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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

Affaire Seznec. Mercredi 20 juin 1923. On découvrit en gare du Havre la valise de M. Quemeneur.

Tout ce que j'ai fait d'important pourrait tenir dans une petite valise.
Marcel Duchamp.

 

Pour la découverte de la valise, histoire de changer un peu, j'ai plongé dans le livre de Claude Bal en page 64 et suivantes :

"Ce jour-là, vers 18 heures, un individu vêtu d'un complet gris et d'une casquette de marin, portant sur le bras un ciré noir, demanda à l'employé de service, Delamare, de lui ouvrir la porte de la salle d'attente des troisième classe de la gare du Havre, alors fermée, aucun train n'étant en partance.
L'homme pénétra dans la salle et s'installe sur une banquette.
Quelques instants plus tard, un facteur de l'Ouest-Etat, Eugène Le Roy, traversa cette salle et surprit le voyageur en train de fouiller dans une valise jaune, qui se trouvait devant lui. Mais, quand il aperçut le facteur, il s'empressa de refermer la valise et, d'un coup de talon, la repoussa sous la banquette, où il s'allongea, d'un air dégagé, après avoir placé, sous sa tête, une seconde valise.
Vers 19 h 15, un troisième employé de la gare du Havre, Pierre Achille, qui venait de prendre son service, n'a vu, lui aussi, qu'un seul et même voyageur dans la salle des troisième. Cet homme avait deux valises et M. Achille se souvient qu'il était couché sur un banc en coin.
Vers 20 heures, ce voyageur se rendit à la bibliothèque et montra, au contrôle, un billet passe-partout, aller, place entière, pour Saint-Nazaire, via Paris.
Pierre Achille note que, s'étant absenté pendant trois quarts d'heure environ, il retrouva, à son retour dans la salle d'attente, le même voyageur, toujours seul et allongé dans la même position.
Le quatrième employé, le surveillant Moutel, a ouvert à 21 heures la porte de la salle d'attente des troisième classe qui donne accès sur les quais. Un seul voyageur en est sorti. Toujours le même.
Il était porteur d'une grosse valise, déclare le surveillant. Il m'a demandé le train pour Paris. Je le lui ai indiquéMais, continue M. Moutel, presque en même temps j'ai pénétré dans la salle d'attente, où j'ai aperçu aussitôt une valise jaune, plate, abandonnée sous une banquette. J'ai conclu que cette valise ne pouvait appartenir qu'au voyageur qui venait de sortir puisqu'il était seul à l'intérieur.
Moutel joignit Pierre Achille et le prévint qu'il avait trouvé une valise abandonnée sous une banquette de la salle d'attente des troisième classe.
Cette valise ne peut appartenir qu'au voyageur que j'ai vu couché sur la banquette, affirma celui-ci.
Moutel partit à la recherche de ce voyageur distrait. Il le retrouva installé dans un compartiment du train de Paris et lui demanda s'il n'avait pas oublié une valise.
Non, fit l'homme, cette valise n'est pas à moi.
Puis, désignant le filet au-dessus de sa tête :
Voici la mienne.
Quelque peu surpris, Moutel se rendit dans le bureau du sous-chef de gare, Joseph Hélonis, dont voici la déclaration à l'instruction :
 
Le 20 juin 1923, à 22 h 30, après le départ du train 144, le surveillant Moutel m'a remis une valise qui avait été abandonnée dans la salle d'attente des troisième classe. J'ai remarqué que la serrure en avait été fracturée. Elle renfermait du petit linge, de menus objets sans valeur et des papiers d'identité au nom de Quemeneur.
Dans la soirée du 20 juin, en procédant à une tournée générale de surveillance, vers 21 heures, je n'ai aperçu qu'un seul voyageur dans la salle d'attente des troisième classe. Il était assis, sur le banc de gauche, accoudé sur une valise.
 
Tous ces témoins décrivent d'une manière identique ce voyageur suspect :
 
Vingt-cinq ans environ. A peu près un mètre soixante-cinq. Mince, châtain, petite moustache. Habillé d'un costume gris clair et coiffé d'une casquette qui peut être de jockey ou de navigateur.
 
Confrontés avec Seznec, les employés de la gare, MM. Hélonis, Moutel, Delamare, Le Roy et Achille déclarèrent qu'il ne pouvait s'agir de lui. Ce n'est pas cet homme, affirmèrent-ils, qui abandonna la valise de Quemeneur."

 

Inventaire de la valise :
 
-  une chemise, trois cols, une cravate, une serviette de toilette, quatre mouchois, deux paies de chaussettes, une brosse à habit et une serviette de cuir.
- dans cette serviette se trouvaient un portefeuille vide et "un carnet de note (*) avec couverture de toile cirée noire renfermant diverses annotations notamment deux listes intitulées l'une "frais Quéméneur", l'autre "frais Seznec" et dont lécriture est par endroits délavée. (in Procès-verbal du 25 juin 1923 de saisie d'une valise ayant appartenu à Quéméneur) 
En effet, sur certaines pages étaient rédigées jusqu'au feuillet 48, de courtes notes et des comptes de frais. La serviette contenait également divers documents, notamment des papiers d'identité, une carte de Seznec recommandant à M. Ackermann de réserver bon accueil à son ami Quéméneur, une carte grise d'automobile au nom de Quéméneur et surtout un acte dactylographié sur une feuille de papier timbré, en date du 22 mai 1923, stipulant promesse de vente de la propriété sise à Plourivo de Pierre Quéméneur à Guillaume Seznec.
 
A cet inventaire (in Guy Penaud, page 114), Denis Seznec ajoute (et c'est d'importance) :
La promesse de vente de la Cadillac passée avec le meunier Le Verge (page 115)
 
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