Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
20 Mai 2018
Quand j'étais enfant, le canal météo ça existait déjà, on appelait ça la fenêtre.
Jean Yanne
C'est important les dates.
Ainsi ma belle-mère Thaïs Hélène Langellier aura 95 ans le 25 mai prochain.
Et oui, vous lisez bien, elle est née le jour officiel de la disparition de Pierre Quémeneur.
Et ma petite mère, elle, est morte le 25 mai 1999.
J'ai été moi-même interrogée par le commandant Michel Laquerbe des Renseignements Généraux drouais le 25 mai 1993 à Chartres...
Je crois aux clins Dieu.
Et à la concordance des dates.
Voilà qui tombe bien pour un jour de Pentecôte...
Oui, cher Alain, c'est aussi mon jour préféré de l'année catholique.
Avec l'Esprit Saint et ses dons.
J'ai moi-même appartenu à un groupe de louanges chartrain.
Car je pense, comme le père Guy Gilbert que : "Si les catholiques avaient un peu plus des gueules de ressuscités, il y aurait plus de monde à la messe le dimanche !"
Revenons à nos moutonsssssssssssssss
Et à la possibilité du dimanche 20 mai.
Oui, le dimanche 20 mai 1923.
Ou du lundi 21 mai...
C'est Gabriel Seznec qui m'a encore posé la question hier.
Je vais donc essayer d'y voir un peu plus clair.
Pour savoir surtout QUI nous impose le timing de la Pentecôte 1923.
Oui, QUI nous refile les dates des événements...
Le dimanche 20 mai 1923
Est cité pour la première fois dans la primo-enquête de Jean Pouliquen chez Bernez Rouz.
Bien sûr que tout le monde tient pour argent comptant ce texte écrit (peut-être ?) à l'automne 1923.
Une fois que Guillaume Seznec est tombé.
Je rappelle le travail qu'a fait Alain Delame sur cette primo-enquête.
A lire sur ce blog:
De la primo enquête de Me Jean Pouliquen
"Or ce document aurait dormi dans un fond de tiroir entre l'automne 1923 et le moment où B. Rouz a entrepris son enquête. Il est étonnant que ni Jean Pouliquen (décédé d'un cancer en 1943), ni sa famille n'aient éprouvé le besoin de le conserver en un lieu moins professionnel."
nous écrit Alain.
Pour le dimanche 20 mai 1923...
Où Pierre Quémeneur est supposé être allé aux courses de Commana.
Là, je vous le dis et je vous le rappelle, d'après les révélations de Petit Guillaume, la famille Quémeneur ne se tenait pas franchement au courant des dates de déplacement du conseiller général.
Petit Guillaume à Bernard Le Her en janvier 1978 :
"BLH : Mais tu m’avais dit la dernière fois que la disparition de Quémeneur avait été signalée par ton père.
GS : C’est lui qui l’a signalé.
BLH : Mais non, il paraît que c’est la famille Quémeneur qui a été…
GS : C’est lui qui a été voir la famille Quémeneur pour lui demander qu’est-ce qu’il devient. Il fallait bien qu’il amorce le coup d’une façon ou d’une autre. Il trichait. Il a dit : « Qu’est-ce qu’il devient Pierre ? On était en affaires et tout ça… » Ils n’étaient pas au courant, parce qu’ils étaient plus d’un mois sans le voir quelquefois.
BLH : La disparition de Quémeneur a été signalée parce qu’il devait assister le samedi ou le dimanche suivant au mariage ou à la communion d’une nièce, je ne sais plus exactement, et comme il n’était pas à ce…
GS : Non non ça c’était brodé depuis.
BLH : ça c’est la version officielle.
GS : Oui, oui, mais brodé, mais c’était pas vrai parce que le voyage à Paris de toute façon devait avoir lieu. Ça c’est sûr. Mais il n’a pas eu lieu puisqu’il était mort.
BLH : D’après toi, le voyage n’a pas eu lieu ?
