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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

Affaire Seznec. Transcription des émissions d'Europe 1 de janvier 1979 (1). Lundi 15 janvier 1979...

“La certitude provient d'une vision tronquée.”
Jean-Claude Clari / Catherine de I à V

Pierre Bellemare : L'un de ses petits enfants a repris la bataille, il se nomme Denis Le Her. Il a repris les dossiers, revu les témoins, il cherche.

Nous avons décidé de l'aider pour cette première enquête...

Car il a besoin de nous, d'Europe 1 et de ses auditeurs.

Existe-t-il un moyen plus formidable qu'une radio et ses auditeurs pour une enquête comme celle-là ?

Tous les matins dans son journal entre 7 h et 7 h 30, Philippe Gildas vous posera les questions pour lesquelles nous attendons des réponses.

Et pendant deux semaines, chaque jour de 12 h à 14 h, notre standard le 256 90 20 sera ouvert à vos témoignages.

Et ce sera à vous de nous aider sur des points précis. Des points que seuls vos témoignages pourront éclaircir. Vos témoignages qui, seuls à l'issue de cette enquête, diront si Guillaume Seznec était coupable. Ou innocent.

Le résultat de cette enquête servira tout d'abord à la famille de Guillaume Seznec, à sa fille, à son petit-fils qui demande aujourd'hui sa réhabilitation. Il servira ensuite à la publication d'un ouvrage sur l'histoire de Guillaume Seznec, ouvrage le plus complet qu'il soit possible d'écrire en 1979, puisqu'il aura fait appel non seulement aux archives mais à la mémoire de millions d'auditeurs d'Europe 1.

Aujourd'hui, lundi 15 janvier 1979, j'ouvre donc pour vous le dossier de Guillaume Seznec. La première grande enquête d'Europe 1.

.......................

Les grandes enquêtes d'Europe ...

Pour vous raconter ce qui va suivre, notre équipe s'est servie dans un premier temps de la thèse et des déclarations de Guillaume Seznec sans les mettre en doute.

Et dans un deuxième temps de la thèse de l'accusation sans la mettre en doute non plus.

Pour cette première émission, il était nécessaire de rappeler les faits sans prendre parti et c'est volontairement que nous l'avons fait.

24 mai 1923. Guillaume Joseph Marie Seznec, 45 ans, monte dans sa voiture pour un voyage qui doit le mener de Morlaix à Paris. Guillaume a des problèmes, des soucis d'argent, marié et père de 4 enfants, il est propriétaire d'une scierie qui ne marche pas toujours comme il voudrait. Quelques huissiers montrent le bout de leur nez et Seznec fait parfois de la corde raide. Mais Guillaume Seznec a l'habitude de se sortir de situations financières difficiles, il en a vu d'autres. C'est un homme à l'allure décidée, grand, mince, au visage osseux, aux yeux clairs. Le visage de Guillaume Seznec porte de larges cicatrices de brûlures dues à un accident ancien. Si on demandait à Seznec ce qu'il va faire à Paris, il ne répondrait peut-être pas. Ce n'est pas vraiment un secret, mais tout de même on ne parle pas comme ça d'une "bonne" affaire. Or, Guillaume a toutes raisons de penser qu'il s'agit d'une bonne affaire, voyez plutôt :

Pierre Quémeneur, son ami, conseiller général du Finistère, homme bien placé, donc, il y a quelques semaines  lui a proposé l'énorme affaire. Qui, normalement doit rapporter beaucoup d'argent, sans risques, sans impôts à condition d'être malin. 

Tenez-vous bien : il s'agit d'acheter des voitures américaines pour le compte du gouvernement soviétique. Oui, a priori, cela peut paraître extravagant, mais en réalité c'est très simple, et cela s'explique. Lorsque les Américains ont débarqué en 1917 pour la Grande Guerre, ils sont arrivés comme d'habitude, on le sait maintenant, avec un matériel considérable et à la fin de la guerre, une bonne partie de ce matériel est restée là sur le territoire français, et notamment en Bretagne, où d'énormes stocks américains se sont ainsi constitués. D'autre part, il se trouve que les Soviétiques, eux, sont ressortis de cette guerre de 14 passablement appauvris et notamment en ce qui concerne les voitures, les moteurs, les châssis, les pneumatiques. En vrai, ils manquent de tout, de tout ce qui se trouve concentré dans les stocks américains sur le territoire français. Alors, bien entendu, il s'est trouvé des gens pour penser qu'il y avait là un marché fantastique. Vendre aux Russes des vieilles voitures américaines en bon ou mauvais état, peu importe. Et Pierre Quémeneur raconte à son ami Guillaume Seznec qu'il a rencontré à Paris un Américain et que cet Américain l'a mis dans la combine, comme on dit... Cet Américain est prêt à acheter jusqu'à 30.000 francs de l'époque une voiture américaine, même hors d'usage, qui n'en vaut que 10.000 sur le marché français ! Il donne, en plus, 2.000 francs de commission par voiture.

