Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
9 Mars 2025
Les gens vraiment intelligents ne sont jamais méchants.
Françoise Sagan (70 ans du roman "Bonjour Tristesse")..
Ouest-Éclair
Ouest-Éclair
Camard s'est marié avec une demoiselle Vidal !!!
Ouest-Éclair
Vire 1936
Vidal Antoinette Léontine Jeanne (1er avril 1911 Cherbourg - 27 novembre 1972 Sucy-en-Brie)
Camard René Edmond (18 mai 1911 Cherbourg - 4 mars 1995 Créteil)
J.O.
[Je rappelle ici que Thierry Lefebvre - sans aucune esbrouffe de quelque sorte que ce soit - a indexé sur Geneanet 2.836 personnes de l'affaire Seznec].
Thierry Lefebvre...
Qui était René Camard ?
Journal Officiel du 5 octobre 1945
Journal Officiel
Sur Généanet.
Son père, Arthur Camard, était né à Saint-Brieuc le 24 mai 1875.
Qu'est-ce que le rapport Camard ?
"Depuis la fin de l’année 1953, un jeune reporter, Claude Bal, ne quitte plus Seznec. Il veut recueillir ses confidences pour "Paris-Match". Il fait signer à Seznec un papier le chargeant de façon exclusive de découvrir des faits nouveaux en vue d’une révision du procès."
in blog de Denis Langlois.
Octobre 1955.
Claude Bal fait paraître son livre : "Seznec était innocent".
Avec, en couverture, la photo de Guillaume Seznec sur son lit de mort.
Il dépose officiellement une demande de révision au ministère de la Justice.
"Un policier, le commissaire divisionnaire René Camard, est désigné pour vérifier toutes ces affirmations. Il entend les témoins cités par Claude Bal, du moins ceux qui sont encore vivants."
in Denis Langlois page 171 de son dernier livre.
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Claude BAL né le 15 janvier 1930 à Paris 14e.
Mort le 26 août 1988 à Mondreville (Yvelines).
Il a eu deux enfants. Frédéric Bal et Claude Junior.
Qui semblent bosser tous deux dans le cinéma.
Entre 1953 et 1955, il a vraisemblablement eu une relation avec Jeanne Seznec. Mais aussi avec sa fille Francette.
Quatrième de couverture de son livre paru en septembre 1955 :
"J'ai rencontré Claude Bal alors qu'il n'avait pas encore dix-huit ans ; il taquinait la muse, et les poèmes qu'il écrivait apportèrent la preuve de son talent littéraire. Plus tard, il lui arrivait de partir trois mois pour la campagne, et d'en revenir avec les trois cents pages d'un roman qu'il finissait toujours par détruire. Je ne lui donne pas tort : il a appris son métier avec intelligence. Il a exercé toutes les professions et, pourtant, il n'a que vingt-cinq ans. Ce qui l'a sauvé, c'est qu'il n'a jamais cessé d'écrire. Une fois encore, je l'approuve, car c'est là son véritable métier. On s'attendait à ce qu'il présente un roman au Prix Goncourt... Non, il a rencontré Seznec, découvert son histoire, mené une difficile enquête et démontré l'innocence de l'ancien forçat. Là où tous les autres avaient échoué depuis plus de trente ans, il a réussi avec éclat. Son ouvrage est l'un des plus passionnants « policiers » que j'aie jamais lu, un « policier » vécu, dans lequel Claude Bal a fait toute la lumière sur la plus mystérieuse affaire de ce siècle : l'assassinat du Conseiller général Pierre Quémeneur. Sans tout son talent, toute sa persévérance, tout son courage, ce jeune écrivain-enquêteur n'y serait jamais parvenu."
C'est signé J.R. Mais je pense que l'auteur en est Jean-Luc de Carbuccia.
Petit-Guillaume sur Claude Bal (in les confidences à Bernard Le Her retranscrites par Denis Langlois) :
"Si tu savais ce qu’a dit Claude Bal sur ta mère. C’est un salaud, Claude Bal, tu sais. Je me demande même s’il n’a pas fricoté avec Francette. Parce qu’ils sortaient le soir, ils ne rentraient que le lendemain matin.. Tu sais, Claude Bal, lui, il s’en fout pas mal. Il croit en rien du tout. Ce qu’il veut, c’est ramasser de l’argent. Bon, il laissait des rognures à ta mère…"
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Cela donne lieu au "rapport Camard".
"Il me fallut attendre quarante années avant de prendre connaissance des 294 pages de la très éclairante enquête du 1er juin 1956 du Commissaire divisionnaire René Camard, chef de la 1ère section de la Direction des services de police judiciaire. Selon ce rapport, rien de tangible ne restait des allégations de Bal."
in la page 62 du livre du juge Favard.
