Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
19 Avril 2025
“Rien n'est plus dangereux que la certitude d'avoir raison.”
François Jacob
Mardi 16 janvier 1979
Pierre Bellemare qui est avec nous ce matin, et Pierre vous allez nous expliquer pourquoi c'est un peu un signal de ralliement pour tous les auditeurs d'Europe 1...
Vous avez besoin des auditeurs...
Bellemare : Oui, nous avons besoin des auditeurs.
L'affaire s'est déroulée en 1923, L'affaire Seznec. Donc, aujourd'hui quelqu'un qui avait 20 ans en 1923, a 76 ans aujourd'hui donc il peut y avoir de nombreux témoins qui ont vécu la période de cette affaire.
D'autre part, les témoins de cette affaire, eux ont presque tous disparu, ceux qui ont déposé au procès.
Par contre, leurs enfants vivent aujourd'hui encore.
D'autre part, enfin, le dossier est considérable, il se compose de milliers et de milliers de pièces. Or, beaucoup de ces pièces ne sont pas apparues curieusement au procès !
Et notamment, et ce sera l'objet aujourd'hui de vos premières questions, Philippe tout à l'heure, notamment en ce qui concerne la tractation entre Seznec et son ami Pierre Quémeneur. Tractation qui concernait la maison de Pierre Quémeneur.
Gildas : Donc, Pierre, je précise bien pour ceux qui ne vous auraient pas entendu, il faut bien entendu vous écouter si possible de 13 h 30 à 14 heures. Je dis "si possible", parce qu'il y en a qui travaillent...
Pierre Bellemare : On nous écoute de 13 h 30 à 14 heures et on nous appelle surtout de midi à 14 heures, car nous sommes au standard de midi à 14 heures avec Marcel Jullian, Marie-Thérèse Cuni et moi-même qui ensuite arrive à 13 h 30, nous sommes au standard pour prendre les témoignages correspondant aux questions que vous posez ce matin.
Gildas : Alors, ces questions, je le dis bien, je les poserai à la demande de Pierre Bellemare résumant le débat de la veille en quelque sorte avec vous les auditeurs, je les poserai tous les matins à 7 h 20.
Bellemare : D'accord à 7 h 20.
Gildas : Il y a aussi, et c'est important à dire, avec vous l'homme qui se bat pour faire innocenter ou réhabiliter Seznec, c'est son petit-fils.
Bellemare : Oui c'est d'ailleurs avec lui que nous ferons cette émission, il sera là tout à l'heure à 13 h 30, le petit-fils de Seznec qui actuellement d'ailleurs a introduit une demande de réhabilitation qui est en cours.
Gildas : Bien, merci, deux rendez-vous donc 7 h 20 les questions tous les matins, aussi longtemps qu'il le faudra et tout à l'heure en tout cas déjà, 7 h 20, et puis bien sûr 13 h 30. L'affaire Seznec la grande enquête menée avec vous, les auditeurs d'Europe 1 par Pierre Bellemare.
............................
Avant toute chose, je voudrais vous rappeler que notre standard, le 256 90 20 est ouvert à vos témoignages depuis midi.
Et, à ce standard, il y a Marie-Thérèse Cuny qui va vous rappeler rapidement ce que nous attendons de VOUS !
Cuny : Vous m'entendez, Pierre ???
Bellemare : Oui Marie-Thérèse ...
Cuny : Alors nous recherchons tout d'abord les descendants, parce que M. Julien Legrand est mort. M. Julien Legrand, L E G R A N D, qui était ancien maire de Landerneau, qui est décédé le 11 janvier 1924.
M. Julien Legrand n'a pas pu témoigner au procès.
Nous recherchons ensuite Madame Priser P R I S E R , Madame Priser serait une dactylo qui aurait tapé l'acte de vente entre Quémeneur et Seznec...
Nous recherchons ensuite les descendants de M. De Jaegher de Landerneau, D E J A E G H E R de Landerneau qui était marchand de bois et qui aurait été témoin de la transaction de la part de Seznec.
