Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
28 Février 2025
Tu ne porteras pas de faux témoignage;
Matthieu 19:18b-19
[Durand, sa femme, sa belle-fille, son père, un neveu, une cuisinière et une femme de chambre].
Domestiques 1921 : - Rouget Éléonore du Jura, cuisinière - Leclerc Georgette de l'Aisne, femme de chambre.
[Durand, sa femme, sa belle-fille, son père, une domestique avec son fils, un domestique].
Domestiques 1926 : - Roulard Alice originaire Andres (62), domestique - Rigoreau Georges originaire Eure-et-Loir, domestique.
Comme vous pouvez le lire...
Les Durand habitent le quartier résidentiel de Dreux : 1, rue Damars.
Dans le très huppé quartier du boulevard Dubois.
Des maisons cossues avec de très jolis jardins.
Monsieur Durand est chirurgien à l'hôpital de Dreux.
Bulletin officiel Ministère Intérieur 1er janvier 1939
Notre Thérèse tient sa maison avec ses domestiques.
Comme tous les Drouais d'alors, et encore plus dans la classe supérieure..
Elle lit L'Action Républicaine, le journal drouais de Maurice Viollette...
Qui va en faire des caisses sur l'affaire Seznec.
Voilà ce qu'elle peut lire en date du 4 juillet 1923 :
Dans L'Action Républicaine du 4 juillet 1923 :
"Arrivé vendredi à 11 h 1/2 du matin, en compagnie des policiers, Seznec fut gardé vue au commissariat de police ; à 4 heures de l’après-midi, après une visite au Parquet, M. Romillat, procureur de la République, M. Girod, juge d’instruction ; M. Baumelou, commissaire de police, montaient en automobile, accompagnés de M. Vidal, de ses agents, de Seznec à qui ils firent faire le trajet qu’il avait déclaré avoir fait le 25 mai.
Tout d’abord M. Seznec avait dit que M. Quemeneur en présence des pannes d’auto qui se renouvelaient et qui était pressé de se rendre à Paris, avait pris le train à la gare de Dreux, puis que lui s’était dirigé seul sur Paris, où son compagnon lui avait donné rendez-vous, mais qu’avant de gagner la Queue-les-Yvelines, il avait encore eu une panne, et qu’il avait garé sa voiture dans un chemin aux environs de Millemont, petit bourg entre Béhoust et la Queue-les-Yvelines et qu’après avoir passé la nuit dehors, il avait pu faire faire les réparations dont sa voiture avait besoin et qu’il était reparti pour gagner la Bretagne.
Toutes ces explications ayant semblé louches à M. Vidal, celui-ci le ramena le soir à Dreux où il arriva à 10 heures du soir. Après avoir pris un léger repas, un nouvel interrogatoire recommença pour prendre fin à trois heures du matin, mais M. Seznec ne voulait pas entrer dans la voie des aveux, et le lendemain à 11 heures, il montait en voiture pour faire le parcours Dreux à Paris. A Houdan, les policiers acquirent la certitude que M. Quemeneur et M. Seznec avaient dîné, le soir du 25 mai à l’Hôtel du Plat-d’Etain, qu’à la gare, l’automobile contenait encore deux voyageurs, ce qui est la preuve la plus évidente que M. Quemeneur n’avait pas pris le train à Dreux, puis passé Houdan on perd la trace de M. Quemeneur.
Détail bien compromettant pour M. Seznec qui dit n’avoir pas dépassé avec sa voiture, la Queue-les-Yvelines, mais sur les roues de son automobile, on a relevé des traces de goudron, or il n’y a du goudron sur la route que loin de la Queue-les-Yvelines au environs de St-Cyr-l’Ecole, donc on peut penser que Seznec, au lieu de passer la nuit dans sa voiture à Millemont, a pu se rendre à Paris dans le courant de la nuit.
Cette deuxième enquête terminée M. Vidal et ses agents ont emmené à Paris, leur prisonnier, car un mandat d’arrêt avait été délivré contre lui par le Parquet de Brest.
Samedi, M. Baumelou accompagné de deux agents emmenant les chiens policiers s’est rendu au Quatre-Piliers pour fouiller les bois dans la forêt de Rambouillet. Leurs recherches sont restées sans résultat et au cours de l’après-midi, le bruit se répandait à Dreux qu’on venait de trouver le cadavre de M. Quemeneur dans les carrières de Comteville ; bruits erronés lancés par quelque Lemice-Térieux et dimanche, lundi, les bruits persistant M. Baumelou accompagné de ses agents, de ses chiens policiers et des gendarmes, se sont rendus dans les prés près du Bû pour les fouiller, mais à l’heure où nous finissons d’écrire cet article, nous ignorons les résultats des recherches opérées ; de nombreux agents de la sûreté explorent encore aujourd’hui les bois, les carrières environnantes."
