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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Juin/Juillet 1923. Récits du voyage à Paris et mensonges de Guillaume Seznec...

It is a good thing ridicule never killed anyone.

Du côté de la bande à...

Et de notre célèbre romancière nominée au prix Pulitzer...

Cela ne va pas fort.

Voilà ce qu'elle nous publie sous le titre "Le vrai du faux" :

"Le voyage au Havre. 

C'est le 12 juin que la valise a été déposée à la consigne de la gare de Plouaret, le 13 juin que  Hainaut et Legrand l'ont vue dans le filet à bagages au-dessus de la tête de Seznec dans le train Paris le Havre. C'est le 12/13 juin que la valise a été emportée au Havre, abandonnée, rapportée à la gare par celui qui l'a trouvée. Donc si Seznec a acheté le 14 juin une machine au Havre ce n'est pas pour taper de fausses promesses de vente mises dans la valise le 12. Il y avait des machines à écrire à la scierie. Aller en acheter une au Havre c'est au mieux pour faire croire qu'on en achetait une parce qu'on en avait besoin. Donc qu'on en avait pas, la dernière étant entre les mains du comptable ( qui la prêtait à l'occasion) Au sujet de la machine achetée au Havre il y a un mic-mac au sujet des numéros de série. Le numéro de la machine trouvée, ne correspond pas au numéro de la machine vendue. Il y a bien un piège tendu par la police. "

Je passe sur le style d'écriture déplorable...

Mais je ne passe pas sur le délire de la valise déposée à la consigne de la gare de Plouaret (???)

C'est une affaire déjà assez compliquée comme ça et qui ne mérite pas ce discours de cancre du fond de la classe.

Pour en finir une fois pour toutes avec les "révélations" de Petit Guillaume :

S'il y avait une once de vérité dans cette histoire...

Pensez-vous que Marie-Jeanne Seznec, qui a compris que son mari risquait sa tête, n'aurait pas balancé le morceau (?)

Revenons à nos moutonsssssssssssss

S'il y a une chose de vraie dans cette affaire Quémeneur...

Ce sont bien les mensonges successifs de Guillaume Seznec.

Qui ont énervé la police, la justice et le tribunal.

Reprenez ses déclarations sur le voyage du 25 mai à Paris.

Dans La Dépêche de Brest du 25 juin 1923 - et là, c'est Guillaume face aux journalistes :

"Et l'on reprit la route de Paris. Mais, après avoir parcouru cinq ou six kilomètres, les difficultés étaient telles que nous prîmes la résolution de retourner à Dreux.

Depuis Erné, M. Quéméneur avait pris le volant ; comme nous arrivions à la gare de la petite vitesse, le garde-boue arrière heurta le montant d'une barrière. Une simple bosselure fut le résultat du choc.

Quelques instants plus tard, à la gare des voyageurs, M. Quéméneur me quittait pour prendre le train, car il avait rendez-vous, le lendemain samedi 26 mai, à Paris, à huit heures du matin, avenue du Maine.

- Tentez, me disait-il, de gagner Paris, si vous croyez la chose possible, avec la voiture ; vous m'y retrouverez hôtel de Normandie, près de la gare Saint-Lazare.

La nuit tombait à ce moment : il était environ 10 heures, 10 h 30. Quant à moi, je repris la route de Paris ; mais, hélas ! pour rester de nouveau en panne de pneu à 12 kilomètres environ de Dreux."

On est loin, très loin, du nouveau délire qui consiste à affirmer que Pierre Quémeneur a attrapé au vol un train de marchandises à Houdan...

Au fait ?

Avec ou sans sa mallette ???

Parce que, même en admettant que Quémeneur ait pris clandestinement un train de marchandises, il ne se serait pas séparé de sa valise qui contenait ses papiers d'identité ses affaires de toilette et de rechange.

Bande de guignols !

Dans Ouest-Eclair du 26 juin 1923 :

"De Rennes, ils gagnèrent, par automobile, Ernée, Mayenne, Mortagne et Dreux, retardés par un nombre considérable de pannes.

A Dreux, M. Quémeneur monta dans l'express pour Paris et M. Seznec regagna Morlaix, désespérant d'atteindre jamais la capitale."

