Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
14 Mars 2022
Mentir est un art.
Ne réussit pas qui veut.
Ernest Ouellet / Multipliez-vous
Le Petit Journal du 31 juillet 1923
"Or, le témoin est formel, il a bien vu Seznec un paquet sur l'épaule. C'est une preuve de plus que le jeune homme ne se trompe pas et que Seznec, quoiqu'il en dise, venait de la gare de Plouaret."
Ouest-Eclair du 2 août 1923
"Nous apprenons que le témoignage que Me Bienvenu, de Saint-Brieuc, réserve à la justice, serait important. C'est le 14 juin et non le 13 que Seznec serait venu le voir en automobile."
Le Petit Parisien du 29 juillet 1923
"Seznec, en effet, avait prétendu que le paquet qu'il avait rapporté contenait des charbons de magnéto. Etant donné la dimension du colis, c'est un véritable stock de charbons que l'inculpé aurait fit l'emplette."
La panne avait été simulée.
Seznec n'avait pas besoin de charbons qu'il aurait pu, d'ailleurs, se procurer à Plouaret.
Un charbon de magnéto, c'est tout petit :
Alain Jacob sur mon blog le 9 janvier 2018 :
Seznec à Plouaret
Rappel des faits rapportés par mon oncle Léon Jacob et les autres témoins de Plouaret interrogés par Frédéric Pottecher pour la télévision sur place à Plouaret en 1967 (document disponible à l’INA). J’ai aussi entendu plusieurs fois ce récit de la bouche de mon oncle. Je m’en suis entretenu avec Bernez Rouz.
Le 12 juin 1923 Guillaume Seznec s’est présenté en automobile à la ferme de ma grand-mère, Gabrielle Barbier, veuve Jacob, à Lann Vihan annonçant qu’elle était en panne. Mon oncle lui a dit qu’il y avait un mécanicien au bourg en bas de la côte. Il suffisait de descendre en roue libre. Seznec a préféré la laisser sur place. Mon oncle l’a alors aidé en la poussant dans le chemin vers un verger où elle est restée garée. Guillaume Seznec s’est dirigé vers la gare de l’autre côté du bourg. LannVihan se trouve sur la route venant de Plounerin à environ 2 KMS de l’entrée du bourg.
Au bourg Seznec a dîné à l’hôtel restaurant « des voyageurs » face à la gare, je crois. Là il a demandé à la serveuse de poster un télégramme pour lui le lendemain, en insistant « sans faute demain ». A noter qu’il avait un formulaire sur lui. Il a pris le train de nuit pour Paris.
Le 14 au matin, mon oncle l’a vu revenir de la direction du bourg quelque temps après le passage du train venant de Paris. Il se trouvait dans un champ en bordure de la grand route avant l’entrée du chemin conduisant à la ferme. A cette époque et même pendant quelques décennies les horaires des passages des trains étaient bien connus de la population pour qui ils servaient de repère dans leur journée. Seznec portait un paquet sur l’épaule qu’il n’avait plus en arrivant à la ferme. Mon oncle pensait qu’il l’avait déposé sur le talus pour le reprendre en partant. Seznec a démarré la voiture sans difficulté, sans même ouvrir le capot et a pris la direction de Plounérin pour rejoindre la nationale 12 en direction de Morlaix.
Commentaires et questions :
Tout comme le procureur de Quimper au début des années 2000, Bruno Gesterman, je pense que l’épisode de Plouaret est primordial.
La famille Jacob de Plouaret sur Geneanet :
La famille Jacob au recensement 1921 :
Généalogie de Léon Apolinaire JACOB
Découvrez gratuitement l'arbre généalogique de Léon Apolinaire JACOB pour tout savoir sur ses origines et son histoire familiale.
https://gw.geneanet.org/tlefebvre?lang=fr&n=jacob&oc=0&p=leon+apolinaire
Sur Geneanet...
Mais il a pu couper à travers champs...
A vol d'oiseau : 1,49 km.
Dans l'acte d'accusation :
"Par contre, on sait que Seznec s’y trouvait ce jour-là. Parti de Morlaix en automobile le 12 juin vers 19 heures, sous le faux prétexte de se rendre à Tréguier où nulle affaire ne l’appelait, il abandonne sa voiture, sans motif, dans un verger appartenant à la veuve Jacob, à Lan-Vian, près de Plouaret, prend à la station de ce bourg le rapide 502 qui y passe à 21 h 57 et se trouve le lendemain dans l’expresse 171, de Paris au Havre, qui passe à la gare de Rouen."
Le Paris-Brest au 31 mai 1923 :
Et...
Pour finir...
Encore les propos d'Alain Jacob :
"A l’évidence Denis Le Her-Seznec ment pour démolir ces témoignages gênants. C’est sa technique, il dit que les témoins étaient manipulés par la police, comme son grand-père qui disait qu’ils se trompaient tous.
En fin de compte je pense que cette affaire resurgit régulièrement parce que des intérêts financiers sont en jeu. Je m’explique : le petit fils espérait recevoir une grosse indemnité si son grand-père avait été réhabilité. En attendant il s’est assuré une rente par la publication de ses livres et en donnant des conférences, payantes bien entendu. Par ailleurs des journalistes voulant vendre du papier s’empressent de prendre le relais et eux aussi défendent l’idée que Seznec était innocent parce que cela plait au public. Ils sont aidés par tous les idéalistes et utopistes humanistes qui croient au complot, à une affaire d’état, bref à l’innocence de Seznec. Ceux qui veulent connaître la vérité de nos jours prennent connaissance d’une affaire complètement polluée par les élucubrations des uns et des autres."
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Voulez-vous me dire quel intérêt aurait-eu Léon Jacob d'inventer cette histoire de paquet sur l'épaule de Seznec ???
Quel intérêt.
Quant au commis Louis Leroy :
"Celui-ci, qui avait dit à l'instruction avoir vu de son champ, passer Seznec sans avoir remarqué qu'il portait un paquet sur l'épaule, affirme aujourd'hui que Seznec était chargé d'un lourd colis. La Cour prend note de cette contradiction."
Son témoignage ne peut pas être retenu.
Vu qu'il a dit tout et son contraire.
Et le juge Campion, après avoir étudié le plan des lieux établi par Cunat et Chelin, en a déduit que Seznec venait obligatoirement de la gare de Plouaret le matin du 14 juin 1923.
Liliane Langellier