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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec. Si on admet que Guillaume Seznec est l'auteur des faux en écriture...

« L'ignorance est un crépuscule, le mal y rode. Songez à l'éclairage des rues, soit, mais songez aussi, songez surtout, à l'éclairage des esprits. »
- Victor Hugo -

Annick Le Douget en page 68 :

"Le commissaire Vidal procédait le 28 juin dans les locaux de la Sûreté à une confrontation entre Seznec et Me Pouliquen, beau-frère de Quémeneur, au sujet de la promesse de vente retrouvée dans la valise. Me Pouliquen, déjà entendu la veille, était tombé des nues en la découvrant sur le bureau du commissaire ; c'est lui qui veillait sur les affaires de son parent et il en ignorait l'existence. Au demeurant, cet acte si important, n'avait aucune raison d'être dans sa valise lorsqu'il partait à Paris, pourquoi l'y aurait-il apporté ? De plus, ajoutait-il après sa lecture : "Je fais toutes réserves en ce qui concerne la mention manuscrite attribuée à mon beau-frère  et je reste stupéfait qu'il ait pu faire une pareille opération sans me consulter."

Si on admet que Guillaume Seznec est l'auteur des faux en écriture...

Ce qui est la position aujourd'hui de Denis Langlois, ancien avocat de la famille Seznec : 

"Les faux en écriture sont avérés pour tous ceux, historiens ou avocats, qui se sont penchés sérieusement et honnêtement sur le dossier. Mais Seznec aurait dû bénéficier du doute en ce qui concerne le meurtre. Ne pouvant établir de façon indiscutable sa culpabilité – n’inversons pas les rôles, ce n’était pas à Seznec de prouver son innocence – la Cour d’assises aurait dû l’acquitter pour ce chef d’accusation. C’est ce que j’appelle l’innocence judiciaire que je ne saurais confondre là non plus avec l’innocence historique, notion beaucoup plus complexe."

Je rappelle ici deux faits :

Primo : Guillaume Seznec, soumis à une dictée avec les mêmes termes que ceux de la promesse de vente de Plourivo, a refait exactement les mêmes fautes d'orthographe.

Michel Pierre :

"Ce qui frappe, c'est que ces promesses ont été tapées visiblement par quelqu'un qui n'a pas l'habitude de taper à la machine.
Ce n'est pas du tout un travail qui aurait pu être fait par exemple par un clerc de notaire : la frappe est irrégulière, elle est pleine de fautes d'orthographe, on a par exemple ici « abatre » avec un seul T, il y a même quelque chose qui est quand même étrange, c'est que la propriété, Taou-Nez, dans un cas, Traou-Nez dans l'autre, est mal orthographiée."  

Secundo : Lors et après le procès, Guillaume Seznec n'a jamais émis, via ses avocats, une contestation quelconque des résultats des experts en écriture lui attribuant les dites promesses de vente.

Si Guillaume Seznec est bien l'auteur des faux...

Il est donc bien allé au Havre acheter la machine sur laquelle ces faux ont été dactylographiés.

Dès le 10 juin 1923, paniquant devant la détermination de Me Pouliquen et de Louis Quémeneur de porter plainte au vu de la disparition de leur parent, il a jugé bon d'en profiter pour envoyer un faux télégramme afin de rassurer la famille.

Une semaine plus tard, c'est la valise de Pierre Quémeneur qu'il dépose au Havre.

La thèse de la semi culpabilité, c'est ça et rien d'autre.

Maintenant réfléchissons un peu...

Si Guillaume Seznec a truqué les promesses de vente...

Si Guillaume Seznec avait en sa possession la valise de Pierre Quémeneur..

C'est que Pierre Quémeneur était passé de vie à trépas et que Guillaume Seznec le savait.

S'il le savait, deux possibilités :

- soit il avait tué lui-même le conseiller général,

- soit il connaissait son assassin.

Et, là, vous n'allez pas venir me dire qu'un homme sain d'esprit peut accepter de tirer vingt années de cet horrible bagne sans dénoncer l'assassin.

Parce que l'affaire Seznec, c'est ça et juste ça.

Inutile d'aller chercher des preuves d'une implication quelconque d'un américain dans cette affaire bretonne..

Ni d'en appeler (encore mieux) aujourd'hui aux archives du KGB et nous promettre un troisième livre...

Quand on a été totalement infoutu d'apporter, dans un second livre, les preuves de l'implication du dit américain.

Et oui...

Michel Pierre et consorts dérangent car ils ont su décortiquer année par année la fabrique de l'affaire Seznec.

Qui, du coup, se réduit à sa plus simple expression : un petit crime crapuleux de province.

 

Liliane Langellier

Si Quémeneur a mis son carnet dans une poche, comment s'est-il retrouvé dans sa valise ?

 

P.S. Sur le blog de Bertrand Vilain (c'est sûr,  quand on adule Claudine Jourdan et Anne Sophie Martin, on ne supporte pas les vrais historiens) :

"Dernièrement, un cinéaste amateur, Pierre-François LeBrun a tourné un reportage avec deux historiens tout autant amateurs, Michel Pierre et Annick Le Douget. Ces trois-là, qui ne doutent de rien, pensaient avoir réglé toute l'affaire Seznec sans faire de recherche sérieuse, uniquement sur la base du rayonnement de leur génie. 

J'ai démontré l'ineptie des thèses de Michel Pierre et Annick Le Douget avec des sophismes pour toute pensée, l'indigence des sources quand ils y en avaient, les nombreuses erreurs factuelles. Une petite recherche sur ce blog apporte toutes les preuves de mes affirmations. Ce documentaire qui devait être la fin de l'affaire Seznec a fait pschitt, le four, un peu comme le sketch de la valise dans les bronzés.

Il y a quand même eu un effet bénéfique. Seznec a été condamné pour meurtre sans la moindre preuve (1). Cent ans après, les anti-Seznec n'ont rien trouvé, pas le moindre élément. Nous avons vu Michel Pierre bafouiller quelques propos incohérents sur Landru alors qu'un journaliste lui faisait la remarque qu'un faussaire n'est pas nécessairement un assassin. Sans parler d'Annick Le Douget qui s'énerve dès qu'on ose la contredire dans ses certitudes."

P.S.2 : Le documentaire de Pierre-François Lebrun peut être vu sur la plate-forme FranceTV jusqu'au 14 octobre 2025. (lien ci-dessous)..

Lire ici mes 30 articles sur ce sujet.

(1) NDLR : Affirmer n'est pas prouver.

Répéter 100 fois un mensonge n'est pas le rendre vrai.

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