Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
17 Février 2025
Le café-concert (abrégé caf'conc’) ou café-chantant, est à la fois une salle de concert et un estaminet, réunissant dans son enceinte un public qui paie en consommations le plaisir d’entendre des romances, des chansonnettes ou des morceaux d’opéra. (Wikipedia)
"Après l'envoi du télégramme, nous sommes allés prendre une consommation dans un petit café concert, près de l'hôtel Parisien, où nous sommes restés pendant environ une heure, puis nous sommes rentrés à l'hôtel pour nous coucher."
Déposition de Guillaume Seznec au commissaire Cunat.
Mardi 26 juin 1923.
Edgar Degas. Le Café-Concert des Ambassadeurs (1876-1877)
"Le café-concert, nouvelle forme de divertissement qui s’impose au milieu du XIXe siècle, tire sa particularité – et son succès – de la fructueuse alliance entre débit de boissons et offre de spectacles. Dans la première partie de son histoire, les costumes, décors et accessoires lui sont interdits, les interprètes sont tenus de se produire en tenue de ville, en solo et ne peuvent dire un texte. La nouvelle réglementation de 1867, qui assouplit les interdits, entraîne une modification des programmes et une gamme élargie de propositions . Surveillé par la censure et par la police des mœurs, honni par les uns comme lieu de débauche et/ou de bêtise, encensé par les autres comme symbole de la gaieté parisienne, le café-concert se multiplie à Paris, qui «boit, mange et dort au café-concert », mais aussi en province . Dauzats, dans une enquête de 1896, en dénombre 274 à Paris et tous les guides conçus pour les étrangers et les provinciaux les signalent en bonne place parmi les divertissements offerts par la capitale. Le quatrième mur n’y existe pas comme au théâtre ou même au music-hall, puisque les tours de chant, parfois complétés par des attractions diverses après 1867, n’impliquent aucune relation fictionnelle entre scène et salle et, par consé[1]quent, aucune nécessité de séparer réel et fiction . La chanson donnée en spectacle – à entendre, à voir et à ressentir – forge une distinction entre interprètes et spectateurs. Lieu de sociabilité par excellence, spectacle dont la vogue ne se dément pas jusqu’au début du XXe siècle, le café-concert semble avoir généré des dispositifs originaux, ainsi que d’autres modes de réception et de relation. Familièrement surnommé le « caf’conc », le « beuglant» ou le « caboulot», ce type d’établissement autorise – voire encourage – les interactions entre public et artistes et floute la frontière ordinaire qui délimite les espaces. L’engouement qu’il a suscité réside sans doute dans cette formule relationnelle inédite, pro[1]messe de libertés prohibées dans les autres lieux de spectacle."
Maurice Privat, dans son inimitable style fleuri : "Après avoir fait enregistrer l'avis que recevra Jean Pouliquen, le lendemain matin, les deux associés, ne voulant pas se coucher tout de suite, vont boire un verre près de leur hôtel à La Source.
C'est un ancien café-concert. Avant le décret Clémenceau, qui interdit aux artistes de faire la quête en public et d'inciter à boire, les gommeuses et les réalistes, qui n'avaient pas le droit de refuser l'amoureux de passage, déambulaient dans la salle, aguichant le chaland. Il y avait même, pour ces dames, des chaises spéciales au siège largement échancré, afin de permettre aux amateurs de tâter leurs agréments. La Source a replâtré son visage. C'est aujourd'hui un dancing à attractions : salle de café, chaises et tables, une estrade au fond. Il est morne. Si de lointains étudiants en rêvent ils pleurent leur jeunesse, non ce décor banal. Pierre Quémeneur et Guillaume Seznec s'y ennuient et en partent, au bout d'une heure. Ils se couchent. A cinq heures du matin ils partiront pour Paris."
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Voilà donc que Guillaume Seznec a lâché sa bible...
Pour s'aventurer dans l'enfer de la chair....
On peut en faire (ou s'en faire faire) des choses en une heure dans un Café Concert !!!
Point de jugement moral de ma part.
Pierre Quémeneur a drôlement bien fait, vu que c'était sa dernière nuit.
Ils ont dû rentrer à pas d'heure...
Et ils ne devaient pas être très frais pour prendre la route le lendemain matin.
Liliane Langellier
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