Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

Affaire Seznec. La réponse d'Annick Le Douget sur Francis Bolloc'h...

Ce qu'il y a de terrible quand on cherche la vérité, c'est qu'on la trouve. ”
Rémy de Gourmont

Hélas, hélas, après vérification, je n’ai pas le témoignage exact de Le Bolloc’h. Sauf erreur de ma part, il n’est pas dans le dossier judiciaire conservé aux Archives de Quimper.

- Si l'on prend l’arrêt Seznec de 2006, il n’en est cité qu’un bout de ligne : 

"Attendu que, s'étant fait connaître 17 ans plus tard, Francis Bolloch, entendu le 4 août 1948, a révélé que, le dernier dimanche du mois de mai 1923, soit le 27 mai, il avait conduit, vers 19 heures, dans son véhicule utilisé comme taxi, un homme inconnu de lui, rencontré devant un hôtel de Guingamp, jusqu'au manoir de Traou Nez ; que cet homme lui avait dit s'y rendre pour arrêter des coupes de bois sur ses terres et que, parvenu à destination, il était entré dans le bâtiment, le témoin précisant qu'il était "sinon le propriétaire, du moins un familier de cette maison puisqu'il en possédait les clés" ;

Mais attendu que, lors de son audition du 30 octobre 1924, le gardien du domaine, François Guyomard, avait indiqué qu'il était le seul à avoir accès au manoir inoccupé de Traou Nez, dont il détenait les clés, si bien que Pierre Quéméneur devait passer à son domicile et se faire accompagner lorsqu'il voulait entrer dans sa propriété ; que ces déclarations ont été confirmées, 24 ans plus tard, par la veuve du témoin, à l'occasion de l'enquête ouverte à la suite des révélations de Francis Bolloch, ainsi que par deux autres témoins qui savaient, eux aussi, que seul le gardien disposait des clés. »

......................................................................

- Voici ci-dessous les pages 14 et 15 du rapport du procureur de la République de Quimper adressé au procureur général de Rennes le 4 mars 1949 lors de l’examen d'une requête en révision formée par Me Hubert au nom de Guillaume Seznec,. (Arch dép. du Finistère, 4U2/447)

 

 

Il n'y aurait sans doute pas lieu de s'arrêter davantage aux faits dits de Plourivo si SEZNEC n'apportait aujourd'hui dans sa requête, à l'appui de ses prétentions, un élément nouveau.

Il déclare qu'un commerçant de Guingamp aurait conduit QUÉMENEUR, le dernier dimanche de mai, (le 27 de ce mois) de cette ville à Plourivo en automobile.

Le fait déjà allégué notamment par l'ancien juge d'instruction HERVÉ n'est pas nouveau. Mais on s'est toujours gardé de donner le nom de ce commerçant. M. HERVÉ invité à le divulguer s'y est toujours refusé.

Le témoin, de mon côté, n'a jamais jugé à propos de se faire connaître.

La requête de SEZNEC, tout en maintenant la réalité du fait, n'indique pas le nom de l'intéressé. J'ai réussi cependant à le savoir. Il s'agit de M. BOLLOCH, Hôtelier à Guingamp, conseiller municipal de cette ville.

Entendu celui-ci a déclaré que l'allégation produite n'était pas absolument exacte. Le 27 mai 1923, vers 18 h 30, il aurait été accosté à Guingamp par un individu qu'il aurait, sur sa demande, conduit à Traou-Nez-en-Plourivo. Il ne peut dire s'il s'agit ou non de ce QUÉMENEUR qu'il ne connaissait pas ; il ne peut davantage donner de cet homme un signalement même approximatif. Il suppose qu'il s'agissait sinon de QUÉMENEUR, du moins d'un familier de la maison car celui-ci, en cours de route, lui aurait déclaré qu'il se rendait à Plourivo pour arrêter des coupes de bois qu'on effectuait sur ses terres.

D'autre part, l'individu possédait les clefs de la propriété dans laquelle il est entré aussitôt arrivé.

Quant à la date, M. BOLLOCH peut affirmer qu'il s'agissait bien du 27 mai, dernier dimanche du mois, jour où il venait de se promener en compagnie de sa fiancée.

Ce témoignage se heurte au moins à une invraisemblance. A défaut du garde de la propriété de Traou-Nez aujourd'hui décédé, j'ai fait entendre sa veuve, qui a déclaré, en effet, que personne pas même QUÉMENEUR ou ses frères, ne pouvaient entrer dans la propriété sans être accompagné de son mari qui seul en possédait les clefs. Elle n'a pas vu QUÉMENEUR à la date indiquée du 27 mai.

Dans tous les cas, à la prendre telle qu'elle est, la déclaration du témoin ne permet pas de dire que ce soit QUÉMENEUR qui ait été conduit à cette date de Guingamp à Plourivo. Et ainsi que je l'ai dit plus haut, s'il était venu à Traou-Nez ce jour-là, il y aurait certainement été vu par quelques familiers de la maison, or personne n'y a signalé sa présence à cette date.

Le fait allégué me paraît donc trop imprécis pour pouvoir constituer un fait nouveau susceptible de donner lieu à révision.

Les faits de Plourivo se révélant ainsi étrangers à l'affaire SEZNEC, il n'y a pas lieu de retenir la lettre produite à l'appui de la requête en révision, émanant du Sieur ELLOUET, qui a siégé comme juré et qui déclare que s'ils avaient connu le dossier de Plourivo, ses collègues et lui auraient répondu négativement à la question de la culpabilité de l'accusé. 

..................

  Et encore ci-dessous la déclaration de M. Guyomard, garde de Traou-Nez (procès-verbal de la gendarmerie de Pontrieux clos le 30 octobre 1924, Arch. dép. du Finistère, 4 U 2/446)

A 9 heures, le juge de paix de Pontrieux s'est présenté à notre caserne nous priant de vouloir l'accompagner à Traou-Nez-en-Plourivo, ayant reçu l'assentiment du procureur de la République de Guingamp pour vérifier les faits relatés dans les déclarations reçues.

En compagnie de ce magistrat et de son greffier nous nous sommes rendus en la commune de Plourivo où, au village de Pen-an-Hoat, avons pu rencontrer le garde de la propriété de Traou-Nez M. Guyomard qui en substance nous a déclaré :

"La maison d'habitation de M.Quémeneur située dans la propriété de Traou-Nez et dont j'ai la garde n'est jamais habitée. Il n'y a que moi qui ai accès d'ailleurs les clefs sont en ma possession et quand M.Quémeneur venait ici il passait chez moi pour que je l'accompagne."

...................

Merci merci à Annick Le Douget pour ces précieux documents.

 

Liliane Langellier 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article