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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

Rappel : Affaire Seznec. La lettre de Francis Gourvil à Pierre Bellemare sur les émissions d'Europe 1 en 1979...

Ceux qui savent faire, font...
Ceux qui ne savent pas, critiquent...
Dicton.

La migraine des clochettes - Chez Jeannette Fleurs

Joyeux 1er mai à toutes et à tous...

Du lundi 15 janvier au samedi 27 janvier 1979...

Sur Europe 1....

Pierre Bellemare, Marcel Jullian et Denis Seznec animent une émission dans le cadre des "Grandes enquêtes d'Europe 1".

Denis Seznec a magouillé pour que son frère Bernard n'en soit pas.

Jeanne Le Her s'est effacée pour lancer son fisset préféré sur orbite.

L'avocat Denis Langlois n'y participe pas directement mais, tous les soirs, il coache Denis pour préparer l'émission du lendemain (in Langlois en pages 240/242).

L'émission est orientée.

Beaucoup d'appels téléphoniques sont rejetés.

Des lettres vont directo au panier.

Les animateurs ne supportent que ce qui va dans le sens de l'innocence de Guillaume Seznec.

Marcel Jullian poussera la plaisanterie jusqu'à publier un livre bâclé et nullissime où sont reprises les principales interventions de ces émissions.

"Fort de tous les témoignages recueillis, Marcel Jullian se retire dans un hôtel de Bretagne, couleur locale oblige, et en un mois écrit un livre intitulé l'affaire Seznec. Il reprend l'hypothèse déjà émise par Claude Bal : un règlement de comptes entre trafiquants de stocks américains, à Paris ou dans la région parisienne."

in Denis Langlois, pages 241/242.

"A partir de la série d'émissions d'Europe N° 1, Marcel Jullian rédige un livre dans lequel il fait le choix de l'hypothèse d'un Quéméneur victime d'affrontements entre gangs liés au trafic des voitures américaines bien évidemment sur fond d'accointances politiques et de services secrets soviétiques"

in Michel Pierre en page 218.

Denis Seznec, toujours aussi parano et englué dans la théorie du complot contre son pépé, va plus loin et ose prétendre que les émissions se sont arrêtées "sur ordre du pouvoir en place qui craignait que des hommes politiques encore vivants ou ayant des descendants ne soient mis en cause."

Ultime précision : Guillaume Seznec n'est pas Alfred Dreyfus, loin s'en faut, et Marcel Jullian n'est, là, que le Zola du pauvre.

On est loin de "J'accuse !" Très très loin...

Voilà que tout cela révolte, à juste titre, Francis Gourvil, qui prend sa plume pour écrire à Pierre Bellemare dès le lundi 29 janvier 1979.

"J'ai compris.

Au risque, en raison des 90 ans qui pèsent sur mes épaules, de passer à vos yeux pour un vieillard pointilleux buté dans ses convictions que rien n'a pu atténuer depuis 56 ans, je me permets de vous soumettre les réflexions qui suivent.

Dès le second jour de vos émissions sur l'affaire Seznec, j'avais subodoré ce que la suite devait hélas ! confirmé, et compris qu'en réalité, l'objet de cette série était arrêté avant même qu'elle eût commencé, à savoir : persuader l'opinion de l'innocence du condamné de 1924, et impressionner ceux qui seront chargés de la révision de son procès à l'aide d'interventions à sens unique, alors que s'imposait une "Table ronde".

Il y avait au moins deux façons de traiter un sujet comme celui de la réhabilitation posthume de Seznec :

I° Se reporter au curriculum vitae et au comportement de l'accusé de 1923 à l'enquête policière, aux détails de l'instruction, à l'acte d'accusation et aux attendus du jugement, afin d'en réduire à néant les points essentiels et de justifier ainsi l'action engagée par la famille de l'ancien bagnard.

2° Passer sous silence toutes les charges ayant pesé sur l'accusé, ne tenir compte que de ragots éculés, de loufoqueries, d'imputations mensongères, tenir pour faux ou aberrants les nombreux témoignages qui ont surgi spontanément au cours de l'enquête et ne voir ainsi dans Seznec que la victime d'une monstrueuse machination. 

