Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
21 Janvier 2025
"Le drame de notre temps, c'est que la bêtise se soit mise à penser."
Jean Cocteau
Elle en a fait couler de l'encre cette histoire de la machine à écrire trouvée le 6 juillet 1923 dans le grenier de la dépendance où était installée la machinerie.
Deux faits incontournables à rappeler :
1/ Les Seznec avaient des chiens à Traon-ar-Velin (source : les frais de vétérinaires dans l'état des dettes) et je suppose que ces chiens ne laissaient pas entrer n'importe qui.
2/ L'endroit où à été trouvée cette foutue machine ne pouvait être connu que des Seznec.
Je vous joins ci-dessous le remarquable extrait du non moins remarquable livre d'Annick Le Douget en pages 77 et 78 :
"Un second argument de défense de Seznec, soutenu par lui à l'instruction - mais plus mollement à l'audience - puis brandi plus tard et ornementé par ses partisans lors des demandes de révision du procès, portait sur l'idée d'une machination policière acharnée à le faire perdre. Elle aurait consisté à simuler la vente de la machine à écrire au Havre, jouée par de faux témoins engagés par la police, puis à utiliser la dite machine pour fabriquer de faux actes de promesse de vente dont l'un aurait été substitué à celui découvert dans la valise abandonnée à la gare de cette ville, et le second à celui remis par Seznec au commissaire Vidal. Enfin la Royal-10 aurait été placée chez Seznec pour le confondre définitivement. La mise en scène aurait nécessité, pour conforter les faux témoignages des personnes déclarant avoir assisté à l'achat par Seznec de la machine à écrire, de déposer aussi au bureau de poste du Havre le télégramme signé Quémeneur. Or la date et l'heure du dépôt du télégramme, le 13 juin 1923 à 16 h 35, sont certaines ; dès lors la machination aurait nécessairement dû être engagée, au plus tard, dans les mêmes circonstances de temps. Mais le 13 juin 1923, les policiers, qui n'avaient pas encore été saisis d'une demande d'enquête sur la disparition de la victime, ignoraient tout de l'existence de la promesse de vente. En effet, ce n'est que le 25 juin que le commissaire Vidal a eu entre les mains l'exemplaire trouvé dans la valise, et le 26 juin que Seznec a révélé dans quelles circonstances Quémeneur lui avait vendu sa propriété ; et c'est seulement le 28 juin qu'il a tiré de sa poche et remis son exemplaire de l'acte à ce policier. La chronologie des événements s'oppose donc à l'hypothèse de la machination policière alléguée."
Le juge Jean Favard dans son livre :
« Comment se faisait-il enfin, puisque nous en sommes aux questions sans réponses, que Seznec n'ait pas mis à profit les derniers jours de répit qui lui restaient pour se débarrasser de la Royal ? Même si le risque était sans commune mesure avec celui de la valise, cette machine - qualifiée à juste titre "d'infernale" par Yves-Frédéric Jaffré - n'en apportait pas moins la preuve du faux et, avec elle, celle de la détention de la valise du mort !
Mais sans la reconnaissance inopinée de Seznec par Chenouard, au début juillet, comme acheteur de sa Royal, on aurait fort bien pu ne jamais le savoir. »
[note 25]
Sicut dixit.
Liliane Langellier
Les illustrations de cet article figurent en page 78 du livre d'Annick Le Douget.