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31 Décembre 2021
Un mythomane, mis à nu, devient un être misérable.
Claude-may Waia Némia
"Une longue conférence eut lieu dans le cabinet de M. Scherdlin, procureur de la République, qui fut mis au courant des premiers résultats de l'enquête. Il tint donc à rédiger lui-même le réquisitoire introductif d'instance qui vise de nombreuses inculpations : corruption de fonctionnaires et complicité, vol et complicité, spéculation illicite, etc."
in L'Oeuvre du 21 décembre 1919.
Charles Eugène Edmond Scherdlin :
in Annuaire rétrospectif de la magistrature.
Sur Geneanet.
Sa carrière sur Geneanet :
Substitut du procureur général à la cour d’appel de Paris, président de chambre à la cour de cassation, commandeur de la Légion d’Honneur, procureur général près la Cour d’appel de Paris (1925).
Monsieur Charles, Eugène, Edmond Scherdlin
Ce fut une très belle vie, que celle de monsieur le premier président honoraire Scherdlin, qui connut de grands succès oratoires, qui accéda aux plus hautes fonctions de la magistrature et qui restera une des plus nobles figures de ce Palais. Doué d’une grande intelligence, d’une distinction raffinée et servi par une très belle prestance, il n’a pas cessé de conserver, même dans les postes les plus élevés, une courtoisie et une amabilité de caractère qui lui ont toujours valu l’estime et la sympathie de tous ceux qui l’ont connu.
Il était né à Strasbourg, le 22 août 1861, son père était professeur de littérature au lycée Charlemagne et en même temps maître de conférences à l’École polytechnique. Il trouva dans cette ascendance des dispositions naturelles qui devaient décider de son avenir.
Après de brillantes études à la Faculté de droit de Paris, où il obtint plusieurs mentions aux concours de fin d’année, il débuta dans la vie judiciaire comme attaché au Parquet général de votre Cour ; il fut ainsi initié à nos traditions dans l’atmosphère sereine de votre compagnie, où il devait revenir un jour pour présider votre chambre criminelle.
Nommé substitut à Vervins en 1887, il fit tout de suite preuve d’un talent de parole et fut signalé par ses chefs comme destiné à requérir devant la Cour d’assises ; ce qui entraîna sa nomination de substitut à Beauvais en 1889, ses réquisitoires furent ceux que l’on attendait de lui. Trois ans après, il devenait procureur de la République à Doullens, puis à Clermont-de-l’Oise en 1894 ; mais il revenait aussitôt à Beauvais comme procureur de la République et reprenait comme chef le service des Assises du département de l’Oise où il s’était fait remarquer comme substitut.
A partir de ce moment, sa réputation ne cesse de s’affirmer. Tous les conseillers, qui sont chargés de présider les Assises à Beauvais, rendent hommage à son talent oratoire, à l’élégance, à l’élévation de sa pensée et de son langage, à l’autorité de sa parole ; tous le signalent - et ils furent bons prophètes - comme destiné à occuper un jour les plus hautes fonctions de la magistrature.
Le jeune magistrat réussissait aussi bien dans l’administration du Parquet où il faisait preuve de tact, de discernement, de bon sens et de jugement. Il était complètement armé pour devenir l’excellent substitut qu’il fut au Parquet de la Seine dès le mois de mars 1901. Il occupa ces fonctions pendant près de dix ans et fut chargé de suivre et de régler des affaires difficiles, notamment le dossier de l’affaire Rochette qui fut à l’époque, un des plus grands procès financiers.
A partir de ce moment, il ne quittera plus notre Palais ; il sera substitut général à la Cour d’appel en 1910, puis avocat général en 1917.
II fut avant tout un orateur, un très bel orateur. L’éloquence judiciaire est un genre littéraire qui est difficile ; surtout pour le ministère public ; dans notre pays, aux aspirations généreuses, la sympathie de l’opinion va plus facilement à la défense qu’à l’accusation. Mais la parole mène le monde ; Ajax, dans la tragédie de Sophocle, dit, avec toute la finesse hellénique, qu’il avait cru longtemps que les hommes étaient conduits par « agir », mais qu’il s’apercevait qu’ils étaient conduits par « parler ».
