Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
29 Janvier 2024
"Voir une ville gothique entière, complète, homogène, comme il en reste encore quelques-unes, Nuremberg en Bavière, Vittoria en Espagne, ou même de plus petits échantillons pourvu qu’ils soient bien conservés, Vitré en Bretagne, Nordhausen en Prusse".
Victor Hugo dans "Notre-Dame de Paris".
Rappel : Ce n'est pas de répéter un mensonge cent fois qui va le rendre vrai.
Pour combattre les contre-vérités…
Je vous republie donc ci-dessous le texte de Thierry Lefebvre sur le parcours de Guillaume Seznec Mayenne / Vitré du dimanche 27 mai 1923.
« Le dimanche 27 mai 1923, il dit être reparti de Pré-en-Pail vers 8h... mais ça, c’est lui qui le dit, aucun témoin pour confirmer.
Il passe à Mayenne vers 10h, fait remplacer un pneu et une chambre à air chez Brilhault, garagiste.
38 km en 2h ça fait du 19 km/h de moyenne, on reste sur les bases de la veille.
- À 13h30, il tombe en panne à Vitré :
“Une auto de marque américaine venant de la direction de Laval restait en panne à proximité du restaurant Caris, boulevard des Rochers. Un homme seul se trouvait dans le véhicule, vêtu comme un chauffeur. La panne attira quelques curieux, notamment MM. Caris fils, employé chez M. Lelièvre, Huchet, Van Gertrugen, ouvrier électricien, pensionnaire au restaurant Caris, le commis de M. Tattevin percepteur, Daguenel et Hamon, qui prêtèrent aide et assistance à l’automobiliste. M. Caris et le commis sont formels, tous deux ont vu, fixée à côté du chronomètre, la carte de visite de M. Quémeneur, conseiller général du Finistère. Ils constatèrent également que dans le véhicule se trouvaient des débris de pain, comme si le conducteur y avait pris ses repas. L’auto, quelques minutes plus tard, filait dans la direction de Rennes.”
D’après les témoins, il n’est resté que quelques minutes, d’après Guillaume Seznec, la panne l’a immobilisé plus de 4 heures...
Mayenne – Vitré ça fait environ 60 km.
Si on estime son départ de Mayenne vers 10h30, il a mis 3 heures, soit 20 km/h de moyenne.
Le dimanche 27 mai 1923 à Vitré, c’était jour de fête : concours de tir, de pêche, concert de la musique municipale. Le temps était gris et maussade et par instants les parapluies durent s’ouvrir. Le soleil cependant daigna faire quelques brèves apparitions, il n’en est guère prodigue cette année.
Petit-Guillaume parle d’un dimanche, d’une belle journée ensoleillée. Il dit aussi qu’il avait 11 ans alors qu’il a du fêter ses 12 ans le 1er mars 1923, seulement 2 mois 1/2 avant ces faits. (Denis Langlois page 211).
- Imaginons que Guillaume Seznec repart de Vitré à 14h, il ne mentionne plus d’incidents mécaniques et on a pas de témoignages sur son trajet entre Vitré et Morlaix, bien que ça fasse quand même 225 km.
Et là il y un premier hic ! Car si il conserve sa moyenne de 20 km/h, le zig va mettre plus de 11h pour faire le trajet et arriver chez lui vers 1 ou 2h du matin le lundi 28 mai 1923.
Mais Petit-Guillaume dit que son père est arrivé dans le courant de l’après-midi et qu’il a discuté avec sa mère (Marie-Jeanne) et Angèle Labigou tout l’après-midi. (Denis Langlois page 212).
Admettons malgré tout qu’il soit arrivé à Morlaix vers 17h...
225 km en 3 heures = 75 km/h de moyenne.
Aujourd’hui avec des voitures modernes et un réseau routier en bon état, cette moyenne est difficile à maintenir sur des routes nationales, mais bon... »
Vitesse d’une voiture en 1923 [24 heures du Mans] :
"L'idée est née, ce sera une épreuve d’endurance pure. L’idée d’une course de voiture de tourisme sur 24 heures est retenue. Elle sera primée par la somme de 100 000 francs. Courrons des voitures de catalogue. Elles devront en fonction de leur puissance, assurer une moyenne de 38 à 66 km/h. Le but est de récompenser d'un challenge attribué après 1925, l'équipage parcourant le plus grand nombre de tours."
A lire in Seznek
Arguments incontournables.
C'est vrai que le carnet de dépenses de Seznec est bien plus crédible que les dires de plusieurs témoins !!!
Me Denis Langlois peut toujours affirmer le contraire...
