Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
23 Mai 2023
Jean Pouliquen reçoit une lettre de Pierre Quéméner envoyée la veille de Landerneau. Quéméner lui demande dans cette lettre de préparer un chèque barré de 60.000 francs qui devra être envoyé à Paris, mais il ne lui donne pas encore l’adresse.
Au garage de Jules Jestin de Landerneau, le mécanicien Jean-Yves Golias prépare la Cadillac de Guillaume Seznec pour le trajet jusqu’à Paris. Elle n’a pas roulé depuis sept mois.
Seznec dépose une demande de déplacement de véhicule auprès du receveur de Landerneau. Quéméner s’était renseigné auparavant sur les démarches nécessaires.
Vers 14 heures, Seznec quitte Landerneau avec la Cadillac et prend la direction de Morlaix.
En route, Seznec a une crevaison. Il fait changer la chambre à air par le garage d’Émile Lagadec et Thomas-Julien Dzinbakowski1 à Landivisiau.
Vers 20 heures 30, à Landerneau, Quéméner rend visite à Julien Legrand et lui parle de son affaire d’automobiles.
Vers 21 heures, Seznec arrive à Morlaix.
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1. Liliane Langellier, « Le Russe de Lagadec était en fait... polonais ! », mars 2020.
Le lendemain 23 mai je recevais de mon beau-frère une lettre en date de Landerneau du 22 mai, me demandant de vouloir bien lui faire parvenir à l’adresse qu’il m’indiquerait à Paris la somme de soixante mille francs en un chèque barré sur la Banque de France.1
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1. Bernez Rouz, page 98.
J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir me délivrer une autorisation de déplacement d’une automobile Cadillac en torpédo de six places1, n° de la série 576312, marque USA3, que je veux transporter par la route ordinaire de Landerneau à Paris. La durée du trajet sera de quatre jours. Je conduirai moi-même et serai accompagné de Monsieur Quéméneur, négociant à Landerneau.
Landerneau le 23 mai 1923.
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1. Il indiquera plus tard qu’elle avait sept places.
2. Numéro de moteur, mais incomplet.
3. Provenance U.S.A., marque Cadillac.
In Bernez Rouz."L'affaire Quéméneur Seznec - Enquête sur un mystère" Editions Apogée :
Le mercredi 23 mai à Landerneau et à Morlaix
Le voyage de Paris étant décidé, Jean-Yves Golias, mécanicien au garage Jestin de Landerneau, prépare la Caillac de Seznec pour le périple de 600 kilomètres. Cette voiture achetée aux stocks américains trois ans et demi auparavant, était en dépôt de garantie depuis le 25 octobre 1922. Comme elle n’a pas roulé depuis longtemps, Guillaume Seznec fait une demande de déplacement (ndlr "un passavant" ou demande de carte grise provisoire) auprès du receveur buraliste de Landerneau : « J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir me délivrer une autorisation de déplacement d’une automobile Cadillac en torpédo de six places, n° de la série 57631, marque USA, que je veux transporter par la route ordinaire de Landerneau à Paris. La durée du trajet sera de quatre jours. Je conduirai moi-même et serai accompagné de monsieur Quéméneur, négociant à Landerneau. Landerneau le 23 mai 1923. »
Seznec écrit à la craie le N° d’immatriculation 3 579.L.H. Celui-ci était celui d’une autre voiture qu’il possédait, une Sizaire et Naudin, voiture qu’il avait vendue le 22 mai.
Même si Seznec fait les formalités – il est le propriétaire légal de la voiture – l’expédition a été préparée par Quéméneur qui était venu quelques jours auparavant s’informer des documents à remplir pour la circulation de cette voiture.
Vers 14 heures, Seznec prend la voiture pour la ramener sur Morlaix. Il arrive à 21 heures chez lui : « Je suis revenu à Morlaix avec ma voiture. En cours de route, j’ai eu une crevaison de chambre à air que j’ai changée à Landivisiau chez Lagadec, ce qui m’a coûté 45 francs pour la chambre à air et 10 francs pour la main-d’œuvre. »
Julien Le Grand reçoit aussi la visite de P. Quéméneur ce soir-là vers 20 h 30. Le conseiller général lui a confirmé l’accord tacite entre Seznec et lui pour les automobiles : « J’ai fait une affaire avec Seznec, je pars demain livrer ma Cadillac avec lui à Paris où je resterai quelque temps, car nous avons fait une affaire ensemble pour achat de camions ou voitures américaines. Comme Seznec ne veut pas faire d’écritures, c’est moi-même qui tiendrai la comptabilité et ferai la réception des voitures.
- Je lui ai dit : Alors Seznec fera des achats dans la région ?
- Il m’a répondu : Il fera les achats dans toute la France entière.
- J’ai continué : Votre affaire me semble assez drôle qu’on vienne chercher à Landerneau et à Morlaix, deux marchands de bois pour faire des achats de camion. Mais il n’y a donc plus de connaisseurs à Paris ? Mais si vous achetez par toute la France, il vous faudra énormément de capitaux…
M. Quéméneur m’a dit encore que Seznec avait vendu ses dollars mais il ne m’a pas dit à qui ».
Il faut noter que Quéméneur comme Seznec disent : « ma voiture », « ma Cadillac ». En principe selon l’accord signé entre les deux hommes, la voiture faute de remboursement sous trois mois appartenait au conseiller général. On peut se demander si une des raisons de la brouille visible des deux hommes en approchant de Paris ne vient pas d’un quiproquo sur l’appartenance de la Cadillac. Chacun revendiquant la propriété de la voiture qui devait être vendue le lendemain.
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22 mai 1923 |24 mai 1923 DOCUMENTS : Récit de Pouliquen - Demande de Seznec Jean Pouliquen reçoit une lettre de Pierre Quéméner envoyée la veille de Landerneau. Quéméner lui demande...
https://affaire-quemener-seznec.blogspot.com/2013/05/1923-05-23.html
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