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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

La vraie vie des Le Her Seznec de 1935 à 1949...

- Qu'est-ce qu'un bon roman ?
- Vous créez des personnages qui suscitent l'amour et la sympathie de vos lecteurs. Puis vous tuez ces personnages. Et vous blessez votre lecteur. Alors, il se souviendra toujours de votre roman.
John Irving.

A partir du 12 avril 1950...

Et, ce, jusqu'au 7 mai 1950...

Le ver est dans le fruit...

Paris-presse l'intransigeant publie - à grand renfort de publicité - les délires de Jeanne Seznec dans "Notre bagne".

Grâce à Cécile Denoël et à Claude Sylvane.

"L'EXTRAORDINAIRE document dont Paris-presse L'Intransigeant entreprend ci-contre la publication, est à coup sûr un des plus pathétiques qui ait jamais été écrit. C'est la confession d'une femme dont le nom résume toute une succession de drames : Jane Seznec. 

On n'a pas oublié l'affaire : la disparition soudaine, en 1923, d'un conseiller général breton, Pierre Quémeneur, l'inculpation aussitôt après de son ami Guillaume Seznec, les protestations d'innocence de celui-ci au cours d'une longue enquête, et, finalement, sa condamnation sans preuves tangibles au travaux forcés à perpétuité...

Dès cet instant, le malheur était entré dans une famille. Tour à tour ruinées par la maladie et le chagrin, la fille aînée et l'épouse de Guillaume Seznec devaient mourir. Peu après, Jane Seznec, seconde fille du forçat, épousait l'unique témoin à décharge de celui-ci, François Le Her. Une nouvelle tragédie commençait : il y a deux ans, au lendemain du retour en France de Guillaume Seznec, enfin libéré, Jane Seznec abattait François Le Her. Elle était en état de légitime défense, et, cette fois, la justice parfaitement éclairée sur ce qu'avait été son existence tout au long d'une union placée sous le signe de la violence, l'acquitta.

Aujourd'hui, retirée dans une province du midi avec ses quatre enfants et son vieux père, Jane Seznec a entrepris de redonner au nom terni par l'erreur judiciaire de jadis, l'honneur que l'ex-forçat n'a jamais cessé de revendiquer. 

Deux femmes de lettres, Mmes Claude Sylvane et Cécile Robert Denoël ont décidé de l'assister dans cette tâche émouvante. Claude Sylvane a recueilli les confidences de Jane Seznec. Mme Cécile Robert Denoël les éditera dans un ouvrage qui paraîtra la semaine prochaine aux éditions de "La Plaque tournante."

Paris-presse l'intransigeant s'est assuré en exclusivité la pré-publication de ce document sensationnel, dans lequel, de son enfance à aujourd'hui, Jane Seznec raconte ce que fut le bagne de son père et aussi le sien.

Ce long cri de douleur d'une femme, ce pathétique appel à la justice des hommes touchera toutes les consciences.

Jane Seznec, vous avez la parole."

Gros succès pour cette romance à l'eau de rose...

Qui n'a absolument rien à voir avec la vérité.

Mais qui va marquer les esprits de façon indélébile.

Et que Petit-Fils Premier va reprendre sans états d'âme dans "Nous, les Seznec", son annuaire à mensonges.

Vous trouverez ci-dessous un essai de reconstitution de la vraie vie des Le Her...

A partir d'annonces qui ont été publiées dans la presse bretonne.

Et nationale.

Vous y découvrirez aussi que Jeanne Seznec est double.

Et oui...

Un coup, elle est avec Le Her.

Un coup, elle est contre Le Her.

Paris-presse l'intransigeant tirait à plus de 600.000 exemplaires.

Et, en conclusion, le 7 mai 1950, ils annoncent la tournée des grands ducs de Jeanne et de son père Guillaume Seznec.

A travers toute la France.

Une évangélisation, qui, reprise mot à mot, et développée par Denis Seznec, a traumatisé la France profonde.

14 juin 1935...

Jeanne Seznec Le Her prétend être infirmière diplômée dans une annonce de Paris-presse :

 

En 1936....

Les Le Her sont à Plessis-Robinson.

Et ils sont nombreux !

Francette Le Her naît le 10 janvier 1937.

Il est impossible de savoir exactement où (?) Le Plessis-Robinson (?) Clamart (?).

Elle n'est pas répertoriée dans les archives de ces deux villes.

François Le Her se décore lui-même de la légion d'honneur en mars 1939 :

Le Petit Breton. Mars 1939.

 

Mais...

Toujours obsédés par le paranormal...

L'aventure des Le Her à Kergleuchard va commencer par un rêve.

Celui que fait Jeanne Seznec :

"Au mois de juillet qui précéda la déclaration de guerre, je fis un rêve qui me frappa tellement que je lui en fis part dès mon réveil.

Ma soeur Marie m'y était apparue. Elle était vêtue d'une longue robe blanche avec ses cheveux flottant sur le dos. Elle m'avait dit : "Ici vous n'êtes pas en sécurité. Il faut partir, aller dans une petite maison blanche au bord de la mer où je te protégerai avec tes quatre petits."

Et les voilà partis...

Ils emménagent d'abord dans un sous-sol à Brest.

Puis...

Marie-Yvonne Le Her. Décédée le 19 mars 1946 à Plourin.

Le sympathique François Le Her va aller jusqu'à tromper sa propre mère.

"Il échafauda alors toute une combinaison pour avoir la maison de sa mère à Kergleuchard, près de Plourin-Ploudalmézeau.

Il savait fort bien que celle-ci ne consentirait pas à la lui louer. Il alla la voir, lui dit que cette maison serait certainement réquisitionnée et qu'il était beaucoup plus raisonnable  de mettre une annonce pour trouver un locataire. Après quoi, il en mit une dans "La Dépêche de Brest". Quelques jours plus tard, il annonçait à sa mère qu'il avait trouvé un locataire et lui fit signer des papiers. Il omit de lui dire que ce locataire c'était lui-même. La pauvre femme fut furieuse quand elle s'aperçut de cette ruse. Mais il était trop tard : nous nous installâmes à Kergleuchard."

A Brest, Jeanne gagne 20.000 francs à la Loterie nationale. Ce qui va mettre du beurre dans les épinards et lui permettre d'acheter les denrées de base et aussi... Une vache !

En août 1941...

Elle recherche une bonne...

Dépêche de Brest. Avril 1942.

"Le Her avait eu l'idée de faire le commerce de sauvagines. Il achetait aux paysans des peaux de putois, de renards, de fouines qu'il tannait lui-même. Il m'avait emmenée à Quimper chez un ami M. Bazin, qui m'avait appris en une journée à monter les renards en fourrure. Je m'étais mise également à faire des sacs en peau de veau, des manteaux d'enfants et des cabas en toile cirée. Tout cela se vendait très bien. L'argent rentrait régulièrement à la maison."

........................................

Et oui...

Je le dis et redis...

Jeanne Seznec est double.

Elle est à la fois avec et contre son mari François Le Her.

Entre les deux époux...

C'est un véritable concours de mythos.

Paris-presse l'intransigeant du 3 mai 1950

Côté bouquin de Sylvane...

Jeanne n'en a pas touché un seul kopeck.

Elle était tombée sur plus rusée qu'elle !

 

Liliane Langellier

 

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