Nous recherchons ensuite M. Jean Boulic B O U L I C de Brest et M. François Pansel P A N S E L de Brest également, tous deux garçons de café à Brest en 1923.
Voilà, Pierre.
Bellemare : Alors Marie-Thérèse, je rappelle le numéro de téléphone, vous pouvez appeler sans arrêt au 256 90 20. Et, si votre témoignage est important, et bien, vous serez basculé en direct sur l'antenne.
Je voudrais que vous sachiez également, car c'est important, qu'une demande de révision est actuellement soumise au ministère de la Justice et que la commission s'apprête à examiner le dossier de Guillaume Seznec au cours des mois qui viennent.
Si Europe 1 a décidé de consacrer sa première enquête à cette affaire, c'est bien évidemment en-dehors de cette demande de révision.
Nous n'avons pas l'intention de rejuger l'affaire Seznec, les magistrats sont là pour le faire éventuellement, la justice n'est pas notre métier !
Par contre, nous disposons d'un moyen d'informations considérable, d'un moyen de recherches aussi considérable et, c'est dans ce domaine et uniquement dans ce domaine que nous intervenons.
Alors, j'ai à mes côtés aujourd'hui tout d'abord monsieur Denis Le Her, qui est l'un des petits-fils de Guillaume Seznec.
Denis, nous nous connaissons maintenant depuis pas mal de temps, car nous nous rencontrons bien sûr pour préparer cette enquête, préparer nos questions, et je voudrais que vous nous précisiez avec qui vous avez lancé cette demande de révision ?
Denis Le Her : Bon, écoutez, la demande en... la requête très exactement qui a été soumise au ministère de la Justice à été présentée en juin 1977 par Maître Denis Langlois.
Me Denis Langlois, c'est un avocat qui s'occupe que très récemment de l'affaire dans le sens où nous avons fait appel à lui, il y a à peu, disons près 3 ans, 4 ans, pour présenter cette requête.
Je dis en passant que Me Denis Langlois, disons, est un avocat extrêmement intègre, ce qui en passant c'est pas pour lui, mais nous avons une très grande confiance en lui car c'est le genre de moine dominicain (NDLR il veut sans doute dire "moine bénédictin"), j'espère qu'il ne se vexera pas s'il l'entend, lui qui passe son temps anonymement à rechercher des pièces petit à petit et qui ne prétend pas avoir une quelconque publicité. Donc je crois que citer son nom, ça ne lui fera pas forcément plaisir.
Bellemare : Votre travail personnel, vous, également a été considérable...
Denis Le Her : Bien sûr m'enfin ce serait beaucoup se vanter de dire que je suis forcément celui qui a fait le plus pour l'affaire, il faut rappeler quand même qu'il y a, à l'origine très brièvement, un juge qui a compromis toute sa carrière, le juge Hervé, qui a compromis toute sa carrière pour la défense de mon grand-père depuis 1930 jusqu'en 1954 lorsqu'il est mort, et ensuite il y a eu madame Bosser aussi pendant 50 ans qui s’occupait au nom de la Ligue des Droits de L'homme à défendre mon grand-père et une quantité de gens comme Philippe Lamour à une époque lorsqu'il était avocat, Cayatte, qui était à l'origine avocat qui par la suite est devenu cinéaste, et qui a tenté d'ailleurs - on en parlera peut-être tout à l'heure - de traduire à travers un film l'innocence de mon grand-père. Il y a surtout surtout ma mère qui a beaucoup souffert de l'affaire.
Bellemare : Bien. Votre espoir maintenant (?)
Denis Le Her : Il y a un espoir, je crois que l'on arrive à une époque où on est dégagé de ce blocus qu'était la magistrature bretonne.
Je crois que demander à des juges bretons de se déjuger, c'est aller au-delà de l'interdit.
