Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
25 Juin 2023
Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ;…
Ecclésiaste 3 : 1.
Détective (tome 321 ; 1934)
"Cette audience du 5 octobre 2006 fut aussi l'occasion d'une intervention de la famille Quémeneur sous la forme d'une lettre signée par 90 petits neveux indiquant notamment que : "le doute éventuel sur le meurtre n'entraîne pas un doute sur l'auteur des faux, Guillaume Seznec."
in juge Favard en page 114.
Cette lettre, c'est Michel Pierre qui me l'a fait parvenir.
Il en parle, dans son livre, en page 259 :
"Début janvier 2006, les magistrats reçoivent un courrier collectif des "descendants ou alliés des familles Quemeneur et Pouliquen", qui, pour la première fois, tentent de faire entendre leur voix."
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Voilà ce qu'ils ont écrit sur Bonny :
[Samedi 7 janvier 2006]
« La personnalité de Bonny elle-même, telle qu'elle s'est révélée dans les années 1930 et 1940, autorise-t-elle par une espèce de présomption de culpabilité à rebours, à le tenir pour un policier véreux au début de sa carrière dans les années 1920 comme nous le proposent les partisans de l'innocence de Seznec et, notamment, de façon particulièrement outrée, le téléfilm d'Yves Boisset ?
Rappelons d'ailleurs qu'au moment de l'affaire dite Seznec, Bonny n'était qu'un inspecteur stagiaire de 28 ans assistant le commissaire Vidal, que peu d'actes de l'enquête sont de sa main et que la Sûreté parisienne n'est intervenue que quelques jours après le commencement des investigations et, notamment, après la découverte de la valise au Havre contenant les documents qualifiés de faux.
Rappelons qu'il n'a jamais reconnu avoir joué le rôle que lui prêtent les partisans de la révision et notamment celui d'avoir apporté la machine à écrire retrouvée au domicile de Seznec et ce, alors que, face à la mort, il n'avait plus rien à perdre et aurait même pu retirer une certaine gloriole d'aveux aussi extraordinaires. Les notes qu'il a rédigées dans sa cellule de condamné sur les affaires dont il avait eu à connaître durant sa carrière de policier, dont l'affaire Seznec, ne comportent nullement l'aveu d'une quelconque machination de sa part ni même l'expression d'un doute sur la culpabilité du condamné (Cf. Yves Frédéric Jaffré L'affaire Seznec cité supra p. 194). Et le témoignage indirect et tardif de Mme Moreau-Lalande, qui est d'ailleurs édifiant sur le sens de l'honneur de son mari qui aurait tu les prétendus aveux de Bonny, n'est pas de nature à infirmer cette réalité.
En tout état de cause, quel esprit d'une intelligence supérieure eût-il fallu à Bonny pour organiser la machination policière qui sous-tend la requête en révision !
Il aurait fallu en effet qu'il parvienne, avec la complicité ou à l'insu de ses supérieurs, à attirer Quémeneur dans un traquenard sans que celui-ci n'en informe son compagnon de route, qu'il découvre l'endroit où ils s'étaient prétendument séparés afin de compléter le carnet de frais de Quémeneur retrouvé dans la valise du Havre - en commettant au demeurant la même confusion entre Houdan et Dreux que Seznec ! -, qu'il se rende au Havre acheter une machine à écrire sous l'apparence de ce dernier, qu'il parvienne à s'immiscer à Paris dans une enquête qui était en cours à Rennes, qu'il dactylographie de faux exemplaires des promesses de vente de la propriété de Plourivo sur du papier acheté à Morlaix chez le fournisseur de Seznec, qu'il parvienne à les substituer à ceux du dossier de l'instruction puis à déposer la machine chez Seznec à Traon ar Vilin et à fomenter les nombreux témoignages qui, sur tout un quart Nord-Ouest du pays, ont confondu l'accusé dont celui d'une jeune fille qui a identifié dans la voiture une valise jaune correspondant à la description de celle retrouvée au Havre. Il fallait même qu'il sache, d'une part, que les proches de Quémeneur, accompagnés de Seznec, avaient signalé sa disparition à la police de Rennes le 10 juin pour leur envoyer 3 jours plus tard un faux télégramme les rassurant sur le sort de leur frère et, d'autre part, que Seznec avait déclaré aux mêmes que Quémeneur était probablement parti faire des affaires en Amérique pour avoir l'idée de déposer la valise du disparu au Havre, premier port d'embarquement pour cette destination.
Que de complices lui aurait-il fallu solliciter et maîtriser pour qu'il n'y ait pas eu la moindre fuite depuis 80 ans malgré la chute du mystificateur, une première fois par sa révocation de la police en 1935, et une seconde fois par son exécution en 1944 !
Et tout cela, pour quel mobile ? »
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Vous avez quelque chose à ajouter ?
Moi pas.
Liliane Langellier
Détective (tome 320 ; 1934)
Ci-dessous le document original :
Lire aussi sur ce blog :
P.S. A regarder ce soir à 21 h 10 sur France 2...
Le film "J'accuse" de Roman Polanski (2019).
Dujardin/Garrel : un régal !
Histoire de comprendre enfin que l'affaire Seznec n'a strictement rien à voir avec l'affaire Dreyfus.
Mais ne pas oublier que Dreyfus, lui, était vraiment innocent.
Cet antisémitisme primaire est à vomir.
Sur ma porte de cuisine :