Affaire Seznec.La famille très unie de Pierre Quemeneur.

On mesure l'union d'une famille à traverser ensemble les étapes difficiles.
Clément Auray.

"Plus gravement, (en 1988), devant 650 personnes, Denis Seznec accuse le beau-frère de Quemeneur, Me Pouliquen, d'avoir réalisé les faux en le traitant publiquement de "salopard", ce qui, en-dehors de l'aspect diffamatoire du propos, lui attire la réplique d'un des neveux du notaire présent dans la salle : "Il n'y a pas de salopard dans ma famille. Ce qui n'est pas le cas pour vous. Dites-nous donc comment est mort votre père ?" Tout aussi étrangement, Denis Le Her-Seznec réplique que sa mère s'est accusé d'un meurtre qu'elle n'avait pas commis et que les circonstances de la mort de son père demeurent obscures."

In Michel Pierre en page 222.

La haine...

Cette haine des Seznec contre la famille de Quemeneur.

Famille qui fait bloc derrière le conseiller général.

           La Lanterne du 30 octobre 1924.

"M. Louis Quemeneur, frère du disparu, est ensuite entendu sans prestation de serment.

Le témoin pense que son frère n'avait pas l'intention de s'absenter longtemps, car lorsqu'il partait pour quelques jours, il avait soin de laisser son adresse pour qu'on y fit suivre son courrier tant commercial que politique.

Voici maintenant Mlle Jenny Quemeneur qui fait un récit identique à celui du témoin précédent.

Mlle Quemeneur ne doute pas que son frère l'aurait informée de la vente de Traonez à Seznec, si cette vente avait eu lieu et, en ménagère méticuleuse, Mlle Quemeneur ajoute spontanément :

"La valise retrouvée n'était pas telle que je l'avais préparée pour le voyage de mon frère. Il manquait un complet neuf et même un savon."

Oui, la famille de Quemeneur est très unie et elle fait front à ce deuil avec beaucoup de dignité.

D'autant plus qu'elle a compris que Pierre était définitivement disparu.

Et sans sépulture. Inconcevable pour des grands Chrétiens.

Car, s'il était encore vivant, il aurait donné des nouvelles à sa famille.

Ce qui annule d'autant tous les témoignages de survie.

La famille du disparu a fait la meilleure impression au tribunal.

Ce qui n'est certes pas le cas de Marie Jeanne Seznec et de sa bonne Angèle, qui se sont tenues comme des harpies au tribunal.

Marie Jeanne Seznec racontant que les policiers l'avaient menacée d'un revolver quand ils lui posaient des questions.

Et Angèle Labigou allant jusqu'à dire que les policiers lui avaient tordu le bout des seins...

Mauvaise, très mauvaise impression sur le tribunal et sur les jurés.

A un point tel que l'avocat de Seznec, Me Kahn, leur demandera de la mettre en veilleuse car leur attitude nuisait à la défense de Seznec.

Mais le mal était fait.

D'un côté une famille digne et unie.

Avec un notaire parmi elle.

De l'autre, un individu dont même le beau-père dit le plus grand mal.

Et qui a une réputation douteuse (arnaques à l'assurance, trafic de voitures..)

Jusqu'au bout, Jenny Quemeneur a tenu bon.

Et cela ne devait pas être facile.

Heureusement, les facéties du juge Hervé accusant Pouliquen du meurtre de Quemeneur, n'ont pas dû l'atteindre au fond de son couvent.

La famille Seznec a sali de nombreuses personnes pour sauver son bagnard.

Tous les témoins à charge contre son grand-père ont été éreintés dans le livre de Denis Seznec "Nous, les Seznec".

Et il s'est plus particulièrement acharné sur les Quemeneur/Pouliquen qui, eux, ont su rester dignes et unis.

Ne pas oublier la lettre des 90 descendants de Quemeneur apportée à la commission de révision en octobre 2006.

A lire sur ce blog.

Et qui a dû peser lourd dans la balance du jugement.

Liliane Langellier