De ce fait-là, probablement les deux requêtes qui ont été présentées dans le temps pour réhabiliter mon grand-père ont reçu ce blocus, se sont butées à ce mur parfois qui était vraiment à la limite de la décence...
Et je dis pas ça vis à vis des magistrats, je suis très prudent quand même, mais disons que c'est difficile d'un juge de déjuger même son ancien juge.
Depuis, il y a eu beaucoup de choses de faites.
Avant guerre, il y a eu des meetings considérables, il y a eu des réunions à la salle Wagram de près de 5.000 personnes.
Il y a un journal, d'ailleurs, le journal La Province qui est un des très grand journal de province de l'époque, qui en a coulé à travers l'affaire Seznec, il a coulé à cause de l'affaire Seznec...
Bellemare : Vous voulez dire par là que beaucoup de gens se sont occupés de cette affaire, que vous avez repris ces travaux, que vous avez réexaminé tous les dossiers et que vous aussi, petite fourmi, vous avez compilé tous les dossiers et aujourd'hui vous avez vous-même une certaine idée de l'affaire de votre grand-père et votre espoir, bien sûr, c'est que cette demande de révision aboutisse, bien entendu, pour votre bien.
Alors, ce que nous allons essayer, Denis, hein, c'est d'avoir, nous, le maximum de témoignages ce parce que, parallèlement à ça, il y a un historien qui est là, c'est Marcel Jullian, qui, lui, fait son travail d'historien et qui le fait de manière un petit peu nouvelle avec ce système...
Marcel Jullian : C'est très particulier parce qu'on est frappé quand on est en train de travailler sur des pièces, qu'on soit journaliste, écrivain, romancier ou historien, c'est parce qu'elles sont inertes. Ce qui semble important, ce qui semble une bonne idée de la part d'Europe 1, c'est de prendre les choses dans la vie, et alors qu'il y a encore des témoins vivants.
Ce qui m'avait frappé, moi, dans l'affaire Seznec, et je l'avais vraiment ressenti au moment du retour de votre grand-père du bagne, c'est qu'il n'y a pas de cadavre, c'est qu'il y a un risque total d'erreur judiciaire et que, malgré cela, la conscience générale des gens s'éteint assez rapidement.
Je crois que c'est important, Outre Rhin, les émissions de ce genre sont faites pour retrouver des criminels en fuite, nous, ce sont des souvenirs en fuite, des réalités enterrées, comme vous venez de le dire, nous n'avons pas en partant de préjugés, nous souhaitons que, si nous aboutissons, ce soit dans le sens que vous le souhaitez vous-même, mais nous n'avons pas d'à priori. Nous voulons, je cherche éperdument la vérité à travers des témoignages que nous allons solliciter, ce qui est une manière nouvelle d'associer la radio et l'écriture.
Denis Le Her : Je voudrais simplement vous dire aussi, je rajoute dès le départ de l'émission que toute ma famille est écorchée vif.
Bellemare : Oui, je comprends, je comprends vous avez vous-même beaucoup de mal à vous exprimer en ce moment...
Alors, si vous le voulez bien, Denis, vous vous remettez un petit peu, je vous comprends très très bien et nous allons justement faire partager, je crois, à nos auditeurs, l'émotion qui, actuellement, étreint Denis Le Her, qui est à côté de moi , en entendant le témoignage de Cayatte.
En effet, ce grand metteur en scène, un moment donné, a voulu faire un film sur Seznec.
Or, curieusement, il semblerait qu'on lui ait interdit de faire ce film...
Je crois qu'on l'a au téléphone...
Monsieur Cayatte ?
Cayatte : Oui...
Bellemare : Bonjour monsieur Cayatte, Pierre Bellemare sur l'antenne d'Europe 1.
Cayatte : Bonjour...
Bellemare : Je voudrais vous faire confirmer ce que j'ai lu dans une monographie qui vous était consacrée où on voyait que vous aviez dit la chose suivante : pourquoi plus de 20 ans après, lorsque j'ai voulu faire un film sur l'affaire Seznec, je me suis heurté à une interdiction gouvernementale ? Qu'en est-il exactement, monsieur Cayatte ?
