Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
4 Juillet 2020
Tandis que Guillaume Seznec était en Guyane...
Il y a eu quelques articles sur le bagnard...
Il y a eu aussi le juge Hervé qui a commencé sa campagne de presse...
Et Alain Laubreaux dans Détective pour ses "souvenirs d'un chien écrasé" de 1933 (lire sur ce blog).
Qui sera repris par l'auteur dans Je suis partout en septembre 1941 :
Ainsi que des articles de certains grands reporters, comme Henri Danjou qui ira jusqu'à le rencontrer en Guyane...
pour Paris Soir en juin 1937 :
Mais, le point d'orgue demeure le retour de Guillaume Seznec au Havre...
Le 1er juillet 1947.
Il y en a un, dans la famille, qui a compris qu'il pouvait se faire du flouze, du pèze, de la thune sans en suer une, c'est bien François Le Her.
Deux de ses plus grands fantasmes : ne rien faire et se faire payer.
Je demeure persuadée (attention, c'est mon opinion, pas une vérité) que François Le Her a monnayé son témoignage auprès de la famille Seznec au procès de Quimper.
Ce qui expliquerait pourquoi il menaçait toujours son épouse Jeanne de "tout révéler".
En tout cas, devenir l'attaché de presse de son beau-père, c'était tout bénéf pour lui.
Première exclusivité : France Soir, dès le 1er juillet 1947 avec le journaliste Henri Danjou et Henry Pignolet qui pose entre François Le Her et Petit-Guillaume :
Puis dès le 3 juillet 1947 :
On fait pleurnicher Margot sur ce pauvre Seznec, injustement condamné.
Pendant ce temps-là, Le Her encaisse.
L'hebdomadaire Détective sort aussi la grosse artillerie, sous la plume de Marcel Say, le 10 juillet 1947 :
Gling, gling, tout cela de tomber dans la tirelire du gros Le Her.
Il y en eût d'autres...
Mais j'ai préféré montrer ces deux-là qui, à l'époque, étaient parmi les plus gros tirages de la presse française.
Qui ? Détective du 27 juillet 1948
Le Her va, bien malgré lui, être de nouveau à la Une de l'actualité quand il est tué par son épouse Jeanne, le 4 octobre 1948.
Ce Soir du 4 octobre 1948
Alors, là, c'est du nanan pour la presse écrite...
Le meurtre et le procès qui s'ensuit, bien sûr.
François Le Her n'est plus là pour passer à la caisse, mais Jeanne Le Her a bel et bien capté le système.
Comme dans ces trois numéros de Qui ? (Détective) des 19 octobre, 26 octobre et 2 novembre 1948 :
Gling, gling, gling, la tire-lire...
Qui sera pleine, lors du procès, en juillet 1949 (ici Qui ? Détective du 1er août 1949) :
In Paris Match du 6 août 1949 :
Puis vint, au printemps 1950, la sortie du livre de Jane Seznec "Notre bagne" et les conférences à travers toute la France, orchestrées par les éditions Denoël...
Pour les besoins de l'éditeur, Jeanne devient Jane.
Et là, basée sur le livre fantaisiste de Claude Sylvane, l'affaire Seznec revient au goût du jour...
Si elle n'a rien touché des droits d'auteur de ce livre, elle a dû toucher des photos reproduites dans la presse.
L'Intransigeant du 8 avril 1950
Qui ? Détective du 8 mai 1950
in Paris Match du 8 juillet 1950
Et, enfin, après l'accident de Guillaume Seznec...
"Des fouilles officieuses reprennent. Le 5 décembre 1953, Guillaume Seznec, sorti de l'hôpital, est conduit à Plourivo par le directeur de l'hebdomadaire Radar, concurrent à l'époque de Paris-Match. Une foule considérable est présente sur les lieux. Mais Seznec, épuisé, est incapable de descendre de voiture. Le commissaire Gillard l'interroge, il tient des propos incohérents, ce qui amène cette fois l'arrêt définitif des fouilles de Plourivo"
in blog de Denis Langlois.
Paris Presse L'Intransigeant, 29 novembre 1953
Idem pour la mort de Seznec, le 13 février 1954.
Les photos sur son lit de mort sont durement monnayés par Jane Seznec.
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Oui, ils n'avaient pas de fric...
Oui, c'est François Le Her qui a lancé l'idée...
Mais Jane Seznec a enquillé sans problèmes.
Rappelez-vous...
Petit-Guillaume lui reprochait d'avoir touché de l'argent lors de l'émission "Cinq Colonnes à la Une" du 2 juin 1967.
Et oui...
Le pli de l'argent facile était pris.
Et...
Bien pris.
Liliane Langellier