J'ai hélas ! dû constater que les douze émissions d'Europe 1 ont été axées sur la deuxième de ces façons, ce qui, en plus de votre position formulée à haute voix, aura eu pour effet de persuader des centaines de milliers d'auditeurs qu'une erreur judiciaire s'en est suivie au détriment d'un innocent, et que ses descendants sont parfaitement fondés à exiger une réparation aussi bien matérielle que morale.

Je n'ai personnellement aucun motif à soutenir le contraire, mais j'ai le droit de m'insurger contre le passage sous silence de ce que je crois - ou mieux de ce que je sais - être la vérité, à savoir que si par extraordinaire, ce n'est pas à Seznec qu'il fallait attribuer la disparition de son compagnon de voyage, tout dans son comportement, dans ses déclarations - sans tenir compte de l'intérêt, qui m'est apparu qu'au cours de l'enquête, tout, je le répète, contribuait à en faire le responsable.

Faute de pouvoir intervenir utilement par téléphone, dans deux envois écrits à votre adresse, j'avais cru devoir prendre position dans ce qui aurait dû être une "Table ronde", et qui n'a même pas été un débat.

En raison de leur "non conformisme", ces envois ont dû prendre le chemin de la corbeille, et nulle allusion n'en a fait état, sauf par la bouche de M. Le Her, présent dans vos studios à chaque émission, et à qui il ne fallait faire nulle peine, si bien qu'un seul son de cloche aura été entendu, et que le grand public s'indignera une fois de plus de la lenteur proverbiale de la justice française.

Le sort réservé à mon intervention me remet en mémoire un propos de Maurice Privat. Etant venu à Morlaix afin d'étoffer son livre en préparation : Seznec était innocent, l'écrivain s'informa des personnes susceptibles de le documenter. Quelqu'un lui conseilla de s'adresser en premier lieu à M. Gourvil. Il tint alors à savoir si je croyais à l'innocence de son héros, on lui répondit que comme tout le monde à Morlaix je n'y croyais guère ; il se contenta de tourner le dos à son interlocuteur en disant : - "Alors, il ne m'intéresse pas !"

Un de mes amis, Premier Président de la Cour d'Appel en retraite, connaissant à fond le dossier du procès de novembre 1924, et que j'ai eu hier à déjeuner, m'a fait part de sa déception à l'écoute de votre série d'émissions, au long de laquelle, à l'aide d'un procédé classique, on s'est constamment efforcé de blanchir l'accusé et de salir sa victime. (On peut n'être pas un enfant de choeur sans être nécessairement un politicien ayant pataugé dans le bourbier des affaires louches, à la liquidation des stocks américains).

Mais combien sommes-nous aujourd'hui - la famille de Quéméner étant complètement éteinte, et la presque totalité de ses amis disparue, à pouvoir réfuter si l'occasion en était véritablement offerte les sornettes, dans les années 30, dans le cerveau chaviré du mythomane Hervé.

Les choses n'en suivront pas moins leur cours. Mais le comble serait que grâce en grande partie à la campagne d'Europe 1, à une fausse erreur judiciaire succède une autre réelle celle-là, par la réhabilitation d'un vrai coupable !...

Confraternellement vôtre."

.....................

Alors...

Non...

"Tous ces témoignages arrivés à Europe 1 en 1979 et qui comptent pour du beurre." 

Il est clair que Denis Seznec et Marcel Jullian ont orienté leurs émissions qui sont devenues un fervent plaidoyer uniquement pour l'innocence de Guillaume Seznec.

Et en ne prenant au téléphone que les témoignages qui allaient dans leur sens.

Les autres pouvaient aller se faire cuire un oeuf !

Je suis la seule à posséder aujourd'hui toutes les cassettes des dites émissions, qui m'avaient été aimablement offertes par Guislain Pathie, un ouvrier de chez Fillon Pichon, dont le père était un grand fan de la réhabilitation de Seznec.

Je les ai longuement écoutées...

Et je suis heureuse de pouvoir vous faire profiter de leur retranscription sur ce blog...

Même si...

A l'image de Francis Gourvil, je suis abasourdie par la teneur des dites émissions...

Quand j'entends Denis Seznec servir sa mauvaise soupe...

Et que je vois Pierre Bellemare et Marcel Jullian lui cirer les pompes.

 

Liliane Langellier

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