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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec : en selle !

"Se réveiller, c'est se mettre à la recherche du monde."

Alain

Les chutes dans l'affaire Seznec, c'est comme les chutes de cheval.

Il faut remonter tout de suite sinon tu ne remonteras jamais.

Donc, après avoir été traitée de folle, de sorcière et de mouche à merde, je suggère qu'on se borne juste à mon statut de paisible journaliste retraitée.

Un statut qui me laisse du temps...

Pour lire et pour réfléchir.

Je lis beaucoup tout ce qui a été dit dans les différents forums.

Je lis. Je fais des fiches. Et des recoupements.

Chacun apporte sa pierre à l'édifice.

Mais il y a une phrase de Seznek/SaintOp dans le forum Justice Affaires Criminelles qui me turlupine :

"On abandonne le trafic des cadillacs et l'idée d'une manipulation sur toute l'affaire,

- pour moi, il y a bien trois parties distinctes : le voyage à Paris (cadillacs + Traou Nez), la disparition de Quéméner et les faux (qui sont une conséquence de la dite disparition)."

Trois parties distinctes...

Alors allons-y pour les trois parties distinctes :

1. Le voyage à Paris

A. Les cadillacs

Du même auteur dans le même forum :

"Sur ce trafic de 1923, on n'a rien sauf l'épave de nos deux zèbres et celle de Leverge (qu'il essaye de vendre depuis plusieurs mois)

- si vous voulez vraiment être convaincu de l'inconsistance de la chose, faites comme j'ai fait : vous épluchez les annonces de voitures d'occasion sur les années 1921/1923 dans l'Ouest-Eclair et la Dépêche de Brest, cela prend du temps mais riche d'enseignements : c'est quasi le néant (la méthode de recherche automatique sur le mot cadillac donne des résultats très proches de la lecture jour par jour)

- il y a bien les garages qui en ont quelques-unes mais qui, pour une question de prix, ne peuvent pas concerner le trafic.

L'enquête Camard s'est intéressée de près au sujet en interrogeant de nombreux témoins fréquentant le Champ de Mars, il n'en est rien sorti de significatif

- Seznec ne pouvait pas avoir notion de l'extrême pauvreté du volume de voitures... Traon-Velin ne connaissait pas le haut débit."

En clair : pas de trafic international de cadillacs...

Mais la possibilité d'un trafic local avec petits lots de voitures.

C'était aussi l'opinion de @yargumo dans le forum.

Donc une arnaque basée sur du vent à laquelle Seznec croit dur comme fer jusqu'à Houdan...

Du même auteur :

"Je subodore une arnaque excluant une quelconque concrétisation de marché de cadillacs, les lettres de garagistes peuvent correspondre à des demandes de Quéméner qui a pu penser un temps que le trafic était envisageable et qu'il se renseignait pour s'en convaincre,

- peine perdue, mission impossible, mais il garde l'idée et la fait fructifier, Seznec restant sur une autre planète. Il semble claire que Quéméner manipule Seznec avec l'aide de Legrand (?)..."

Donc ce serait Pierre Quéméner à l'origine de l'idée du trafic de cadillacs pour appâter Guillaume Seznec et lui faire sortir son fric.

Et non plus Seznec.

Cela change la donne...

Jusqu'à présent c'était Seznec le roi de l'entourloupe !

B. La route

On la connait tous plus ou moins par coeur.

On sait tous qu'il y a deux points importants.

Rennes et Houdan.

Rennes

Rennes où Quéméner rencontre deux individus bien bizarres.

Dont on n'a jamais pu connaître l'identité.

Et toujours de l'ami Seznek (avec un K, hein, pas de la famille, on se calme...)

"Les enquêteurs en savent évidemment autant que les journalistes en ce qui concerne les camarades d'apéro de Rennes, or rien n'a filtré - un black-out total depuis 1923 - de Denis Seznec, dans un dernier baroud d'honneur, pouvait nous en dire plus, je suis preneur."

J'avais, bien sûr, travaillé sur Rennes.

Vous pouvez lire ci-dessous ce que j'avais écrit en novembre 2013 :

Le Grand Hôtel de Rennes

"C'était hier, en m'acharnant sur Alphonse Kerné que j'ai consulté le livre de Denis Langlois. Pour savoir ce que lui en écrivait. Et page 31, je suis tombée sur cette phrase qui débute le Chapitre III :

"Le lendemain matin, Quemeneur a de nouveau téléphoné.