Cayatte : C'est exactement ça, à savoir que j'ai commencé à tourner un film avec Seznec lui-même à son retour du bagne, et que, brusquement, le ministre de la Justice d'alors a interdit la réalisation du film. Il a interdit au Centre du Cinéma toutes les autorisations que nous avions, il a interdit qu'on s'en serve, il a interdit le tournage purement et simplement.
Bellemare : Mais pour quelles raisons ???
Cayatte : Sans fournir de raisons, en laissant entendre que c'était un film qui mettait en cause des personnes vivantes..
Bellemare : Oui...
Cayatte : A la suite de quoi, il y a eu une intervention du ministre de l'Information de l'époque, qui, lui, a pris parti pour le film. Le ministre de la Justice en a appelé au président du Conseil, lequel a maintenu l'interdiction. Moi, j'en ai appelé à l'arbitrage du président de la République, qui était Vincent Auriol, lequel m'a donné raison...
Bellemare : Oui...
Cayatte : J'ai obtenu, à ce moment-là, l'autorisation de tourner le film, mais, un an était passé, Seznec était mort, et, donc, le film n'était plus réalisable tel que je le concevais, puisque je voulais faire un film avec un homme et au service de cet homme.
Bellemare : Quand on regarde les dates d'ailleurs très précisément, on s'aperçoit que, lorsqu'on vous donne l'autorisation, Seznec meurt dans les jours qui suivent...
Cayatte : C'est ça, c'est ça, dans des conditions d'ailleurs bizarres...
Bellemare : Oui, d'un accident. D'un accident de la circulation, dirons-nous pour ne pas en dire plus pour l'instant !
Cayatte : C'est ça...
Bellemare : Donc, voyez-vous c'est un témoignage important, c'est dire combien il a été difficile jusqu'à présent de traiter de l'affaire Seznec puisque il n'y a pas si longtemps, ceci remonte à quelle année très exactement ? Donc aux années 54, 53, n'est-ce pas ?
Cayatte : C'est cela, oui, non avant, avant...
Bellemare : Même encore un peu avant.
Donc, voyez, la difficulté qu'il y avait !
Merci de votre témoignage, monsieur Cayatte.
Cayatte : De rien.
Bellemare : Au revoir, monsieur Cayatte.
Ce à quoi Philippe Gildas a résumé dans le journal l'essentiel de notre appel d'aujourd'hui.
Pour commencer par le commencement, nous avons choisi, vous le savez, de parler du mobile...
C'est à dire pourquoi Seznec aurait-il tué Pierre Quémeneur ???
Parce que, dit l'accusation, il voulait s'approprier un domaine, celui de Traou-Nez situé à Plourivo.
Ce domaine appartient à Quémeneur.
Or, que dit Seznec ?
Seznec dit : "J'ai acheté cette propriété à Quémeneur le 22 mai 1923, la transaction s'est passée à Brest, au Café des Voyageurs, vers 3 heures de l'après-midi. Quémeneur avait besoin d'argent pour monter cette affaire de Cadillac" - dont nous reparlerons - et Seznec ajoute : "Quémeneur a fait taper l'acte pendant l'heure du déjeuner et au Café, il m'en a donné une copie.
Moi, je lui ai remis en pièces d'or la somme de 60.000 francs, sans reçu, c'était un dessous de table.
Le chiffre porté sur l'acte, c'est à dire 35.000 francs, était le prix de vente pour l'enregistrement et je devais les payer plus tard."
Que dit l'accusation ???
C'est une fable, d'ailleurs l'acte retrouvé est un faux.
Or, il semble bien qu'il y ait eu des témoins à cette transaction...
Et voici ce que nous avons demandé au standard, c'est à dire : 256 90 20.