Monsieur Scherdlin fut admirable par son art d’exposer, par sa finesse dans l’analyse, par l’originalité et le relief de sa pensée. Son argumentation était d’autant plus saisissante qu’elle se produisait simplement, sans efforts, et par un irrésistible enchaînement.
Il fut, aux dires de son procureur général, un avocat général parfait. Il réunissait avec un égal bonheur dans les sujets les plus divers. Il s’était déjà fait un nom à la première chambre du tribunal civil ; il fut tout autant admiré aux audiences civiles de la première chambre de la Cour d’appel, qui garde encore l’écho de ses brillantes interventions. Ses connaissances juridiques lui firent confier pendant plusieurs années les fonctions de membre du jury d’examen pour le concours d’entrée dans la magistrature.
Durant la guerre 1914-1918, il fut chargé par le Maréchal Gallieni des délicates fonctions de directeur de la justice militaire du Gouvernement militaire de Paris ; dans la suite, il fut affecté, en la même qualité, au ministère de la Guerre. II fut appelé à prendre des décisions dans de graves affaires que personne n’a oubliées. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur au titre militaire. Au moment de sa démobilisation, le ministre de la Guerre tint à signaler à monsieur le garde des Sceaux le concours précieux qu’il avait apporté par son inlassable activité, la parfaite rectitude de son jugement, sa haute conscience et son dévouement absolu.
C’est qu’en effet, monsieur le premier président Scherdlin était un magistrat complet, il n’était pas seulement un orateur, mais encore un administrateur dont le discernement était éclairé et le jugement toujours sûr.
Le 2 janvier 1918, il fut nommé procureur de la République près le Tribunal civil de la Seine. Dans l’exercice de ces fonctions qui sont parmi les plus absorbantes et les plus délicates - pour ne pas dire les plus ardues - de la magistrature debout, monsieur Scherdlin se révéla un véritable chef et fut un administrateur hors de pair, grâce à sa grande perspicacité, à son tact et à sa prudence. Sa longue expérience lui avait donné une profonde connaissance des hommes et des choses. Dans la direction de ce grand Parquet, où l’utilisation des compétences est la condition primordiale de la réussite, il sut parfaitement choisir pour chacun de ses collaborateurs, la mission qui convenait le mieux à ses aptitudes, à ses connaissances et à son caractère.
Mais les grandes fonctions venaient à lui comme d’elles-mêmes et celui qui avait fait preuve de ces qualités maîtresses qui font un véritable chef, à savoir : le sens, la mesure, la justesse et la raison, ne pouvait qu’être appelé à devenir le procureur général de la Cour d’appel de Paris. A partir de 1923, il dirigea ce grand ressort, pendant cinq années durant lesquelles il fit preuve d’autant d’autorité et de fermeté que de prudence et de bienveillance. Par son caractère droit et conciliant, il sut se faire apprécier hautement de tous ses collaborateurs et subordonnés. Ses services éminents lui valurent la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur en 1925.
Enfin, le 4 février 1928, il fut nommé président de chambre à votre Cour. Votre chambre criminelle qu’il a présidée pendant huit ans, n’a pas oublié la vive clarté de son intelligence, rompue aux affaires et à la pratique du droit pénal, sachant se plier à toutes les exigences d’un service chaque jour plus absorbant. Il a dirigé vos débats avec une autorité sans cesse accrue ; sa parole élégante brillait au délibéré que l’aménité de son caractère savait rendre toujours harmonieux.
En sa qualité de président de la chambre criminelle, il fut appelé à remplir les fonctions de procureur général près la haute-Cour et prononça à l’occasion d’un grand procès, un réquisitoire d’une saisissante éloquence et d’une grave élévation de pensée. Son talent d’orateur, mûri par l’expérience et les années, était arrivé à la perfection.