Seulement, il y a deux problèmes pour Pierre Quémeneur, primo c'est un homme politique, il est conseiller général du Finistère et il ne peut pas se permettre de trafiquer ouvertement sur un tel marché noir. Il lui faut quelqu'un qui reçoive le courrier venu de Paris, quelqu'un qui se charge officiellement des transactions, en somme il lui faut un prête-nom.

Guillaume Seznec, son ami, veut-il être ce prête-nom ?

Guillaume Seznec est d'accord.

Second problème de Pierre Quémeneur : la mise de fonds. S'il veut vraiment réaliser une bonne affaire, il doit disposer d'une première somme de 100.000 francs. Il faut acheter les voitures en bloc, une bonne centaine si possible, car il est bien évident que livrer les voitures une par une et à des semaines d'intervalle, ça n'intéresse pas l'Américain. Alors, pour ce second problème, Pierre Quémeneur se propose d'emprunter de l'argent à sa banque, les 100.000 francs nécessaires. Quant à Guillaume Seznec il mettra ce qu'il pourra.

Le départ pour Paris est fixé au 24 mai. 

Les deux amis partiront dans la voiture de Seznec, une vieille Cadillac justement, qu'il a déjà hypothèquée à Quémeneur et qui fera l'objet de la première transaction avec l'Américain. 

A deux jours du départ, Pierre Quémeneur a une mauvaise surprise : son banquier n'aime pas les risques, l'affaire ne l'intéresse pas et il ne consent à un prêt que de 10.000 francs.

Sans se décourager, Quémeneur téléphone à son beau-frère,  qui est notaire, qui lui doit de l'argent. Le beau-frère se fait un peu tirer l'oreille mais promet de réaliser 60.000 francs qu'il fera parvenir à Quémeneur selon son désir à Paris poste restante un chèque barré sur la Banque de France. Cela dit, Quémeneur est loin de son compte de 100.000 francs.

Alors, la veille du départ, au Café des Voyageurs à Brest, où les deux amis ont rendez-vous,   va se décider une transaction qui sera plus tard le chef d'accusation principal contre Guillaume Seznec. 

Quémeneur a une propriété que Seznec aimerait bien acheter. Il lui propose d'établir une promesse de vente à son nom en fixant le prix de la propriété à 35.000 francs. Ces 35.000 francs, il les paiera plus tard  et  pour compléter le prix d'achat de la propriété, Guillaume Seznec donne à son ami Quémeneur en liquide et en dollars américains mais sous la table l'équivalent de 60.000 francs. Ces dollars, Seznec dit les avoir gagnés pendant la guerre alors qu'il était le propriétaire d'une blanchisserie fréquentée par les officiers américains qui le payaient très souvent en pièces d'or. Trois cents pièces d'or dans une boîte en carton sont donc échangés le 22 mai 1923, vers 15 heures au Café des Voyageurs à Brest.

Je rappelle que ces 300 pièces d'or sont échangées contre une promesse de vente. 

Le 24 mai au soir, Quémeneur et Seznec vont dormir à L'hôtel Central.

Ils partents le lendemain pour Paris...

Seuls...

Tous les deux dans la vieille Cadillac.

Les jeux sont faits. 

Rien ne va plus...

Un drôle de destin est en marche...

Et, je vous retrouve après la page de publicité...

....................

Si le destin de Guillaume Seznec, maître de scierie, et de Pierre Quémeneur, conseiller général de Bretagne, est lié pour toujours au rythme cahotant d'une vieille Américaine dont la Russie a un besoin pressant.

Toute la France parlera bientôt de ce voyage à deux. 