Monsieur Julien Legrand, tout d'abord, aurait rencontré Quémeneur le 23 mai, c'est-à-dire le lendemain de cette transaction, et Quémeneur lui aurait dit : "J'ai vendu ma maison à Seznec contre un paiement en dollars or."
Monsieur Julien Legrand, malheureusement est mort très peu de temps après avoir été entendu par la police, et, son témoignage n'a donc pas été entendu au procès.
En effet, je vous rappelle que l'affaire date de 23, et que M.Quémeneur meurt au début 24.
Monsieur Legrand, pardonnez-moi, meurt au début 24.
Donc, il n'a pas pu être entendu au procès.
C'est très ennuyeux pour Seznec car, si on avait pu entendre Julien Legrand au procès, il aurait été difficile de mettre sa parole en doute puisque M. Legrand était un notable, ancien maire de Landerneau et donc, c'était un personnage qui pouvait peser de son poids dans la balance...
Malheureusement, encore une fois, son poids n'a pas été là, on a juste un témoignage qu'on a retrouvé à l'interrogatoire, qu'on a retrouvé au fin fond du dossier Seznec et, on peut le dire, qui n'a pas été utilisé du tout au procès Seznec, ce qui est quand même assez étonnant.
Alors...
Est-ce que nous avons eu un résultat quelconque sur la descendance de Julien Legrand ???
Marie-Thérèse Cuny au standard 256 90 20...
Cuny : Malheureusement, Pierre, pour l'instant rien en ce qui concerne monsieur Julien Legrand. Ce n'est pas très étonnant étant donné que monsieur Julien Legrand était âgé au moment de son décès déjà je crois, et qu'il va être très difficile de retrouver sa famille.
Enfin, on ne perd pas espoir.
Bellemare : Voilà ce que dit, dans le seul texte que nous ayons, n'est-ce pas, et qui est officiel, la déclaration de monsieur Julien Legrand, voilà ce qu'il dit le 27 juin 1923 :
"Le 23 mai au soir, je crois, monsieur Quémeneur est venu chez moi, vers les 8 h 30, 8 h 45,
Il m'a mis au courant de son voyage à Paris en me disant ceci :
"J'ai fait une affaire avec Seznec. Je pars demain livrer ma Cadillac à Paris où je resterai quelques temps car nous avons fait une affaire ensemble pour achats de camions ou voitures américaines. Comme Seznec ne veut pas faire d'écritures, c'est moi-même qui tiendrai la comptabilité et ferai la réception des voitures."
Je lui ai dit : "Alors Seznec fera les achats dans la région ?"
Il m'a répondu : "Il fera des achats dans toute la France entière."
J'ai continué : "Votre affaire me semble assez drôle, qu'on vienne chercher à Landerneau ou à Morlaix, deux marchands de bois pour faire des achats de camions... Mais il n'y a donc plus de connaisseurs à Paris ? Mais si vous achetez par toute la France, il vous faudra énormément de capitaux (NDLR Bellemare est quasi hystérique...) Il m'a répondu : "Je possède actuellement d'argent liquide de 80 à 100.000 francs et Seznec de 40 à 50.000 francs."
Comme Seznec m'avait appris jadis qu'il possédait des dollars or, j'ai objecté à monsieur Quémeneur : "Seznec à donc vendu ses dollars ???"
Seznec m'avait dit qu'il possédait 3.200 dollars depuis qu'il avait fait du blanchissement pour les Américains au cours de la guerre."
Continuant la conversation, monsieur Quémeneur m'a encore dit "Je pars demain à 5 heures du matin avec ma Panhard pour assister au conseil municipal de Saint-Sauveur qui a lieu à 7 heures, j'ai quelques explications à donner au sujet des chemins, puis j'en partirai vers 8 heures car je dois être à Rennes pour déjeuner. Je repartirai avec Seznec pour Paris pour livrer ma Cadillac qui est vendue."
Monsieur Quémeneur m'a dit encore que Seznec avait vendu ses dollars mais il ne m'a pas dit à qui."
