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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Affaire Seznec. Ouest-France. Trois nouveaux articles au 24 octobre 2023...

Affaire Seznec : cinq dates pour comprendre l’affaire d’un siècle

Cent ans et autant de dates à retenir : l’affaire Seznec, commencée en 1923, est l’un des faits divers en France qui a le plus fait parler de lui. Aujourd’hui encore, chacun a son avis sur la culpabilité ou non de Guillaume Seznec. Pour faire le point, voici cinq dates pour comprendre l’affaire.

 

 

Cent ans et autant de dates à retenir : l’affaire Seznec, commencée en 1923, est l’un des faits divers en France qui a le plus fait parler de lui. Aujourd’hui encore, chacun a son avis sur la culpabilité ou non de Guillaume Seznec. Pour faire le point, voici cinq dates pour comprendre l’affaire.

25 mai 1923 : la disparition de Pierre Quéméneur

Le 25 mai 1923, Guillaume Seznec et Pierre Quéméneur prennent la direction de Paris à bord d’une Cadillac pour y faire des affaires dont on sait peu de choses. La voiture tombe plusieurs fois en panne. Selon les dires du premier, il aurait déposé son compagnon à la gare qui voulait rejoindre la capitale. Mais le conseiller général ne sera plus vu. C’est le début de l’affaire Seznec.

4 novembre 1924 : Guillaume Seznec déclaré coupable

Plus d’un an après le signalement de la disparition, et moins de deux semaines après le début du procès à Quimper, Guillaume Seznec est reconnu coupable pour le meurtre du conseiller général. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité et est envoyé au bagne, à Cayenne (Guyane).

14 mai 1947 : la libération du maître de scierie

En 1947, Guillaume Seznec bénéficie d’une réduction de peine et retourne en France. Il rejoindra sa fille à Paris et non le Finistère, où il a vécu la majorité de sa vie. Il décédera le 13 février 1954 à 75 ans, après avoir été renversé par un véhicule quelques mois plus tôt.

14 décembre 2006 : la dernière demande de révision rejetée

En tout, quatorze demandes de révision pour innocenter Guillaume Seznec ont été déposées. Sans succès. Parmi elles, celle de la garde des Sceaux Marylise Lebranchu en 2001. Le couperet tombe en cinq ans plus tard : sa demande de révision n’aboutira pas. Mais au fil des décennies, l’opinion a changé. Alors que tout le monde semblait persuadé de la culpabilité du Breton en 1924, ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à croire en son innocence.

6 mai 2018 : les troublantes révélations des petits-fils

Après la découverte d’un os – qui sera finalement celui d’un bovin – là où était la scierie, les petits-fils de Guillaume Seznec brisent le silence sur France 2 . Leur père, « Petit Guillaume », a vu le corps de Pierre Quéméneur à Morlaix. C’est la mère, Marie-Jeanne Seznec, qui aurait accidentellement provoqué la mort du conseiller général en repoussant ses avances. Une thèse qui n’a pas été vérifiée. Sans corps, sans arme du crime, l’affaire reste encore un mystère.

Trafic de Cadillac, fratricide, États-Unis… Quelles sont les hypothèses sur l’affaire Seznec ?

Qui a tué Pierre Quéméneur ? Le conseiller général du Finistère est-il d’ailleurs mort en 1923 ? Cent ans après le début de l’affaire Seznec, le mystère est encore grand et les théories nombreuses. On fait le point.

Par Léa COUPAU.

 

Qui a tué Pierre Quéméneur ? Le conseiller général du Finistère est-il d’ailleurs mort en 1923 ? Selon l’historien Michel Pierre, qui a étudié les archives de l’époque, hormis celle de ses proches, la condamnation de Guillaume Seznec, en 1924, ne soulève aucune contestation. Mais depuis, d’autres thèses ont émergé. Trafic de Cadillac, fratricide… On fait le point.

Un trafic de voitures américaines

Pour la justice, Guillaume Seznec a tout du coupable idéal. Pendant l’instruction, le maitre de scierie ne cesse de se contredire et un élément va précipiter sa chute. Les enquêteurs retrouvent chez lui la machine à écrire qui aurait servi à rédiger le faux acte de vente du manoir de Plourivo.

Pour d’autres, il faut plutôt voir du côté du trafic de Cadillac. Pierre Quéméneur aurait fait les frais d’un gang parisien. Un drôle de personnage est aussi pointé du doigt : Pierre Bonny. Cet inspecteur aurait voulu protéger d’importants personnages liés là encore à un vaste trafic de voitures américaines. Il est notamment accusé d’avoir déposé la machine à écrire dans la scierie de Seznec. « C’est absurde et cela ne tient pas de bout », se serait-il lui-même défendu.

Un secret de famille ?

Et Plourivo ? Des coups de feu ont été entendus aux abords du manoir en mai 1923. Au début des années 1930, c’est la piste défendue par le juge d’instruction Charles-Victor Hervé, qui s’appuie sur le témoignage des marins. Pour lui, le conseiller général a été tué par des membres de sa famille. Maurice Privat, journaliste parisien, désignera même le frère de la victime, Louis, comme le coupable. Après des plaintes de la famille, les deux ont été condamnés.

Autre thèse : la femme de Guillaume Seznec, Marie-Jeanne Seznec, aurait tué Pierre Quéméneur en repoussant ses avances. Une hypothèse que l’avocat Denis Langlois tient d’un enregistrement sonore du « Petit Guillaume », l’un des enfants de Seznec, présent aux moments des faits. « Mais je ne peux pas dire si c’est ce qu’il s’est passé », appuie-t-il.