- C'est pour demain. On y va ensemble. J'ai à faire dans la matinée à Rennes. Je prends le train. Le mieux, puisque c'est sur le chemin de Paris, c'est qu'on se retrouve là-bas. Rendez-vous au Grand Hôtel, près de la Gare, vers 14 h 30."

Rennes. On en parle peu dans l'affaire Seznec. Ou pas du tout d'ailleurs. Pourtant...

Rien que sur cette phrase citée ci-dessus :

- Pierre Quemeneur était donc "en affaires" avec des gens de Rennes ???? Quelqu'un s'est soucié de savoir qui ???

- Je prends le train... C'est aussi une affaire où les principaux personnages passent leur temps à jeter les preuves de leurs déplacements. Parce que là, un petit billet de train nous aurait bien arrangé !

- Le Grand Hôtel : à l'époque, tous les clients étaient tenus de remplir des fiches. Et aucun fin limier n'a eu l'idée d'aller looker de plus près les fiches du jeudi 24 mai 1923 au Grand Hôtel de Rennes ??? Quand même...

Et puis souvenez-vous, quand Seznec arrive enfin et très en retard, notre Pierrot est en train de prendre l'apéro avec deux quidams. Là aussi, aucun fin limier....

C'est chez Bernez Rouz, (qui, lui, nous parle de l'Hôtel parisien à Rennes) en page 69 :

"Il rejoint le conseiller général à la terrasse d'un café où il discute avec des amis rennais. Cette scène rapportée par L'Ouest-Eclair du 8 juillet ne fera l'objet d'aucune recherche. Rares sont pourtant les personnes qui ont parlé longuement au duo pendant leur équipée mystérieuse vers Paris. Aucune recherche ne sera entreprises non plus sur l'emploi du temps de Quéméneur à Rennes."

Faut bien comprendre : on peut pas à la fois sonder tous les marigots de Houdan et en plus s'occuper des apéros à Rennes...

Au fait, personne pour s'étonner non plus sur le temps que met Guillaume Seznec pour parcourir la distance Morlaix / Rennes : 185 km ? Départ à 11 h 30, arrivée à 19 h 30 : soit 8 heures !!!"

Le télégramme de Rennes

Et oui, Pierrot a sans doute vainement tenté de joindre son beauf par téléphone. Et comme il n'est pas du genre patient (et que déjà il a subi le retard de l'ami Guillaume) il envoie un télégramme de Rennes. A 21 heures précises.

Rien d'anormal, me direz-vous ?

Si, juste un détail, mais pas un mince détail : quelqu'un aurait vu ce télégramme ? Il n'est reproduit nulle part. Dans aucun journal. Dans aucun ouvrage. Curieux, quand même...

Voilà pour votre réflexion...

Demain on se refera Houdan...

J'avais pensé ouvrir un petit forum joint à ce blog...

Mais c'est peut-être un peu compliqué pour mon âge...

A moins que...

Liliane Langellier

P.S. Pour Alain et Marc, et concernant Ackerman(n),

j'ai retrouvé ça chez Me Langlois :



P.S. 2 Grand merci à toutes et à tous... 

Pour les 7.660 visiteurs uniquement sur ce blog depuis le 24 février dernier.

Avec un pic de 1.589 visiteurs le 25 février.

Et...

Les 11.976 visiteurs sur mon blog "La Piste de Lormaye" aux mêmes dates.

Avec un pic de 3.836 visiteurs le 25 février.

Soit 19.636 visiteurs sur mes deux blogs Seznec.

Pour ce blog, voir les preuves ci-dessous.

La seule solution, après la chute, c'est un petit verre au Grand Hôtel !

La seule solution, après la chute, c'est un petit verre au Grand Hôtel !

