Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
15 Octobre 2022
Lorsqu'on a trop travaillé sur une enquête, lorsqu'on a trop lu et relu, lorsque l'on a trop examiné et contrebalancé les théories, on ne sait plus rien.
Philippe Labro.
On a tiré sur le Président.
Là, c'est du sérieux...
Pas des contes de la Mère L'Oie ou des délires bretons avinés...
"À Paris il avait des informateurs. Peut-être Gherdi qui ne veut pas avoir l'air de connaître le disparu. Gherdi dit " l'Americain " , qui a fréquenté le camp américain de Romorantin, qui a peut-être été le chauffeur du Consul des États-Unis en France, qui était sûrement au fait des possibilités de vente de véhicules à la Russie.
Si des annonces ont été publiées dans le Journal l'Auto elles ne pouvaient lui échapper.
"J'ai un ami à Paris ".
"Que j'ai souvent rencontré "
"Qui a sûrement une bonne situation dans son pays "
Chauffeur du Consul ?
Secrétaire du Consul ?
Détenteur de documents et de tampons de l'administration américaine, de la Chambre de Commerce américaine ?
Ou plutôt interlocuteur des annonceurs de l'Auto ? Qui, eux, avaient une véritable situation dans l'administration américaine, qui, eux, ont pu lui faire parvenir des documents émanant de leur gouvernement pour mettre le breton en confiance."
Voilà qui donne bien trop de place au personnage de Francis Gherdi.
Ce qui ne correspond pas du tout à la réalité.
Dans le rapport du commissaire Camard, on peut lire (NDLR Grand merci à celui qui me l'a envoyé...) :
1/ "Après la fermeture du parc [NDLR 23 février 1922], le café Le Tambour a cessé d'être fréquenté par les amateurs de voitures automobiles et de pièces détachées. GHERDY, dont le domicile était éloigné, n'y venait plus.
Ainsi qu'on l'a vu, il n'y a pas de différences sensibles entre la déposition faite par GHERDI en 1926, telle qu'elle est relatée dans le rapport cité plus haut et celle qu'il a faite 30 ans plus tard. Il croit avoir vu QUEMENER au parc de l'Avenue de la Bourdonnais bien "qu'il ait été établi que QUEMENER n'a jamais figuré parmi les acheteurs."
2/ "Le témoin qui accompagnait Claude Bal lors de sa visite à Gherdi a lui aussi été entendu. Il s'agit de l'éditeur de son livre "Seznec était innocent", M. Jean-Luc Carbuccia (P.V. 504/8). Voici sa déclaration :
"Il y a plus d'un an j'ai accompagné Claude Bal au domicile de GHERDI à Epinay. La thèse de Claude BAL était que GHERDI s'identifiait avec le nommé "CHARLEY" dont il a été question au moment de l'affaire SEZNEC, il voulait vérifier cette thèse en interrogeant GHERDI et m'avait demandé de l'accompagner pour être en somme témoin de cette entrevue. Nous avons conversé une demie heure à une heure environ et j'ai tiré de cette conversation l'impression que GHERDI connaissait beaucoup plus de choses qu'il ne voulait en dire et était inquiet de notre visite, paraissant successivement hostile, puis implorant. J'en ai déduit ainsi que Claude BAL, qu'il avait connu QUEMENEUR, qu'il avait eu rendez-vous avec lui et qu'il était effectivement le "CHARLEY" qui avait été recherché à l'époque.
GHERDI n'a pas toujours été très net dans ses réponses aux questions de Claude BAL. Il répondait souvent par monosyllabes, se contredisait et j'admets évidemment qu'il y a eu pas mal d'interprétations de notre part à ce sujet.
Je dois ajouter que je ne connais pas l'affaire SEZNEC dans ses détails."
Il faut indiquer ici que Claude BAL et son compagnon ont vraiment mis une extrême bonne volonté pour arriver à une telle somme d'aveux par déduction et interprétation d'une conversation d'une demie heure à une heure avec GHERDI. Certes, ce dernier parle français, quoique très incorrectement, mais on ne peut dire qu'il soit très intelligent et par intelligence on entend faculté de compréhension rapide et clarté d'esprit. Il faut être très prudent dans l'interprétation de ses paroles, ne pas hésiter à répéter, plusieurs fois, les questions qu'on lui pose pour être certain qu'il les a bien comprises et le faire répéter lui-même ses réponses pour être bien sûr qu'on a soi-même saisi ce qu'il veut exprimer. GHERDI a tendance à répondre avant qu'on ait achevé de lui poser la question et chaque fois répond, de bonne foi, à côté. Il n'a de cette affaire, dans laquelle manifestement il n'a joué aucun rôle, que des souvenirs confus ; il mêle les époques, et, par exemple, est toujours persuadé qu'une de ses cartes commerciales a été trouvé autrefois sur QUEMENEUR parce que jadis il a cru le comprendre.
