Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

Affaire Seznec. Transcription des émissions d'Europe 1 de janvier 1979 (4)… Mercredi 17 janvier 1979..

“La seule certitude, c'est que rien n'est certain.”
Pline l’Ancien

Alors, dans le même ordre d'idées, nous recherchons également d'autres témoignages...

Et notamment une madame Priser..

Cette madame, je le rappelle, a été citée par quelques auteurs d'ouvrages comme s'étant manifestée dans les années 50 en apportant un témoignage de la plus haute importance.

Écoutez bien : elle aurait tapé sous la dictée de Quémeneur le fameux acte de la promesse de vente !!!

Si cette dame existe, si elle vit encore, et c'est possible, si quelqu'un de sa famille nous entend, il faut aussi nous appeler au 256 90 20.

Bien sûr, c'est capital.

Je rappelle le nom : madame Priser P R I S E R.

Madame Priser.

Qui citait pour la première fois le nom de madame Priser  Denis Le Her, s'il-vous-plaît ???

Denis Le Her : Oh  c'est simplement, nous l'avons trouvé simplement dans un ouvrage, hein, il faut être clair car la police n'a fait aucunes recherches pour retrouver la dactylo qui a tapé les actes..

Alors, pourtant, il y avait de nombreuses conditions pour retrouver cette personne : C'était à Brest, cet échange d'or s'est fait au Café des Voyageurs, et il y avait des témoins de cet échange, et la police n'a pas fait d'enquête !!

Il y a eu un deuxième nom qui a été aussi cité, c'est Lanuselle (*), Jeanne Marie Lanuselle, je crois, mais, ça, je ne peux donner aucune garantie, bien sûr...

Vous savez, on n'a pas les mêmes moyens que la police pour retrouver des personnes...

Bellemare : Alors, nous recherchons aussi des témoins de la transaction à Brest le 22 mai 1923, c'était à la terrasse du Café des Voyageurs, il y avait là deux garçons de café que la police n'a pas interrogés : François Pansel P A N S E L et Jean Boulic B O U L I C de Brest.

François Pansel et Jean Boulic.

Alors  évidemment, pourquoi n'a-t-on pas interrogé ces deux garçons de Café pourquoi, par contre, sait-on qu'il y avait ces deux garçons de Café ? 

Denis Le Her : Alors, là, ça c'est assez extraordinaire parce que vous allez voir que l'affaire Seznec est quand même assez extraordinaire, c'est qu'on a interrogé, mais si, bien sûr, on a interrogé le propriétaire qui n'avait rien vu bien sûr, tous les propriétaires il se passe quelque chose à la terrasse de votre Café, on interroge le propriétaire, ce qui fait que vous avez un beau pv même deux pv qui arrivent au niveau du tribunal et  en fait, on n'a pas du tout interrogé les deux intéressés, les deux garçons de Café Jean Boulic et François Pansel, dont l'un, d'ailleurs a déclaré, ils ont fait des déclarations à des journalistes, par la suite, dont l'un avait déclaré, il se souvenait très bien de cette affaire, puisqu'il avait vu les dollars or, et vous savez que les dollars or, ce sont des grosses pièces à l'époque, (non, je n'en ai pas vu personnellement,  malheureusement) mais une chose qui est sûre, d'abord ça a une très grosse valeur à l'époque et, ça a pris beaucoup de valeur par la suite, ce garçon de Café, je ne sais plus lequel des deux a dit à l'autre, a dit : "Va voir sur la terrasse, il y a un beau coup à faire !!!"

Voyez... Cette phrase... Il l'a répétée par la suite de nombreuses fois, au cours d'interviews, à des journalistes dans les années 30, etc..

Bellemare : Donc, nous cherchons également, les descendants, je vous le rappelle, de Jean Boulic et de François Pansel 256 90 20...

Vous appelez tout de suite Europe 1...

Est-ce que nous avons du nouveau au standard, Marie-Thérèse Cuny ?

