18 Mars 2023
“Nous nous rapetissons dans les petits enfants.”
Victor Hugo / L'art d'être grand-père
Le Petit Journal du 16 novembre 1923
J'ai été jointe, tout à fait par hasard, sur mon blog, par Marie-Ange Bernard, petite fille de Me Jean-Gustave Vérant.
Et oui, le notaire qui a témoigné, lors de l'affaire, se nomme Jean-Gustave et non Henri, comme l'a si mal écrit Denis Seznec [Nous, les Seznec, en page 93].
"Pendant ce temps, Seznec est allé escompter sa traite à la Banque bretonne. En revenant vers l'Hôtel des voyageurs, où il doit retrouver son compagnon, il rencontre un ami, Me Henri Vérant (n.b. : c'est Jean-Gustave Vérant et non Henri qui était le prénom de son père), qui plus tard témoignera :
La déposition de Me Vérant
A la suite de la publication de la lettre de Me Vérant, Me Le Hire nous adresse la communication suivante
Après avoir consulté le dossier, Me Le Hire croit pouvoir reconstituer comme suit la teneur essentielle de la déposition de Me Vérant devant le juge d'instruction
« Je connais Seznec depuis ma démobilisation en 1919. J'étais son notaire habituel. Je puis assurer qu'il avait en sa possession des dollars. En février ou mars 1923 il est venu à mon étude pour causer de diverses affaires que je traitais pour lui. Il me fit voir une trentaine de pièces de dollars et me demanda quelle était leur valeur. Il me dit qu'il en avait chez lui une grande quantité dans une boite. Seznec avait quelques dettes. Je lui fis remarquer que puisqu'il avait de l'or, il serait plus logique de payer ses dettes que de conserver cet or. Il me répondit qu'il conservait ces dollars pour l'acquisition d'une propriété. Sa. femme ne se plaisait pas à Morlaix et. voulait s'en éloigner pour habiter la campagne.
« Seznec ne m'a pas dit quelle était la valeur des dollars qu'il possédait. Je ne sais pas combien il avait de pièces. Seznec ne m'a pas fait savoir quelle était la propriété qu'il vouta.it acheter.
Le mardi de la Pentecôte, le 22 mai 1923, j'étais à Brest. Je fus abordé vers 11 h. 30 au bas de la rue de Siam, par Seznec. Je lui demandais, après lui avoir parlé de diverses affaires, ce qu'il comptait faire de ses dollars. Il me dit qu'il venait d'acheter une pro- priété et qu'il verserait les dollars en paiement.
« Ses affaires étaient prospères. ajoutait-il. Il venait de vendre sa Cadillac et partait la livrer à Paris. Nous continuâmes à monter la rue de Siam. Arrivés au Grand Café, je le quittai, car je devais déjeuner avec ma femme. Il me dit. qu'il se disposait lui-même à me quitter, car il était attendu à l'hôtel des Voyageurs. Je ne sais pas avec qui il avait rendez-vous, ni quel était le but de ce rendez-vous.
Ouest-Éclair 16.11.1923 (auteur : Thierry Lefebvre)
Et oui...
Notre Jean-Gustave est bien le fils d'Henri Vérant.
Comme l'atteste son Registre Militaire ci-dessous :
Plus intéressant...
Marie-Ange Bernard m'a appris avoir par-devers elle des notes que sa grand-mère Louise a pris pendant le procès de Quimper...
J'attends, avec impatience de les recevoir.
Ces notes étaient destinées à un petit journal catholique.
Il n'y a pas de hasard, puisque j'ai été, pendant plus de 6 ans, la rédactrice-en-chef de notre Revue trimestrielle catholique du doyenné, L'Orée (6.000 exemplaires via Bayard Presse).
Liliane Langellier