Il a fallu quatre heures pour dresser un procès-verbal à peu près cohérent de ses déclarations. Aussi faut-il considérer comme une performance remarquable le fait par Claude BAL de lui avoir "sorti" tant de détails en une si courte conversation."
Et puis aussi :
Du grand SaintOp/Seznek sur le forum de Marilyse Lebranchu au sujet de Gherdi :
"11 janvier 2007
Gherdi ???
Madame Langellier, bonjour. Votre précision sur Gherdi est tout à fait intéressante. Cependant, ne donne t-on pas trop d’importance à Gherdi ? Je m’explique : le nom de cet "américain" a été établi après recoupements, travail de la sûreté parisienne, puis plus tard, investigations de journalistes. Conclusion : Gherdi existait bien et pouvait être l’interlocuteur avec qui Quéméner avait, selon Guillaume Seznec, rendez-vous. Mais rien de certain, on se base en effet sur les déclarations de Guillaume Seznec, or elles sont à prendre avec des "pincettes". Certes, Gherdi "bricolait" dans la pièce détachée et la voiture d’occasion, il connaissait Quéméner. Il est tout à fait possible que ce nom (ou approchant) ait été indiqué par Guillaume Seznec afin de répondre "clairement" aux enquêteurs, mais personne ne peut certifier que c’était bien la personne du rendez-vous parisien. Ce qui est gênant dans cette affaire, c’est que des hypothèses, des suppositions deviennent des postulats. A ma connaissance, chez les tenants de l’innocence de GS, personne ne remet en cause le rôle de Gherdi, or personne ne peut prouver qu’il s’agit bien de la "bonne" personne. Permettez-moi d’en douter. Je pense qu’on fait la part belle aux témoignages (vrais ou faux), tandis qu’on survole ou on élude bien des éléments indiscutables, y compris (malheureusement) dans "l’ultime" mouture de "Nous, les Seznec". Vivement qu’un (ou plusieurs) historiens se penchent sur cette affaire."
Et enfin..
"Un autre point à retenir : il n'apparaît pas que Francis Gherdi, spécialisé dans le commerce d'accessoires d'automobiles, se soit jamais intéressé à l'achat ou à la revente de voitures Cadillac.
Il ne peut être, non plus, soupçonné d'être l'auteur des lettres adressées à Quémeneur, par l'intermédiaire de Seznec, et de celle, notamment, qui fixait rendez-vous au conseiller général, le 26 mai 1923."
................................
Voilà...
L'enquête du commissaire Camard est imparable.
Delpêche et SaintOp ont confirmé.
Exit donc définitivement Francis Gherdi de l'affaire Seznec.
Les délires d'un Claude Bal ne changeront rien à l'affaire.
Comment peut-on prendre Bal comme sources ???
Quand on veut être pris au sérieux, on s'appuie sur des sources sérieuses !
Entre les délires du juge Charles-Victor Hervé...
Ceux de Claude Bal...
Et, in fine, ceux de Denis Seznec et de Petit-Guillaume...
Liliane Langellier
P.S. Je ne sais pas si ce n'est plus la saison des barbecues...
Mais il y a certainement eu un apéro de trop du côté de Saint-Eloy.
Notre broc/historien dégaine sec, en se flattant l'ego comme toujours :
Rien que ce titre prouve que ce garçon ne va pas bien.
Humilité et humour : deux qualités qui lui manquent terriblement.
Quand tu penses qu'il est allé jusqu'à dire à son entourage que son livre allait être vendu à 100.000 exemplaires (si, si...).
Alors qu'il ne dépassera certainement pas les 100 exemplaires !
Dommage que le délit d'orgueil ne soit pas puni par la loi.
La fin est pire encore :
"J'ai pourtant bien cherché, dans les moindres recoins de l'affaire Seznec, il n'existe pas un seul fait connu du dossier qui ne se trouve en contradiction avec ma thèse sur l'implication de Leon Turrou dans l'affaire Seznec, non, pas un seul. Pourtant, il aurait dû être assez facile de trouver une impossibilité matérielle. Par exemple, Leon Turrou était à New York après l'arrivée du Berengaria ou le nom de Leon Turrou est sur la liste de passagers d'un autre transatlantique pour le voyage aller. Que sais-je ? mais non, il n'y a rien. J'ai épluché des dizaines de milliers de pages en cherchant le moindre défaut, le petit caillou dans la chaussure. Tout colle à la perfection."
Comment peut-on écrire de telles sornettes sans avoir honte ???
Quel esprit retors, comme il n'arrive pas à prouver son hypothèse, c'est à nous maintenant de prouver le contraire !!!