Cuny : Et bien  écoutez, nous avons du nouveau négatif et positif, dans ce sens que nous avons obtenu un coup de téléphone d'une madame de Jaegher, cette dame ne désire pas parler sur l'antenne..

Bellemare : Oui...

Cuny : Elle est très, je dirais, très malade, très fatiguée et très déprimée  et, d'autre part, elle n'a elle-même aucun souvenir précis des témoignages de son ancêtre, elle le regrette vivement et son état ne lui permet pas de nous parler sur l'antenne...

Nous avons eu également cette madame Legrand mais qui ne s'appelle Legrand que par mariage, donc, elle est en train en ce moment de contacter son mari pour être sûre qu'il s'agit bien de monsieur Julien Legrand de notre affaire Seznec.

Bellemare : C'est-à-dire de l'ancien maire de Landerneau.

Cuny : C'est cela même.

Bellemare : Bien, alors tout à l'heure, Denis Le Her, vous avez parlé des nombreuses personnes qui, à un moment donné, s'étaient mis à prendre la défense de votre grand-père frappées par beaucoup de choses dans cette affaire, et notamment, à un certain moment, donc  il y a eu le juge Hervé qui a, il faut le dire, brisé sa carrière pour Seznec...

Denis Le Her : Absolument, oui...

Bellemare : Et puis alors, et bien il y a eu une sorte de deuxième procès en diffamation, hein ? 

Et dans ce procès, il y avait un très célèbre avocat, qui s'appelait Philippe Lamour, et, à ses côtés, d'ailleurs, il avait un assistant qui était monsieur Cayatte  parce qu'à ce moment-là monsieur Cayatte était aussi avocat.

Monsieur Philippe Lamour, nous allons l'avoir au téléphone...

Monsieur Philippe Lamour ???

Lamour : Oui...

Bellemare : Bonjour maître...

Lamour : Je vous écoute...

Bellemare : Bien. Je voudrais pouvoir vous poser la question, finalement, nous cherchons des témoignages, vous l'avez vu, en ce qui concerne Julien Legrand, madame Priser, de Jaegher, Jean Boulic, Pansel...

A l'époque, quand vous-même vous avez abordé cette affaire, je suppose que vous avez recherché des témoignages de ce genre...

A cette époque-là que s'est-il passé et vis-à-vis des pièces que vous avez produites, quel a été le comportement de l'accusation ???

Lamour : Et bien  tout d'abord, en ce qui concerne les dollars, car je crois que vous parliez des dollars... Il y avait 4.040 dollars qui représentaient, à l'époque  une somme de 60.781 francs, c'est à la côte 440 du dossier.

Et c'est un compte qui semble avoir été en effet remis à la terrasse de l'hôtel des Voyageurs à Brest  le 22 mai 1923 par Seznec à Quémeneur comme acompte sur la vente convenue de Traou-Nez, de la propriété de Traou-Nez...

Bellemare, : Oui...

Lamour : Le témoin Pansel qui les a vus, et, qui a demandé, à l'époque, à être entendu par la police, n'a jamais été entendu.

On a entendu le directeur de l'hôtel qui n'était pas là, qui n'a pas assisté à la conversation des deux hommes  mais  on s'est abstenu d'interroger Pansel.

Mais, d'autre part, Maître Vérant, notaire de Seznec, en février/mars 23, a-t-il dit, c'est-à-dire deux mois avant la disparition de Quémeneur, atteste que - je lis sa déposition - je puis assurer que Seznec avait en sa possession des dollars, une grande quantité dans une boîte, et qu'il les destinait à l'acquisition d'une propriété pour sa femme qui ne se plaisait pas à Morlaix.

