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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec : Qu'est-ce que l'A.G.R.S. (American Graves Registration Service) ?

Lorsque tout semble aller contre vous, souvenez-vous que les avions décollent toujours face au vent.
Henry Ford



Sale boulot, s'il en était.

Mais aussi dernières marques de respect pour celui qui a donné sa vie pour la patrie.

Pourquoi je vous en parle ?

Mais si, vous savez bien...

Ernest Ackerman et Bill Kearney y ont bossé.

Qu'est-ce que l'A.G.R.S. (American Graves Registration Service) ?

The need to identify, and rebury, the bodies increased with U.S. entry into WWI on April 6, 1917. On August 7, War Department Order 104 authorized the organization of a Graves Registration Service (GRS). The first GRS units reached France in October.

La nécessité d'identifier et d'enterrer les corps a augmenté avec l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale le 6 avril 1917. Le 7 août, l'ordonnance 104 du ministère de la Guerre a autorisé l'organisation d'un service d'enregistrement des sépultures (GRS). Les premières unités GRS sont arrivées en France en octobre.

The individual combat units, not the GRS, had the responsibility of burying the dead as soon as possible, sometimes in nearby shell holes. Most of the men killed in battle were buried within 24 hours although it sometimes could take a week or longer. Battlefield conditions made immediate and proper burial difficult after troops advanced, but the burial parties took great care to mark the graves properly.

 

Unidentified graveAn unidentified American soldier’s grave, after it had been redug by the Graves Registration Bureau, Cirey, Meurthe-et-Moselle, France (RG 111, SC 153415)The GRS eventually moved the bodies to an America cemetery in Europe or shipped them back to the United States. Some men were buried in as many as three different places. The GRS created a file for each man who died overseas even if his remains were returned later to the United States.

The Quartermaster created a card register of burials of deceased American soldiers, 1917-22, that summarized the information from these files. Both the files and the register cards are part of the Records of the Office of the Quartermaster General (Records Group 92) in Entry 1945 held by the National Archives in College Park, MD. The cards, which are two-sided, are both for men whose bodies were shipped home and those buried overseas. The burial records comprise Army, Navy, and Marine Corps overseas deaths.

C'était une véritable entreprise qui employait plus de 7.000 personnes avec 150 officiers...

"The Graves Registration Service was established in August 1917, and Pierce arrived in France in October. His organization initially consisted of only two officers and approximately 50 enlisted personnel. From this nucleus, the organization grew to 150 officers and 7,000 enlisted personnel in 19 companies. Over the course of the war, the organization supervised more than 73,000 temporary burials. These initial graves registration Soldiers established how the service would operate during major conflicts.

Like so many logistics functions, graves registration seemed simple in theory but was complicated in practice. Because the Army lacked the assets to transport human remains back to the United States, casualties were placed in temporary graves until after the war. Timely identification and burial was considered the key to ensuring correct identification of the Soldiers.

Le service d'enregistrement des sépultures a été créé en août 1917, et Pierce est arrivé en France en octobre. Son organisation ne comprenait initialement que deux officiers et environ 50 personnels enrôlés. De ce noyau, l'organisation est passée à 150 officiers et 7 000 recrutés dans 19 entreprises. Au cours de la guerre, l'organisation a supervisé plus de 73 000 enterrements temporaires. L'enregistrement initial des tombes Les soldats ont établi le fonctionnement du service pendant les conflits majeurs.

Comme tant de fonctions logistiques, l'enregistrement des tombes semblait simple en théorie mais compliqué en pratique. Parce que l'armée n'avait pas les moyens de transporter des restes humains aux États-Unis, des victimes ont été placées dans des tombes temporaires jusqu'à après la guerre. L'identification et l'inhumation en temps opportun étaient considérées comme la clé pour garantir une identification correcte des soldats.

