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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec. Pour en finir avec Albert SEZNEC Le petit dernier…

“Le suicide n'est pas un acte. On est saisi par le suicide comme par un vertige, on subit le suicide.”
Jean-Guy Rens / La mort du coyote

Albert SEZNEC est né le 31 octobre 1914.

A Trémillau.

En mai 1923.

Il n'a pas encore 9 ans. 

6 juillet 1923
« A 14 heures, l'équipe policière conduite par le commissaire Jean Cunat, assisté des inspecteurs Le Gall, Thomas, Céline er Faggiani, entre donc à la scierie.
Angèle Labigou, la fidèle domestique, est seule à la maison avec le petit Albert, les autres enfants se trouvant alors en pension. Marie Jeanne Seznec, elle, est à Brest, d'où elle reviendra vers 15 heures. L'un des policiers, bien qu'il fasse un beau soleil, arbore une large pèlerine et Albert à l'impression, comme il l'expliquera par la suite, que l'homme dissimule un objet sous ce vêtement. »

in Denis Seznec en page 171.

Maître Langlois en page 232 :

« La police a été accusée de l'avoir déposée puis découverte. On a été obliger pour cela de bâtir un scénario très compliqué, une vaste machination policière impliquant la participation de nombreuses personnes. Ne serait-il pas plus simple de considérer que la machine ayant servi à taper les faux signés par Seznec avait été cachée par celui-ci ou l'un de ses proches ailleurs que dans la scierie ? La police a pu l'apprendre et l'a déplacée pour enfoncer davantage Seznec. Le témoignage officieux d'un autre fils de Seznec,Albert, est à ce sujet intéressant. Il affirme que, quelques jours avant la découverte de la machine, il a vu deux hommes gravir l'escalier de fer montant au grenier. Ils étaient porteurs d'un lourd paquet. Policiers ou non ? Nous en sommes réduits aux hypothèses. Dans une lettre publiée le 16 août 1924 par le journal Ouest-Eclair, Marie-Jeanne Seznec déclare : « La présence de la machine sera expliquée en temps et en lieu ». L'article figure dans le dossier et cette phrase est soulignée. »

Marie-Jeanne le garde un peu près d'elle.

L'Intransigeant du 7 juin 1933. Les lettres du forçat.

 

En novembre 1924 (in Denis Langlois en page 236) :

« Quant aux trois autres, Guillaume, Albert et Jeannette, Mgr Duparc, l’évêque de Quimper, avait décidé de les prendre sous sa protection. Ils seraient placés dans des orphelinats religieux, ils apprendraient un métier. Leur pension, c’était l’évêque qui la paierait sur ses fonds personnels. Marie-Jeanne n’était guère enthousiasmée par une telle perspective. Marie était de santé trop fragile pour entrer dans les ordres et supporter les privations. Albert, lui, était bien jeune –onze ans – pour partir. Elle aurait voulu le garder auprès d’elle encore un ou deux ans. »

On en sait un peu plus par une lettre de Marie Jeanne à Guillaume, en date du 10 avril 1926 :

« La Grande Roche,

Mon très cher Guillaume,

(...) Albert se trouve chez Samson depuis le dimanche de Pâques (ndlr Samson, l'ancien chauffeur mécanicien des Seznec habitait Villemonble). Son protecteur, Cabillic, très malade en ce moment, le recommande à un prêtre très riche. Si celui-ci ne s'en occupe pas, on l'accordera au père L'Hergouarch de Plomodiern, père missionnaire (...) qui serait heureux de l'avoir. Comme tu le vois, ne sois pas inquiet au sujet du petit. Pauvre mignon, il est heureux chez Samson. »

Chez Yvonne Sarcey, le 6 juin 1926 :

"Aujourd'hui, dans une pauvre cabane, non loin de Morlaix, elle vit avec le dernier de ses fils, son petit Albert, garçonnet de douze ans." 

In "Le Bagne" de Denis Seznec, en page 35.

Déjà, cette lettre de Marie Anne Colin Seznec, mère de Guillaume, lettre qu'il reçoit au bagne et en date du 15 mai 1928 (in Denis Seznec "Le bagne" en page 109) est plus éclairante :

« Mon cher enfant,

Depuis votre départ de France notre famille a été endeuillée. Marie-Anne a eu la douleur de perdre son mari le 5 janvier dernier (ndlr Emile Petitcolas). Elle reste inconsolable. Vos enfants se portent tous bien. Marie est toujours à l'orphelinat de la Sainte-Famille à Saint-Brieuc. Elle devient une solide et grande jeune fille. Guillaume est ici à Morlaix où il continue à exercer à Kerautret le métier de sculpteur. Jeannette continue de se plaire au Carmel à Lorient. Albert a remplacé Guillaume à Langonnet (1). Tous sont en parfaite santé. Votre femme est actuellement chez deux vieux messieurs à Morigny dans la Seine-et-Marne où elle se plaît très bien. »

Puis, Albert aussi est aussi placé à Saint Michel de Langonnet.

"...mais d'ici je compatis toujours à toutes tes peines comme je l'ai toujours fait par le passé. Ils sont donc bien méchants les élèves de St Michel ?"

