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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

L'affaire Seznec : Pierre Quémeneur à la gare de Houdan...

Le train de tes injures roule sur le rail de mon indifférence.
Georges Abitbol à John Wayne
La classe américaine.

Bon sang, mais c'est bien sûr !

Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt.

Et c'est SaintOp/Seznek qui a posé la bonne question sur son blog "L'affaire Seznec revisitée" hier soir.

"Je suis prêt à accepter une arnaque aux voitures américaines destinées à la nomenklatura soviétique, avec ou sans Charly, mais il faudrait au préalable que l’auteur m’explique où était Pierre Quéméner le 25 mai entre sa sortie du Plat d’Etain à Houdan (envir. 21h30) et sa montée dans le train du matin de 3h48 en gare du même lieu ; 6 heures assis sur sa valise, cela paraît beaucoup, même par une nuit de pleine lune."

Pour l'article complet... 

C'est là.

in Guide Michelin 1922

(Propriété personnelle, et oui, j'ai attrapé le virus du copyright mais je me soigne)

N.B. J'espère que notre nouvel auteur a désormais bien localisé Houdan...

Qu'il plaçait à 60 km de Dreux dans son premier ouvrage.

Lire mon article de mai 2011 : Quand Cold case tombe dans la sauce Harlequin.

 

Après le 20 h 14...

Le prochain train à partir de Houdan pour Paris est le 3 h 48.

Donc, oui, de 21 h 30 à 3 h 48 :

Pierre Quémeneur aurait-il passé 6 heures assis sur sa valise ?

Allez, on reprend (faire et défaire, c'est toujours faire)

 

1/ Personne n'est descendu de voiture à la gare de Houdan.

Maître Philippe Lamour dans sa plaidoirie (longue plaidoirie) du 5 octobre 1932...

"Voici donc les quatre témoins de 22 heures 10. D’abord, le chef de gare Piau et sa femme qui ne font qu’un. Ce doit être un ménage très uni ; lorsqu’un fait une déclaration, l’autre la répète exactement. Je ne veux pas faire intervenir dans cet accord parfait la baguette de chef d’orchestre du commissaire Vidal. Je préfère y voir un démenti à la réputation un peu trop facile de cette honorable corporation. Le chef de gare Piau et sa femme, l’homme d’équipe Garnier qui va venir également, sous réserve de quelques contradictions, confirmer ses dires et M. Nouvion qui, très tardivement d’ailleurs, va également les confirmer dans leurs grandes lignes : tels sont les témoins de la gare de Houdan.

 

            Ce qu’ils disent est surprenant.

            Je connais Houdan, j’ai vu les lieux. Il est exact que la nuit tout automobiliste non prévenu doit se tromper de route. Ce qui apparaît dans la lueur de ses phares comme étant la route normale n’est pas du tout la route de Paris, mais celle de la gare. Tous les soirs, on peut dire tous les soirs car ces mêmes témoins l’ont dit, des automobilistes se trompent et arrivent à la gare croyant rouler vers Paris. (Cotes 95, 96 et 443)

            Dès lors, Messieurs, qu’un chef de gare, sa femme, M. Nouvion et M. Garnier voient tous les jours des automobilistes se tromper et venir dans la gare, il doit paraître surprenant qu’ils gardent un souvenir aussi précis d’une erreur et d’une auto parmi tant d’autres.

Non, nous dira-t-on, parce que ce jour-là on a parlé, on a demandé un renseignement. Cela ne doit pas être si exceptionnel. Mais qui a demandé ce renseignement et comment ?

            L’un dira même : un Monsieur est descendu.

            Mais l’autre dira : Jamais personne n’est descendu.

            Je suis sûr, de façon absolue, je puis l’affirmer, que personne n’est descendu, dira finalement Nouvion. Je dis la même chose que mon camarade, personne n’est descendu.

 

            Je pense que vous avez eu l’occasion bien souvent de siéger en correctionnelle et vous savez quel crédit exact on peut accorder au témoignage humain, même fait de bonne foi. Combien de gens qui croient sincèrement avoir vu quelque chose dont ils ont seulement beaucoup parlé !... Combien qui, à force d’entendre répéter certains détails, finissent, de très bonne foi, par croire que c’est eux mêmes qui les ont perçus."

