Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
9 Mars 2025
“La vérité existe. On n’invente que le mensonge.”
Georges Braque / Le jour et la nuit
Ouest-Éclair 25 juillet 1923 - Seznec devait en effet quelque argent à M. Métais
"A notre question, M. Métais a répondu ceci : Il m'est impossible de vous flxer la date exacte de la visite que me fit Seznec. Certalnement, c'est au milieu de juin Est-ce le 12 ? Est-ce le 13 ? Je ne puis vous le dire en ce moment. Certaines Investigations dans ma comptabilité me permettront peut-être de le faire demain.
La veille de sa visite J'étais allé a Morlaix chez un de mes clients, et en passant je fis une courte visite chez Seznec. Il était absent pour quelques instants, me dit-on. On me pria d'attendre, mais j'étais très pressé. je partis. Le lendemain de ce jour, Seznec vint me voir dans mon atelier, de Brest, rue Kléber, pour me parler de son affaire d'autos. J'étais absent momentanément. Il m'attendit à la pâtisserie Dugué, au coin de la rue de Siam et de la rue Traverse. Il me dit : Ne t'occupe plus des autos, depuis quelque temps je n'ai plus de nouvelles de la personne que cela intéressait."
Ouest-Éclair 26 juillet 1923 - "Je recherche une personne qui a assisté à l'entretien que j'eus avec Seznec à la pâtisserie Dugué" :
Il indique dans une déposition prise par le commissaire Cunat en date du 13 septembre 1923 :
"En ce qui concerne le trafic de Cadillac, Seznec m'avait tenu spontanément les propos suivants, vers le mois de février ou mars 1923 : "Je suis en relations avec un très gros bonnet de la région pour vente de voitures américaines mais je ne peux pas te citer son nom. Si quelquefois, tu trouvais de ces voitures, fais le moi savoir, il y a gros à gagner."
Bernez Rouz, en pages 54/55 de son livre : "Seznec multiplie les rapports d'affaires conflictuels. Il vit au jour le jour, règle ses dettes quand il peut, fait traîner ses créances. Hilaire Métais, son ami brestois, confie aux policiers : "J'ai travaillé comme entrepreneur à sa blanchisserie de Trémilliau, à sa scierie de Morlaix, travaux pour lesquels je n'ai pas été payé". Il ne règle jamais complètement ses achats d'où une kyrielle d'affaires judiciaires, et pour de petites dettes impayées beaucoup d'ennemis."
Hilaire Métais est né le 6 septembre 1886 à Courdemanche dans la Sarthe (72).
Il était fils de Gustave Métais cultivateur né à Lhomme (72) le 9/7/1862 et de Noémie Godefroy née à Courdemanche (72) le 12/8/1866.
Noémie Godefroy, la mère du Hilaire, est morte à Courdemanche chez ses parents le 26/9/1896 âgée de 30 ans.
Hilaire avait 10 ans et semblait fils unique.
Elle était domiciliée de fait à Courdemanche et de droit à Vouvray (37) où le père Gustave Métais était employé de tramway.
En février 1913, Hilaire habitait au 51 rue Auguste Comte à Tours (37) et il se marie en avril 1913 à Tours.
Le 29 juillet 1914 il est au 20 rue Chalmel à Tours et en 1918 il est à Brest, 6 rue du Couédic. (Rue perpendiculaire à la rue de l'Amiral Linois).
"Tours", on n'est quand même pas loin du camp de Romorantin. Ou plutôt du camp de Gièvres.
Marie-Louise Priser, elle, elle est née à Saint-Marc le 8 octobre 1895.
Hilaire Métais a divorcé et épousé Marie-Louise le 9 novembre 1920 à Brest.
Il était divorcé depuis le 23/6/1920, jugement transcrit à Tours le 28/9/1920. Il n'a pas perdu de temps pour se remarier avec Marie !
"En 1925, le couple Métais/Priser quitte Brest pour Villedieu-les-Poêles" me précise-t-on.
En 1930 le gars Métais a obtenu son permis de conduire malgré un état général médiocre (52 kilos pour 1,69 mètre).
En 1931 il résidait à Château-Gontier. Où il est mort (acte décès à venir).
Marie-Louise Priser, elle, est morte le 25 novembre 1965 à Château-Gontier (Mayenne).
Liliane Langellier avec Thierry Lefebvre.
P.S. Les auteurs qui ont cité Marie Priser :
Chez Claude Bal en page 81...
Chez Denis Seznec en page 92
Chez Rouz en page 65.
Chez Jourdan : « Et comment a-t-il appris, Claude Bal, que c'était Marie Louise, la dactylo ?
Eh bien ! Parce que c'est Guillaume Seznec qui le lui a dit pardi!
Il en avait gros sur le cœur, Guillaume, d'avoir ainsi été lâché par son ami. .»
Pas sûr mais pas sûr du tout.
Claude Bal a traîné ses guêtres sur tous les lieux de l'affaire Seznec...
Et donc, à Brest...
Où il a pu questionner des témoins encore vivants et aller aux archives.
Maria Louise DUGUÉ