Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
28 Novembre 2024
“La critique est la puissance des impuissants.”
Alphonse de Lamartine
Rappel : Plaidoirie de Me Philippe Lamour :
Si vous ajoutez à ces faits que des ouvriers qui travaillaient près du pont de Lézardrieux, fin mai ou début de juin, ont vu des automobilistes jeter dans le Trieux une caisse, pas une caisse d’oranges, une caisse de 1 mètre 80 de long sur 1 mètre de large, caisse qui en tombant a fait une gerbe d’eau de plusieurs mètres, et que cette caisse paraissait si bien clouée qu’elle ne s’est pas rompue en touchant l’eau, comme son poids et les lois de la vitesse le commandaient, ne seriez-vous pas comme moi troublé, qu’à cette scène de meurtre corresponde, quelques jours après, une scène de disparition de cadavre ?
Il y a, sous le pont de Lézardrieux, un gouffre bien connu, assez profond. Qu’est-ce que c’est encore que ces gens qui s’amusent à jeter des caisses de 1 mètre 80 dans le Trieux ? Il faudrait tout de même bien le savoir. Il faudra bien tout de même qu’on les entende ces trois témoins. On ne peut tout de même pas laisser passer avec indifférence des faits aussi singuliers et nous pouvons tout de même dire que nous trouvons étrange et surprenant qu’on ne soit pas plus curieux de savoir qui mitraille un homme à 2 heures du matin, sur les bords du Trieux, dans un lieu et pendant une certaine nuit qui coïncident étrangement avec la date et les lieux où les témoignages amènent Pierre Quémeneur après son voyage à Paris. Il est impossible qu’on ne s’inquiète pas de savoir qui s’amuse à jeter, à un moment où ils peuvent croire n’être pas vus et où ils ne seraient effectivement pas vus sans le hasard d’un travail sous le pont de Lézardrieux qui permet à trois ouvriers de surprendre la scène, une caisse qui a précisément les dimensions du corps d’un homme.
Si ces faits n’ont rien à voir avec la disparition de Pierre Quémeneur, s’il s’agit d’autres faits et d’un autre crime, qu’au moins on le sache, qu’au moins on n’ait pas l’air de ne pas vouloir le savoir. Ou alors, il faut admettre qu’il y a dans les environs de Traou-Nez des gens qui ont des distractions singulières. Je croyais jusqu’ici que la Bretagne était un pays de moeurs simples. Je verrais précipiter du haut du pont de la Concorde une caisse de 1 mètre 80, je trouverais cela bizarre et, si l’agent de service ne s’inquiétait pas, je vous assure qu’il m’inquiéterait.
.............................................................
Annick Le Douget en page 123/124 :
« L'immersion du corps de Quémeneur
Enfin, qu'est devenu le corps de Quémeneur dans ce scénario ? Il gît dans le Trieux si on en croit Hervé qui l'évoque dans La Province le 1er avril 1931 et dans son livre Justice pour Seznec. Selon une rumeur circulant depuis plusieurs années sur Lézardrieux, une caisse aurait été lancée dans la rivière depuis le pont de Lézardrieux en mai ou juin 1923. Trois ouvriers qui y travaillaient, ainsi que deux autres témoins, ont vu un jour un véhicule s'arrêter sur le pont entre 9 heures et 10 heures du matin. Deux hommes en sont sortis et ont précipité par-dessus le parapet une lourde caisse de plus d'un mètre de long. Les ouvriers ont pensé sur le coup qu'elle contenait des denrées avariées, mais par la suite, ils ont imaginé un lien avec l'affaire Seznec, et la rumeur s'en est propagée. D'ailleurs, un témoignage sur cette rumeur de Lézardrieux avait déjà été versé aux débats du procès de 1924, et écarté ; il s'agissait de la déposition en date du 18 octobre 1924 d'un certain Pellé, voyageur de commerce, qui avait entendu un client du restaurant où il déjeunait relater qu'il avait assisté à la scène en 1923 ; mais ledit voisin de table tombait des nues lors de son audition, et prouvait qu'il n'était dans cette commune que depuis juillet 1924. On voit là les redoutables méandres des rumeurs villageoises.
Toutefois, pour Hervé, à n'en pas douter, cette caisse dont il n'hésite pas à préciser lui-même les dimensions, 1 m 80 de long sur 50 à 60 cm de large, était le cercueil contenant le corps de Pierre Quémeneur ! Traou-Nez ne se situe qu'à deux kilomètres du pont à vol d'oiseau, et sous ce pont, écrit-il, il y aurait « un gouffre d'au moins trente mètres à marée basse [...], une cuvette qui passe pour ne jamais rendre ce qui y est jeté ».
A la demande du procureur général, une enquête est diligentée par la police début 1932 sur cette rumeur colorée par Hervé, mais aucun élément vérifiable ne peut être donné par les cinq témoins entendus. Pas un seul ne sait ce qu'il y avait dans la caisse. On peut juste s'étonner de ce que des assassins viennent en plein jour et devant témoins jeter à l'eau le cadavre de leur victime... Mais surtout, aucun d'eux ne peut préciser à quelle date le fait s'était passé : l'un déclare que c'était début mai 1923, le second avant le 19 mai 1923 ; les trois autres affirment que l'incident était intervenu quelques jours, où pour l'un quarante-huit heures, avant le signalement de la disparition de Quémeneur dans la presse, sachant que les journaux n'en avaient informé leurs lecteurs qu'à partir du 24 juin 1923. »
Pont Lézardrieux point orange en haut, Traou-Nez panneau Parking tout en bas.
Hervé dit que Traou-Nez n'est qu'à 2 kms du pont à vol d'oiseau,
en réalité il est à 4 kms...
...................................................................
Rien à ajouter..
Ah si...
Madame Jourdan quand vous osez écrire qu'Annick Le Douget n'a fait là que son travail de greffière ...
Je vous suggère avant de parler de lire son livre...
Mais, attention, danger, il risquerait de vous instruire !
Charles Victor Hervé et Eugène Delahaye sont deux escrocs qui ont enfumé l'affaire Seznec par leur haine de la justice et de ses magistrats.
Bosser et Privat sont des dommages collatéraux de cette mauvaise campagne pour innocenter Seznec.
Aucun d'entre eux n'a pensé au mal qu'ils faisaient un peu plus chaque jour à la famille de Pierre Quémeneur.
Croire encore aujourd'hui aux pistes de Plourivo ou de Lézardrieux, c'est soit faire preuve d'un entêtement borné, soit se servir de ces deux vieilles pistes pour tenter de prouver encore et encore l'innocence de Seznec.
Et c'est bien malvenu.
Quant à Me Philippe Lamour..
En tant qu'avocat et payé pour, il a défendu ses clients mais n'a pas pu les empêcher d'être condamnés...
Car Me Alizon, l’avocat des Quémeneur, veillait au grain.
L'Ouest-Éclair du mercredi 5 octobre 1932, page 5.
Sicut dixit.
Liliane Langellier
L’Ouest-Éclair, 11 juin 1931
P.S. Madame Jourdan...
Votre journaliste "V. Boisseau" s'appelle en fait "Victor Boisseau".
Il est né le 28 mars 1876 à Paris.
Il a bossé au Petit Parisien puis à Ouest-Eclair où il se trouve en 1931.
"Dans la nuit du 26 au 27 mai" !
Bolloch et Petit-Guillaume vaincus par K.O.
Qui dit mieux ?