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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

4 juin 1923. Jenny, Marie-Jeanne et l'histoire du mouchoir...

D’où venait le mouchoir  ?

 D’autre part, une déclaration de Mlle Quemeneur vient de révéler un fait d’une grande importance.
 Le 4 juin, avant la découverte de l’assassinat, celle-ci, justement inquiète d’être depuis plusieurs jours sans nouvelles de son frère, vint chez Seznec lui demander s’il n’avait rien appris de nouveau sur le sort du conseiller général.
 Ce fut Mme Seznec qui la reçut. Elle répondit que son mari, qui avait quitté M. Quemeneur à Houdan, était, lui aussi, sans nouvelles de son ami.
 À ce moment Mlle Quemeneur aperçut sur la cheminée un mouchoir qu’elle reconnut pour être un de ceux de son frère. Elle s’en étonna.
 — M. Quemeneur l’a oublié ici la dernière fois qu’il est venu, lui répondit Mme Seznec.
 M. le juge Campion a-t-il pensé à demander au marchand de bois s’il n’avait pas pris ce mouchoir dans la poche même de sa victime  ? (Œuvre.)

L’Œuvre, 5 décembre 1923, page 1.

L’Ouest-Éclair, 7 décembre 1923, page 6.

Où il est question d’un extrait de naissance et d’un mouchoir

 MORLAIX, 6 décembre. (De notre correspondant particulier.) — Un journal parisien1 a cru devoir rappeler qu’un extrait d’acte de naissance avait été trouvé en possession de M. Quéméneur, et qu’un mouchoir appartenant au conseiller général avait été remarqué chez Mme Seznec.
 Ce sont des faits connus de M. Campion, juge d’instruction, qui2 ne croit pas devoir y attacher une importance marquante. Il y avait bien, nous dit-il, un acte de naissance en date du 28 janvier dans la valise trouvée au Havre. Il avait été délivré à Morlaix même. Une enquête a tenté de faire préciser dans quelles conditions la pièce en question avait été remise à la persone intéressée  ; elle n’a donné aucun résultat.
 Quant au mouchoir, il n’a non plus rien de shakespearien, et sur ce point, notre confrère parisien semble avoir subi une influence tendancieuse. Mme Seznec ne fait aucune difficulté pour expliquer la présence de cet accessoire dans son armoire. Quéméneur, nous dit-elle, avait couché chez nous deux jours  ; c’était peu avant son départ. Il se trouva avoir besoin d’un mouchoir, le sien était sale, et il le laissa. Je lui ai fourni, faute d’un grand, deux mouchoirs fins, que je n’ai jamais revus. Quant au mouchoir de Quéméneur, je l’ai lavé et mis sur ma commode. Je l’ai d’ailleurs dit à Mlle Quéméneur.
 Que le mouchoir ait été placé sur la cheminée ou sur tel autre meuble, il importe peu. Deux sœurs de Mlle Quéméneur, qui habitent Guiclan, prétendent avoir vu le fameux mouchoir sur le buffet de la salle à manger. En tout cas, il est évident que nul ne songeait à le cacher3.

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1. L’Œuvre du 5 décembre 1923.
2. Source  : «  et qui  » (faute de syntaxe).
3. Cet article et sa suite, publiée le lendemain dans le même journal, ont été repris, légèrement modifiés, dans Le Petit Breton du 16 décembre 1923, mais il convient d’ignorer les copies, qui ne reflètent pas une enquête journalistique.

 

L'histoire du mouchoir

Que l'on trouve relaté dans la journal "Le Petit Breton" du 16 décembre 1923 :

"L'affaire Seznec. Où il est question d'un extrait de naissance et d'un mouchoir.

On a rappelé qu'un extrait d'acte de naissance avait été trouvé en possession de M. Quémeneur, et qu'un mouchoir appartenant au conseiller général avait été remarqué chez Mme Seznec.

Ce sont des faits connus de M. Campion, juge d'instruction, et qui ne croit pas devoir y attacher une importance marquante. (…)

Quant au mouchoir, il n'a non plus rien de shakespearien, et sur ce point, notre confrère parisien semble avoir subi une influence tendancieuse. Mme Seznec ne fait aucune difficulté pour expliquer la présence de cet accessoire dans son armoire. Quémeneur, nous dit-elle, avait couché deux jours ; c'était peu avant son départ. Il se trouva avoir besoin d'un mouchoir, le sien étant sale, et il le laissa. Je lui ai fourni, faute d'un grand, deux mouchoirs fins, que je n'ai jamais revu. Quant au mouchoir de Quémeneur, je l'ai lavé et mis sur ma commode. Je l'ai d'ailleurs dit à Mlle Quémeneur.

Que le mouchoir ait été placé sur la cheminée ou tel autre meuble, il importe peu. Deux sœurs de Mlle Quémeneur, qui habitent Guiclan, prétendent avoir vu le fameux mouchoir sur le buffet de la salle à manger. En tout cas, il est évident que nul ne songeait à le cacher."

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Beaucoup de bruit pour rien...

Sauf à penser que le foutu mouchoir se trouvait bien dans la valise de Quémeneur avant de se retrouver plié sur le buffet de la salle à manger des Seznec.

Sauf à penser…

 

Liliane Langellier

Marie-Jeanne et Jenny au procès de Quimper

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