 

2/ La théorie de la "gonzesse" 

Philippe Lamour :

"On s’inquiéta même de savoir si la prostitution existait dans le village de Houdan pour savoir si Quémeneur n’aurait pas passé ces quelques heures dans la chambre d’une fille !"

Bernez Rouz en page 187 :

"C'est d'abord Seznec, l'ami de 3 ans, qui suggère qu'à Houdan, le conseiller général aurait pu céder à quelque tentation : "Il a peut-être rencontré une gonzesse (sic) avec qui il a pu aller coucher" (Déposition de Guillaume Seznec devant le commissaire Vidal, le 29 juin 1923). Cette hypothèse ne tient pas debout selon l'accusation, on posera quand même la question aux témoins : "Il n'y a pas de filles ou de personnes de moeurs légères, ce qui n'existe pas à Houdan." (Déposition de Pierre Piau, chef de gare à Houdan, le 16 mai 1924).

3/ La théorie de Jacques Marestet

Chez Denis Langlois :

« Quand Jacques Marestet, le journaliste du Parisien libéré, s’était présenté, cela avait fait toute une histoire. De ton lit, tu avais entendu les mots d’ »exclusivité, de « contrat », de « droits ».

Tu avais rassemblé tes forces et tu avais crié :

- Entrez, monsieur Marestet, je serais heureux de parler avec vous.

Marestet était entré et s’était assis auprès de ton lit. Il t’avait parlé de la campagne qu’il menait dans son journal. Pour lui, plus que jamais, la clé de l’énigme se trouvait à Brest-Lambezellec. Les coupables étaient à chercher dans le gang des Cadillac qui guettait Quemeneur sur la route entre Rennes et Houdan.

Tu avais écouté, puis doucement en lui prenant la main, tu lui avais dit :

- Je vais vous faire une confidence que je n’ai jamais faite à personne. Quand nous sommes sortis du restaurant Le Plat d’Etain à Houdan, j’ai laissé la conduite de la Cadillac à Quemeneur. Nous ne sommes pas allés loin, la voiture a fait une embardée dans le fossé. Quemeneur a été blessé à un bras. Mais une autre voiture avec deux hommes nous a rejoints. L’un d’eux, un athlète, a soulevé Quemeneur dans ses bras et l’a porté dans la seconde voiture. Quemeneur m’a crié de faire demi-tour et de retourner en Bretagne. La voiture s’est éloignée……

Le journaliste t’écoutait avec des yeux ronds.

- Mais pourquoi n’en avez-vous pas parlé en 1923 ?

- Je l’ai fait. Le commissaire Vidal n’a pas voulu me croire, et mon avocat, Me de Moro-Giafferi, m’a conseillé de ne pas insister. Cela mettait trop de gens en cause….

Marestet a pris de notes sur son calepin et est sorti précipitamment. »

…………………………………………..

Ainsi donc, personne n'est descendu de voiture à la gare de Houdan...

Et on voit mal Pierre Quémeneur passer la nuit entière à Houdan...

Sans se faire remarquer... 

Et sans aucun témoin pour nous le dire.

Alors que le commissaire Vidal et ses sbires ont écrémé toute la ville fin juin 1923...

Ouest-Eclair du 30 juin 1923

Faire des recherches sur l'affaire Seznec...

Implique d'être parfois surpris par de nouveaux éléments.

Mais en aucun cas... 

Ce n'est d'imaginer d'abord une fin...

Et, après l'avoir imaginée...

Trafiquer les faits réels pour qu'ils puissent coller à cette fin.

 

Liliane Langellier,

La blogueuse controversée.

 

P.S. Je viens de publier ma critique de ce dernier livre, légèrement modifiée, sur mon blog Chez Jeannette Fleurs.

Où je publie régulièrement des critique de livres dans "les conseils de la patronne".

Et qui tourne actuellement à plus de 1.000 visiteurs par jour.

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