Mais la loi inexorable devait l’éloigner du Palais en 1936 ; il se retira dans sa propriété à Boullay, en Seine-etOise, et consacra à la littérature l’activité de son intelligence qui resta très vive jusqu’au dernier moment.
Telle fut la belle et longue carrière de ce grand magistrat qui, pendant près de cinquante ans, ne cessa de donner tout son dévouement au service de son pays. Nous ne pouvons évoquer sa silhouette élégante et distinguée, comme son caractère aimable et toujours accueillant, sans ressentir d’autant plus l’amertume de nos regrets.
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Pourquoi je vous parle du procureur Scherdlin aujourd'hui ???
Sachez tout d'abord qu'il a été de nombreuses fois cité dans la presse.
Et notamment dans L'Action Française. Léon Daudet lui vouant une haine tenace.
Mais aussi dans L'Excelsior, Le Figaro, Le Journal et même dans La Dépêche de Brest en 1918.
Son nom n'étant pas toujours bien orthographié :
Le Journal du 21 décembre 1919
Alors imaginez un instant...
Vous vous souvenez que Guillaume Seznec a donné, à tout hasard, au vendeur Chenouard le nom de "Ferbourg", son client, pour l'achat de sa machine à écrire du Havre...
En 1919...
Il devait avoir le trouillomètre à zéro suite à l'achat pas très honnête de ses deux bagnoles...
Dont il était infoutu de donner le nom du vendeur.
Il a dû, en conséquence, parcourir nerveusement toute la presse qui parlait du trafic de Cadillac de Montoire...
Et là, bingo : Scherdlin !
La Dépêche de Brest du 25 juin 1923 : "Scherldy".
Le Petit Journal du 28 juin 1923 : "Scherly".
La Dépêche de Brest du 25 juin 1923 : "Scherldy".
Ouest-Eclair du 28 juin 1923 : "Cherdly".
Le Matin du 27 juin 1923 :
"Scher... et se terminant par un "y", quelque chose comme Scherzy, Scherky, etc."
Le Journal du 1er juillet 1923 : "Charly-Chardin".
L'Oeuvre du 28 juin 1923 : "Cherldsky"...
L'Avenir du 27 juillet 1923 : "Scherdly".
La France du 24 octobre 1924 : "l'invraisemblable Chardy."
Excelsior du 30 octobre 1924.
"Seznec ergote sur un point de détail dont l'intérêt échappe. Son intervention a pour résultat de rappeler l'attention de Mlle Quémeneur sur "l'affaire Scherdy".
- Seznec téléphonait souvent à mon frère au sujet de l'affaire d'autos, et c'est lui qui paraissait le renseigner."
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Un procureur...
Un homme de justice...
Tout ce que Seznec hait.
Pourquoi ne pas se venger et le citer juste avant de quitter Saint-Martin-en-Ré pour éviter la déportation en Guyane.
"Je suis absolument sure que Cherdy existe ou du moins existait a Paris et je puis le prouver, ce que la police n'a jamais pu ou du moins n'a pas voulu découvrir."
in lettre de Guillaume à Marie Jeanne Seznec, le 16 août 1925.
Et oui, comme il a cité "Ferbourg" au hasard, pourquoi n'aurait-il pas cité justement le nom de celui qui a combattu le trafic de Montoire : "Scherdlin" ????
Scherdlin cité dans le trafic des camps américains en 1919 puis cité par Seznec en 1923...
Curieuse coïncidence, isn't it ?
Liliane Langellier
Le camp de Montoire
L'Oeuvre du 21 décembre 1919...
L'Action française 12 septembre 1936 - (12-septembre-1936)
Données de classification hitler salengro scherdlin poincaré millerand mein balzac blum sevestre thorez france allemagne paris lannes moscou reich espagne maillane afrique grenoble conseil de guerre
https://www.retronews.fr/journal/l-action-francaise/12-septembre-1936/4/508589/1
Scherdlin in L'action Française...