Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
7 Mars 2025
« Les jaloux détruisent ce qu'ils sont incapables de créer. »
Paul Guth
1/ Il quitte Morlaix le 12 Mai vers 17 h 30.
Bernez Rouz en page 76 :
"Le 12, André de Jaegher passe à Traon-Ar-Velin : "Je suis allé chez lui pour le trouver un après-midi vers 15 heures. On n'avait d'abord pas pu le trouver, on ne savait où il était. Ce n'est que vers 17 heures qu'il a paru, j'ai remarqué qu'il avait tout un côté de ses vêtements pleins de sciure, sa femme lui a fait la réflexion ! "Tiens, voilà Guillaume qui vient de dormir dans un coin ! " Seznec n'a rien répondu mais j'ai remarqué qu'il avait l'attitude de quelqu'un qui vient de se réveiller... Seznec m'a dit : "Je vais foutre le camp de suite à Tréguier, pour tâcher d'y placer mon camion pour transporter des pommes de terre où Charles Pauvy fait au moins cinq cents francs par jour. Je vais me changer et je pars tout de suite."
33 km Morlaix/Lann Vihan.
2) Il achète un billet pour Le Havre avant 18 h 19.
(Propriété Archives du Finistère)
"Je me nomme Chalot Joseph, âgé de 51 ans, chef de gare à Plouaret.
Le 12 juin dernier il a bien été émisûr à la gare de Plouaret le billet 3e classe, 22977 place entiere pour Le Havre. Billet emis avant 18 h 19, heure de fermeture du premier bureau. Il n'avait pas été fait mention de ge billet dans une première déposition parce que j'avais ete invité à donner des indications au sujet de billets délivrés après la fermeture du premier bureau."
3) Il planque sa voiture à Lann Vihan chez la veuve Jacob.
Le Matin 27 juillet 1923
"Celui-ci était occupé dans un champ voisin quand Seznec l'appela."
Seznec aurait pu passer la ferme sans que les Jacob ne le voient, planquer la valise, revenir sur ses pas, refaire demi-tour pour faire mine d'arriver de Plounérin et enfin simuler une panne ?
Un peu alambiqué, mais cela lui permettait de repérer les lieux non ?
Car si tout était prémédité, pourquoi avoir choisi la ferme des Jacob pour y laisser sa voiture ?
Alain Jacob, petit-fils de Madame Gabrielle Jacob et neveu des témoins Anna et Léon Jacob :
"Seznec à Plouaret
Rappel des faits rapportés par mon oncle Léon Jacob et les autres témoins de Plouaret interrogés par Frédéric Pottecher pour la télévision sur place à Plouaret en 1971 (document disponible à l’INA). J’ai aussi entendu plusieurs fois ce récit de la bouche de mon oncle. Je m’en suis entretenu avec Bernez Rouz.
Le 12 juin 1923 Guillaume Seznec s’est présenté en automobile à la ferme de ma grand-mère, Gabrielle Barbier, veuve Jacob, à Lann Vihan annonçant qu’elle était en panne. Mon oncle lui a dit qu’il y avait un mécanicien au bourg en bas de la côte. Il suffisait de descendre en roue libre. Seznec a préféré la laisser sur place. Mon oncle l’a alors aidé en la poussant dans le chemin vers un verger où elle est restée garée. Guillaume Seznec s’est dirigé vers la gare de l’autre côté du bourg. LannVihan se trouve sur la route venant de Plounerin à environ 2 KMS de l’entrée du bourg."
Entre Lann Vihan et l'hôtel des voyageurs, il y a plus de 30 minutes de marche (Google Maps donne 20 mn, 1,6 kms).
Rappel : au retour, il a bien fait le trajet avec une machine à écrire de 14,5 kilos sur l'épaule !
Souvenez-vous aussi du mensonge de la crevaison du vélo inventé par Seznec pour son retour de la gare du 14 juin...
L'Avenir de la Mayenne 5 août 1923 - Le 12 juin vers 18h à l'entrée de l'étroit et court chemin menant de la route à la ferme de Mme Jacob.
4) Il met sa valise en consigne de la gare à 20 heures.
