméneur.

Lorsqu'en 1923, il fut tant question de la disparition de Pierre Quéméneur, je me suis rappelé, et la personne qui m'accompagnait elle aussi, notre voyage à Traou-Nez en compagnie d'un inconnu. Nous nous sommes souvenus que ce voyage se plaçait au dernier dimanche de mai, par conséquent le 27. Nous avons pensé que le voyageur pouvait être Quéméneur, mais comme on le donnait pour mort dès le 25 mai, assassiné par Seznec, ce ne pouvait être lui qui se promenait avec nous le dimanche 27 mai. Je me suis donc tu. Aujourd'hui qu'il résulte de vos révélations que Quéméneur a été assassiné non à Houdan, mais dans sa propriété de Traou-Nez en Plourivo, je viens vous confier mes souvenirs, désireux que je suis d'aider à la manifestation de la vérité."

Déclaration faite par Francis Bolloch au juge Hervé vers 1931/1932 alors que la campagne de La Province battait son plein.

 

Commentaires de Maître Jaffré :

M.Bolloch s'est souvenu, huit ans plus tard, en 1931, d'une promenade en auto, et il lui a assignée une date certaine : le dimanche 27 mai 1923. Ce n'est évidemment pas impossible, car "en 1923, déclara M; Bolloch, lorsqu'il fut tant question de la disparition de Quéméneur, je me suis rappelé de ce voyage". Ses souvenirs étaient alors, en effet, beaucoup plus frais.

Mais ce qui étonne davantage, c'est que M. Bolloch n'ait pas alors - c'est-à-dire en 1923 - reconnu Pierre Quéméneur, si c'était effectivement lui qu'il avait transporté, dans les photos publiées par la presse.

M. Hervé rapporte son dialogue avec ce témoin officieux à propos de Pierre Quéméneur :

- Comment était-il ?

- Je ne m'en souviens plus.

- Le reconnaîtriez-vous d'après une photographie ?

- Non, je craindrais de me tromper.

Mais M. Hervé ne nous dit pas - et c'était là la seule question importante à poser - qu'il eut invité son interlocuteur à préciser si, fin juin 1923, il l'avait déjà reconnu. Or il paraît évident que si M. Bolloch avait identifié, en 1923, le conseiller général comme étant l'homme qu'il avait transporté, cette précision essentielle eût figuré dans sa déclaration recueillie par M. Hervé et dans le récit de M. Privat. Mais on n'y trouve rien de semblable et M. Hervé préfère recourir à une identification par voie de déductions. Il estime que les déclarations du témoin officieux sont suffisantes pour démontrer qu'il s'agissait bien du propriétaire de Traou-Nez. Il tint le raisonnement suivant : 

Le voyageur se rendait à Traou-Nez afin d'y donner des ordres pour qu'on n'y coupât plus d'arbres. Justement, une clause de la promesse de vente de Plourivo interdisait tout abattage d'arbres. Quéméneur, subitement, s'est rappelé cette clause. Il est revenu de Paris pour donner des ordres afin qu'elle fût respectée.

Il est assez peu vraisemblable que Quéméneur, s'il est effectivement allé à Paris, soit revenu à Plourivo uniquement pour ce motif, alors qu'il pouvait, par lettre ou télégramme, donner les mêmes instructions.

On peut noter aussi que le témoin officieux, s'il fait remarquer que le voyageur était très loquace, ne l'a pas entendu indiquer sa qualité de propriétaire, alors que, pourtant, il donnait "tous les détails" sur la propriété. Il n'a jamais dit "ma propriété". D'autre part, les coupes de bois étaient dirigées, à Plourivo, par Louis Quéméneur, le frère du disparu. Le passager pouvait être aussi bien lui que le conseiller général. 

Enfin, M. Bolloch précise que son client s'est rendu directement à Traou-Nez, a pénétré dans la maison "où il n'y avait personne" et y est demeuré. Cette précision est très importante, car elle tend à vicier la déposiition du témoin officieux et même à infirmer la thèse de M. Hervé. Et voici pourquoi. Le 29 octobre 1924, M. Hervé lui-même, alors juge de paix à Pontrieux, en compagnie du brigadier de gendarmerie, entreprit une enquête à Plourivo, à l'occasion des coups de feu que des marins y avaient entendus. M. Hervé - qui ne songeait pas encore à innocenter Seznec - et le brigadier interrogèrent le gardien de Traou-Nez : M. Guyomard, domicilié au village de "Pen ar hoat", distant d'un kilomètre de Traou-Nez; M. Guyomard déclara : "La maison d'habitation de M. Quéméneur, située à Traou-Nez, et dont j'ai la garde, n'est jamais habitée. Il n'y a que moi qui y aie accès. D'ailleurs les clefs sont en ma possession et quand M. Quéméneur venait ici, il passait chez moi pour que je l'accompagne".