Seznec conduit, et les ennuis commencent, pannes, crevaisons, moteur qui chauffe... Les deux voyageurs arrivent à Dreux à 17 heures. Ils ont mis 11 heures pour faire à peu près 300 kilomètres, même pas 40 de moyenne... A Dreux, en traversant la ville, nouvelle crevaison. Seznec s'arrête dans un garage pour acheter un pneu. Le garagiste n'a pas de pneus de Cadillac. Alors Seznec répare, mort de fatigue, après 11 heures de route, le voilà actionnant un cric de 15 kilos. Vers 19 h 30, ils repartent. Ils s'arrêtent pour dîner dans un restaurant,  décident de continuer la route et c'est Quémeneur qui est au volant maintenant car Seznec est éreinté. 

Mais quelques kilomètres plus loin, tous les deux se rendent compte que la voiture n'ira pas loin, que Quémeneur ne sera jamais à temps à son rendez-vous à Paris. Alors, ils décident de se séparer à la gare la plus proche et Quémeneur dit : "Essaie de continuer jusqu'à Paris. Si tu n'y arrive pas, retourne à Morlaix. Moi, je serai à L'hôtel de Normandie. C'est vers Saint-Lazare."

Pour couronner la journée, Quémeneur, en manoeuvrant, heurte un poteau à la gare. Rien de grave. Mais, vraiment, les deux hommes n'en peuvent plus.

Seznec repart tout seul, obstiné, têtu... Un peu avant d'arriver à La-Queue-les-Yvelines, nouvelle panne, à 50 km de Paris. Et, cette fois, panne d'essence.

Tout seul, au bord de la route, à 5 h 30 du matin, Seznec qui n'a pas dormi, achète 8 francs un bidon d'essence à un laitier. Il arrive enfin à La-Queue-les-Yvelines et se gare dans la cour de L'hôtel Nourrisson.

Cette fois, il renonce. 

La voiture ne tiendra jamais. On ne la vendra jamais dans l'état où elle est. Et il rentre à Morlaix, en se disant "On verra plus tard".

A 13 heures, Guillaume Seznec répare à  nouveau un pneu. 

Il ne trouve plus son cric, perdu, oublié sur le bord d'une route ou dans un garage...

Il en emprunte un au garage Coulomb.

Il prend 50 litres d'essence. Echange des bidons vides contre des pleins. Se repose à l'hôtel et reprend la route en sens inverse. 

Le soir, il couche à Pré-en-Pail et, le 28 mai, à 2 heures du matin, il est chez lui.

Les jours passent...

28, 29, 30, 31 mai, le 2 juin, Seznec se rend à Paris en train pour avoir des nouvelles de son associé. Il se rend à l'hôtel de Normandie. Personne n'y a vu Quémeneur.

Et, plus tard  personne ne se souviendra avoir vu Seznec demander des nouvelles de Quémeneur.

Car les mystères commencent...

Enfin, les mystères, selon les uns, les mensonges selon les autres.

Les incertitudes, dirons-nous plutôt.

Dimanche 10 juin, Seznec reçoit la visite de Me Pouliquen et de Louis Quémeneur, respectivement beau-frère et frère du conseiller général. 

Me Pouliquen s'étonne de ne pas avoir de nouvelles.

La famille est inquiète.

Guillaume raconte l'aventure, les pannes,  l'affaire des voitures dont il n'a pas de nouvelles.

"J'ai laissé Pierre Quémeneur à Dreux ! Il a pris le train pour Paris. Depuis, je ne l'ai pas revu."

Mais, enfin, avec qui avait-il rendez-vous à Paris ? Comment s'appelle cet Américain ? 

"Je ne peux pas vous dire exactement... Chardley, je crois... ou Sherdlay ou Sherdy, un nom comme ça... Vous savez, je n'ai reçu que 2 lettres de lui pour Quémeneur, je les lui ai données sans faire vraiment attention à son nom..."

"Mais, enfin, il faut signaler sa disparition à la police, pas de nouvelles depuis 15 jours... C'est trop. C'est anormal. Il aurait écrit à sa sœur, ou à son frère  il aurait téléphoné.... Ne serait-ce que pour dire qu'il avait bien reçu le chèque !!!"

Guillaume Seznec accepte d'aller voir la police de Rennes avec la famille.

On les rassure un peu...