5) Il dépose un télégramme pour Marie-Jeanne Seznec à Mlle Nicolas vers 20 heures.
"Ce même soir, Mlle Nicolas a servi une consommation à Seznec qui attendait l'heure du départ du train en direction de Paris. C'est à Mlle Anna Riou, la domestique, que Seznec remit le télégramme destiné à sa femme. Il écrivit sous les yeux des deux jeunes filles en se servant d'une formule qu'il sortit de sa poche. Seznec déclara à ce sujet qu'il en avait toujours une provision sur lui. Il recommanda à la jeune fille de porter son télégramme pour le lendemain matin, peine inutile puisque la poste et le télégraphe étaient déjà fermés à cette heure."
Ouest-Eclair du 29 juillet 1923.
"Melle Nicolas explique que Guillaume Seznec s'est présenté à l'épicerie de l'hôtel une première fois à 20h 30. Pour demander si la Poste était ouverte. Réponse négative."
En 1923, on marchait beaucoup plus que de nos jours et Seznec a pu rallier Plouaret depuis Lan-Vihan en 1/4 d'heure. Il est reparti de chez les Jacob vers 20h15 ? Ou alors il est allé déposer la valise à la consigne de la gare (30 mn à pied de chez les Jacob) à 20h donc parti vers 19h45 ?
Parti de Lann-Vihan entre 19h30 et 19h45 ?
6) Il dîne au restaurant Nicolas.
7) Il récupère sa valise à la consigne de la gare à 21 heures.
8) Il prend le train pour Paris à 21 h 57. Départ 22 h 01.
........................
Il faudrait m'expliquer pourquoi ce souk du télégramme à Marie-Jeanne alors qu'il pouvait tout simplement lui téléphoner ???
Il faudrait m'expliquer pourquoi il n'est pas allé dîner avec sa valise ???
Quoi de plus normal pour un voyageur que d'avoir une valise ???
Ah mais oui...
Si c'était celle de Pierre Quémeneur, ca change tout !!!!
C'est tellement compliqué de s'y retrouver dans tous les mensonges de Guillaume Seznec...
Tellement compliqué.
Le tout a duré trois heures à peine et a traumatisé tout un village !!!
Liliane Langellier avec Thierry Lefebvre.
Regardez bien cette carte postale...
La gare est toute proche de l'hôtel des voyageurs...
Le rapport Camard :
"Le 23 juillet 1923, SEZNEC subit son premier interrogatoire sur le fonds (cote 353). Le Juge d'Instruction le questionne sur le déplacement de Plouaret :
D.- N'avez-vous pas été à Plouaret ?
R.- Si, mais je ne sais pas quel jour.
D.- Qu'alliez-vous faire à Plouaret ?
R.- Je devais aller à Tréguier, mais j'ai été arrêté par une panne entre Lannion et Plouaret. J'avais une panne de magnéto et je suis allé prendre des charbons pour magnéto à St-Brieuc. Je suis parti de Plouaret par le train du soir et j'ai couché à St-Brieuc.
D.- Dans quel hôtel ?
R.- Je ne peux pas vous le dire, car je n'en connais pas le nom. C'est à peu près au centre de la ville. Je pense que je pourrais le reconnaître. Le lendemain matin, j'ai pris le premier train pour revenir à Morlaix.
............................................
D.- : Vous m'avez dit que vous êtes allé vers Tréguier au commencement de juin et que vous avez été arrêté par une panne entre Plouaret et Lannion ?
R.- Je devais en effet aller à Tréguier voir M. POVY pour des transports de pommes de terre. J'ai eu une panne d'automobile, non entre Plouaret et Lannion, mais à 1.500 mètres environ en-deça de Plouaret.
Je reconnais être allé à l'hôtel NICOLAS et avoir demandé à une jeune fille de déposer le lendemain un télégramme à la poste. A mon arrivée à Plouaret le bureau était fermé. J'étais à l'hôtel vers 20 heures.
D.- Vous aviez une formule dans votre poche ?
R.- C'est exact. J'en porte souvent sur moi.
D.- Quel train avez-vous pris ?
R.- J'ai pris l'express qui passe vers 21 heures et demandé un billet aller-retour pour St-Brieuc.