Rappel : Affaire Seznec. Pour en finir avec Henri Danguy des Déserts….

“La plupart des mépris ne valent que des mépris. ”
Montesquieu

(Propriété Archives du Finistère)

Déposition de Me Danguy des Déserts devant le juge Campion, le 31 janvier 1924

Je me nomme Danguy des Déserts Henri, âgé de 40 ans, demeurant à Landerneau, Notaire.

Je suis allé à Rennes à la fin du mois de Mai dernier passer 4 jours. J'ai quitté Landerneau le 26 Mai 1923, dans la matinée, et je suis rentré le 29 Mai dans la soirée.

Dans la gare de Rennes, j'ai cru apercevoir Pierre Quémeneur. C'était dans la salle des pas perdus. Il était à environ une dizaine de mètres de moi.

Il se dirigeait vers la marchande de journaux. Je ne peux pas affirmer que je ne me suis pas trompé. A chaque instant d'ailleurs, on se trompe sur les personnes qu'on croise et qu'on connaît, mais il m'avait bien semblé avoir reconnu Quémeneur. Il lui ressemblait absolument comme visage, il avait la même démarche, la même taille et il portait un costume gris. Je le connaissais très bien.

S.I. Il y avait peu de monde, à ce moment dans la salle des pas perdus et je l'ai vu bien distinctement. D'ailleurs, je lui ai fait un signe amical de la main, et il a répondu à ce signe.

S.I. Cette rencontre se place le 26 ou le 29 mai, mais je crois que c'est le 26.

Le 26, j'étais à la gare, entre 13 et 14 heures. Le 29, j'y étais entre 14 h 30 et 15 heures.

Lecture faite, le témoin persiste, requiert taxe que nous lui faisons de 16 francs, et signe avec nous et le greffier.

NDLR Le greffier est Auguste Jézéquel..

Rappel. Alain Delame :

Me Danguy des Déserts

C'est aussi, quoique moins nettement, le cas du témoignage de l'ancien notaire, qui ''crut voir Pierre Quéméneur le 26 mai à 6 heures du matin ou le 29 mai. Les deux hommes qui se connaissaient fort bien ne se serrèrent pas la main, ne se parlèrent pas. Le notaire indiqua que celui qu'il croyait être Quéméneur lui fit un petit signe de la main. Henri Danguy des Déserts (...) déclara : "Il m'est impossible d'affirmer que j'ai vu Quéméneur. J'ai pu me tromper car je suis très myope." (Rouz, 2005, p. 108.)

Car une éventuelle ''identification'' de Quemener par Me Danguy des Déserts ne conduit pas aux mêmes conclusions selon la date retenue.

Me Baudelot cite en ces termes la cote 298 du dossier (déposition du 31 janvier 1924 : ''Cette rencontre se place le 26 ou le 29 mai mais je crois que c’est le 26. Le 26 j’étais à la gare entre 13 et 14 heures. Le 29, j’y étais entre 14h30 et 15.'' (Charles-Victor Hervé, dans Justice pour Seznec (Morlaix, Éditions Hervé, 1933, p. 51) évoque une rencontre qui aurait eu lieu ''entre le 26 et le 29 mai''.)

Seul Bernez Rouz, pour le samedi 26, fait allusion à une heure aussi matinale. Les deux horaires mentionnés par Me Baudelot seraient, en revanche, possibles, puisque le train parti à 8h15 de Paris entre en gare de Rennes à 14h02. Il faut alors observer que, si l'on retenait le 29 mai, on voit mal comment Quemener aurait pu être aperçu ce même jour à Paris par Albert Lajat.

Si l'on adopte au contraire le samedi 26 mai, il n'y a plus de contradiction avec le récit de Petit-Guillaume. Quemener aurait passé l'après-midi à Rennes, et aurait pu, dans la matinée du dimanche, se rendre à Morlaix. Mais alors, il faut croire que le conseiller général, après une courte nuit (du vendredi au samedi), aurait décidé de retourner en Bretagne par le premier train du matin, renonçant ainsi à récupérer le chèque de Jean Pouliquen comme à se livrer aux éventuelles activités parisiennes prévues (rendez-vous en lien avec la vente de Cadillac, rendez-vous à la Banque privée et coloniale).

Et il nous reste... François Le Her..."

Henri Marie Joseph Danguy des Déserts est né le 10 janvier 1884 à Daoulas (Finistère).

Après des études de droit..

Il est devenu notaire en octobre 1909.

Il a épousé le 8 mai 1911 à Douai (Nord) Stéphanie Rose Cauvet dont il a eu 9 enfants.

Il a participé bravement à la Guerre de 14 où il a été grièvement blessé le 23 septembre 1914.

Journal du Notariat 1915

Sergent au 219è de ligne. Blessé grièvement à Bary-Saint-Christophe (Aisne), le 23 septembre 1914, d'un éclat d'obus au genou, a subi l'amputation de la cuisse gauche. Décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palme et cité à l'ordre de son régiment.

Landerneau 1921

Il crut voir Quémeneur dans la salle des pas perdus de la gare de Rennes le samedi 26 mai 1923.

Il est décédé le 26 septembre 1973 à Daoulas à l'âge de 89 ans.

Ce que disent les enfants ou les petits-enfants des témoins ne peut qu'être sujet à caution, et, n'a rien à voir avec l'affaire Seznec.

Le genre "Mon papy avait toujours raison", "Mon papa a fait des révélations" est à fuir au plus vite.

Avec les petits-fils Seznec...

On a déjà donné !!!

Liliane Langellier

Affaire Seznec : Retour sur "les témoins de survie" - Affaire Seznec Investigation

Les témoins sont fort chers, et n'en a pas qui veut. Racine, Les Plaideurs Il m'apparaît à chaque page combien peuvent être trompeuses les combinaisons du hasard. Me Marcel Kahn, entretien du 1...

https://seznecinvestigation.over-blog.com/2019/10/affaire-seznec-retour-sur-les-temoins-de-survie.html