Ouest France

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A
Merci, Marc, merci, Liliane,<br /> <br /> Dans cette atmosphère de "délires' et de plaintes paranoïaques, ces échanges en reviennent enfin à ce que j'ai toujours apprécié sur La Piste de Lormaye et sur Seznec Investigation : ce qu'une auteure anglaise de romans policiers, Jill Paton Walsh, appelle le "discourse of detection", l'échange entre pairs, sans préjugés, ou l'une ou l'autre peut dire : "oui, je me suis trompé(e), on recommence à réfléchir". Par exemple : la rectification de Marc, l'autre jour, sur la gare des Invalides comme alternative à Montparnasse pour les trains de/vers la Bretagne.<br /> Et aussi cette réflexion sur les "inconnus de l'apéro" à Rennes, qui m"riteraient en effet que l'on les cerne de plus près...
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M
PS : Merci pour la première page du PV d'audition d'Ackermann, Liliane. Je l'avais vue sur le site de Denis Langlois. Je ne comprends pas tellement pourquoi il nous donne des documents très difficilement lisibles et incomplets. Ne méritons-nous pas de pouvoir vérifier chaque mot nous-mêmes afin de nous faire notre propre opinion sur ces documents ?<br /> <br /> Je viens de comprendre avec la photo de l'hôtel que le Grand Hôtel et l'Hôtel Parisien, c'est du pareil au même. Tout s'éclaire ! Mais Denis Langlois était-il dans le bureau de Pierre Quéméner quand cet appel a eu lieu ? Ou Jenny écoutait-elle aux portes ?
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M
B) Rennes. D'où viennent les informations de Denis Langlois concernant le Grand Hôtel ? Aussi, il dit qu'il avait "à faire", donc pas nécessairement des affaires.<br /> <br /> La veille, Quéméner comptait assister à la réunion du conseil municipal de Saint-Sauveur à 7 heures du matin, mais ne pas rester pour le déjeuner, comme il l'avait dit à Legrand, car il avait rendez-vous avec Seznec. Compte tenu des horaires des trains, ce rendez-vous était probablement dans la soirée (Landerneau 11h28, terminus à Rennes 19h10), ce qui expliquerait pourquoi Seznec n'avait pas besoin de décoller à 5 heures du matin de Morlaix. Quéméner a changé d'avis et n'est pas allé à Saint-Sauveur. Selon Bernez Rouz, il a pris le train de 8h44 et est arrivé à Rennes à 13 heures. En fait, Quéméner a sûrement pris le train de 8h35, arrivée à 12h58 (ou un peu avant, car c'est probablement l'heure où le train repartait de Rennes pour Vitré). Ça fait un peu tard pour faire quelque chose dans "la matinée", et seulement une heure et demie de libre dans l'après-midi s'il a vraiment rendez-vous avec Seznec à 14h30.<br /> <br /> Morlaix-Rennes par Seznec, 185 km en 8 heures : mais c'est sa meilleure moyenne, 23 km/h ! Il faut savoir qu'il doit traverser tous les villages ainsi que quelques villes à 20 km/h, qu'il doit rouler à 70 km/h maximum sur de mauvaises routes, et qu'il a eu de nombreuses pannes. Donc 23 km/h de moyenne, ça me semble honnête, et ce sera sa moyenne habituelle à l'aller comme au retour. Sans problèmes, il aurait peut-être fait le double. Il est arrivé avec 5 heures de retard, donc disons une heure à traîner avant de partir et 4 heures de pannes. Quéméner avait déjà réservé les chambres. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher (19h48 à Rennes ce jour-là).<br /> <br /> Le télégramme envoyé de Rennes, le voici : "Expédier urgent chèque barré sur Société générale maison mère Paris et non Banque de France, à mon adresse recommandée : Quéméneur négociant Landerneau. Poste restante numéro trois. Paris."<br /> <br /> Je serai curieux de savoir si on a retrouvé l'original manuscrit. Inutile de dire : si c'est un faux, il y a préméditation. Mais je ne crois pas à la préméditation. Si Seznec avait voulu tuer Quéméner, il aurait mieux fait son affaire et aurait touché le jackpot. De plus, le télégramme réclame un chèque barré, inutilisable pour Seznec. C'est Pouliquen qui a pris l'initiative de ne pas le barrer pour que Quéméner puisse le toucher plus facilement, n'étant pas connu à Paris.
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M
A) Je crois que Seznec ment très peu sur l'affaire des Cadillac. Pour moi, Seznec et Quéméner sont tous deux victimes de l'arnaque (car ça m'a tout l'air d'en être une). Quéméner est enthousiaste car il a fait des vérifications qui lui ont confirmé le sérieux de son contact (à tort). Seznec est moins enthousiaste parce qu'il est dans la mouise jusqu'au cou et qu'il prend des risques en misant 40.000 francs dans cette affaire (j'y reviendrai, mais je pense qu'il n'a qu'un peu moins de 40.000 francs en dollars or et qu'il ne les utilise en aucun cas pour acheter Traou-Nez). Tout ça n'est cependant que mon impression pour l'instant.
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