Combat units performed much of the labor, with graves registration personnel assisting the units and recording all temporary burials. In addition to religious services, the unit chaplains typically helped to record the necessary information.

The French government purchased the land for temporary cemetery sites on behalf of the United States. This process required careful coordination. The French wanted to avoid graves located near water supplies or heavily trafficked areas. When combat conditions produced isolated graves or small clusters, the rules were frequently ignored."

 

Par ici pour la traduction : Google Traduction.

1/ Ernest Ackerman :

Il débarque avec les Sammies et rejoint le camp de Brest en mars 1918.

Le 10 avril 1920, il entre à l'A.G.R.S. (American Grave Registration Service).

Et vit au 8 avenue d'Iéna, Paris 16e.

Chicago Tribune 19 août 1923

Il obtient son passeport américain le 7 janvier 1922.

Fin décembre 1922, après avoir terminé son engagement, il rentre chez Renault.

Lire chez Marc du Ryez : 

L'audition d'Ernst Achermann par le commissaire Vidal.

Lui, ne parle pas des stocks américains de Paris mais de ceux de Brest.

Où il aurait croisé Guillaume Seznec.

2/ Le capitaine William Kearney,

responsable du service "Motor transportation" de l'A.G.R.S. à Paris jusque fin décembre 1921...

Puis recruté par l'A.R.A. à Moscou début 1922 pour s'occuper des véhicules.

C'était un gradé...

 

William R Kearney Jr fait une demande de passeport le 18 novembre 1920 dans laquelle il décline son identité, dit avoir quitté les USA la dernière fois le 18 octobre 1919 et être arrivé à Brest le 1er novembre 1919.

Auparavant, il a vécu en dehors des États-Unis du 28 septembre 1917 au 4 septembre 1919 en France (sans plus de précisions de lieu) puis du 2 novembre 1919 au 18 novembre 1920 en Allemagne.

La demande de passeport est faite à des fins commerciales pour se rendre en France, Italie, Iles Britanniques, Hollande, Belgique, Suisse, Constantinople.

La demande est faite au consulat des États-Unis à Coblence, là où Ackerman dit avoir fait un voyage à la mi-avril 1923.

Il était plutôt beau gosse, mesurait 1,68m et avait les yeux bleus.

Et il est fort probable qu'il soit allé se balader vers les stocks américains : Saint-Ouen, mais aussi du côté du Café Au Tambour.

Jamais deux sans trois...

Il en manque un à l'appel...

Mais si, Francis Gherdi.

3/ Francis Gherdi

Bernez Rouz, en page 48 :

"Boudjema Gherdi, né en Algérie, s'était engagé dans l'armée américaine. Il  avait servi au camp américain de Romorantin dans le Cher. En 1921, on le retrouve commerçant de pièces détachées provenant des stocks américains, au 17 rue Brochant à Paris."

Denis Seznec en page 414 :

"Gherdi répond de bonne grâce aux questions de Claude Bal concernant Le Tambour. Il explique qu'il fréquentait le Parc des expositions et, donc, qu'il a bien connu Berthe Rallu, la patronne du Tambour.

(…) 

Claude Bal lance ensuite quelques autres noms : Meyer, le gardien du Parc des expositions, Detret, le chef de ce parc, et Willem, marchand d'accessoires automobiles.

- Oui, je me souviens d'eux, répond Gherdi sans hésiter.

- Et Quemeneur ?

Gherdi parait ennuyé, puis se ressaisit.

- Je l'ai vu, bien sûr, au Parc des expositions et au Tambour. Mais ce n'est pas une raison pour me mêler à son histoire et à celle de Seznec !"

Charmant petit trio pour aller lever le coude chez la Berthe Rallu, non ?

Lire chez SaintOp/Seznek :

"Dans un article précédent, nous avons eu l’occasion de vous parler de ce fameux bistrot, Le Tambour, avenue La Bourdonnais, sorte de camp de base pour les habitués du Champ de Mars, lieu d’un vaste marché de véhicules issus des stocks américains. Fin 1921/début 1922, le service de liquidation… liquide et ferme ce haut-lieu du négoce des pièces détachées et des belles américaines."

