Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
22 Mai 2023
Jean Pouliquen prend à Landerneau le train de 5 heures 21 pour Pont-l’Abbé, où se trouve son étude de notaire.
Vers 9 heures, Pouliquen arrive à Pont-l’Abbé.
Dans la matinée, Guillaume Seznec arrive en train à Landerneau1 et se rend chez Quéméner. Ils partent ensemble dans la Panhard de ce dernier. Ils s’arrêtent d’abord chez Julien Legrand, Seznec ayant un papier à faire signer2 à cet ami commun. Puis Quéméner et Seznec partent pour Brest.
Ils arrivent à Brest probablement vers 11 heures et se séparent.
Dans la matinée, Pouliquen reçoit de Brest un appel téléphonique de Pierre Quéméner, qui lui demande de lui avancer 100.000 à 150.000 francs pour quelques jours. Pouliquen lui répond qu’il ne peut disposer que de 50.000 francs. Quéméner lui dit alors qu’il verra avec son banquier.
Vers 11 heures 20, Quéméner se rend au siège de la Société Bretonne de Crédit et de Dépôts3 et demande à Gabriel Saleun, fondé de pouvoir, un crédit de 100.000 francs pour le 24 mai. Saleun lui répond que sa demande sera soumise au conseil d’administration du lendemain.
Vers 11 heures 30, Jean Vérant, notaire à Morlaix, croise Seznec au bas de la rue de Siam. Seznec lui dit qu’il vient d’acheter une propriété avec ses dollars4.
Vers 11 heures 40, Seznec retrouve Quéméner à l’Hôtel des Voyageurs, rue de Siam, où ils prennent l’apéritif puis déjeunent. Ils se quittent à nouveau vers 13 heures 30.
Vers 13 heures 45, Quéméner retourne à la banque et effectue un retrait de 10.000 francs.
Vers 15 heures 30, Seznec et Quéméner se retrouvent à nouveau à l’Hôtel des Voyageurs. Selon Seznec, Quéméner a entre-temps fait dactylographier en deux exemplaires une promesse de vente de sa propriété de Plourivo à Seznec.
Plus tard dans l’après-midi, Quéméner et Seznec se rendent chez Jean Le Verge à Lesneven. Quéméner prend une option sur une Cadillac que Le Verge a mise en vente5.
Le même jour, Quéméner envoie de Landerneau une lettre demandant à Pouliquen de lui envoyer un chèque de 60.000 francs à Paris, à l’adresse qu’il lui indiquera.
Le soir, Seznec dîne rapidement chez Quéméner, puis repart à Morlaix en train6.
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1. Il peut être venu par le train de 8 heures 34 à Morlaix, arrivée à Landerneau à 9 heures 29.
2. Il s’agit d’un escompte de 4.800 francs payé par M. Berthou sur l’achat d’une automobile Sizaire et Naudin appartenant à Seznec, dont l’échéance est au 20 août 1923. Seznec reverse cette somme à Legrand, à qui il doit de l’argent. Bernez Rouz, pages 75 et 80.
3. Bureau principal au 23 rue du Château à Brest.
4. Témoignage tardif et controversé.
5. Jean Le Verge avait fait paraître dans L’Ouest-Éclair les 3, 7, 10, 14 et 17 septembre 1922 l’annonce suivante : « A VENDRE CADILLAC Peinture neuve mécanisme parfait état ; ou échangerions contre bonne voiture 10-12 HP. A débattre. — S’adresser à LE VERGE Frères, Lesneven. 36438-D ».
6. Il peut avoir pris le train de 19 heures 55 ou celui de 20 heures 45 à Landerneau, arrivées respectives à Morlaix à 20 heures 38 et 21 heures 51.
Le lendemain matin, je prenais le train de cinq heures vingt et une pour Pont-l’Abbé sans avoir revu mon beau-frère.
Rentré à Pont-l’Abbé à neuf heures du matin, je recevais peu après un appel téléphonique de Brest. C’était mon beau-frère qui se trouvait à l’appareil et qui me demandait si je pouvais lui avancer pour quelques jours une somme de cent mille à cent cinquante mille francs. Je lui faisais remarquer qu’il me prenait au dépourvu et que je ne pouvais immédiatement lui avancer pareille somme, que je ne pouvais disposer de plus de cinquante mille francs. Je m’étonnais d’une pareille demande, car la veille il ne me laissait prévoir aucun besoin d’argent et je lui demandais pour quel motif imprévu il me demandait cette somme. Il me répondit que c’était pour une affaire avec Seznec et qu’il ne pouvait me renseigner par téléphone, qu’au surplus il allait voir son banquier et que peut-être il n’aurait pas besoin de mon concours. Ceci se passait donc le mardi 22 mai.1
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1. Bernez Rouz, pages 97 et 98.
P.S. Qui a dactylographié les promesses de vente (?)
Marie Priser ?
Mais si souvenez-vous, la gentille petite main qui aurait (conditionnel) dactylographié les promesses de vente, selon Claude Bal.
Ce n'était pas là sa première qualité.
Sa première qualité, c'est qu'elle avait épousé le pote de Guillaume : Hilaire Métais, le plombier zingueur du 28 rue Kleber.
Marie-Louise Priser, elle, elle est née à Saint-Marc le 8 octobre 1895.
Hilaire Métais a divorcé et épousé Marie-Louise le 9 novembre 1920 à Brest.
Il était divorcé depuis le 23/6/1920, jugement transcrit à Tours le 28/9/1920. Il a pas perdu de temps pour se remarier avec Marie !
En 1925, le couple Métais/Priser quitte Brest pour Villedieu-les-Poêles.
Marie est morte le 25 novembre 1965 à Château-Gontier (Mayenne)
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Il y avait déjà des officines pour dactylographier la promesse de vente.
Tiens, comme "The West Dactylo Agency", par exemple...
Laure Marie Emilie Raux, l'épouse d'Albert Raux, le mécanicien, du 81, rue de Brest, à Morlaix, chez qui Seznec se rend souvent, est sténodactylographe...
Recensement Morlaix 1921
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P.S. 2 Merci à Denis Langlois de m’avoir citée sur son site…
21 mai 1923 |23 mai 1923 DOCUMENTS : Récit de Pouliquen - Promesse de vente - Convention d'achat-vente Jean Pouliquen prend à Landerneau le train de 5 heures 21 pour Pont-l'Abbé, où se...
https://affaire-quemener-seznec.blogspot.com/2013/05/1923-05-22.html
L'article original....
Affaire Seznec : Si Brest m'était conté... - Affaire Seznec : La piste de Lormaye
Je ne connais de Brest que la chanson de Barbara... Ce qui est un peu court dans l'affaire qui nous préoccupe. Mais... J'ai toujours été fascinée par ce que je ne connaissais pas. Et voilà que...
http://piste-de-lormaye.over-blog.com/2014/11/affaire-seznec-si-brest-m-etait-conte.html
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