Dans Le Journal du 27 juin 1923 :

"Je le ramenai alors, sur sa proposition, à la gare de Dreux, où il prit le train pour Paris. En me quittant il me dit encore : "Reprends la route de Paris, où tu m'attendras, porte de Versailles..."

Dans L'Eclaireur du Finistère du 30 juin 1923 :

"Le voyage se fit, en auto, de Rennes à Dreux.

Plusieurs pannes survinrent en cours de route, tant et si bien qu'à Dreux M. Quéméneur prit le train pour Paris...."

Dans Le Matin du 27 juin 1923 :

"A Dreux, au centre de la ville, une panne de carburateur nous retint jusqu'à 20 heures. Un mécanicien, M. Hodey, 33, rue d'Horfeuil, vint nous dépanner, mais la voiture n'avançait que difficilement, au point qu'à 5 ou 6 kilomètres de la ville, Quéméneur renonça à gagner la capitale en auto. Il la ramena à la gare de Dreux où il me quitta...

Donc...

Dans la première version de Seznec...

Livrée aux journalistes...

Quémeneur le quitte en gare de Dreux vers 10 heures, 10 h 30....

.....................................

Manque de bol.........

Le commissaire Achille Vidal met les points sur les i et les barres aux t.

Il entraîne son équipe et le gars Seznec sur la route Paris Brest.

Et là...

Dans Le Matin du 30 juin 1923 :

 

Et La Dépêche de Brest enquille :

"M. Seznec, c'est un fait brutal, n'a pas su trouver le chemin de la gare.

D'autre part, il n'a pas reconnu l'hôtel où il aurait dîné en compagnie de Quéméneur. [NDLR il y a un hôtel/restaurant contre la gare et un autre en face de la gare. Voir photo ci-dessous]

 

Mieux : on retrouve bien le passage des deux voyageurs le vendredi 25 mai, vers les 9 heures du soir, mais à Houdan, c'est-à-dire à une vingtaine de kilomètres de Dreux."

"M. Seznec a encore affirmé d'un accent rageur : "M. Quéméneur a pris le train à cette gare". Comment la chose serait-elle possible, même si nous ne connaissions pas le départ de l'auto, puisque nous savons que le dernier train est passé depuis deux heures et que M. Quéméneur est pressé d'arriver à Paris ? L'accusé le reconnaît lui-même. Mensonges donc et indice grave."

Sous le titre "ce qui a dû se passer", L'Ouest-Eclair du 5 juillet 1923 donne le ton :

Donc, on a deux versions successives :

Seznec annonce avoir quitté Quémeneur à Dreux jusqu'au moment où le commissaire Vidal lui met le nez dans son mensonge.

.................................

Dans le cabinet du juge...

Ce n'est plus du tout la même version [Ouest-Eclair du 13 octobre 1923] :

Idem dans La Dépêche de Brest du même jour :

...................................................

Et encore un autre version lors du procès :

La Dépêche de Brest du 26 octobre 1924

L'histoire est parfaitement résumée dans l'Ouest-Eclair du 26 octobre 1924 :

"Le Président rappelle ensuite à l'accusé les trois versions successives de sa séparation avec Quemeneur : Dreux, Houdan, ou près de Houdan..."

Comment voulez-vous que les policiers ou les juges croient en une version qui change constamment ?

Et comme ce n'est pas assez...

Aujourd'hui on en est à élaborer une ixième version avec un Pierre Quémeneur attrapant au vol un train de marchandises à Houdan...

Si le ridicule ne tue pas...

Il peut blesser gravement.

 

Liliane Langellier

P.S. C'est quoi cette nouvelle histoire de valise en consigne à la gare de Plouaret ???

Aucun témoin de Plouaret n'a causé valise.

De plus, si l'on suit le raisonnement (?) de notre romancière, si Legrand voit la valise dans le train Paris / Le Havre...

C'est qu'elle n'était pas à Plouaret.

C'est à la consigne de la gare du Havre qu'elle a été déposée.

Elémentaire, mon cher Watson !

C'est vraiment un roman de gare qu'elle nous pond, mémère !

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