Parce que, pour moi, c'est là que ça s'est joué : Chez la Berthe !

Le service des cimetières américains, ça me fait penser à l'émission de Pierre Bellemare en 1979 sur Europe 1...

Où était intervenu un mystérieux auditeur qui avait une voix de grande folle et qui se disait le filleul (?) d'un certain Francis, chargé des cimetières américains.

"Pourtant Pierre Bellemare va diffuser la plus importante début avril 1979 avec un témoignage inédit...

Denis Seznec en pages 355/356/357 :

"Avant de commencer l'entretien, vous m'avez dit : "On m'a conseillé hier de ne pas me mêler de ça" Pourrait-on vous demander pourquoi on vous a dit ça ?

- Lorsque j'ai entendu vos émissions, j'ai dit à des amis qui l'écoutaient avec moi : "Tiens, je ne pense pas que ça peut servir à grand-chose, mais je me demande si je ne ferais pas mieux d'envoyer une lettre à Pierre Bellemare pour lui dire le peu que je sais." Et l'affaire en est restée là. Et il y a quelque temps, je leur ai dit : "Tiens, je vais voir Pierre Bellemare et je vais lui dire le contenu de ma lettre." Et je sais que des amis en ont parlé. Et une personne qui n'est pas exactement un ami, mais avec laquelle j'ai été en relation d'affaires, m'a téléphoné en me disant : "Pourquoi est-ce que tu te mêles de cette affaire, laisse tomber, ça ne peut rien t'apporter de bon, et puis ce sont de très vieilles histoires. Seznec lui-même, à force de répéter qu'il était innocent, a fini par s'en persuader, mais tout cela, ce sont de très vieilles histoires, laisse donc tomber, ça ne peut t'apporter que des ennuis." Je dois préciser que cette personne est assez bien placée pour me donner un conseil.

- Que vous n'avez pas suivi.

- Que je n'ai pas suivi. J'ai décidé après avoir réfléchi, en avoir parlé, de venir quand même.

- Je vous écoute.

- Eh bien, on m’a toujours appelé Francis, et alors que j’avais sept ou huit ans, il m’est arrivé de grimper sur les genoux de Gherdi, qui me disait : "Je suis le grand Francis, tu es le petit Francis." Il était l’ami de mon tuteur qui s’occupait de moi et de mes études et avait beaucoup d’intérêt parmi lesquels Gherdi avait une place. Mon tuteur s’occupait en France des tombes impériales britanniques, il y a énormément de cimetières anglais dans le nord de la France. Il était quelque chose dans l’inspection de leur entretien, et puis il avait beaucoup d’argent, il brassait beaucoup d’affaires. Il s’occupait aussi des stocks américains, mais sous un tout autre plan, sous celui de forunitures de  certains stocks qui étaient tout neufs, n’avaient jamais été utilisés et étaient vendus par de grands magasins. 

- Vous avez un nom qui est de consonance anglo-saxonne, donc on peut dire que Gherdi était en rapport courant avec des Anglo-Saxons.

- Très certainement. Il faisait d'ailleurs volontiers état du consul des Etats-Unis dont il aurait été le chauffeur et beaucoup plus que cela. Au cours des conversations qu'il avait avec mon tuteur et d'autres personnes, il se vantait de rendre toutes sortes de services à des personnes importants - de servir de prête-nom, par exemple.

- Est-ce que vous, personnellement vous croyez au trafic des véhicules américains après la guerre de 1914-1918 ?

- Des véhicules, je n'en ai pas entendu parler beaucoup. Mais des trafics de stocks américains de toutes sortes, alors là, j'en ai été le témoin, ça allait de la bottine jusqu'aux toiles de tente en passant par un tas d'articles des plus divers.

