Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
8 Mars 2025
“Rien ne résiste à un acharnement de fourmi.”
Victor Hugo / Les Travailleurs de la mer
(Propriété Archives du Finistère)
Paris, le 16 février 1924...
L'inspecteur de Police Mobile BONNY
à Monsieur le Contrôleur Général des Services de Recherches Judiciaires.
J'ai l'honneur de vous rendre compte de l'enquête à laquelle j'ai procédé :
1° -Concernant le soi-disant Procès-verbal rédigé au Commissariat de Police de la rue de la Pompe à Paris, relatif à un incident survenu le 20 Mai 1923 entre le Receveur de tramway LE HER et un voyageur.-
2° -Au sujet de l'emploi du temps de LE HER, le 26 Mai 1923.-
1° -EN CE QUI CONCERNE LE PROCÈS-VERBAL :
Malgré les minutieuses recherches effectuées dans les archives du Commissariat de la Rue de la Pompe, on ne retrouve pas la trace d'un Procès-verbal établi d'après les dires de LE HER et sur sa plainte, le 20 Mai 1923.
Le nom de LE HER est inexistant et on n'en trouve trace nulle part.
Cependant, on relève à la date du 20 Mai 1923 sur la "Main courante" du Quartier de Chaillot, déposée au Commissariat de la Rue de la Pompe, (à noter que les mains-courantes des postes de police du XVIe arrondissement sont centralisées au Commissariat d'arrondissement de la rue de la Pompe), la relation d'un incident de voie publique rapporté par un agent requis à la demande d'un nommé FRANÇOIS MARIE, Receveur des tramways sur la ligne N°12, demeurant à Paris, 13, rue Fallempin. N° de casquette 10720.
L'intervention de l'agent de police avait été requise pour obliger deux voyageurs, M. et Mme Bussy Marcel dont l'adresse à été égarée par l'agent à descendre du tram où ils étaient montés en surcharge. L'agent n'a pas verbalisé et aucun Procès-verbal n'a été dressé.
Il est de toute évidence qu'il s'agissait bien du Receveur de tramways LE HER François Marie qui, à cette époque, demeurait 13 rue Fallempin et qui portait à sa casquette, le N° Matricule 10720 indiqué sur la main-courante.
En ce qui concerne les visites et les vérifications que LE HER dit avoir faites à ce Commissariat à des dates diverses :
1° -Sur le Procès-verbal relatant l'incident précité,
2° -Sur un autre Procès-verbal relatant un incident identique à la station de "la Muette", et dont les dates, d'après ses dires, lui ont servi de base pour fixer la date de sa rencontre avec QUÉMENEUR, il résulte ce qui suit :
Dans le courant du mois d'Août 1923, un individu s'est présenté dans le bureau des secrétaires du Commissariat de la Rue de la Pompe et a demandé à l'un d'eux M. PORTUGAL Jean-Baptiste, en présence du gardien de la paix DAVID, "s'il ne pouvait lui donner connaissance d'un Procès-verbal relatif à un incident qui avait eu lieu dans le XVIe arrondissement dans le courant du mois de Mai 1923 entre le Contrôleur de la T.C.R.P. LE HER et un voyageur."
Après avoir effectué de vaines recherches, dans les archives de Mai 1923, M. Portugal a dit à son visiteur qu'il ne pouvait le satisfaire et qu'il lui fallait pour cela une date précise, puis il le congédia. A ce moment, celui-ci ajouta "qu'il reviendrait avec une date".
Il est à noter que ce visiteur qui était LE HER n'a décliné ni son nom ni sa qualité, ni le but véritable de sa démarche. M. Portugal ajoute, qu'il a été frappé par l'allure timide et les paroles indécises de ce Monsieur qui ne s'exprimait pas clairement et qu'il prit pour un employé de la T.C.R.P. congédié à la suite de l'incident dont il faisait mention.
