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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec. La L.D.H. et le témoin Bolloc’h…

Les faux témoins sont méprisés même de ceux qui les subornent.
Sanhédrin, 29a de Talmud.

Mail du 3 avril 2019 :

"Chère Liliane,
Préparant en ce moment une séquence du livre pour comprendre pourquoi la LDH se calme de 1935 à 1939 pour demander la révision, je pense que la réponse se retrouve dans les délires du juge Hervé.
P 363 et suivantes sous la signature d’Émile Khan.
Mais peut-être connaissais-tu ce document ?
La LDH a ensuite continué de demander la grâce mais au niveau central ne s’est plus impliqué dans la révision comme elle fit avant.
Bien amicalement.
Michel"

 

Nous sommes surpris de l'attitude prise par le Comité Central par suite de la carence d'un témoin...

Par le refus de M. Hervé et de Mme Bosser de donner le nom du chauffeur de Plourivo, « l'action en révision est entièrement paralysée ».

Le 9 novembre, Mme Bosser nous répondait :

« (...) M. Hervé était absent au début de la semaine et ne doit rentrer à Saint-Brieuc que demain. Je sais qu'il fera tout ce qui est en son pouvoir pour persuader à ce chauffeur occasionnel que le moment est venu de parler. Nous avons déjà insisté près de lui. Il nous a promis qu'il parlerait à des magistrats qualifiés pour recueillir ses propos, mais qu'il ne voulait pas être la cible des policiers et des journalistes. Il craignait surtout des ennuis familiaux. Cet homme tient actuellement un café à Brest. J'ignore son adresse exacte. »

14 novembre 1934 le Garde des Sceaux :

« Je vous prie de vouloir bien me fournir tous renseignements utiles sur l'identité du chauffeur de Guingamp qui aurait conduit M. Quémeneur à Plourivo. »

18 novembre 1934 Mme Bosser :

« M. Hervé se demande s'il a le droit, n'étant pas relevé de sa promesse par le chauffeur de Plourivo, de donner son nom à la justice. Il me conseille d'aller moi-même le voir, au nom de la Ligue, et de lui faire comprendre qu'il est de son devoir de dire la vérité sur son emploi du temps, le dernier dimanche de mai 1923.

J'ai décidé d'aller à Brest jeudi prochain, 23 novembre. Veuillez donc patienter quatre jours encore. J'aurai moi-même une impression et serai fixée sur ce qu'on doit attendre du témoignage de cet homme, connu paraît-il, pour n'être pas un caractère. Il craint des ennuis... »

La Ligue s'était engagée sur les assurances données par M. Hervé et rapportées par Mme Bosser, de fournir à la Justice les précisions nécessaires sur l'identité du chauffeur : elle ne pouvait que s'incliner devant le refus de M. Hervé, transmis par Mme Bosser....

 

 

Madame Bosser qui devait aller à Brest pour rencontrer Bolloc’h (???)

Lequel n'a certainement jamais quitté Guingamp !!!

La pauvrette...

Elle tenait la parole du juge Hervé pour parole d'évangile.

Alors que pour un ancien juge, il était tout sauf rigoureux !

Bolloc’h….

Quand je vous dis qu'il s'est fait payer pour témoigner au retour de Seznec du bagne...

Le Her acheté...

Bolloc’h acheté...

What else ???



Liliane Langellier

 

P.S. Cour de Cassation, Commission de révision, du 28 juin 1996 :

« Attendu que les demandeurs invoquent également le témoignage de M. B..., qui a conduit le 27 mai 1923 de Guingamp à Plourivo, en taxi, un homme dont les propos l'ont amené à conclure qu'il s'agissait du propriétaire de Traou-Nez, où il l'a vu entrer grâce aux clés qu'il avait sur lui ;

Mais attendu que ce témoignage n'établit pas l'identité de la personne transportée ; qu'en outre, il se heurte à la déposition de la veuve du garde de la propriété, selon laquelle personne, pas même Q... ou son frère, ne pouvait entrer sans être accompagné par son mari qui seul en détenait les clés (ce que celui-ci avait lui-même déjà déclaré le 30 octobre 1924) ; »

 

"En temps voulu, toutefois, Hervé fournissait à Bosser le fait nouveau. Il découvrit un témoin qui certifiait avoir conduit quelqu’un qui pourrait seulement avoir été Quemeneur à sa maison de campagne de Plourivo, le soir du 27 mai. Non seulement le témoin corroborait exactement la théorie favorite d’Hervé sur les circonstances de la disparition de Quemeneur, mais il innocentait Seznec qui ne pouvait avoir été nulle part du côté de Plourivo à cette date. Suffisamment impressionné, le Comité Central demanda au ministre de la Justice d’ouvrir une enquête pour conduire à la révision du verdict de 1924. Mais au moment de donner le nom et l’adresse de son témoin critique, ils furent affligés d’apprendre que Bosser ne les connaissait pas et que Hervé, pour des raisons stratégiques qu’il souhaitait garder pour lui, ne la révélerait pas. Et ils furent horrifiés, quelques mois plus tard, d’entendre Bosser déclarer que le témoin en question n’était peut-être pas si important et que le vrai cas reposait sur la série de témoignages, aucun d’entre eux n’étant individuellement décisif, mais pris tous ensemble démontraient l’innocence du condamné de Devil’s Island. Elle ne pouvait guère cacher son exaspération de l’étroit formalisme du Comité Central accusant que « il semble en effet qu’il cherche un prétexte après l’autre pour reporter indéfiniment toute action. » Il lui fut aussi donné de dire à de nombreuses sections avec lesquelles elle était en contact que le Comité Central était coupable de quelques combines de « suppression, inertie ou duplicité » dans le dossier Seznec. Ces sections partagèrent quelquefois ses opinions.  La section de Champigny, par exemple, regretta le témoin disparu suggérant qu’il aurait pu être acheté ou à tout le moins intimidé. Mais sûrement le dossier Seznec contenait « dix, quinze ou peut-être vingt » autres faits prouvant son innocence."

in Between Justice and politics : the Ligue des droits de l'homme, 1898, 1945

William D. Irvine

Stanford University Press

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