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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec : Ecrire d'après le livre ou d'après le dossier de presse ?

Je reproduis ci-dessous l'article dans L'Express signé de Thibaut Solano.

Le 14 septembre dernier.

Un journaliste qui n'a certainement pas lu en entier le mauvais livre d'Anne-Sophie Martin.

Mais qui a dû faire une interview de cette "auteur" par téléphone.

Après avoir reçu le dossier de presse des éditions du Seuil.

Ce n'est pas ça la déontologie de base.

Ou tu lis l'ouvrage.

Ou tu fermes ta g....

Et puis, dans le cas présent, tu interviewes aussi les deux petits-fils.

Tant qu'à faire !

Remarquons au moins que lui, il a utilisé le conditionnel

Un temps ignoré par la grande reporter.

Mais combien de mes confrères et consoeurs ne travaillent que sur dossiers de presse….

Ayant la flemme de tout lire mais voulant écrire sur tout.

Et, plombant ainsi le métier.

…………………………………...

 

Affaire Seznec : un ultime livre pour percer "le grand secret"

Guillaume Seznec, ni coupable, ni innocent ? La journaliste Anne-Sophie Martin raconte son enquête sur le commerçant breton condamné pour meurtre en 1924.

C'est une phrase que les journalistes rompus aux affaires criminelles non élucidées entendent régulièrement : "Peut-être qu'un jour, à la fin de sa vie, quelqu'un finira par parler et dire la vérité". Spécialiste du sujet, Anne-Sophie Martin connaît la chanson. "C'est rare que quelqu'un finisse par parler, en vérité, nuance-t-elle. Mais cette fois, c'est ce qui s'est passé". Le cold case en question, l'affaire Seznec, n'en est pas vraiment un puisque la justice s'est déjà prononcée. En se lançant dans la réalisation d'un documentaire pour France 2, il y a deux ans, la journaliste "ne croyait pas du tout à un rebondissement", n'avait qu'une idée générale de l'affaire et pensait que "Seznec était plutôt innocent". 

En novembre 1924, Guillaume Seznec, maître en scierie breton, a pourtant été reconnu coupable du meurtre de Pierre Quémeneur, conseiller général. Un an et demi plus tôt, les deux hommes avaient co-voituré à destination de Paris, pour y vendre une Cadillac. Seznec est revenu seul du voyage, le corps de son compagnon de route n'a jamais été retrouvé.  

Condamné au bagne, le Breton est devenu au fil des années, pour certains en tout cas, un symbole de l'erreur judiciaire, d'une enquête bâclée dans laquelle des dépositions ont été orientées et des preuves jamais établies. Sa famille, d'abord sa femme, puis son petit-fils Denis, ont sans relâche multiplié les tentatives de faire réviser le procès. En vain.  

Fausses pistes

"Il y a eu trente bouquins sur cette affaire, observe Anne-Sophie Martin, je ne me sentais pas de taille au départ. Mais la découverte de ce secret de famille m'a vraiment intéressée". Avant de déboucher sur cette hypothèse, la journaliste a d'abord suivi les errances, les fausses pistes, les témoignages fragiles. C'est cette quête, avec ses aspérités, qu'elle raconte, pas à pas, souvent avec humour, dans son livre de 280 pages, publié aux éditions du Seuil le 12 septembre.  

Elle y détaille sa conviction sans pour autant balayer d'un revers de main les éléments qui ont conduit à la condamnation de Seznec. Entre autres choses : il est le dernier à avoir vu la victime vivante, il aurait écrit une fausse promesse de vente du manoir de Quémeneur en sa faveur. Il est aussi soupçonné d'avoir écrit un faux télégramme à la soeur du disparu pour brouiller les pistes, maladroitement signé du nom de famille et non du prénom... 

"Mais rien n'est réellement établi, assure Anne-Sophie Martin et tout est discutable...Sauf si on croit à la théorie du secret familial. Là, tout s'éclaire". 