- Puisque Gherdi se vantait d'être un prête-nom dans certaines affaires, est-ce que vous pensez qu'il ait pu être un prête-nom dans des affaires de trafic de stocks ?

- C'est possible. C'est probable. Je ne peux pas l'affirmer. Tout ce que je sais, c'est qu'en particulier, un jour, nous sommes allés, mon tuteur et moi, à une espèce de terrain vague qu'il possédait, où il y avait toutes sortes de marchandises américaines, il y avait aussi une sorte de petite baraque préfabriquée américaine. Je crois que toutes ces marchandises lui appartenaient, ou était-il le prête-nom de quelqu'un, je ne sais pas. Je sais que même des marchandises ont été revendues à des grands magasins parisiens et que Gherdi intervenait dans ces ventes, je ne sais pas à quel titre.

- Donc c'était une sorte de plaque tournante ?

- Il était certainement beaucoup plus qu'un simple chauffeur, et même qu'un simple secrétaire.

- D'autre part, il semblerait que Gherdi ait eu des connexions, dirons-nous, avec des hommes politiques français.

- Il l'affirmait, et je vais vous raconter deux détails extrêmement précis pour moi. Ma maison natale avait été détruite pendant la guerre de 1914, ma mère qui en était la propriétaire n'arrivait pas à se faire rembourser ce qu'on appelle les dommages de guerre. Elle est allée plusieurs fois à la préfecture, où elle a été assez mal reçue. Mon tuteur lui a conseillé de s'adresser à Gherdi, qui ferait une lettre grâce à laquelle elle obtiendrait satisfation. Effectivement, lorsqu'elle est retournée à la préfecture, on l'a reçue très aimablement, on lui a offert un siège, on l'a fait asseoir, le dossier était tout prêt : "Oui, vous êtes la protégée de M. Untel - ici le nom d'un homme politique illustre." Et c'était simplement la suite d'une intervention de Gherdi qui se vantait d'être ne relation avec le cabinet de cet homme politique... Et puis, en 1940, j'ai eu besoin d'un transfert de bourse d'un département à l'autre ; on n'arrivait pas à l'obtenir, là encore j'ai écrit à Gherdi, et là encore il y a eu une solution extrêmement rapide... J'ai aussi entendu dire que Gherdi était en relation constante avec des Américains d'origine syrienne qui étaient plus ou moins apparentés à la femme de cet homme politique."

NDLR : on parle ici de :

"Alexander Montgomery Thackara qui a été nommé Consul Général à Paris, le 18 septembre 1913. Il a été nommé délégué pour le VIe Congrès International des Chambres de Commerce et des Associations Industrielles à Paris en 1914. Il a pris sa retraite le 1er juillet 1924"

Sources : Monical Belmonte, Ph. D., Office of the Historian, Department of State, Library of Congress, Washington. 

Je laisse tout cela à votre réflexion.

 

Liliane Langellier

P.S. Marc du Ryez me signale, dans les commentaires d'hier :

"La revue de l’American Chamber of Commerce in France paraissait deux fois par mois. Un volume disponible sur Archive.org, dont je vous parlais déjà ici-même il y a deux ans, regroupe tous les fascicules de l’année 1921. Dans celui du 1er septembre, j’ai trouvé un article qui présente la situation de l’automobile américaine en France, et parle des prix, des taxes, etc.

Jules Thomine est d’ailleurs présent dans la liste des revendeurs, puisqu’il avait un quasi monopole sur les ventes de Buick, Cadillac et Chevrolet neuves (seule la General Motors Export Co. en vendait aussi en France, apparemment)."

 

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L
Personne ne croit une seconde à cette fable de journaliste diplômée du CPJ. Vos diplômes sont des reproductions, votre mari n'était-il pas imprimeur et un peu faussaire ? Avez-vous des preuves ? par exemple vos articles ? et dans quels journaux ?
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