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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec. Jeudi 28 juin. Procès-verbal complet de Gabriel Saleun, employé à la Societe Bretonne de Crédit à Brest

“La vérité attend. Seul le mensonge est pressé.”
Alexandru Vlahuta / Pensées

 

 

(Propriété Archives du Finistère)

Je me nomme Saleun Gabriel, âgé de 50 ans, fondé de pouvoir à la Société Bretonne de Crédits et de Dépôts, demeurant rue du Château, n°21 à Brest.

Je connaissais depuis de nombreuses années M. Quémeneur, Conseiller général.

Le mardi 22 mai dernier, vers onze heures vingt, il s'est présenté au Siège de la Société Bretonne et il m'a demandé à avoir avec moi un entretien particulier, que je lui ai accordé.

Invité à lui faire connaître l'objet de sa démarche, il m'a dit :

"Je voudrais que la Société Bretonne puisse me consentir,  pour quelques jours seulement, un découvert de Cent mille francs."

Je lui ai demandé à me faire connaître l'emploi de ces fonds. Il m'a répondu :

"C'est pour traiter un marché de voitures automobiles américaines, camions ou autres, peu importe l'état, pourvu qu'elles puissent rouler d'un garage à un autre.

Je l'ai alors invité à me donner toutes précisions relativement à ce marché et voici donc ce qu'il m'a dit :

" J'ai découvert cette affaire par des annonces de journaux et me suis mis en relation avec un ami de Paris qui occupe certainement une bonne situation en Amérique, il m'a montré des papiers qui donnent toute sécurité. J'ai autant confiance en lui qu'en moi.

Je dois acheter au comptant ces voitures pour les rassembler dans un garage, pour les livrer ensuite dans un autre garage par séries de dix où elles me sont payées immédiatement. Ces transactions doivent rapporter deux, peut-être même trois fois le montant versé."

Voulant connaître la destination qui serait donnée à ces véhicules, il m'a répondu que les autos étaient destinées au gouvernement russe. Et il a ajouté :

"Je pense faire deux ou trois marchés semblables et puis après, je passerai l'affaire à qui voudra."

J'avais cherché à le dissuader d'une entreprise qui me semblait louche. Comme il persistait dans sa conviction, je lui ai dit que j'en parlerais à mon Directeur, mais qu'il n'avait aucune chance d'être écouté.

Après son départ, j'ai fait de la démarche à mon directeur qui a estimé qu'on ne pouvait accueillir pareille demande.

Une demi-heure après la conversation, j'ai rejoint M. Quémeneur au Café des Voyageurs pour le prévenir que nous ne pouvions pas donner suite à la demande. Il était attablé dans le Café où il y avait d'autres clients, j'ignore s'il était en compagnie de quelqu'un ; en m'apercevant, il s'est levé, il est venu vers moi et nous nous sommes attablés à part.

Il m'a dit spontanément que, s'étant aperçu qu'il n'avait aucune chance d'obtenir satisfaction à la Société Bretonne, il venait de téléphoner à un parent, sans me faire connaître lequel, et qu'il était déjà assuré d'avoir plus de cinquante mille francs et qu'il arriverait donc à trouver la somme suffisante qu'il cherchait pour conclure son affaire.

Je l'ai quitté pour rentrer chez moi.

A treize heures 45, M. Quémeneur est revenu à la Société Bretonne ; il m'a informé devant le Directeur qu'il avait les fonds suffisants et que pour le moment il ne demandait qu'une avance de dix mille francs qui lui a été versée sur l'ordre du Directeur.

Pour nous convaincre de sa bonne foi et de la sincérité de son entreprise, il m'a proposé de l'accompagner à Paris, en disant que si la banque avait voulu lui consentir cette avance de Cent mille francs, je la conserverais par-devers moi, que je la verserais en prenant les voitures et qu'egalement je recevrais seul le montant de la vente au moment de la cession. Il m'a offert de le régler tous les frais de déplacement : voyage, hôtel  et même de me donner une commission,  s'il y avait lieu.

Notre mutisme (M. Le Directeur et moi) lui ont fait comprendre que nous ne pouvions prendre ses dires en considération. Il s'est retiré.

Depuis, je n'ai plus vu M. Quémeneur, ni entendu parler de lui, jusqu'au jour où la presse a signalé sa disparition.

S.I. Lorsque j'ai rejoint M. Quémeneur  au Café des Voyageurs, je n'y ai pas vu M. Seznec  que je connais parfaitement ; d'ailleurs, si ce dernier s'y était trouvé, il serait venu spontanément vers moi, car il me connaît très bien. J'ai stationné à peine cinq où six minutes dans ce Café.

S.I. A aucun moment M. Quémeneur ne m'a causé de dollars or, soit pour s'informer pour les échanger, soit pour tout autre motif.

S.I. Il ne m'a pas fait part  qu'il avait passé, ou qu'il devait passer un acte de vente d'une propriété, soit avec M. Seznec, soit avec toute autre personne.

S.I. A aucun moment, M. Quémeneur ne m'a fait part des personnes qui devaient l'accompagner à Paris, où il comptait se rendre le surlendemain jeudi 24 mai. Notamment, il ne m'a pas parlé du tout de Seznec.

J'ignore quels étaient les rapports qui pouvaient exister entre eux.

Je ne peux vous donner d'autres renseignements.

................................................................................. 

Rien de nouveau sous le soleil.

Ah si...

Peut-on m'expliquer pourquoi Pierre Quémeneur fait adresser son courrier chez Guillaume Seznec pour ne pas dire qu'il traficote avec les Russes...

Alors qu'il l'avoue lui-même à son propre banquier.

Quelqu'un a menti...

Et, je crois savoir qui...

"Je voudrais que la Société Bretonne puisse me consentir,  pour quelques jours seulement, un découvert de Cent mille francs."

Il n'allait livrer qu'une seule Cadillac, alors qu'elles devaient l'être par paquets de dix...

Comment comptait-il rembourser la banque en quelques jours ?

C'est quand même autre chose de prendre le temps de retranscrire un document plutôt que de le coller sur son blog comme un timbre poste.

Ma chance, c'est que mes deux blogs rivaux sont des fainéants qui ne pensent qu'à paraître.

Moi, je bosse.

 

Liliane Langellier 

Comme le souligne très justement Claudine Jourdan sur son blog, si l'on juxtapose les dépositions de Gabriel Saleun, du notaire Pouliquen et de Seznec, nous arrivons à la preuve que Seznec a bien remis l'équivalent de 4040 dollars or à Pierre Quéméneur le 22 juin entre 12h00 et 13h45.                                                                                   Le 22 juin ... Ah merde, c'est plus le 22 mai sur la route de Lesneven dans la Panhard ?

Quémeneur à Saleun : "C'est pour traiter un marché de voitures automobiles américaines, camions ou autres, peu importe l'état, pourvu qu'elles puissent rouler d'un garage à un autre."

Peu importe l'état !

Dans la lettre adressée au garage Paris-Brest de Leclair, Ladam, il recherche 2 Cadillac en bon état de marche.

Le garage Cadillac Station de Levallois lui propose une Cadillac entièrement révisée en pièces neuves

Le garage Dodge Brothers de Nantes lui propose une Cadillac en parfait état de marche...

L'ami Pierrot cherchait à acheter ou se renseignait des prix ?

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