Je viens de jeter un coup d'oeil sur nos trois auteurs principaux, histoire de voir ce qui était dit sur ce rapport Camard...
1/ Bernez Rouz
C'est celui qui en parle le plus...
En page 65 et en note, pour signaler que Camard a opposé un démenti formel à l'accusation visant Marie Priser, employée de préfecture à Brest (3, rue Parmentier), comme dactylographe des promesses de vente.
Elle était surtout l'épouse d'Hilaire Métais, le grand pote de Guillaume Seznec.
En page 138 et en note, pour conter la confrontation entre Claude Bal et Francis Gherdi (selon procès-verbal du 10 janvier 1956.
En page 155 et en note, pour évoquer le témoignage de Juliette Le Her devant le commissaire Camard le 15 février 1956.
En page 161, pour évoquer la thèse d'un meurtre de Pierre Quémeneur dans les caves du café Au Tambour. Thèse démontée pierre à pierre par le commissaire Camard.
En page 164, et en note :
"Le commissaire Camard interroge aussi les anciens détenus qui tous, sauf un, ont affirmé n'avoir pas été les témoins des prétendus aveux de Le Her. Le procureur général estime alors que ce seul témoignage est insuffisant pour établir la culpabilité de Le Her, meurtrier de Quéméneur."
En page 197, pour souligner l'action de Camard dans l'histoire Héranval et démentir l'odieuse rumeur selon laquelle Mlle Louise Héranval couchait avec le commissaire Vidal, lors du procès de Quimper.
Rumeur s'appuyant sur cette photo qui a été, en fait, prise à Morlaix fin juillet 1923. Mlle Héranval et le commissaire Vidal se rendant chez le juge d'instruction.
2/ Denis Langlois :
En pages 171/172
Et, toujours chez Langlois, en page 172 :
"Bref, conclut le rapport du commissaire Camard, il n'est pas utile d'insister sur le manque de sérieux de la requête présentée par M. Bal, à laquelle peut s'appliquer le jugement porté en 1932 par le tribunal de Rennes sur la campagne de presse du journal La Province qualifiée "d'ensemble d'allégations, de suppositions, d'appréciations, d'hypothèses et de raisonnements". Toutefois, les procédés utilisés par l'auteur : déformation des faits, falsification des témoignages, création de témoins imaginaires, sont tels que, s'ils avaient été utilisés sciemment, ils constitueraient le délit d'outrages à magistrats. De toute façon s'applique à lui, à la lettre, le qualificatif de "farceur" qu'il a attribué à son prédécesseur Hervé."
En page 250 :
"En ce qui concerne Gherdi, les vérifications effectuées en 1956 par le commissaire Camard font apparaître qu'il nie avoir traité des affaires avec Pierre Quémeneur et l'avoir rencontré après sa disparition."
En page 291 (affaire Héranval/Vidal) :
"Le commissaire René Camard, chargé d'examiner la requête de Claude Bal, interroge en 1956 le garagiste Hodey. Il reconnaît que, pendant le procès qui a duré quinze jours, les témoins qui vivaient env ase clos dans le palais de justice, ont fini par lier connaissance et sympathiser par groupe. "Mais, déclare-t-il, il m'est impossible de dire que le commissaire Vidal a noué des relations avec l'une ou l'autre des jeunes femmes ou jeunes filles témoins."
En page 323 :
"Seul le commissaire Camard, nous l'avons vu, en fait état en 1956 dans son rapport : Guillaume Seznec n'est pas en mai 1923 un néophyte en matière d'achat et de vente de voitures américaines."
3/ Michel Pierre
Michel Pierre le cite en pages 204 et 205 quand il évoque les élucubrations de Claude Bal.
Et, il ajoute :
"De son côté, le procureur général chargé de transmettre la demande de révision portée par Claude Bal à la chambre criminelle en octobre 1956 concluait malignement à son propos : "Je veux bien, considérant sa jeunesse, admettre qu'il a agi sans discernement et l'absoudre, à condition qu'il observe, désormais, sur cette affaire, un silence que son ignorance, son incompétence en la matière et l'insuffisance de ses moyens ne lui permettaient pas de troubler."
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Je pense que tout le monde, ici, a compris l'importance indéniable de ce rapport Camard.
Même (et surtout) si Denis Seznec écrit en pages 418/419 de sa bible :
"La conclusion du rapport est d'ailleurs très révélatrice de cet état d'esprit : alors que sa mission consistait simplement à vérifier le bien-fondé des arguments présentés par Claude Bal dans sa demande de révision, le commissaire n'hésite pas à se prononcer sur le fond de l'affaire et affirme que le dossier pénal contient un tel faisceau de charges qu'il n'est pas permis de croire à l'innocence du condamné."
Gênant, le rapport Camard pour les partisans de l'innocence du bagnard ???
Plus que ça, encore.
in Denis Langlois.
Liliane Langellier