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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

Rappel : Affaire Seznec : la famille Seznec est allée jusqu'à accuser Louis Quémeneur...

Oh, quelle inextricable toile nous tissons, lorsque nous commençons à nous exercer au mensonge.
Sir Walter Scott

C'est une honte, je vous dis...

Une véritable honte...

Contre des espèces sonnantes et trébuchantes, la famille Seznec (Jeanne et son père) s'est prêtée à une mascarade organisée par le magazine Détective.

Et publiée le 19 octobre 1948.

Guillaume Seznec est rentré de Cayenne en juillet 1947.

Non parce qu'il a été gracié mais parce que le bagne fermait et qu'il a été rapatrié comme les petits copains.

Sa fille Jeanne tue son mari François Le Her le 3 octobre 1948.

Une aubaine pour la presse à sensation.

Qui va en faire des caisses.

Et va aller jusqu'à mettre en scène une rencontre entre Guillaume Seznec et Louis Quémeneur, le frère de Pierre Quémeneur.

En nous laissant supposer que Louis Quémeneur s'était volontairement cloîtré...

De là à dire qu'il avait quelque chose à cacher...

Je vous reproduis ci-dessous l'article.

Gardez bien à l'esprit que les Seznec sont prêts à TOUT pour innocenter leur bagnard.

Et se gagner du fric via les médias, en attendant de toucher le jackpot en cas de révision du procès (ça, c'est pas pour demain...)

Et qu'ils ont ainsi sali de nombreuses familles (celles des témoins contre Seznec, des policiers, des juges, etc...)

"Cet homme, une auto nous emmenait rapidement vers lui. Par le plus grand des hasards, nous avions appris une heure plus tôt son adresse. Il y avait pourtant plusieurs mois que nous cherchions à retrouver les frère de Pierre Quémeneur. Il était là, à quelques kilomètres de Morlaix, dans un asile de vieillards tenu par des religieuses. Il vivait là, à Saint-Thégonnec, celui qui avait dit s'être retiré à la Trappe de Trémadock, dans le Morbihan, pour y expier  - ainsi qu'il l'avait déclaré à des amis de Landerneau - une vie pleine d'erreur."

C'est un taré congénital le journaliste Etienne Hervier.

Ce sont Henri et Jenny Quémeneur qui sont entrés dans les ordres, pas Louis !!!

Henri a intégré son abbaye Notre Dame de Timadeuc le 7 janvier 1905.

"Trémadock" n'existe pas.

"pour y expier"...

Pour y expier quoi ???

"Il n'est pas à l'hospice nous annonce la Mère Supérieure. Sa santé étant meilleure, il va se promener à travers le village. Vous le trouverez soit chez sa cousine, Mlle Martin, soit à l'église. C'est un petit vieillard qui marche péniblement. Il est paralysé du côté droit...

Cette attaque de paralysie - par une curieuse coïncidence, - il l'a eu le jour de l'arrivée de Seznec en France. Ce retour, que d'aucuns n'espéraient plus, a eu de tragiques répercussions.

Louis Quémeneur n'est pas chez Mlle Martin ; nous le trouvons à l'église. L'immense nef, où la lumière chaude d'une fin de soirée automnale fait étinceler les couleurs des vitraux, semble vide ; seul, perdu dans cette grandeur froide, un pauvre homme tassé sur lui-même laisse glisser entre ses doigts gourds les grains cirés d'un rosaire. Puis, sa prière terminée, il se signe, se lève et, traînant ses galoches sur les dalles de grès, gagne la porte qui gémit en s'ouvrant."

Alors là, c'est du grand guignol...

Louis Quémeneur serait tombé paralysé le jour ou Guillaume Seznec est revenu en France...

Comment peut-on écrire de telles inepties ???

Reprenons la vie de Louis Quémeneur...

Louis Quémeneur est né à Commana le 10 décembre 1884,

Il a vécu dans l'ombre de son frère Pierre d'abord au café de Saint-Sauveur dont on le retrouve "associé" dans le recensement de 1911.

Contrairement à Guillaume Seznec qui était un "planqué"...

Louis Quéméner a été en captivité en Allemagne du 7 septembre 1914 au 4 janvier 1919 au camp de Minden.

Après la guerre (17 avril 1920), il va s'occuper des coupes de bois de la propriété de Traou Nez en Plourivo.

En 1921, le frère de Quémeneur, Jean-François Louis, est recensé à Traou-Nez...

Il a un domestique, un cuisinier et un charretier.

Le 8 avril 1925...

Il hérite de Pierre Quémeneur comme ses 6 frères et soeurs.