GS : Il n’a pas eu lieu parce que mon père est venu à l’école demander au directeur de l’école l’autorisation de m’emmener avec lui depuis le temps qu’il voulait me faire voir Paris et puis le directeur a dit : « Non ça va être les examens, on ne peut pas le laisser partir. Autrement, il n’est pas tellement en avance, ça va le retarder. Alors je n’y ai pas été. "
Chez Alain :
"Mais il y a encore un malheur :
Rouz (note 178, p. 104) cite la main courante de la brigade mobile de Rennes, signée de l'inspecteur Fabrega : Pouliquen évoque "... un membre de notre famille parti à Paris pour affaires depuis une vingtaine de jours".
Ce qui nous ramène... au 21 mai... Or, le 21 mai (Rouz, p. 96), Pouliquen, à 20h30, est (censé être) à table avec Quemeneur, à Landerneau..."
Effectivement, dans la primo enquête on lit :
Et Bernez Rouz a pris pour certain le long plaidoyer vs Seznec de Jean Pouliquen.
En page 61, ça devient :
"Tout commence par un coup de téléphone à la villa de Kerabri. Pierre Quémeneur dîne avec sa soeur Jenny et son beau-frère Jean Pouliquen...
C'est Seznec qui appelle vers 20 h 20, pour donner rendez-vous le lendemain à Brest à son ami Quémeneur."
Et oui, Bernez Rouz il est comme les petits copains, il est humain et faillible.
Avec une légère tendance à l'auto congratulation.
Parce que, tout content d'avoir découvert ce document, il ne le remet pas en cause (dommage pour le travail d'historien), il ne cherche pas à savoir pourquoi et comment il a été publié, il enquille...
Moi, je ne pense pas du tout que Guillaume Seznec ait téléphoné dans la soirée du 20 mai 1923.
C'est ce cher Pouliquen qui se passe un bon coup de brosse à reluire sur l'ego :
"Je profitais de l'occasion pour mettre mon beau-frère en garde contre Seznec, car mon beau-frère m'avait auparavant avoué avoir prêté à Seznec, une somme de quinze mille francs garantie par le dépôt à Landerneau d'une automobile Cadillac. Je ne lui ai pas caché la déplorable impression que m'avait produite Seznec, quelques mois auparavant et je lui fis remarquer qu'avec un pareil individu il n'y avait à mon avis que des risques à courir..."
Le pognon et Pouliquen !
Il faudrait comparer ses premières déclarations à la police avec cette foutue primo enquête.
Oui, oui, ceux qui remettent en cause les révélations des petits-fils ne remettent jamais en cause ce qu'a écrit Bernez Rouz !
Pourquoi ?
Il a basé l'essentiel de son ouvrage sur la primo enquête Pouliquen.
Pouliquen qui voulait la tête de Seznec.
#CQFD
Alors, après, on peut décliner avec les dates suivantes : 21/22/23/24/25 mai...
Et ne venez surtout pas me dire que Guillaume Seznec il a dit ça et ça parce que, oui, c'est écrit dans le journal et que vous l'avez lu...
Guillaume Seznec il a menti et a inventé toute cette histoire pour se sortir du guêpier dans lequel il s'était fourré.
La communion solennelle de Jeanne Seznec, c'était le jeudi 17 mai 1923.
Je n'ai lu nulle part que Guillaume allait à la messe.
Ni qu'il fréquentait la paroisse Saint-Melaine.
Et qu'il aurait donc assisté à la messe de ce beau dimanche de Pentecôte.
Mais..........
Souvenez-vous....
Dès le 13 juin 1923...
Pouliquen écrit au directeur de la Sûreté Générale de Paris :
"Nous quittâmes Paris le soir même, 13 juin, après avoir laissé entre les mains de M. Vidal une plainte écrite destinée au parquet de Brest et qu'un inspecteur de la Sûreté devait apporter le lendemain même à Brest."
in Rouz en page 90.
