Affaire Seznec. Lettre de Jean Pouliquen au président de la Chambre des mises en accusation de Rennes...

Une dette, une plaie et le feu ne doivent pas s'éterniser.
Proverbe indien

[Archives Quimper]

24 juin 1924

Monsieur le Président de la Chambre des mises en accusation

Rennes

En vous présentant le rapport ci-joint qu'il vous sera facile de contrôler, permettez-moi de vous dire que je me suis également renseigné sur plusieurs des antécédents de Seznec et particulièrement en ce qui concerne ses histoires d'automobiles que des inconnus (américains la plupart du temps) venaient lui livrer la nuit dans des fermes écartées.

Quant à ses autres démêlés, la plupart ont eu leur dénouement devant le tribunal civil de Morlaix où Seznec à perdu tous les procès qui lui ont été intentés et dans lequel sa mauvaise foi pour ne pas dire plus a été chaque fois surabondamment prouvée. Mais M. Campion n'a certainement pas négligé de s'informer à ce sujet.

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On est en juin 1924.

Le juge Campion a terminé son instruction (9 juillet 1923/ 22 mars 1924).

 Bernez Rouz, en page 104 :

"Pendant ces 8 mois, le juge Campion n'a pas chômé. Il a exploré méthodiquement ces 2 axes en délaissant bien d'autres pistes qui auraient pu donner à l'affaire Seznec une toute autre direction. Sans surprise, le 22 mars 1924, le procureur de la République de Morlaix expose les faits de façon très défavorable à Seznec. La chambre des mises en accusation demandera un complément d'informations sur 17 points de détail. L'acte d'accusation tombe le 28 juillet 1924 de la main du procureur général du parquet de la cour de Rennes, Guillot. Le sort de Seznec est scellé, le dossier d'instruction est clos, les jurés de la cour d'assises n'auront pas d'autres versions plausibles des faits."

La question reste : qu'est-ce que ce document Pouliquen, qui m'a été envoyé sans plus d'explications, accompagne ?

La primo enquête (?)

Que Bernez Rouz date de l'automne 1923 (?)

Chez Claudine Jourdan, en réponse à mon article :

"De même il est prouvé, par des lettres figurant au dossier d'instruction, que Jean Pouliquen a influencé la justice pour faire renvoyer Seznec devant les Assises." 

Publier ce document ne signifie en aucun cas que Guillaume Seznec est innocent et Pouliquen un accusateur.

Ce serait un raisonnement un peu trop simpliste !!!

Il faut savoir réfléchir un peu plus loin.

La Chambre des mises en accusation avait sans doute posé des questions au notaire qui y répondait.

Rien de bien méchant : oui, Seznec traficotait dans les bagnoles. Bernez Rouz nous l’a prouvé.

Oui, Seznec était un très mauvais payeur qui s'est attiré bien des ennuis en se croyant au-dessus des lois.

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"Quant à ses autres démêlés, la plupart ont eu leur dénouement devant le tribunal civil de Morlaix où Seznec à perdu tous les procès qui lui ont été intentés et dans lequel sa mauvaise foi pour ne pas dire plus a été chaque fois surabondamment prouvée." :

Exemple la dette Tréal :

[Archives Quimper]

Cette histoire a commencé en 1922, les huissiers devaient appliquer la loi tout de suite après le jugement, ce qui n'a pas trainé.

Puisque Guillaume Seznec ne payait personne même pas Mr Tréal.

 La Justice a fait son travail en annonçant la Liquidation Judiciaire de Guillaume Seznec.

Liquidation judiciaire qui n'a strictement rien à voir avec le procès Quémeneur.

Liliane Langellier