Après tout, M. Quémeneur, a 45 ans, il est célibataire, s'il est à Paris en galante compagnie, par exemple, c'est son droit.

Seznec rentre chez lui.

Me Pouliquen et Louis Quémeneur vont à Paris se renseigner.

A L'hôtel de Normandie, rien. Aucune trace d'un voyageur du nom de Quémeneur. Aucune trace dans les endroits qu'il fréquente habituellement. 

A la poste restante, le chèque n'a pas été retiré.

Toutefois, l'employé se souvient vaguement qu'un homme l'a réclamé à deux reprises, mais le 26 mai... Alors que le chèque n'était pas arrivé, dit-il.

C'est très curieux.

L'incertitude grandit chez les Quémeneur.

Ils rentrent en Bretagne et décident de déposer une plainte officielle, le 13 juin.

Pierre Quémeneur a disparu, je vous le rappelle  depuis le 26 mai. 

Hors, le lendemain du 13 juin, le lendemain donc du dépôt de plainte, un télégramme expédié de la ville du Havre met fin aux inquiétudes et annule la plainte.

Que dit le télégramme ?

"Ne rentrerai à Landerneau que dans quelques jours. Tout va pour le mieux. Signé Quémeneur."

Une semaine plus tard...

Pierre Quémeneur n'est toujours pas rentré, et, de disparu  il passe pour mort. 

Un employé de la gare du Havre a découvert dans la salle d'attente une valise abandonnée...

C'est la sienne. Serrure fracturée.

Elle semble avoir séjourné dans l'eau.

On y trouve quelques traces de sang.... Du linge sale, un portefeuille, un carnet de notes et le double de l'acte de vente entre Seznec et Quémeneur. 

La famille ne reconnaît pas l'écriture de Quémeneur sur le petit carnet dont plusieurs pages ont été arrachées.

La famille affirme que jamais Quémeneur n'aurait vendu sa propriété à qui que ce soit, surtout pas à Seznec qui n'a pas d'argent et surtout pas pour 35.000 francs, somme ridicule, et surtout pas sans tenir sa famille au courant !

Voilà Seznec suspect numéro 1 et inculpé quelques jours plus tard...

Il est le dernier à avoir vu Quémeneur vivant.

Il n'a jamais parlé, lui non plus, de cet acte de vente...

Et l'on dresse rapidement la liste de ses mensonges.

Premièrement  il dit avoir quitté Quémeneur à la gare de Dreux.

C'est faux.

Il ne reconnaît pas la gare et prétend maintenant que c'est à Houdan !!!

Or, à Houdan, à 21 h 30, pas de train pour Paris.

Deuxièmement, l'écriture du petit carnet ressemble à la sienne... On y trouve notamment le détail d'une note de frais où figure le prix d'un billet Dreux Paris pour Quémeneur.

Le prix est faux !!!

C'est celui de l'annuaire sans la taxe.

C'est donc Seznec qui a tenté de fabriquer une preuve.

Troisièmement  l'acte de vente est un faux !

Son auteur a calqué les signatures sur un autre document, y compris la sienne !

Et son auteur, c'est Seznec !!!

Quatrièmement, on découvre dans le grenier de Seznec une machine à écrire. C'est celle qui a tapé l'acte de vente, or, cette machine a été achetée au Havre le 13 juin.

Cinquièmement, le télégramme signé Quémeneur est aussi un faux ! Daté du 13 juin, jour où Seznec est au Havre pour y acheter la machine. C'est donc lui qui l'a expédié !!!

Sixièmement, Seznec n'a pas d'alibi pour le 13 juin... Il s'embrouille dans ses dénégations.

Il n'en a pas non plus pour le 20 juin, jour où l'on a découvert la valise.

Septièmement, cette histoire de voitures américaines vendues aux Russes est une fable ! L'Américain Scherdy ou Scherdley n'existe pas.

L'adresse de cet inconnu donnée par Seznec ne correspond à rien !

Huitièmement, l'employé de la poste restante se souvient maintenant que l'homme qui a réclamé le chèque, s'est présenté finalement le 2 juin !!!

Or  le 2 juin, Seznec était à Paris. Pour y chercher Quémeneur, dit-il...

Écrasantes...

Les charges sont écrasantes.

Et Guillaume Seznec, qui continue de nier, s'enferre de plus en plus.

