Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
8 Octobre 2024
Mais je sais que, moi, j'ai écrit sur mon blog "La piste de Lormaye" :
Huit articles sur Charles Huzo.
Avec, notamment, la reproduction de lettres inédites (via Me Denis Langlois).
L'Ere Nouvelle du 20 juin 1923
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Mostaganem. Avant.
Riche de toutes ces nouvelles informations...
Je vais vous le faire "à ma façon"...
Le père de Charles Huzo...
Charles Geier est né le 1er octobre 1834 à Climbach dans le Haut-Rhin.
Il se marie le 7 février 1885 à Mostaganem avec Marie Escoulano.
Née le 28 octobre 1864 à L'Hillil en Algérie.
Lui a 50 ans, elle en a 20.
Ils auront 7 enfants.
Charles Geier décède le 23 février 1901 à Lourmel en Algérie, à l'âge de 66 ans.
Son épouse Marie est morte, elle, le 26 juillet 1900 à Oran en Algérie.
A l'âge de 35 ans.
Notre Charles Huzo (Geier) naît, lui, le 19 janvier 1886 à Mazagran (canton d'Oran) Algérie.
On le retrouve en Classe 1906 sous le nom de Peier (merci SaintOp !)
Nota Bene : Je ne l'ai pas trouvé dans la base Léonore. Mais...
Ses adresses successives :
- 65/67 rue Vasco de Gama, Paris XVe.
- 6, rue Larrey, Paris Ve.
(NDLR J'ai habité au N° 20 de la rue Larrey de 1976 à 1981).
En page 251 de l'Almanach des Lettres Françaises et Etrangères (qui m'a coûté un bras !) et que j'ai publié en mars 2013 et qui était, jusqu'à présent, ce que nous avions de plus exact sur Charles Huzo :
"C'est un personnage bien curieux que Charles Huzo, "filleul littéraire" de Victor Hugo.
Charles Huzo naquit à Mazagran (province d'Oran) le 19 janvier 1888. Fils d'une mère d'origine espagnole et d'un père alsacien brigadier tailleur aux chasseurs d'Afrique, Charles Huzo resta muet et paralysé des deux jambes jusqu'à cinq ans. Fit ses études élémentaires à Lourmel, près Oran, et commença à douze ou treize ans à faire de la culture chez un colon. Le goût de l'étude lui vint brusquement du jour où il dut quitter l'école. Toutes ses nuits, il les passa, dans la petite ferme où il travaillait, à lire les livres de tout genre qui pouvaient lui tomber sous la main. Apprit ainsi le latin. A vingt ans, il connaissait les classiques comme peu de jeunes hommes de lettres, plus favorisés par le sort, peuvent se flatter de les connaître. Mais ce qu'il y a de plus pittoresque, c'est la façon dont il vint aux lettres. Laissons-lui la parole :
- Un jour, nous conte M. Huzo, le spectre de Victor Hugo m'apparut et m'entretint. Il revint les jours suivants pour m'engager à embrasser la carrière des lettres. Je craignis d'être victime d'une hallucination ; mais la confirmation m'arriva par d'autres voies, par celles, principalement, d'amis qui ne se doutaient de rien. Je pris bientôt goût à ces entretiens. J.-J. Rousseau, de Maistre, E. Zola etc., vinrent aussi. Enfin ! je me décidai à écrire un livre. Il parut deux ans après en 1912, chez Bernard Grasset, sous un pseudonyme ; c'est un roman historique, les Criminels. Quelques exemplaires furent vendus, les autres furent dispersés. De toute la critique, seule Rachilde lui sacrifia deux lignes dans sa chronique du Mercure. Il ne valait que par l'imagination dont j'y faisais preuve ; le style était décousu, et il y avait trop de digressions.