C'est à lui d'en apporter la preuve.
On est bien dans l'affaire Seznec...
On assène une fausse vérité...
Puis on tord les faits pour tenter de la faire entrer dans le récit.
Avec un journal qui paraît un an avant l'affaire Seznec...
Pas très sérieux tout ça !!!
Une auto de marque américaine venant de la direction de Laval restait en panne à proximité du restaurant Caris, boulevard des Rochers.
- En bleu foncé la route de Laval, en bleu clair la route d'Ernée.
Vitré 1921.
De plus, il y avait plusieurs manifestations dans Vitré le 27 mai et des déviations ont pu être mises en place.
Ouest-Éclair 27 mai 1923
Rien ne sert d'être têtu...
Encore faut-il avoir les bons arguments à aligner.
En 1923, il n'y avait pas de rocades et la Nationale 12 passait à l'intérieur des villes.
Chaque ville sur cette route Bretagne / Paris avait sa "rue de Paris".
La voiture venait de la direction de Laval, elle ne venait pas DE Laval...
Si elle était arrivée dans l'autre sens, ils auraient dit qu'elle venait de la direction de Rennes.
L'article date du 28 juin, la disparition de Quémeneur a été mentionnée par la presse le 24.
Ouest-Éclair 28 juin 1923
Rappel Bertrand Vilain dans son premier livre :
S’il est bien parti de Pré-en-Pail à 8 heures et qu'il est arrivé à Mayenne à 10 heures…
On divise 37 km par 2 heures ça donne 18,5 km/h de moyenne !
Ne pas oublier la crevaison à Mayenne.
Mayenne - Ernée - Vitré, ça fait 54 km.
10 h 30 - 13 h 30 ça fait 3 h - 54 km divisé par 3 = 18 km/h de moyenne.
Même s'il est possible que les témoins en aient rajouté, je pense que Seznec est bien passé à Vitré le 27 mai vers 13 h 30.
Qu'importe par laquelle des deux routes Seznec est arrivé à Vitré....
Il lui était totalement impossible d'être à Morlaix avant minuit le dimanche 27 mai 1923.
Totalement impossible.
Les partisans des dires de Petit Guillaume ont grandement intérêt de zapper l'arrêt Vitré...
Car il leur faut une torpédo miracle qui arrive en fin d'après-midi à Morlaix.
Bullshit !!!
Rappel :
68 km en 1 h 50.
Donc Vilain divise 68 par 1.5 = 45,33 km/h de moyenne...
Sauf que 1 h 50 ça ne fait pas 1,5, ça fait 110 minutes !!!
Soit 37,0909 km/h.
Les farouches partisans de la thèse Petit Guillaume affirment que Guillaume Seznec pouvait être rendu à Morlaix à 17 heures en partant de Pré-en-Pail à 8 heures du matin...
Mais il a subi une crevaison à Mayenne à 10 heures.
De plus, tenir une moyenne de 40 km/h sur 68 km (ce qui reste encore à démontrer) ce n'est pas la même chose que sur plus de 200 bornes !!!
Grand merci à Thierry Lefebvre de m'avoir épaulée pour ces calculs.
Quant aux dires des deux fils de Petit Guillaume...
C'est malhonnête d'écrire leur soi-disant avis sur le stay de leur grand-père à Vitré...
Ils ne connaissent même pas les étapes du retour de leur grand-père à Morlaix.
Le témoignage de leur père ayant été par trop imprécis.
"Les petits fils" se résument à Jean-Yves Seznec.
Gabriel Seznec restant muet sur le sujet et ne chialant pas n’importe où.
Quant à l’état de la Cadillac…
Quémeneur voulait vendre la Cadillac à Verlingue, il n’allait pas lui dire qu'elle était pourrie !
Les pneus étaient tellement bons au retour qu'il a fini sur la jante, quant au moteur, les coussinets de bielle étaient fondus.
Effectivement cette bagnole n'était pas très vieille, mais elle n'avait jamais été entretenue correctement.
Et le sabotage chez Jestin, comment dire...
« Avec une Cadillac dis-je en terminant, ce n'est pas une affaire, vous ne mettrez certainement pas plus de sept heures et vous arriverez pour déjeuner à Paris. » [In Ouest-Éclair 8 juillet 1923]
À l'aller, en partant à 5h de Rennes, nos Bretons auraient dû arriver à Paris vers midi, mais entre 16 et 17h ils n'étaient qu'à Dreux alors que Quémeneur était pressé...
Par contre, au retour, étant à 10h à Mayenne, Seznec serait arrivé dans l'après-midi à Morlaix (?)
Liliane Langellier
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