Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
11 Mai 2025
"La minute où vous commencez à vous soucier de ce que pensent les autres, c'est la minute où vous cessez d'être vous-même."
Meryl Streep
Il ressort de l’information avec la même évidence que le télégramme expédié le 13 juin 1923 du Havre, sous le nom de Quémeneur et adressé à la sœur de celui-ci pour lui donner de bonnes nouvelles, est un faux et que Seznec en est l’auteur. Une expertise a établi, avec la dernière évidence, que la minute de ce télégramme a été écrite par Seznec et non par Quémeneur. On n’a d’ailleurs trouvé aucune trace de passage de Quémeneur au Havre le 13 juin. Par contre, on sait que Seznec s’y trouvait ce jour-là. Parti de Morlaix en automobile le 12 juin vers 19 heures, sous le faux prétexte de se rendre à Tréguier où nulle affaire ne l’appelait, il abandonne sa voiture, sans motif, dans un verger appartenant à la veuve Jacob, à Lan-Vian, près de Plouaret, prend à la station de ce bourg le rapide 502 qui y passe à 21 h 57 et se trouve le lendemain dans l’expresse 171, de Paris au Havre, qui passe à la gare de Rouen. A 10 h 50, deux négociants en machines à écrire, MM. De Hainaut et Legrand, qui prennent ce train à Rouen, s’y installent, en effet, dans le même compartiment de seconde classe que lui, et tous trois descendent au Havre. Vers 15 heures, Seznec entre dans la boutique du sieur Chenouard, marchand de machines à écrire, 22, rue de la Bourse, pour y acheter une machine portative d'’occasion, De Hainaut et Legrand s’y trouvent eux-mêmes et le reconnaissent et, à leur témoignage si décisif s’ajoutent ceux non moins formels de Chenouard et de ses employées, les demoiselles Feuilloley et Héranval. A 16 h 35, il est au bureau central de la poste et remet aux mains du commis Hue, qui croit bien le reconnaître, le télégramme rédigé d’avance sur un imprimé réglementaire.
A 17 heures, muni de la machine à écrire dont il a fait l’emplette chez Chenouard, il reprend l’express n° 158 pour Paris et arrive à la gare Saint-Lazare à 20 h 8, traverse la ville et gagne la gare Montparnasse, tout juste à temps pour prendre l’express n° 599 qui, à 21 heures, assure le service de Paris à Lannion. Il y voyage jusqu’à Guingamp avec deux habitants de Carhaix, les sieurs Gadois père et fils, qui retrouvent sans hésitation en lui leur compagnon de route et reconnaissent même, dans le paquet dont il était chargé, le colis que formait, emballée, la machine à écrire. Il descend à Plouaret le 14 au matin, à 6 h 43, et entre 7 heures et 7 h 30 reprend son automobile dans le verger de la veuve Jacob pour être à Morlaix vers midi.
Aux témoignages irrécusables par leur nombre et leur concordance qui ont permis de reconstituer cet itinéraire, avec une rigoureuse précision, Seznec n’oppose que d’impuissantes dénégations. Il prétend que le 12 juin, après son arrêt à Lan-Vian où il reconnaît avoir abandonné son automobile, sans en donner d’ailleurs des raisons plausibles, il est allé à Saint-Brieuc chercher des charbons de rechange pour sa magnéto d’allumage. Il y aurait passé la nuit et, le lendemain 13, il se serait rendu à Brest et Saint-Pierre Quilbignon. Le soir du 13, il serait rentré chez lui pour y coucher, et le 14, dans la matinée, il serait allé à bicyclette reprendre son automobile à Plouaret.
Mais toutes les personnes dont il se réclame pour confirmer cet alibi le confondent, et il n’est pas jusqu’à sa femme et jusqu’à sa bonne qui déclarent que du 12 au 14 juin il n’est revenu à aucun moment à son domicile. Pourquoi donc Seznec voulait-il faire croire, par le subterfuge d’un faux télégramme, que Quémeneur, à cette date du 13 juin, était vivant et se trouvait au Havre ? La réponse à cette question se présente d’elle-même quand on se souvient que, dès alors, la famille de Quémeneur s’inquiétait de ne rien savoir de lui et avait fait, près de la police de Rennes, les premières démarches en vue de l’ouverture d’une enquête. Il craignait les recherches, se préoccupait de les retarder en tous cas, les dérouter ; et le choix du moyen auquel il s’arrête démontre à quel point il était alors sûr de la mort de Quémeneur puisqu’il se risquait à un faux que le retour possible de sa victime, si elle eût été encore vivante, aurait suffi à démasquer."
"Le même soir, vers 19 heures Seznec remise sa camionnette portant faussement l'immatriculation de la Cadillac (elle n'était, en effet, pas déclarée) dans le verger d'une ferme isolée, appelée "Lann-Vihan" (en français la "Petite Lande") distante de plus d'un kilomètre du bourg de Plouaret..."
Guy Penaud en page 81.
Le Journal du 29 juillet 1923
Guillaume Seznec a toujours reconnu être allé à Plouaret...
Ce qu'il ne reconnaît pas, c'est d'être allé au Havre, nuance...
D'après Marie-Jeanne dans la DBP du 5 juillet 1923, Seznec est parti de chez lui pour Tréguier le 12 vers 17h30... Morlaix - Plouaret environ 34 kms.
"Nous avons un camion de six tonnes disponible, nous dit Mme Seznec, et un conducteur prêt à partir. Mon mari n'attendait donc pas et, le 12 juin, vers 17 h 30, espérant bien traiter, lui aussi, pas mal de transports de pommes, il quittait Morlaix en auto, se rendant à Plouaret. Parvenu dans la région, la machine s'arrêta : panne de magnéto ou panne de carburateur, je ne sais plus, mais il ne pouvait pas réparer par les seuls moyens dont il disposait à cet instant et il lui fallut laisser la voiture."
Liliane Langellier
P.S. Tiens, on n'entend plus parler de l'omnisciente Catherine Clausse (?)
Elle doit être en train de corriger à la main sa quatrième de couverture...
Car, pour un prix de 38 euros, ses futurs lecteurs (?) peuvent prétendre à ne lire que des exactitudes...
L'ouvrage sera-t-il en vente au bar de Botsorhel ???
Avec séance dédicaces de l'ancienne tenancière ???
Si elle a besoin d'un VRP multicartes pour la distribution de son ouvrage, j'en connais un qui, entre deux caisses de Bourgueil, pourrait l'aider à refourguer son chef-d'œuvre, si, si...
D'ailleurs, où achète-t-on ce livre qui n'est nulle part sur Internet ???
P.S. 2 Le blog de madame Claudine Jourdan est devenu un véritable repoussoir...
Où elle se mélange les crayons avec les heures d'été et les heures d'hiver. Une passion héritée de Catherine Clausse...
Elle veut absolument que Guillaume Seznec soit innocent..
Mais ce n'est pas parce qu'elle le veut que c'est le cas !