Sur les conseils de Victor Hugo, je vins à Paris en 1913. Pour y vivre, je fis de la comptabilité, car personne ne daigna m'aider ni m'encourager. La guerre arrivée, je m'engageai, et sans faire mes classes, dès fin août, j'étais au combat. Blessé à trois reprises : six blessures. La dernière : une balle reçue à Verdun, à l'attaque de Fleury, qui me traversa la tête de part en part, et qui faillit me laisser paralysé. Médaille militaire, croix de guerre.
Puis j'ai travaillé à quatre romans : les surprises du coeur, Yolande, les Eternelles emprises du coeur, Hermaphrodite. Le second est paru en 1923 ; le troisième est en ce moment à L'Illustration. Il raconte la vie d'une femme arabe sous la tente, puis dans un harem royal ; roman de moeurs et d'aventures. J'ai pu grâce à ma connaissance de l'arabe, me documenter à la source même. Je ne crois pas qu'on ait écrit quelque chose de semblable, au point de vue documentaire. Le premier est une histoire parisienne, je le relis, en ce moment. Je commence à peine le quatrième.
Yolande est une histoire violente et chaude. Yolande Davelli, dix-sept ans, est violée par son père puis prend goût à ses caresses incestueuses. La mère qu'elle a surpris avec un amant, la surprend à son tour dans les bras de son père et en meurt de honte et de douleur. Yolande Davelli, cependant, après des mois de débauche, maîtrise ses sens, se ressaisit, ferme la porte de la chambre à son père et finit par s'éprendre fougueusement d'un jeune homme qu'elle a connu chez une amie, Gaston Sorbut. Un vague chantage d'un ami de Davelli (mort entre temps) qui a connu l'infâme passé de Yolande, met la jeune fille à dix doigts de la mort : fièvre cérébrale et tout ce qui s'ensuit. Elle survit, mais reste aveugle. Gaston Sorbut, un bien digne jeune homme l'épousera quand même et peut-être même seront-ils heureux..."
Registre Matricule Charles PEIER.
Bases de données documentaires : statistiques mensuelles
http://www2.culture.gouv.fr/documentation/leonore/NOMS/nom_00.htm
La base Leonore.
Charles Huzo-Geier épouse Célestine Godefroy (née le 11 janvier 1890 à Marseille) le 24 décembre 1921 à Paris 5e.
Ils auront trois enfants :
– Gabriel Charles Alphonse né 14 novembre 1926 à Paris 14e
– Stéphane Henry Michel né 15 juillet 1929 à Paris 15e
– Huguette Madeleine Thérèse née le 8 juillet 1931 à Paris 15e.
Célestine est décédée le 30 septembre 1981 à Marseille (91 ans).
Quemin fils in Le Journal du 23 décembre 1928
C'est en la fin de l'été 1928 que Charles Huzo nous tricote, maille après maille, la piste de Lormaye.
Ce qui lui vaut une attaque en justice de la part des Quemin :
Le Journal du 23 décembre 1928
Souvenez-vous que la piste de Lormaye s'est fort mal terminée pour Charles Huzo...
Me Garçon, l'avocat des Quemin ne l'a pas raté : "les imaginations hasardeuses d'un romancier en quête d'un sujet de feuilleton"
Le Petit Journal du 23 décembre 1928
Le Matin du 6 janvier 1929
En mai 1935...
On le retrouve à Alger à monter des sociétés abracadabrantesques :
L'Echo d'Alger du 18 mai 1935
Dernier domicile connu : 2, rue Henri-de-Grammont à Alger.
En septembre 1936...
Il est toujours signalé à Alger, comme commis à la Trésorerie Générale.
Et parmi les parents d'élèves en janvier 1939 (cf L'Echo d'Alger du 14 janvier 1939 en page 6) :
Il ne nous reste donc plus désormais qu'à le faire mourir...
A Alger sans aucuns doutes.
A suivre...
Liliane Langellier
P.S. Lire ci-dessous Charles Chassé dans La Dépêche de Brest du 2 mai 1932 :
"L'affaire Seznec et les imaginatifs".
La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]... -- 1932-05-02 -- peri...
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k346935x/f1.image.r=%22HUZO%22?rk=42918;4