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Ce n'est rien que de très commun qu'un médecin consulte un confrère chirurgien pour l'un de ses patients.
C'est donc ce que fait le docteur Elie Péchilliot d'Orgerus.
Je rappelle ici que Elie Péchilliot est originaire de Brest et en famille avec Albert Louppe.
Si le docteur Péchilliot habitait Orgerus (700 habiants en 1923), je doute fort qu'il y ait établi son cabinet.
Exerçait-il à l'hôpital de Dreux ? A celui de Houdan ? Je vais poursuivre mes recherches.
Etait-ce un patient important ???
Toujours est-il que Gustave Durand part l'examiner.
Plus étrange encore est la présence de son épouse Thérèse à ses côtés.
Et encore plus étrange qu'elle joigne Vidal and co pour témoigner.
Est-ce en fait son mari qui a croisé cette Cadillac ???
Et qui, ne voulant pas salir sa réputation, a envoyé sa femme au charbon ?
Est-ce là la dénonciation dont parle la presse ???
Ouest-Eclair indique que M. Vidal serait parti à Houdan pour procéder "sur une dénonciation" à des vérifications importantes.
Je trouve étrange que Rouz, Penaud et Langlois aient repris ce témoignage alors que les faits évoqués dataient de la nuit du 19 au 20 mai 1923..
Et si Thérèse Malet avait volontairement bidonné la date ???
La nuit du 19 au 20 mai 1923, c'est la Pentecôte.
Et déranger deux médecins un tel jour, c'est curieux, non ???
Et si les Durand dinaient ce soir-là chez les Péchilliot ?
Cela expliquerait la présence de Thérèse dans l'automobile de son mari.
Et si le patient du docteur Péchilliot était Pierre Quémeneur ???
Et si le docteur Durand n'a rien pu faire pour le réanimer ???
Oui je sais...
Avec des si....
[Pour ceux qui ne savent pas lire, j'ai écrit : "si"...]
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Notre Gustave est une victime civile des bombardements de 1944.
L'hôpital était à l'époque proche de la gare de Dreux.
Notre Thérèse est morte, elle, le 27 janvier 1943.
Liliane Langellier
P.S. Peut-être Kerné s'est-il planté d'un an dans sa déposition, mais même s'il avait travaillé pour De Jaegher avant 1921, ça change quoi ?
Peut-être qu'il bossait chez de Jaegher déjà en 1920 mais qu'il n'a été déclaré qu'en février 1921 (?)
1921 : Comptable de de Jaegher (recensement Morlaix 1921) :
Kerné a été comptable et surveillant chez de Jaegher de février 1921 à mi-avril 1923.
"Alphonse Kerné fut entendu à deux reprises le 10 mai et le 28 août 1926.
Le 10 mai, il expliqua avoir connu QUEMENER alors qu'il était comptable et surveillant chef chez DE JAEGHER André, transitaire, dont il a déjà été parlé, et au service duquel il est resté de février 1921 à mi-avril 1923."
Rappel : Ce n'est pas moi qui rabâche...
C'est Kerné qui le dit dans ses témoignages de 1926 et Camard qui reprend ces témoignages en juin 1956.
C'est quand même le comble d'être critiquée par une sale bonne femme qui écrit tout et n'importe quoi sur l'affaire Seznec et qui nous pond du très très mauvais roman...
Quant à notre cher brocanteur...
On attend toujours les preuves de l'implication de son Leon Turrou dans notre affaire...
Et ce n'est pas en consultant le rapport Camard qu'il va avoir une illumination...
De ce côté-là y'a du gros gros boulot.
Côté archives, Vilain pipe les dés en ne partageant que ce qui va dans son sens...
Affaire Seznec. On a retrouvé Thérèse Malet... - Affaire Seznec Investigation
"Le monde est rempli de faux témoins." Louis Aragon "Ainsi, Mme Thérèse Malet, affirmera que, vers 23 heures, elle avait remarqué une voiture garée au bord de la route, à l'intersection de la...
https://seznecinvestigation.over-blog.com/affaire-seznec.on-a-retrouve-therese-malet
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