M. DAVID a fourni les mêmes détails et sa déclaration est à peu près identique.
Entre le 15 et le 20 janvier 1924, le même individu s'est présenté à nouveau dans le bureau des secrétaires du Commissariat de la rue de la Pompe. Il s'est adressé à l'un d'eux, M. KRAEMER et lui a montré une carte d'identité de Contrôleur de la T C.R.P. au nom de LE HER. Il lui a demandé de vouloir bien lui délivrer la copie d'une affaire relative à un incident qui avait eu lieu le 20 Mai 1923.
M. DAVID qui l'avait reconnu, l'a prié de s'adresser à M. PLAGNE, Secrétaire chef du Commissariat, qui lui a demandé si sa démarche était faite au nom de la Société dès Transports et s'il avait une pièce officielle.
LE HER a répondu que c'était en son nom personnel, sans lui en indiquer le motif. M. PLAGNE l'a congédié en lui faisant observer que les archives de police du commissariat ne devaient pas être livrées au public.
Ce sont les deux seules visites que LE HER ait faites au Commissariat de la rue de la Pompe.
Il n'y a jamais eu de Procès-verbaux sur les incidents dont il a fait mention dans sa déclaration du 6 janvier. Il lui est donc impossible d'avoir pu les lire. Les quelques lignes manuscrites sur l'incident du 20 Mai n'ont été retrouvées que grâce à la date précise que mon collègue ROYÈRE et moi en avons donné aux Secrétaires du Commissariat avec lesquels nous avons effectué des recherches. LE HER ne peut donc prétendre les avoir lues, ou encore moins avoir pris connaissance de Procès-verbaux qui n'ont jamais existé.
2° EMPLOI DU TEMPS DE LE HER A LA DATE DU 26 MAI 1923 :
LE HER a été en service comme Receveur de Tramways du 20 au 26 Mai 1923 sur la ligne 12. "AUTEUIL - HÔTEL DE VILLE". Ses heures de travail dans la journée dy 26 Mai sont les suivantes :
de 8 h.25 à 12 h.5 (roulement)
de 12 h. 5 à 14 h. 50 (déjeuner)
de 14 h. 50 à 19 h. 39 (roulement).
L'inspecteur de Police Mobile.
BONNY.
Signature Pierre Bonny.
La Lanterne 1er novembre 1924
Après....
On viendra nous chanter que la police n'a pas fait son boulot...
François Le Her, mythomane, mégalomane, obsédé sexuel, violeur...
Rappel viol de la petite Loudeac en 1919 où il a échappé de peu à une condamnation aux Assises,
Le Her, au Champs de Mars, qui se fait passer pour un gynécologue auprès de frêles jeunes filles...
Le Her qui battait sa femme Jeanne Seznec, l'injuriait, l'humiliait chaque jour un peu plus...
Lui faisait du chantage risquant de révéler que son témoignage, dans l'affaire Seznec, était un faux témoignage..
Un vrai sale type.
Une vraie ordure.
J'avais, en son temps, calculé le nombre de kilomètres entre Concorde et Trocadéro :
3 kilomètres.
Et, si on considère que le dit tramway devait rouler à environ 17 km/heure...
= 10 minutes 59...
En ajoutant le temps de la montée et de la descente du tramway...
Soit 2 minutes x 2 = 4 minutes.
Restent 6 Minutes.
Cela fait un temps bien court pour une tchatche entre Le Her et Quémeneur !
Sans compter que le tramway était très bruyant et ne facilitait pas la conversation.
On est bien loin des 15/20 minutes évoquées par Le Her.
Et puis...
Trocadéro n'est pas du tout près de la gare Montparnasse...
D'où notre conseiller général serait supposé être descendu du tramway.
Et en page 146 :
"J'ai pris congé de M. Quémeneur dans la soirée du 26 mai 1923 à 18h45, à l'arrêt du tramway sur la place du Trocadéro. Il m'a dit "Au revoir, bonne chance".
Il dit ça au juge Campion le 16 mai 1924, alors qu'il était pas foutu de donner une date précise le 3 juillet 1923.
François Le Her a tout simplement utilisé l'évènement survenu avec un usager le dimanche 20 mai 1923...
Pour le faire coller à l'affaire.
Liliane Langellier
Société des transports en commun de la région parisienne - Wikipédia
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