Pourquoi se trompe-t-il de gare ???

Pourquoi dit-il qu'il était à tel endroit alors que les témoins disaient le contraire ???

Pourquoi n'a-t-il pas demandé de nouvelles de Quémeneur ???

Pourquoi n'a-t-il pas parlé de la vente de la propriété ???

D'où sort-il ces dollars or que personne n'a vus ???

Comment achèterait-il une maison avec, alors qu'il est noyé de dettes ???

Qu'a-t-il fait du cric de sa voiture ???

Le corps de Quémeneur a beau resté introuvable, et il le restera toujours, Seznec a beau crié son innocence, il semble que le moindre détail se retourne contre lui !!!

Que le moindre geste fasse de lui un coupable indiscutable !!!

D'ailleurs, à son procès, les témoins de la défense sont peu nombreux.

Oh, Il y en a bien quelques-uns qui affirment avoir aperçu Quémeneur vivant à Paris après le 26 mai...

Mais qui pourrait les croire ???

Il ne fait aucun doute que Seznec a tué Quémeneur sur la route de Paris, dans la nuit du 25 au 26 mai  et l'a enterré quelque part.

Guillaume Seznec n'échappe à la peine de mort que par l'astuce suivante : le 4 novembre 1924, le jury le déclare coupable d'avoir assassiné Quémeneur en lui tendant un guet-apens mais sans préméditation.

Ces deux termes contradictoires "guet-apens"  "sans préméditation" l'envoient au bagne à perpétuité à une seule voix de majorité.

1927, Guillaume Seznec est au bagne. 1947, le bagne est supprimé, les forçats sont rapatriés.

Guillaume Seznec arrive au Havre le 2 juillet.

Au Havre, oui, ville qui fit jadis la preuve de son crime.

Et il est gracié par le général de Gaulle.

Il retrouve sa fille cadette  sa femme est morte de misère et de chagrin...

Sa fille aînée,  devenue carmélite, a subi le même sort. 

La fille cadette de Guillaume, Jeanne, s'est battue pour la révision. Elle a fini par épouser l'un des témoins de la défense, un homme qui affirmait en 1923 avoir vu Quémeneur vivant à Paris, dans un autobus.

Jeanne et son mari décident de recueillir Guillaume Seznec chez eux.

Le 3 octobre 1948, Jeanne tue son mari de plusieurs coups de revolver.

Elle dit de lui : "C'était un mythomane, un sadique, qui menaçait sans cesse de pouvoir faire renvoyer mon père au bagne, quand il le voudrait !"

Jeanne est acquittée pour légitime défense en 1949.

La voilà seule avec son père.

Des années ont passé.

Les tentatives de révision ont échoué.

Des dizaines de livres paraissent "coupable ou innocent ?" "Erreur judiciaire ?" "Machination politique ?"

De nouveaux témoins surgissent. 

On cherche encore et toujours le corps de Quémeneur.

Un crime sans cadavre reste un point d'interrogation gigantesque depuis 30 ans.

Le 15 novembre 1953, Guillaume Seznec, vieilli, blanchi, son maigre visage aiguisé par 20 ans de bagne, Guillaume Seznec sort de chez lui à Paris rue du Chevaleret. Il traverse le boulevard du Port-Royal, une voiture surgit et elle ne peut pas freiner.

Guillaume Seznec est dans le coma, victime d'un traumatisme crânien, il meurt 3 mois plus tard, le 13 février 1954.

3 mois d'agonie douloureuse, silencieuse.

Étrangement, pour l'étrange assassin d'un crime étrange et  si Guillaume Seznec a une tombe...

Ou se trouve celle de Pierre Quémeneur ?

Cette dernière et énorme question n'est pas la seule ni la dernière de l'affaire Seznec dont je viens pour vous de réouvrir le dossier.

Demain entre 7 h et 7 h 30...

Philippe Gildas vous posera les premières questions qui nous tracassent, celles pour lesquelles nous avons besoin de vos témoignages et de réponses précises.

Alors...

Si vous avez des témoignages précis sur les questions qui vous seront posées demain matin...

Je vous demande d'appeler Europe 1 demain au 256 90 20, à partir de midi et à partir de midi seulement.

Nous serons en direct et je serai là pour vous écouter.

Merci d'avance et à demain pour les grandes enquêtes d'Europe 1.

 

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