Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
2 Mars 2025
“Le délire est sans conteste plus beau que le doute, mais le doute est plus solide.”
Emil Michel Cioran
La Dépêche de Brest 5 juillet 1923.
"Il n'a pas été question de l'interroger. On sait que seul le juge d'instruction a ce droit, désormais."
"J'affirme toujours que Quéméneur m'a quitté à la sortie de la gare de Houdan. J'ai continué ensuite ma route vers Paris.
J'ai eu de nombreuses pannes , des pannes de carburation et de pneumatiques. Je suis arrivé difficilement à la Queue-les-Yvelines que j'ai passé le matin de très bonne heure vers 3 ou 4 heures.
Je ne me suis pas arrêté complètement cette nuit là.
Elle a toute été occupée en réparation de pannes, tant que j'ai vu clair.
Lorsque la nuit devient très sombre je me suis assis dans ma voiture et j'ai sommeillé.
J'ai sommeillé un peu avant le village de la Queue-les-Yvelines.
J'ai dépassé la Queue-les-Yvelines et je suis reparti.
J'ai dépassé la Queue-les-Yvelines de 4 kilomètres environ.
J'ai eu à nouveau une crevaison et je faisais la réparation lorsque le témoin, M.Schwartz, m'a rencontré. Plusieurs personnes ont d'ailleurs pu me voir.
Je vous ai déjà indiqué des individus qui m'ont croisé au delà de la Queue. Un ouvrier agricole qui allait s'embaucher dans les environs. Un conducteur d' un gros camion, deux conducteurs de camionnettes. L 'un m'a donné un bidon d'essence, l'autre m'a aidé à réparer mais je ne connais pas leur adresse
D. N'avez vous pas rencontré avant la Queue-les-Yvelines un cycliste vers 22 ou 23 h?
R. Je ne m'en rappelle pas ; c'est bien possible.
Je tiens à vous dire qu'au départ de Houdan, mon moteur s'était arrêté au moment où j'allumais la lanterne arrière.
Deux ouvriers qui passaient m'ont aidé à pousser ma voiture de manière à lancer le moteur. Ces ouvriers sont montés dans mon automobile et ont fait avec moi deux ou trois kilomètres.
Je ne peux vous donner aucun renseignement sur ces personnes. L'un d'eux portait une musette, jaune je crois. Ils sont descendus parce que j'avais une panne de carburateur et ils ont continué leur route.
Je ne sais pas où ils allaient.
Ces ouvriers m'ont rejoint à environ 1km à la sortie de Houdan. Je tenais à allumer ma lanterne pour éviter une contravention. Il ne faisait pas encore nuit à ce moment-là là mais je ne voulais pas être obligé de descendre plus tard de ma voiture. "
Pendant que L'inculpé donnait des indications sur des témoins à interroger, le juge d'instruction et son équipage se transportaient à la gare Saint-Lazare pour se faire remettre par le chef de gare en personne, un billet de train prouvant qu'un voyage Paris Le Havre coûtait bien 32 fr et non 31,75..."
Guillaume Seznec, procès-verbal du 3 juillet 1923.
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Guillaume Seznec dit avoir transporté des ouvriers après Houdan...
Cela n'a pas dû échapper à tous ceux qui ont eu à étudier le dossier...
Et pourtant...
Personne n'y a accordé de l'importance (?)
Liliane Langellier avec Thierry Lefebvre.
P.S. Le délire de Petit Guillaume selon lequel il y a eu deux voyages à Paris reste un délire.
Je ne pense pas que la Cadillac était en état de refaire le trajet vers Paris, la semaine suivante, avec Seznec et Samson à bord.
Samson a refusé de fournir de faux alibis, je ne le vois pas tremper dans la combine pour brouiller les pistes. La Cadillac avait des coussinets de bielle fondus, etc...
Pour faire un second voyage avec la Cadillac, ce qui me semble impossible, il ne lui fallait pas un passavant ?
Parcourir autant de kilomètres sans ce document, c'était sacrément risqué non ?
P.S.2 Les procès-verbaux d'interrogatoire de Guillaume Seznec :
- 28 juin 1923,
- 29 juin 1923,
- 30 juin 1923 (Vidal),
- 3 juillet 1923 (Vidal/Royère).