Alors, si on veut bien considérer que dans l'acte de vente, très contesté mais enfin existant, la somme portée était de 35.000 francs et qu'on y ajoute l'acompte de 60.781 francs, qui avait été versé à la terrasse de l'hôtel des Voyageurs, on arrive au prix de 100.000 francs auquel on estimait la propriété de Traou-Nez, après, comme l'a dit l'agent d'affaires qui s'est occupé de cette question, qui s'est occupé de la vente, M. Legriger, qui ne valait pas plus de 100.000 francs parce qu'il avait estimé à 120.000 francs ou 130.000 francs avant qu'une grande partie des bois ait été exploitée.

Voilà comment il semble que se recoupent à la fois les témoignages de Me Vérant et de Pansel sur la remise des dollars à la terrasse de l'hôtel des Voyageurs pour une somme qui, à l'époque, au cours du change, correspondait à un acompte de 60.000 francs environ sur les 100.000 francs de la propriété qui seraient complétés à quelques francs près, par la vente ou l'acte de vente qui a donné lieu, il faut bien le dire aussi, à de nombreuses discussions.

Bellemare : Bien. Alors Me Lamour, à l'époque  lorsque vous avez vous-même produit vos pièces, est-ce que l'accusation, elle, a contesté complètement ce que vous produisiez ?

Lamour : A ce moment-là, nous étions dans un procès en diffamation..

Bellemare : Oui, je sais, oui, je dis "l'accusation" parce que c'est plus simple, parce que je parle toujours évidemment de l'autre partie, en disant l'accusation pour qu'on ne se trompe pas...

Lamour : Alors, le procureur de la République, à l'époque, qui était venu siéger dans le procès en diffamation, qui avait soulevé une certaine émotion en Bretagne, n'est-ce pas, sans avoir à aucun moment contesté la réalité des faits  déclarait simplement que cette histoire de dollars ne pouvait pas, de près ou de loin, innocenter Seznec.

J'avais donc demandé que, on retienne  en vertu de l'article du code pénal sur la révision du procès, on retienne comme fait nouveau, car, comme vous le savez, il faut produire des faits nouveaux pour obtenir la révision, comme fait nouveau l'interrogatoire de Pansel, qui  à l'époque, était encore vivant, et, que l'on confirme également la déposition de monsieur Vérant, en le dispensant du secret professionnel.

Je n'ai obtenu aucune satisfaction à l'époque, à l'époque  la famille, et c'est très naturel, désirait avant tout voir revenir Seznec du bagne, et, nous avons un peu bifurqué sur la grâce, qui a été obtenue, comme vous le savez  très peu de temps avant la guerre, c'est-à-dire avant la mort de Seznec.

Je me réjouis de voir maintenant que, complétant cette mesure de grâce, qui était déjà tout de même une indication de doute dans l'esprit du Garde des Sceaux, que maintenant on en vienne à la revision de ce procès qui a été mené dans des conditions de légèreté et dans un climat de passion qui ne permet pas de penser qu'il a pu être mené avec objectivité.

Bellemare : Maître, merci mille fois...

Lamour : Je vous en prie.

Vous voyez donc l'importance des témoignages que nous attendons de vous...

Notre émission, pour aujourd'hui est terminée.

Je rappelle que vous pouvez encore nous appeler pendant une demie heure au 256 90 20.

Nous cherchons les descendants de Julien Legrand, les descendants de madame Priser, de monsieur de Jaegher, de Jean Boulic, de François Pansel...

C'est excessivement important pour concrétiser cette affaire d'échange de dollars, qui se situe, je vous le rappelle, à l'hôtel des Voyageurs à Brest, le 22 mai 1923.

Merci donc de bien vouloir nous appeler au 256 90 20.

Nous nous retrouverons avec Denis Le Her et Marcel Jullian demain, pour la suite de notre enquête...

Les nouvelles questions vous seront posées demain matin par Philippe Gildas à  7 h 20.

.............................................................

(*) NDLR : Il s'agit en fait de Anne Marie Lannuzel.

Née à Brest, le 10 mars 1904.

19 ans en 1923.

Dans le livre de Denis Seznec.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article