écrit Marie le 14 février 1930.

Albert  est ensuite placé chez le docteur Blazart à Aubervilliers.

Où il se trouve lors de la mort de Marie-Jeanne (14 mai 1931).

Il sera le seul à pouvoir venir près d'elle, en ses derniers moments, à l'hôpital Beaujon.

Il a eu 20 ans en 1934.

Registre Matricule Brest 1934 (à venir)

Albert fut mécanicien.

Puis soudeur à l'arc.

Mars 1936 :

12 rue de Tunis à Saint-Denis (93) en 1936

WW2

Petit Guillaume absent, la Juliette en profite pour filer vivre avec Albert.

De cette liaison naîtra en février 1951 une fille Anne Thérèse.

Qui sera légalement attribuée à Petit Guillaume.

 

Juillet 1947

Le retour de Seznec :

 

1948

Juliette Le Her témoigne, le 16 novembre 1948à la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise (cf page 143 du livre de Michel Keriel "Autour de Seznec") :

"(...) De plus, en Janvier 1948, j'ai découvert dans la poche de mon ami Seznec Albert une lettre de son père lui réclamant de la digitaline en assez grande quantité (250 g environ) pour aiguiser son appétit."

Chez Me Denis Langlois, dans son ouvrage, en page 352 :

 « Elle (ndlr Juliette Le Her) s'appuyait pour cela sur une lettre que tu avais envoyée secrètement à Albert en janvier 1948 et qu'elle avait trouvée dans sa poche.

Tu avais gagné un petit lot à la Loterie nationale et tu demandais à Albert d'aller le toucher à Paris, mais tu ajoutais :

"Pourrais-tu me procurer 250 grammes de digitaline, je dois en prendre avant chaque repas, sinon je ne peux pas manger. Le Dr Audoyer, le médecin du bagne, m'avait recommandé d'en prendre régulièrement. Envoie-moi cela au plus tôt en recommandé. Ici on n'en trouve pas. »

Les relations entre Jeannette et ses deux frères ne sont que pour la photo. Un an plus tard, elle déclarera au juge Sultana de Brest, juste après avoir flingué son mari : "J'ai deux frères actuellement vivants : Guillaume, âgé de 38 ans (ndlr il faudra m'expliquer comment, chez les Seznec, 1948 - 1911 = 38. Je commence à me poser de sérieuses questions sur cette date de venue au jour de "Petit Guillaume", né le 1er mars 1911, soit un an après la date indiquée par la famille), dont je ne connais pas le domicile actuel, et Albert, 34 ans, domicilié dans l'Oise, sans que je puisse préciser son adresse actuelle."

Qui ? 20 décembre 1948

Janvier 1951

In Denis Seznec page 32 :

« Ma famille a déménagé pendant que je n'étais pas là, maman ayant enfin obtenu un appartement HLM à la porte des Lilas, pour veuve avec quatre enfants. Francette avait sa chambre pour elle toute seule. C'était même tellement grand que tonton Albert, toujours célibataire, habitait là aussi à cause de la crise du logement. Comme il versait un petit loyer à maman, on nous avait supprimé les allocations familiales. »

1955/1956

Sur son blogMe Denis Langlois nous explique

« La requête en révision déposée par Claude Bal a donné lieu à une opposition entre les trois enfants survivants de Guillaume Seznec. Albert et Petit-Guillaume reprochent à leur soeur Jeanne de chercher à se faire de la publicité en discréditant les démarches de Claude Bal. »

1965

« L'oncle Albert habitait rue du Simplon, dans le XVIIIe. Un dimanche matin le 7 avril 1965  j'allai frapper à sa porte. Pas de réponse. J'insistai. Mécontent de son manque de parole, je repartis.
Son corps fut découvert trois jours plus tard par des collègues inquiets de ne pas l'avoir vu se présenter à son travail. Il était mort recroquevillé, nu, un manche à balai cassé à la main et une plaie à la tête. Après trois jours d'enquête, le commissaire concluait à une mort par asphixie. Mon oncle Albert en pleine nuit aurait senti le gaz et cassé un carreau de la porte-fenêtre donnant sur la courette, serait monté sur un tabouret pour couper le compteur mais serait tombé inanimé (d'où la plaie à la tête). Le Gaz de France ne décèlera pourtant aucune fuite.

Autres bizarreries : pourquoi casser un carreau alors qu'il suffit d'ouvrir la porte-fenêtre, et pourquoi les débris du carreau cassé étaient-ils tous à l'intérieur ? »
In Denis Seznec page 426.

 

....................................

Voilà le déroulé de la vie d'Albert Seznec...

Il était très très croyant d'après Denis Seznec..

Ce qui ne colle pas avec le fait d'avoir piqué la femme de son frère.

Et ce qui ne colle pas non plus avec un suicide.



Liliane Langellier

Etonnant de voir que l’on a les photos des deux fils en communiants…

Et aucune photo des deux filles en communiantes !!!

D'autant que l'une des tenues des filles a été payée en dollars...

 

(1) Langonnet était un peu l'équivalent des "Orphelins d'Auteuil".

Un lieu où des jeunes issus de milieux défavorisés pouvaient apprendre un métier.

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