Cette précision est de 1924. Elle n'a donc pas été établie dans le dessein de contrebattre un témoignage de 1931 ou de 1946. M. Hervé, dans son livre, n'a pas fait mention de cet élément d'appréciation qui était en contradiction avec le témoignage officieux de M. Bolloch. Il était pourtant mieux placé que quiconque pour en faire état, puisque c'était lui qui, en 1923, avait dirigé l'enquête à Plourivo. 

Ajoutons que M. Guyomard a précisé, en outre, que la dernière visite de Pierre Quéméneur à Plourivo se situait fin avril-début de mai 1923. Si le conseiller général s'était rendu, le 27 mai, dans sa propriété, après avoir passé par la maison du garde Guyomard, celui-ci l'aurait fait savoir après la disparition du conseiller général. "

 

.......à votre réflexion......

 

Affaire Seznec Investigation : le seul vrai crime de Traou-Nez
Kerlou.

Kerlou.

Lanloup / Le Dernier Sou : ça fait une trotte en vélo, isn't it ?

Lanloup / Le Dernier Sou : ça fait une trotte en vélo, isn't it ?

Le juge Hervé et Guillaume Seznec.

Le juge Hervé et Guillaume Seznec.

Jeanne Seznec à Plourivo avant l'autorisation légale.... in blog Me Denis Langlois

Jeanne Seznec à Plourivo avant l'autorisation légale.... in blog Me Denis Langlois

Le rêve de Guillaume Seznec en B.D. in blog Me Denis Langlois.

Le rêve de Guillaume Seznec en B.D. in blog Me Denis Langlois.

Bolloch. Le témoin de Traou-Nez.... Dans le même état que sa piste ;))))

Bolloch. Le témoin de Traou-Nez.... Dans le même état que sa piste ;))))

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O
Merci beaucoup pour cet article oh combien intéressant, grâce à vous, Traou-Nez va peut-être finir par livrer ses secrets. <br /> Bizarre que Le Petitcorps soit le seul à avoir mentionné le passage de Guillaume Seznec, accompagné du juge Hervé, à Plourivo en 1949...
Répondre
L
Si vous avez bien lu, cher gelère, le commentaire de Daniel Le Petitcorps dans mon article du 2 juin, et que, comme moi; vous y trouverez, parlant du livre de Me Langlois : "Je suis tenté de dire: C'est quoi ce délire ?"....<br /> Quand on tient pour unique vérité la piste de Traou-Nez, c'est vrai que "côté délires" on en connaît un rayon !
L
Oui, elle est dans le livre de Me Jaffré. Je vous la mets en P.S. de mon dernier article.
G
En plus de ce bouquin, vous avez tout le package Denis le Her: Nous les Seznec, Seznec le bagne, l'affaire Seznec en photos..., le top quoi!<br /> Pour la page 47 je suis désolé, mon mauvais esprit sans doute..... Comme vous je suis agacé de la surexploitation de cette piste depuis 85 ans. <br /> Quelqu'un possède t-il la déclaration de Bolloc'h en 1949?
L
Bonsoir gelère,<br /> Si, si, il la mentionne. J'ai la nouvelle édition sous les yeux. En page 47.<br /> Je suis d'accord avec vous et j'espère qu'il n'y a pas que SON livre à Traou-Nez parce que les pauvres touristes, ce n'est pas comme ça qu'ils vont connaître l'affaire Seznec !
G
Plourivo est la piste de Hervé. En 1949 elle est relancée pour la demande de révision, une visite sur les lieux des deux hommes est vraisemblable. <br /> Il me semble que Le Petitcorps ne la mentionne pas dans la nouvelle édition de son bouquin qu'il vend aux touristes qui descendent du train tout l'été... Vous avez dit: "fond de commerce"?