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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Le Télégramme. Affaire Cadiou. Le mari la femme et l'amant...

Et si, malgré toutes les supputations, l'affaire Cadiou, du nom de cet industriel retrouvé assassiné à Landerneau en 1913, ne se résumait en fait qu'à une histoire des plus triviales ? C'est aujourd'hui la conviction de Gilles Salaün.

Gilles Salaün et Martine Guen devant l'un des hêtres du « trou à Cadiou » avec les inscriptions d'époque qui ont grandi avec l'arbre.

 

En 1913, Louis Cadiou est le directeur de l'usine de la Grande-Palud, spécialisée dans le blanchiment de coton pour la fabrication de poudre de guerre. À la fin de cette même année, il disparaît. Son corps est retrouvé un mois plus tard, sommairement enterré dans un sous-bois, à quelques centaines de mètres de l'usine.

Un seul suspect inquiété


Cette disparition a été la grande affaire criminelle de l'époque, alimentant les conversations, les rubriques des gazettes et devenant même le sujet d'inspiration d'une série de cartes postales et de quelques chansons. Si le feuilleton a eu autant de succès, c'est d'abord parce que le crime n'a jamais été résolu. Quoi qu'il en soit, chose étrange, un seul et unique suspect a été inquiété tout au long de la procédure : Louis Pierre, l'ingénieur de l'usine et bras droit de la victime. Gilles Salaün, de l'association Histoire du patrimoine du pays de Landerneau-Daoulas, est retourné sur le lieu du crime. On l'appelait le « trou à Cadiou » et le paysan, propriétaire du bois, faisait alors payer le droit de visite aux curieux. Avec Martine Guen, l'historien a défriché l'endroit, découvrant notamment deux hêtres sur lesquels les « pèlerins » de l'époque gravaient leurs noms. Les arbres ont grandi, les inscriptions aussi. Impressionnant.
 

Une victime cocufiée ?


Mais, surtout, Gilles Salaün a retrouvé la trace d'une petite-nièce de la victime. Et même si, aux repas de famille, le sujet était bien évidemment remisé sous la nappe, une idée semblait cependant, selon elle, couramment admise : l'ingénieur Pierre et Mme Cadiou entretenaient une liaison. Le mobile du crime aurait donc peut-être un parfum de vaudeville. Gilles Salaün attire d'ailleurs notre attention sur ce passage de la revue « Crimes et châtiments ». Y est relaté le procès, qui date de 1919, à Quimper. « Connaissiez-vous personnellement Louis Pierre », demande le juge à la veuve. Le journaliste note alors : « Madame Cadiou qui, jusqu'alors, avait montré un très grand calme, manifesta certaines nervosités. Son visage très pâle et profondément douloureux, s'empourpra ».
 

Un magistrat peu tenace


On attend alors la réponse de Mme Cadiou : « Oui, je sais, s'écriait-elle avec indignation, certaines personnes ont insinué que Louis Pierre avait pu éprouver pour moi un sentiment coupable, qu'un flirt, même, avait existé entre nous, que sais-je, moi ? Mais c'est faux, Monsieur le juge, je vous le jure ». Le magistrat décide de ne pas continuer sur ce terrain et, s'abstenant d'asticoter la veuve, la libère sur le champ. Cette relation extraconjugale serait-elle suffisante pour habiller un mobile solide ? Pas si sûr. Tous les maris trompés ne finissent quand même pas sous les feuilles mortes.

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Voilà une hypothèse qui devrait fortement plaire à notre romancière à l'eau de rose.

Liliane Langellier

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