Un abus sexuel et un accident mortel

Le secret, c'est celui qu'aurait confié le fils de Seznec à l'un de ses neveux en 1978. Alors enfant, il aurait lui-même vu le corps de Quémeneur étendu dans la maison familiale à Morlaix après une altercation avec la femme de Seznec, Marie-Jeanne. Selon cette hypothèse, le conseiller général aurait tenté d'abuser de l'épouse...qui se serait défendue avec un objet en le tuant accidentellement. Un pacte aurait ensuite lié les époux Seznec dans un silence éternel. Dans son enquête, Anne-Sophie Martin est parvenue à recueillir la parole d'autres destinataires de cette confidence capitale : deux petits-fils du condamné.  

Curieusement, leur cousin Denis, autre petit-fils de Seznec, à la pointe du combat pour réviser le procès, n'a jamais réellement creusé cette piste alors qu'il en a suivi des plus farfelues. "Ça peut paraître incroyable mais pour moi, c'est un signe, assure Anne-Sophie Martin. Parce que cette théorie relève justement du secret familial dérangeant et qu'elle ne fait pas de Guillaume Seznec totalement un innocent". On s'éloigne effectivement de l'image du petit breton broyé par la machine judiciaire à Paris.  

"Presque un siècle après, nous n'avons forcément que des témoignages de seconde main, poursuit-elle. C'est sans doute pourquoi l'enquête ne sera pas rouverte. Il y a eu trop de sollicitations, une foultitude de demandes. L'institution judiciaire n'a pas vocation à ordonner des fouilles aux quatre coins de la France." 

Les dernières, organisées à titre privée en 2018, pour retrouver le corps de Quémeneur à Morlaix, n'ont permis d'exhumer qu'un ossement d'animal.  

………………….

Thibaut semble ne pas connaître le livre sur l'affaire dont tout le monde attend la parution. 

Celui de Michel Pierre, of course.

Ajoutons que c'est pour l'instant le seul article sur ce livre inutile. 

Mais...

A suivre.

Liliane Langellier

 

 

P.S. l'auteur de cet article, Thibaut Solano à écrit, sur l'affaire Villemin "La voix rauque"...

Ouvrage paru en avril 2018.

 

P.S. 2 Composition du bureau 2017/2020 de l'A.P.J.

Association de la Presse Judiciaire

PRESIDENT : Jean-Philippe DENIAU (France Inter)                         

VICE PRESIDENT : Pierre-Antoine SOUCHARD (Indépendant)

SECRETAIRE GENERALE : Anne-Sophie MARTIN (Indépendante)                                      

TRESORIERE : Marine BABONNEAU (Dalloz Actualité)

DELEGUEE POUR LA PRESSE ECRITE : Pascale EGRE (Le Parisien)                 

DELEGUEE POUR LA TELE : Sophie NEUMAYER (France 3)

DELEGUEE POUR LA RADIO : Delphine GOTCHAUX (Franceinfo)

Guillaume Seznec et Pierre Quémeneur.

Guillaume Seznec et Pierre Quémeneur.

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A
Chère Liliane,<br /> <br /> Voilà deux jours que je voulais lire l'article de Thibaut Solano (je ne suis pas abonné à L'Express)<br /> C'est chose faite, grâce à vous.<br /> Anne-Sophie Martin lui a donc dit qu'au début elle pensait que Seznec était "plutôt innocent".<br /> Curieuse formulation : j'aurais dit : "au début, je pensais plutôt que Seznec était innocent".<br /> Car on n'est pas "plutôt innocent" ou "plutôt coupable". Surtout si Guillaume n'était pas encore revenu à Morlaix au moment de la mort de Quémeneur...<br /> Dont il est alors innocent, même s'il a fait des faux, etc.<br /> Le "plutôt innocent(e)" s'appliquerait assez bien, en revanche, à Marie-Jeanne, qui, selon l'article, "se serait défendue avec un objet en le tuant accidentellement".<br /> Traduction (on y revient) : coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ce qui n'est pas accidentel, si elle a usé d'un "objet".<br /> Ensuite : "le secret, c'est celui qu'aurait confié le fils de Seznec à l'un de ses neveux". On aurait pu ajouter : "et par lui transmis à Me Denis Langlois, qui en a fait état dans un livre de 1975".<br /> Un peu plus douteux : "Anne-Sophie Martin est parvenue à recueillir la parole (...) [des] deux petits-fils". Là, c'est votre travail avec eux qui n'est pas cité...
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