Voilà le texte de la lettre :
"J'ai l'honneur de porter à votre connaissance les faits suivants :
Monsieur Pierre Quémeneur, mon beau-frère, négociant en bois, Conseiller Général du Finistère demeurant à Landerneau, a quitté son domicile le jeudi 24 mai 1923, il a pris à Landerneau l'express de 8 h 46 à destination de Paris ; il s'est arrêté à Rennes où il est arrivé à 12 h 46. Là il a été rejoint par M. Seznec, marchand de bois demeurant à Morlaix, qui avait fait le trajet de Morlaix-Rennes avec une automobile Cadillac qu'il pilotait lui-même. Ils ont tous deux passé la nuit à Rennes et sont repartis ensemble le vendredi 25 mai à 5 heures du matin pour Paris dans l'automobile de M. Seznec. Par suite de pannes et de crevaisons nombreuses, ils ne sont arrivés à Dreux qu'à 4 ou 5 heures de l'après-midi. Après avoir réparé la voiture au garage Hodey 33 rue d'Orfeuil à Dreux ils ont de nouveau repris la direction de Paris, mais la voiture ne leur donnant pas satisfaction, M. Quémeneur qui avait un rendez-vous d'affaires à Paris pour le lendemain matin 8 heures et craignant de manquer le rendez-vous, faisait faire demi tour à la voiture au bout de quelques kilomètres et revenait à la gare de Dreux où M. Seznec prétend l'avoir quitté à la tombée de la nuit. C'est à dire vers 8 ou 9 heures du soir.
Depuis cette époque, M.Quémeneur ne nous a jamais donné de nouvelles et nul ne l'a vu.
A-t-il pris à la gare de Dreux le dernier train se dirigeant sur Paris c'est à dire celui de 21 h 56 arrivant à la gare des Invalides à 23 h 34. C'est probable.
Mon beau-frère semble avoir correspondu avec un citoyen américain habitant Paris et donnant ...au 6,boulevard Malesherbes il s'appelait Chardy ou Charly .................
....portant l'en-tête de la Chambre américaine de Paris 52, rue Taitbout. C'est avec cette personne que mon beau-frère devait avoir un rendez-vous le samedi 26 mai à 8 heures du matin. Cette entrevue a-t-elle eu lieu comme il était convenu, nul ne le sait.
Mon beau-frère semble encore avoir correspondu avec un autre sujet américain nommé Ackermann habitant à Paris 16, rue Popincourt.
D'après enquête personnelle faite par moi l'adresse donnée par M. Chardy semble fausse et je n'ai pu le retrouver. Quant à M. Ackermann il habite bien à Paris à l'adresse indiquée mais il prétend ne point connaître mon beau-frère et ne l'avoir jamais vu.
Avant mon départ pour Paris, mon beau-frère m'avait prié de lui adresser à Paris Poste restante N° 3 un chèque de soixante mille francs sur la Société Générale. Je lui ai adressé sous pli chargé, le chèque à l'adresse indiquée et d'avoir renseignements pris à la poste même le chargement a bien été demandé dans la journée du 26 mai alors qu'il n'était pas encore arrivé n'ayant quitté Quimper que le jour même. Depuis le chargement n'a plus été réclamé et mon beau-frère qui semblait cependant en avoir un besoin urgent pour traiter ses affaires n'est plus revenu à la poste restante où le chargement est toujours en instance.
Dans ces conditions, étant donné la conduite toujours régulière menée par mon beau-frère
je suis arrivé à formuler les présomptions les plus funestes. Un accident n'est même pas admissible car il portait sur lui toutes les pièces nécessaires pour l'établissement de son identité et nous en aurions été prévenus.
Ceci expliqué, je vous serais reconnaissant, Monsieur le Directeur, de bien vouloir prescrire d'urgence toutes les recherches nécessaires pour éclairer cette affaire.
Jean Pouliquen notaire à Pont-l'Abbé, Finistère."
Il ment comme un arracheur de dents le notaire Pouliquen.
Il a mis opposition sur ce foutu chèque dès le lundi 4 juin 1923.
Chèque qui lui a été retourné le 20 juin.
Parce que le nerf de la guerre chez Pouliquen, c'est le pognon !
Et oui, j'avais oublié cette lettre du 13 juin 1923...
C'est bel et bien Jean Pouliquen qui a mené la danse.
Qui a fixé SES dates.
Mais...
Nous...
Est-on obligé de faire de même ?
Et de faire comme Bernez Rouz...
Dont l'ouvrage n'est pas la bible, je le rappelle...
Oui de faire comme Rouz....
Et d'enquiller sur les dires de Pouliquen...
Liliane Langellier
P.S. Ah je me doute qu'en triturant les dates, je détruis vos petites certitudes...
Mais, moi, voyez-vous, mon avantage à moi c'est que je n'en ai aucunes.
Et que je suis parfaitement "flexible" !
