Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
15 Mars 2020
Nous vivons dans un monde où il ne faut s'étonner de rien.
Antoine de Lamothe-Cadillac
A lire la Russie de 1923...
Je pense à mon grand-père Courtois de Lormaye.
Que vous pouvez voir, là, à Petrograd, en janvier 1924.
Et lire sa correspondance ici.
Je l'ai déjà écrit…
Auguste était un communiste de la première heure.
Mais Louise et lui ont toujours vécu dans le confort.
A Chaudon, ils ont été les premiers à avoir machine à laver, frigidaire et télévision.
On peut avoir le cœur à gauche et le portefeuille à droite, comme l'écrivait Anatole de Monzie.
Ces gouvernants bolcheviques ont fait comme les petits copains.
Ils se sont réservés le luxe pour eux.
Et dans le luxe, il y a forcément eu le paramètre bagnoles...
C'est en pages 464/465/466 du livre de Bertrand Patenaude "The Big Show in Bololand" :
"The Bolos had been used to having the exlusive privilege of swelling around the roads of Soviet Russia, and they were resentful of this intrusion by the Americans. Most ARA men assumed that the Bolo obsession with motorcars was simply an imitation, to typical excess, of the behavior of the old-regime ruling classes, much like their weakness for elaborate banquets. The American could tell how much it meant to Soviet officials, especially those in the provincial towns, to be seen being driven about in a automobile. Hale wrote from Samara, "I have never seen a lone commissar riding in the front seat with the chauffer, which rather gets my goat."
For the Americans this Bolshevik attraction to automobiles served as evidence of the insincerity of their ideals. The ARA men were not the first Americans to think that way. Three years earlier in the Senate hearings on Bolshevik propaganda, one Senator saw as incriminating evidence agrainst the Bolsheviks the fact that "many of the people who hand been in comfortable circumstances in the past were forced to work on the street, carry bundles, act as porters, and so on, as whereas the Bolshevik leaders were living in palaces, riding around in automobiles and generally enjoying the kind of life which the very rich in the rest of the world are able to enjoy."
Later the Senator Added that the palaces were "beautiful" and the automobiles Pierce-Arrows. One of the witness, a YMCA official, said of the Bolsheviks, "They all have Peerless automobiles, those who have not Packards.
After the ARA mission Phil Mathews publicly condemned the Bolo leaders by pointing out that Trotsky, Kamenev and Dzerzhinskii were chauffered around the streets in Moscow in Rolls-Royces while Russia starved - as if they rolled along with no particular destination in mind, or their going on foot would have fed the hungry."
Automobile Pierce-Arrow
"Les Bolos avaient l'habitude d'avoir le privilège exclusif de frimer sur les routes de la Russie soviétique, et ils étaient irrités contre cette intrusion des Américains. La plupart des hommes ARA supposaient que l'obsession des Bolos pour les automobiles était simplement une imitation, à l'excès typique, du comportement des classes dirigeantes de l'ancien régime, tout comme leur faiblesse pour les banquets sophistiqués. L'Américain pouvait dire ce que cela signifiait pour les responsables soviétiques, en particulier ceux des villes de province, d'être vus dans une automobile. Hale écrivit de Samara, "Je n'ai jamais vu un seul commissaire assis sur le siège avant avec le chauffeur, qui m'ait pris aux tripes."
Pour les Américains, cette attirance bolchevique pour les automobiles a servi de preuve de l'insincérité de leurs idéaux. Les hommes ARA n'étaient pas les premiers Américains à penser de cette façon. Trois ans plus tôt, lors des audiences du Sénat sur la propagande bolchevique, un sénateur a considéré comme une preuve incriminante contre les bolcheviks le fait que "beaucoup de personnes qui se trouvaient dans des circonstances confortables dans le passé ont été forcées de travailler dans la rue, de porter des ballots, d'agir comme porteurs, etc., comme si les dirigeants bolcheviks vivaient dans des palais, circulaient dans des automobiles et jouissaient généralement du genre de vie dont peuvent jouir les très riches du reste du monde. "
Plus tard, le sénateur a ajouté que les palais étaient "beaux" et les automobiles des Pierce-Arrows. Un des témoins, un responsable du YMCA, a déclaré à propos des bolcheviks: «Ceux qui n'ont pas de Packards ont tous des automobiles Peerless".
Après la mission ARA, Phil Mathews a publiquement condamné les dirigeants du Bolo en soulignant que Trotsky, Kamenev and Dzerzhinskii se faisaient conduire par un chauffeur dans des Rolls-Royces à travers les rues de Moscou, tandis que la Russie mourait de faim - comme s'ils roulaient sans destination particulière à l'esprit, ou que le fait d'aller à pied aurait nourri les affamés. "
Polish-born Felix Edmundovich Dzerzhinsky (1877 - 1926) with V. A. Balitskiy and his assistant Stanislav Frantsevich Redens, May 1926.
"There was more to Soviet swelling around than simple parvenu posturing. For the Bolsheviks the automobile was an important symbol of technological progress. Russia was a backward country and despite the Revolution could not become industrialized overnight - this was the major theme of Lenin's new message of patience. But the automobile offered the commissar a taste of the future in the here and now. And when he got behind the wheel, he acted as though the faster he drove, the sooner he might arrive at the communist utopia - or at least it might help him to forget that Lenin had recently thrown the gears of the Revolution into reverse.
