Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
18 Janvier 2022
Il faut être un peu mythomane, il faut être même beaucoup mythomane. Le problème de la mythomanie, c’est que parfois on perd contact avec la réalité [...]. Et c’est une notion qui est difficile à expliquer [...]. Il faut aussi embellir, il faut aussi tricher, il faut aussi mentir pour raconter la vérité.
Robert Lepage.
Côté mytho...
Avec le gars François Le Her, on est plus que gâtés...
Son témoignage est à prendre avec des pincettes...
Voire à écarter définitivement.
Et, je vais vous en donner la preuve...
Dépêche de Brest du 28 janvier 1924
"Le tramway sur la ligne Concorde-Auteuil"
Le Petit Parisien du 17 mai 1924
"Parce que le 27 mai est un dimanche..."
"La date du 27 mai comme jour de la rencontre avec M. Quémeneur
n'est donc pas rigoureusement établie."
Le Petit Parisien du 3 novembre 1924
"M. Quémeneur est monté dans ma voiture à la Concorde, affirme-t-il, et est descendu au Trocadéro"
"Il ressort que le témoin Le Her est devenu de plus en plus précis, au fur et à mesure que l'instruction s'avançait, mais lorsqu'il vint pour la première fois à la sûreté, il était incapable de donner la date de sa rencontre avec Quémeneur, même à quinze jours près."
Même Me Alizon a des doutes (Ouest-Eclair du 30 octobre 1924)
J'avais, en son temps, calculé le nombre de kilomètres entre Concorde et Trocadéro :
3 kilomètres.
Et, si on considère que le dit tramway devait rouler à environ 17 km/heure...
= 10 minutes 59...
En ajoutant le temps de la montée et de la descente du tramway...
Soit 2 minutes x 2 = 4 minutes.
Restent 6 Minutes.
Cela fait un temps bien court pour une tchatche entre Le Her et Quémeneur !
Sans compter que le tramway était très bruyant et ne facilitait pas la conversation.
On est bien loin des 15/20 minutes évoquées par Le Her.
Et puis...
Trocadéro n'est pas du tout près de la gare Montparnasse...
D'où notre conseiller général serait supposé être descendu du tramway.
Et en page 146 :
"J'ai pris congé de M. Quémeneur dans la soirée du 26 mai 1923 à 18h45, à l'arrêt du tramway sur la place du Trocadéro. Il m'a dit "Au revoir, bonne chance".
Il dit ça au juge Campion le 16 mai 1924, alors qu'il était pas foutu de donner une date précise le 3 juillet 1923.
François Le Her a tout simplement utilisé l'évènement survenu avec un usager le dimanche 20 mai 1923...
Pour le faire coller à l'affaire.
Tout comme Vilain a utilisé la petite annonce O.I.R.
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Je pense que Marie-Jeanne a agi là comme elle agira plus tard avec la piste de Lormaye...
Elle a adapté un fait divers à l'affaire Seznec.
"Dès la publication du témoignage de Le Her dans la presse, Marie-Jeanne Seznec écrit aux journaux pour demander une réorientation de l'enquête : "les frères soeurs et parents de M. Quéméneur, s'ils l'aiment comme ce serait naturel, se joindront à moi... pour demander que les recherches soient orientées sur une autre voie qu'elles l'ont été jusqu'ici. Ces recherches arriveraient certainement à découvrir où se trouve Quéméneur, vivant encore, je le crois, ou Quéméneur disparu dans des conditions que je ne puis envisager mais que je n'ai pas le droit, maintenant du moins, de mettre à jour".
in Bernez Rouz en page 120
Marie-Jeanne n'a pas dû hésiter à payer grassement François Le Her pour qu'il mente au tribunal.
Ce qui expliquerait les perpétuels chantages que ce monstre exerce sur Jeanne Le Her...
Adapter un fait divers à l'affaire Seznec...
Aujourd'hui encore...
C'est ce qu'a choisi de faire Bertrand Vilain...
Prendre un héros du F.B.I. et le fourguer dans l'affaire Seznec.
Too bad !
Liliane Langellier
P.S. De son côté...
URZn article du Matin publié le 5 juillet 1923 dans lequel le journaliste affirme :
"J'ai pu retrouver trace de Seznec dans une brasserie située à l'angle de la rue Jules Siegfried et de la place Gambetta, à quelques mètres du magasin de M. Chenouard. Le propriétaire de cette brasserie et plusieurs de ses employés se souviennent qu'un après-midi, vers 16 h. 30, un consommateur, qu'ils reconnaissent pour être Seznec, vint s'attabler à la terrasse et se fit servir un bock. Ils précisent que ce client, vêtu de vêtements de même couleur que ceux du marchand de bois de Morlaix, avait la face couturée de cicatrices de brûlures et qu'il portait un col en celluloïd."
Sauf que, en décembre 1970 La place Gambetta au Havre prend le nom de place du Général de Gaulle...
Et qu'elle n'a jamais fait un angle avec la rue Jules Siegfried !
Pensez-vous que si c'était vrai, Achille Vidal et ses troupes n'auraient pas enquêté ???
Comme quoi il est important de TOUT vérifier avant d'écrire...
L'article complet du Matin du 5 juillet 1923 :
La place Gambetta au Havre prend le nom de place du
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