P.S. 2 Rappelez-vous ce que Jean-Yves Seznec m'a confié le lundi 26 mars dernier :
LL : Donc vous êtes en train de me dire, vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27…
JYS : Ces dates-là ont été fournies par mon grand père !
Donc, tout le monde s’est polarisé à chercher des choses…
Et les témoins se sont fiés à ces dates-là pour resituer dans l’espace-temps leurs témoignages.
Mais oui, parce qu’on essaye tous, on s’est polarisé sur le voyage…
Oui, mais le voyage, le voyage, le voyage, la date du voyage a été fixée par mon grand-père.
Les enquêteurs, c’est eux qui ont bafouillé après, ils se sont acharnés sur cette date-là qui était considérée comme réelle.
Jamais personne a pensé…
Tous les témoins, par exemple, même les banquiers, les machins qui ont dit « J’ai vu Quémeneur trois ou quatre fois.. » en fonction de ce que j’ai lu, hein !
Je ne me suis pas polarisé sur les lectures, ça ne m’a pas comme ça quelque part parasité !
Là je commence à lire, la preuve je commence à vous lire…
Je n’ai pas été pollué par tout ce qui a été écrit.
Oui, il y a une forme de pureté…
Je n’ai pas été parasité parce qu’après quand vous êtes parasité, vous avez lu un truc, vous ne savez plus si vous l’avez lu ou si c’est une réalité, vous voyez…
(...)
Plus personne ne se soucie de savoir ce qui s’est passé ou non.
Exactement, c’est pour ça qu’en fait ça commence à me titiller et que je dis voilà, je vous dis : le point de départ des enquêteurs a été faussé.
Et tous les témoins après, vous vous rendez compte quand on vous demande l’enquête que vous avez fait il y a un mois, le 24 Machin, etc…
Et puis on dit « Ah oui je me souviens, j’ai vu Monsieur Untel et je l’ai vu deux jours avant qu’il fasse ça ! »
Et si on vous dit : il fait ça telle date, il a fait ça le 25 Mai, vous dites, je l’ai vu deux jours avant, donc…Ce que je suis en train de vous dire ça s’est passé le 22 !
Et puis vous écrivez ça, et puis c’est entériné, et puis longtemps après, on se fie toujours à ces dates-là…
Je rigole, parce que je repense à ce qui s’est passé ici en Eure-et-Loir, les anciens disaient « Si c’est écrit dans le journal, c’est que c’est vrai ! »
Mais même pour un enquêteur, après c’est figé dans le marbre…
Après il le dira pas…
Vous en dérogez pas de ces dates-là…
Et si ça correspond pas à la réalité au départ que ça avait été des faits réels qui ne se sont pas passés à ces dates-là !
P.S. 3 Grâce à Marc du Ryez, je vous ai mis en replay ci-dessous l'émission de Frédéric Pottecher "Cinq colonnes à la Une".
Emission du 3 juin 1967.
A part, mettre des visages sur certains des principaux noms de cette affaire, vous remarquerez qu'aucune date n'est valable.
Surtout les dates de mort des personnages de l'affaire.
Même celle de Seznec est fausse.
Je suppose que vous vous rappelez que Petit Guillaume a bien dit à Bernard Le Her que Jeanne Seznec, sa soeur, avait été payée pour sa prestation dans l'émission....
Mais écoutez bien Gourville (comme le fond du même nom) à 50 mn...
Il explique que Guillaume Seznec n'a pas pu dactylographier lui-même la convention de vente à la machine, mais qu'il a été aidé par un de ses potes.
"Il avait deux amis, ici sur la place de Morlaix, dont l'un au moins aurait pu lui servir de dactylographe"...
Bingo de Jaegher !
Je ne comprends pas, cette émission ne parle pas de la piste américaine comme évoquée chez Rouz en page 184 ????
Il l'avait visionnée l'émission Rouz ?
Parce que, jusqu'à peu, elle était totalement introuvable.
Il y a vingt ans, Guillaume SEZNEC rentrait chez lui en Bretagne après avoir purgé 23 ans au bagne pour le meurtre de Pierre QUEMENEUR, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Frédéric POTTEC...
https://www.youtube.com/watch?v=RxCf3M9OxQA&feature=youtu.be
Cinq Colonnes à la Une de juin 1967.