Part of the allure was the automobile's association with America, and the Bolsheviks were lately swept up in something of a craze over American technology and work methods. In Russia Henry Ford was considered to be the archetypical American. What better way then to become "Americanized" than to drive a Henry Ford. McCullagh put his finger exactly on this point : "This wild caricature of American activity - spreading through the streets - is regarded by the Reds as evidence of progress and is characteristic of the whole Bolshevist experiment on a kindly leisurely people who needed waking up but are not benefited by being run over."
The automobile became an other "arena" of the ARA-Soviet competition for authority and popularity. Sometimes it involved important matters of control over scarce automobiles and petrol. Often it operated on the level of who would get to ride in which model car or even sit in which seat. It sounds silly, but it does make sense out of Comrade Studenikin's threat to forbid Brown and Kernan from riding in the Odessa automobile."
"Il y avait plus dans la frime soviétique que de simples postures de parvenus. Pour les bolcheviks, l'automobile était un symbole important du progrès technologique. La Russie était un pays arriéré et malgré la Révolution ne pouvait pas s'industrialiser du jour au lendemain - c'était le thème principal du nouveau message de patience de Lénine. Mais l'automobile a offert au commissaire un avant-goût de l'avenir ici et maintenant. Et quand il a pris le volant, il a agi comme si plus il conduisait vite, plus tôt il pourrait arriver à l'utopie communiste - ou du moins cela pourrait l'aider à oublier que Lénine a récemment renversé les engrenages de la Révolution.
Une partie de l'attrait était l'association de l'automobile avec l'Amérique, et les bolcheviks ont récemment été emportés par quelque engouement pour la technologie et les méthodes de travail américaines. En Russie, Henry Ford était considéré comme l'archétype de l'Américain. Quelle meilleure façon alors de devenir "américanisé" que de conduire une Henry Ford. McCullagh a mis le doigt exactement sur ce point: "Cette caricature sauvage de l'activité américaine - qui se propage dans les rues - est considérée par les rouges comme une preuve de progrès et est caractéristique de toute l'expérience bolchevique sur un peuple plutôt tranquille qui avait besoin de se réveiller mais qui n’a pas tiré aucun bénéfice à être écrasé. "
"L'automobile est devenue une autre "arène" de la compétition ARA-soviétique pour l'autorité et la popularité. Parfois, elle impliquait des questions importantes de contrôle sur les automobiles et l'essence rares. Souvent, elle fonctionnait au niveau de qui pouvait monter dans quel modèle de voiture ou même sur quel siège s'asseoir. Cela peut paraître idiot, mais cela a du sens dans la menace du camarade Studenikin d'interdire à Brown et Kernan de rouler dans l'automobile d'Odessa. "
Peerless
Ainsi les chefs des Bolos frimaient..
Et c'était un concours de belles bagnoles conduites par des chauffeurs dans les rues de Moscou.
Vous remarquerez que les marques automobiles qui sont évoquées ici sont des Pierce-Arrow, des Peerless, des Ford, des Packard ou des Rolls-Royce...
A aucun moment on ne parle de Cadillac.
A aucun moment.
Il n'y avait pas de trafic de Cadillac...
Car il n'y avait pas de besoin en Cadillac.
La véracité du trafic de Cadillac n'est pas la clef pour résoudre l'affaire Seznec, loin s'en faut.
Introduire le mot "Soviets" dans l'affaire Seznec...
Était une manipulation des journalistes de droite...
"Soviets, s'indigne, le 2 juillet 1923, le journal communiste L'Humanité, il n'était pas mauvais de glisser le mot Soviets dans cette histoire, ça fait toujours bien, même dans une phrase dubitative ou négative."
Marc du Ryez a raison quand il conclut son article sur le dernier mauvais livre du brocanteur par :
"Tout est à peu près aussi sérieux dans ce nouvel ouvrage."
Liliane Langellier
P.S. Vous avez lu sous la photo de Getty Images, en appel de cet article, on est en 1926.
Pas du tout en 1923.
Comme prétendu par Roger Faligot et les autres...
Je vous joins ci-dessous une meilleure photo de William Kearney devant la Cadillac de Haskell.
Qu'est-ce qui nous prouve que c'est bien la voiture de Haskell qui est devenue celle de Dzerjinski ???? ??
Je demande.
En page 57 de son précédent ouvrage "Affaire Seznec : nouvelles révélations", l'auteur nous affirme (au-dessus de la photo de Felix Dzerjinski dans sa Cadillac) :
"La Cadillac de Félix Dzerjinski sur cette photo de 1923 est donc une voiture toute neuve. D'ailleurs, il est difficilement concevable de voir un des dirigeants les plus puissants de la Russie rouler dans la vieille Cadillac brinquebalante de Seznec."
Dont acte.
Affaire Seznec : Devil of a murder case by Roger Faligot - Affaire Seznec Investigation
Vous vous souvenez du film "Elle voit des nains partout" de Jean-Claude Sussfeld ? Là, ce serait plutôt du genre : "Il voit des espions partout". Et Bertrand Vilain nous retombe à pieds joints dans
Polish-born Felix Edmundovich Dzerzhinsky (1877 - 1926, right) in a car in the Moscow Kremlin, circa 1926.
60 Meilleures Felix Dzerzhinsky Photos et images - Getty Images
Trouvez la perfection en matière de photos et images d'actualité de Felix Dzerzhinsky sur Getty Images. Téléchargez des images premium que vous ne trouverez nulle part ailleurs.