Voilà.
Vous voyez donc que c'est quand même un témoignage très important que le témoignage de monsieur Legrand encore une fois, témoignage qui a été retrouvé - et c'est bien ça Denis ? - au fin fond du dossier et qui n'a pas été utilisé du tout, il faut bien le dire, pendant l'instruction.
Alors, pendant que l'on demande encore aux descendants de monsieur Legrand s'ils veulent bien se manifester, d'appeler le 256 90 20, je voudrais passer à une autre recherche...
Car nous recherchons également les descendants de monsieur de Jaegher.
Monsieur de Jaegher de Morlaix...
Alors, Denis Le Her qui était exactement monsieur de Jaegher, quel personnage, s'il vous plaît ?
Denis Le Her : C’était un marchand de bois également.
C'était un marchand de bois, d'ailleurs une petite précision peut-être qui viendra par la suite, c'est qu'il avait un commis un moment, un commis aux écritures qui s'appelle Kerné.
On retrouvera ce personnage plus tard...
Je sais qu'il y a beaucoup de noms dans cette affaire, c'est une affaire très compliquée, si les gens sont attentionnés, ils retiendront ce nom de Kerné...
De Jaegher, il se trouvait qu'il avait un problème, un problème de commerce avec Seznec mais c'est-à-dire pas contre Seznec, avec lui.
Il se rendait par exemple, le 4 juin, je crois, chez Me Bienvenue, un avocat d'affaires, c'était l'avocat d'affaires de mon grand-père, et au cours de cette randonnée, de Jaegher a déclaré une chose officiellement par un procès-verbal, le 6 juillet 1923, par Cunat, je vais vous le lire, si vous le voulez il est très court, il dit comme ça : "Lors du voyage, le 4 juin 23, lors du voyage qu'il a effectué avec Seznec à Saint-Brieuc afin de rendre visite à Me Bienvenue, Seznec lui a dit : "Qu'il avait acheté à Quémeneur, moyennant 100.000 francs, la propriété de Traou-Nez en Plourivo et qu'il avait versé 65.000 francs en dollars or et qu'il verserait 35.000 francs le 29 septembre, à la prise de possession."
De Jaegher lui a donné le conseil d'enregistrer l'acte...
Voilà le témoignage...
Bellemare : Alors, donc, nous cherchons des descendants de cette famille de Jaegher, je crois qu'on le doit prononcer ainsi un peu si on veut être bien compris des Bretons, de Jaegher donc de Morlaix...
Marie-Thérèse Cuny, avez-vous quelque chose à ce sujet ???
Cuny : Oui, Pierre, justement, nous venons de recevoir un appel que nous n'avons pas pu localiser, la communication était très mauvaise, une dame qui dit s'appeler madame Marie-Thérèse Legrand, petite fille de monsieur Julien Legrand, a essayé de nous joindre...
Nous n'arrivons pas à communiquer avec elle, il faudrait qu'elle raccroche bien son téléphone et qu'elle essaye de nous rejoindre de nouveau à Alma 90 20.
Bellemare : 256 90 20...
Donc madame qui venez d'appeler..
Rappelez le prénom s'il vous plaît...
Cuny : Marie-Thérèse...
Bellemare : Alors madame Marie-Thérèse Legrand qui venez de nous appeler, s'il vous plaît au 256 90 20, veuillez renouveler votre appel, s'il vous plaît, veuillez renouveler votre appel...
Nous allons laisser passer la page de publicité.
..................
Marie-Thérèse Cuny - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Marie-Thérèse Cuny est écrivaine , scénariste , traductrice, prête-plume/écrivaine fantôme et présentatrice de télévision française, coll...
Marie-Thérèse Cuny...
Marcel Jullian, né le à Châteaurenard ( Bouches-du-Rhône) et mort le à , est un dialoguiste, écrivain, réalisateur scénariste et homme de télévision français. Il fut l'un des fondateurs ...
Marcel Jullian