Sans compter d’autres théories : le départ du conseiller outre-Atlantique, son corps retrouvé sans tête en Loire-Atlantique ou son meurtre par des truands liés à un marchand de bestiaux. Des hypothèses qui, toutes, n’ont jamais été vérifiées.

Affaire Seznec : Pierre Quéméneur a-t-il été tué dans le manoir breton de Plourivo ?

Sans corps, sans témoin et sans aveux. Un siècle plus tard, l’affaire Seznec continue de passionner. Et un point est toujours discuté, le manoir de Traou-Nez, à Plourivo (Côtes-d’Armor). L’ancien avocat de la famille Seznec, Denis Langlois, décrypte la piste pour « Ouest-France ».

Par Léa COUPAU.

 

Et si Plourivo était la clé du mystère Seznec ? Un siècle après, au bord du Trieux, la propriété bretonne de Traou-Nez, transformée en maison de l’estuaire, reste au cœur de l’une des affaires judiciaires les plus connues du pays. Parmi de multiples thèses, certains suspectent que l’endroit ait été le lieu de la disparition de Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère en 1923.

Problème, son corps n’y a jamais été retrouvé. Ni aucune arme. Dans le bourg de Plourivo, « tout le monde a entendu parler de cette histoire », résume Odette, 79 ans, croisée dans la commune. « Après, dire qui a tué qui et comment… C’est une autre affaire, ajoute celle qui ne cache pas son avis. Pour que le manoir ait été à ce point fouillé, c’est qu’il doit être une partie de la clé ! »

L’achat du manoir

Le 25 mai 1923, Guillaume Seznec, 45 ans, et Pierre Quéméneur, bientôt 46 ans, se retrouvent à Rennes. Les deux compagnons prennent la direction de Paris, à bord d’une Cadillac qui connaît plusieurs pannes sur la route, et décident, le soir, de dîner dans un restaurant à Houdan, dans les Yvelines. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais on ne reverra plus jamais le conseiller général.

Les soupçons se tournent alors vers Guillaume Seznec, maître de scierie à Morlaix, qui sera condamné au bagne, en 1924. Parmi les pistes, un mobile emporte le doute : l’acquisition du manoir de Plourivo. En cause, un acte de vente de la propriété à un prix étrangement modique à l’avantage du Morlaisien. Dessus, la propriété y est cédée au prix de 35 000 francs, quand elle vaudrait au moins 100 000 francs. Les experts montreront qu’il s’agit d’un faux en écriture. Guillaume Seznec aurait-il tué son compagnon pour récupérer la propriété à moindre coût ?

 

Pour l’ancien avocat de la famille Seznec, Denis Langlois, « les époux voulaient acheter le manoir. Les enfants étaient persuadés qu’ils allaient habiter dans un château. Seznec a donc participé à la confection des faux, mais il a versé le reste de la vente sous la table. »

Des coups de feu

S’il n’est pas le mobile, le manoir pourrait alors être le lieu du crime. Des marins de la gabarre La Maire Ernestine, qui draguaient le sable en face de la propriété de Plourivo, lors de la noce de la fille du garde de Traou-Nez dès le 24 mai 1923, ont entendu des coups de feu.

Un témoignage qui fait écho à celui de Gabrielle Dauphin, en 2018. À 103 ans, 9 ans à l’époque des faits, elle s’est confiée devant un huissier en présence d’un des petits-fils de Guillaume Seznec, Denis Seznec, convaincu de l’innocence de son grand-père. « J’ai vu un monsieur courir et longer la lande du côté de la rivière. Je crois qu’il y a eu des coups de feu », a-t-elle relaté. Pour le petit-fils, si le témoignage est fragile, c’est la preuve que la « justice doit reconnaître son erreur. Nous avons aussi rencontré la fille de cette dame qui confirme que sa mère a toujours raconté cette histoire ».

 

Pour l’avocat, la scène est impossible. Ce soir-là, Pierre Quéméneur se trouvait à Rennes « encore vivant », souligne-t-il, pointant un problème de date. « Les témoins se sont trompés. »

Mais l’histoire de Plourivo ne s’arrête pas là. Revenu du bagne en 1947, Guillaume Seznec, lui-même, est renversé six ans plus tard par un véhicule. Après deux jours de coma, il se réveille et évoque la « tombe » de Pierre Quéméneur, enterré « sous une fontaine, derrière la maison ». Des fouilles officielles sont programmées pour retrouver le corps du conseiller général. En vain.

« Seznec a été transporté sur les lieux, en faiblesse extrême. Il n’a pas pu indiquer le lieu avec précision », maintient Denis Langlois, qui parle d’un comportement « délirant ». Un crâne aurait toutefois été trouvé, « mais aucun procès-verbal ne le prouve », poursuit l’avocat.

Pour Denis Seznec, qui, lui, estime que la disparition du conseiller général est liée au trafic de Cadillac qui avait cours, l’innocence de son grand-père est totale et il « sera réhabilité un jour.

Le manoir de Traou-Nez, lui, a depuis retrouvé son calme et gardé, avec lui, ses secrets. Si certains y fondent encore des espoirs pour prouver ou non la culpabilité de Guillaume Seznec, une chose est certaine pour Denis Langlois : « Sur cette affaire, chacun a sa vérité. Surtout en Bretagne. »

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