Cette histoire d'accusation de Louis Quémeneur naît dans le cerveau malade du juge Charles-Victor Hervé au début des années 30.

Bernez Rouz nous apporte quelques éclaircissements (page 172) :

"Une campagne de presse virulente commence alors. Chaque semaine Victor Hervé, "ancien juge de paix de Pontrieux, ancien juge d'instruction du tribunal de Guingamp", signe un article dans le journal hebdomadaire La Province, journal ultra-catholique publié à Rennes. Inlassablement, il plaide l'innocence de Seznec. Cette campagne émeut la magistrature qui suit l'affaire depuis le début. Le procureur de la République à Rennes, Guillot, celui qui demanda la tête de Seznec aux assises de Quimper, commente de façon peu amène les révélations de Victor Hervé : "J'ai l'honneur de vous faire parvenir ci-joint un numéro de La Province du jour contenant un second article sur l'affaire Seznec. Il m'a été indiqué que l'auteur de ce nouveau roman serait M. Hervé, ancien juge d'instruction à Guingamp dont le but serait non seulement d'attirer l'attention sur lui, mais surtout de mettre en cause M. Ollivier, procureur de la République à Guingamp, qui aurait été avisé des faits signalés et ne les aurait pas fait connaître" (Lettre au procureur général à Rennes, 5 mars 1931)"

Et ce salopard de Maurice Privat va enquiller dans son livre merdique :

"Louis Quéméneur qui ressemble à son frère en plus paysan et dont l'oeil gauche clignote, comme celui de l'acheteur de la machine à écrire, avait une chambre au manoir, mais habitait le bourg (Plourivo) où il prenait ses repas. Cependant, il couchait fréquemment chez son frère. Ayant une maîtresse à Plourivo, il préférait la voir dans l'isolement de la propriété. Elle venait le rejoindre et l'attendait quand il ne rentrait pas immédiatement. Il a la dalle en pente et l'arrose volontiers. Pierre Quéméneur attendait donc son frère. Il repartirait à Landerneau, au matin, avec lui pour se rendre à la fête de famille de son oncle Gestin en Commana. Une femme ouvre la porte, monte chez Louis. Elle va se mettre dans les draps. Il s'étonne, ouvre l'huis qui communique avec la chambre de son cadet, voit la jeune fille et cherche à profiter de l'occasion.

"Le frère survient et surprend le couple. Dispute. Louis Quéméneur, outré, qui a sans doute un verre dans le nez, est furieux. Il sort son revolver. Pierre tente de le désarmer, n'y peut parvenir, prend la fuite. Il rejoindra les bois vallonnés par la rivière. Mais la haute marée coupe sa fuite. Il reçoit une balle dans la jambe, trébuche, repart vers le chemin de fer."

M. Privat désignait, nommait l'assassin. M. Hervé s'en était bien gardé, mais sa relation du crime, pour être moins explicite ne diffère pas, sensiblement, de celle du publiciste.

Ce qui, malgré la condamnation de l'auteur, laissera des traces indélébiles.

On est en 1932 (plaidoirie Philippe Lamour).

Louis a alors 48 ans.

Et les Seznec continuent de penser qu'il a tué son frère dont il a enterré le cadavre à Plourivo.

Et tout d'un coup...

Tadam !!!!!!!!!!!!!

Tel Zeus descendant de l'Olympe paraît Guillaume Seznec et là le journaliste ose comparer les physiques des deux hommes.

"L'un toujours solide et vigoureux, malgré ses années de bagne, et l'autre voûté par le chagrin et la maladie."

Là, c'est le coeur de l'action...

La rencontre des deux vieillards.

Qui n'a rien donné.

Reste donc à Hervier de broder.

Je comprends parfaitement que les descendants des familles Quémeneur et Pouliquen se soient unis pour envoyer une lettre à la cour de révision en janvier 2006 :

"C'est pourquoi, souhaitant rappeler que dans cette affaire la victime demeure Pierre Quémeneur..."

Quelle honte...

Mais quelle honte que cette famille Seznec...

Qui, après avoir raconté que Louis Quémeneur picolait...

Est prête à accuser l'infortuné frère de la victime pour sauver leur bagnard.

Tout ça pour empocher de l'argent des médias (et oui Jeanne Seznec Le Her était une spécialiste en la matière)...

Il est désormais temps que cela cesse et que ces choses soient clairement dites.

 

Liliane Langellier

 

P.S. Mention en marge de l'acte de naissance de Albert Alexandre Haudcœur, marié à Marie Gabrielle Guyomard le 23 mai 1923 à Plourivo :

 

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