Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
14 Avril 2025
On mesure l'union d'une famille à sa capacité à traverser ensemble les étapes difficiles. Clément Auray
La Dépêche de Brest 10 septembre 1922
Page 31 livre ce Charles-Victor Hervé
Quand on vend une maison de famille (j'ai vendu la mienne en juillet 1999)...
Il est conseillé de contacter plusieurs agences immobilières..
Et son notaire.
Traou-Nez, la propriété de Pierre Quémeneur n'échappe pas à la règle, comme vous pouvez le lire sur l'annonce de La Dépêche de Brest du 10 septembre 1922 : "Pour visiter, s'adresser à M. Quéméner.... (on parle ici de Louis Quémeneur) et pour traiter à Me Pouliquen, notaire à Pont-l'Abbé"
Jusque là...
Tout est bien, ça reste en famille.
Seulement voilà...
Entre cette annonce de septembre 1922 et la vente réelle de Traou-Nez en 1925 au docteur Orgebin de Nantes...
Il y a eu du bruit dans Landerneau !
...........
Chez Bernez Rouz :
"Dès février 1922, Pierre Quéméneur souhaite se séparer de sa propriété. André de Jaegher, commissionnaire à Ploujean, soutient que Quéméneur l'avait chargé de la revendre pour 250 000 francs. Puis il confie la vente à l'agence Le Griguer de Paimpol : "J'ai plusieurs amateurs à ma propriété de Traou-Nez, et je reste engagé pour 200 000 francs", écrit-il en mai 1922 ; En octobre, il propose Traou-Nez à un industriel de la sardine de Douarnenez : M. Béziers. Il en demande 160.000 francs (....)
En janvier ou février, il propose à Seznec d'acheter la propriété. Il s'en ouvre à son beau-frère, le notaire Pouliquen, à qui il propose de s'occuper de la vente. Il en demande alors 140 000 francs."
Début mai, Quéméneur propose Traou-Nez pour 160 000 francs à Paul Uhl qui avait accepté un dernier prix de 140 000 francs."
1/ Agence Le Griguer de Paimpol
La Dépêche de Brest du 13 juillet 1923.
2/ Jules Verlingue
Traou-Nez pour 150.000 Francs
Ouest-Eclair du 2 novembre 1924
3/ Félix Uhl
Et dans Le Petit Journal du 17 juillet 1923 :
4/ Le marchand de grains en gros de Lamballe (François Gauvain)
Lamballe. Recensement 1921.
5/ Pochard (Georges Pochard)
Qui donnera au procès des précisions sur la valeur de Traou-Nez.
"M. Quémeneur me déclara qu'il en voulait 150.000 francs."
Il est plus que normal que, le notaire Pouliquen, affolé qu'il était à l'idée de voir son beau-frère Pierre se faire rouler par Guillaume Seznec, écrive la note suivante :
"Pont-L'Abbé le 25 mai 1923
Je n'ai reçu ta dépêche que ce matin à 9 heures et comme le courrier de Paris part à 9 h 43, je suis arrivé à la poste après le départ du courrier.
Dans ces conditions, j'ai préféré attendre l'après-midi pour t'expédier le chèque en question. J'ai préféré ne pas te le barrer pour que tu puisses le toucher plus facilement. N'étant pas connu à Paris, la Générale n'aurait pas voulu te le payer.
J'ignore pour quelle affaire tu as besoin de cette somme mais j'espère que tu l'as examinée toi-même sans tenir compte des renseignements fournis par Seznec. N'oublie pas en tous cas que je ne pourrai disposer très longtemps de cette somme et que s'il y a un acte à rédiger tu dois en toute justice me donner la préférence."
..........................
Rien que de plus normal !
Voilà un homme, notaire de surcroît, qui a prévenu son beau-frère des risques encourus à commercer avec Guillaume Seznec qui a fort mauvaise réputation en affaires.
La famille Quémeneur - contrairement à ce qu'osent prétendre les partisans de l'innocence de Seznec - était très unie.
Pouliquen écrit d'ailleurs dans sa primo-enquête :
"J'avais des inquiétudes au sujet de l'affaire qu'allait conclure mon beau-frère et dans la lettre qui accompagnait le chèque je le mettais encore en garde contre Seznec, le priant de ne rien faire sans me consulter."
Bernez Rouz en page 82.
.........................................
Où est le problème ???
Un homme de droit voit son beau-frère sur le point de se faire estamper...
N'est-il pas de son devoir de le prévenir des risques encourus à commercer avec cet individu ???
Oui, la famille Quémeneur était très unie...
Et ce ne sont pas les délires d'un juge fada qui changeront quelque chose à l'affaire.
Liliane Langellier